
cheval , & qui en conduifoit un autre à la main ,
fur lequel il n'y avoit perfonne; voulant marquer
par-là que de deux frères , il n'en paroilfoit
jamais qu'un à la fois.
Leur apothéofe fuivit de près leur mort; 8c
ils furent comptés au nombre des grands dieux
de la Grèce: on leur éleva un temple à Sparte ,
fieu de leur naifiance , & à Athènes , qu’ils avoienc
fauvée du pillage. Les Romains les eurent auffi en
grande vénération , & leur élévèrent un temple ,
par lequel on avoit coutume de jurer : le ferment
ordinaire des hommes étoit Ædepol, c'eft-à-dire ,
tem.ple de Pollux ; celui des femmes Æeafior ,
ou temple de Caftor. Juftin dit que, dans une
bataille des Locriens contre les Crotoniatès,
on vit deux jeunes hommes montés fur des chevaux
blancs, qu'on prit pour Caftor & Pollux:
ï'hiftoire fait mention de plufieurs de ces apparitions
: c'étoient, dit Paufanias, des jeunès-gens
qui fe revêtoient de tuniques blanches , mettoient
dur leur tête des bonnets femblables à ceux que
portoient les Tyndarides, 8c qui en impofoient
ainfi aux hommes. crédules.
On repréfente ces deux héros fous la figure de
deux jeunes hommes, avec un bonnet pointu,
ou légèrement conique, comparé par Lucien à
ia moitié d'un oe u f, fur le haut duquel paroît
fouvent une étoile ; ils font à cheval pour l’ordi-
•naire, ou ils ont des chevaux près d'eux. Caftor
eft furnommé lé Dompteur de chevaux, parce
qu'il fe diftingua dans cet art 8c à la courfe.
Pollux étoit regardé comme le patron des Athlètes
, parce qu'il avoit remporté le prix -aux jeux
olympiques. Voyez A nacé e , C a b ir e s , Feux ,
L é d a , P o l lu x , T y n d a r e .
Glaucus fut le premier, dit Philoftrate, qui les
appeila D Î o f cures 3 Jorfqu’il apparut aux Argonautes
dans la Propontide. En l'an de Rome,
2 J 7 , le Dictateur Pofthumius fit bâtir un temple
aux deux frères, fous le titre de Diofcures ,
parce que l'on crut leur être redevable d'une
viétoire que les Romains avoient remportée contre
Ies Latins, & dont la nouvelle fut apportée à
Rome le jour même de l'a&ion.
On a auffi donné le nom de Diofcures aux
Cabires, 8c à trois frères que Cicéron nomme
A lton 3 Mélampus & Eumo/us 3 dont le père était
A tré e , fils de Pélops ( de Natur. Déor. III. ).
Un farcophage de la villa Médias , à Rome,
offre les Diofcures enlevant les deux filles de Leu-
cippe, roi de Sicyone. On ne peut les mécon-
noître , à caufe de leurs bonnets ronds & coniques,
fur un vafe de terre cuite du Vatican, publié
par Montfaucon 8c par Winckelman ( n°. 22, des
Monumenti antichi ). Les Diofcures attachent à leurs
jambes l'armure ufitée chez, les ancien?* c’çft-à-
fine, les bottines ouvertes»
« Je ne déciderai pas, dit Winckelman, fi les fta-
tues de Caftor 8c de Pollux, faites par Hégéfias, 8c
placées jadis devant le temple de Jupiter tonnant
( Plin. lib. 3 4, cap. 19, §. 16.), font les mêmes figures,
de grandeur colonale , qui fe trouvent aujour-
hui au Capitole, : ce qu'il y a de vrai, c'eft qu'elles
ont été trouvées fous cette colline. Une
certaine dureté qu'on remarque aux parties antiques
de cès figures, 8c qui caraétérifoit les ouvrages
d'Hégéfias, pourroit donner du poids à
notre cônje&ure ( Quint, inft. orat. lib. 1 2 ,
cap. 10 ). De là il faudroit ranger ces ftatues
parmi celles qui font travaillées dans l'ancien
ftyle, parce que cet artifte paroît avoir vécu
avant Phidias ».
Winckelmann s'eft trompé ici fur deux objets
( félon un écrivain Italien) : 1®. il dit qu’on les
a trouvé à l'endroit ou ils font ; tandis que Fla-
minio Vacca allure qu'ils l'ont été nel Ghetto
degli Ebrei' ( Memorie n° 52. ) . 2°. Il dit auffi que
ceux d'Hégéfias étoient de marbre 5 8c Pline
( 34* 19* ) *es compte parmi les ouvrages de
bronze.
D ioscures ( les ) fur les médailles font le
fymbole ordinaire de Tripolis, en Phoenieie.
On voit leurs bonnets avec les étoiles furies
médailles de Lacédémone, deTaba , de Catane.
Ils font eux-mêmes à cheval fur les médailles
de Rhegium.
DIOSCU RIAS, en Colchide. a io sk o y p ia ao s ;
Les médailles autonomes de cette ville font:
RRR. en bronze»
O. en or.
O. en argent»
DIOSCURIES , ? *
a io x k o y p ia , ^ rétesenl honneur de Caftor
8c de Pollux, célébrées à Cyrène, félon le Scho^
liafte de Pindare ( in Pyth. Od. v. ) & fur-tout
à LacédémoneJ ou ces deux héros avoient pris
■ naiftance. C Paufan. Mejfen. \ On faifoit ce, jour-
là de grandes réjouiftances ; onbuvoitlargement,
8c l'on donnoit des jeu x , dont l'exercice de h
lutte faifoit la meilleure partie.
D IO S H IE R ITÆ , en Lydie. Aio s ie p e ito n ;
Les médailles autonomes de cette ville fon t;
RRRR.en bronze.
O. en or.
O. en argent.
Cette ville a fait frapper, fous l'autorité de
fes préteurs, des médailles impériales grecques
en l'honneur d’Augufte, de Domna, de Cara-
• c a l la d e Geta* d'Elagabale* de Fauftine jeunes
de Marnée,
D IO S P O L I S , ou ville de Jupiter, en Éthiopie} |
il y avoit là un grand temple, ou les Ethiopiens
alloient tous les ans , en certains temps, prendre *
la ftatue de Jupiter 8« celles des autres Dieux,
8c les portoient en proceffion dans les campagnes,
autour des villages de la L y bie , faifant de grands
feftins pendant douze jours. T h é tis , dans Homère
, dit que Jupiter étoit abfent du ciel pour
douze jours, parce qu’il étoit allé aux extrémités
de l'Océan, chez les Éthiopiens, qui 1 avoient
prié à un feftin.» où tous les Dieux l'avoient
îuivi. .
D io spo l is magna3 dans l’Egypte. AïonoAiTÙN
MET.
Cette ville a fait frapper une médaille impériale
grecque en l'honneur d'Hadrien.
D io spo lis parva3 en Égypte. AIOIIOAEITHC.
Cette ville a fait frapper une médaille impériale
grecque en l'honneur d’Antonin.
D io spo l is , dans la Paleftine. AIOSIIOAIC.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l'honneur de Domna, de Ca-
iacalla , avec des années de règnes.
D IO T A . Il faut obferver que fouvent les anciens
ont appellé atnphora 8c diota3 c eft-a*dire
vafe à deux anfes ou à deux oreilles, le bath
afiatique, le métrétès attique, l'amphore romaine,
& c .
D io t a 3 raefure grecque ^e capacité. Voyez Amphoreus.
D io t a , mefure de capacité pour les liqueurs
des Romains. Voyez Amphore.
D iote , ou vafe à deux anfes fur les médailles.
Voye% Vase.
D IO X IE , ou DiAPENTE. Voyez ce mot.
D IO X IP E , l'une des foeurs de Phaëton. Voyez H espérides.
AinAATOS. On donnoit ce nom à un javelot
que l'on lançoit avec les deux mains.
DIPHILE. Voyez Ilione , Polydore.
a 3 } vêtement de peau, ou de
cuir que les efclaves grecs mettoient fur leur
tunjque, On donna par la fuite fon nom
à leur tunique même, lorfqu'elle fut garnie d'un
capuchon. ( Pollux vu. 15. ) éV/*p«*v<>v l%m.
C'étoit en particulier le nom de la peau de
la chèvre amalthée, fur laquelle on difoit que
Jupiter écrivoit les avions des mortels.
DIPHYE, compofé de deux natures. C e nom
fut donné à Cécrops par allufioa à la* fable qui
le faifoit moitié homme & moitié ferpent.
A i im f * } marque que les leéleurs anciens
traçoient à la marge des manuferits , pour faire
diftinguer certains endroits particuliers. Cicéron
dit à Atticus ( VIII. 2. ) : Animadvertito ilium
locum 3 ubi erit S'iirtâ, videbis de Cneo nofiro ipfc
Vibullus a nid exijîimet.
D I P L E T H R U M , double Plethre. Voyez Plethre/
9 L manteau double , c ’eft-à-dire,'
doublé,. Neftor à caufe de fon grand âge en
portoit un pareil, félon Homère ( II. K . 134. )
C'eft d'un manteau doublé dont parle Horace,
lorfqu'il dit de celui de Diogène ( I. Ep. 17. )
.................... Quem duplici panno patientia velae.
Antipater appelloit Diogène, J'/wAoe/^aro?, à
caufe de ce manteau doublé.
Les commentateurs ont expliqué la Diplois
par un manteau jette de manière qu'il faifoit deux
fois le tour du corps ; mais c'eft une erreur.
Aucun monument antique n'offre de manteau ainfî
agencé, c'eft donc d'un manteau de grandeur ordinaire
, mais doublé, qu'il faut entendre la Diplois
des vieillards , & celle de Diogène & de fa
feéte.
« Il eft vrai pourtant, dit Winckelmann ( H ijl.
de l'A r t, liv . 4. c. 5 .) que la ftatue d'un philofo-
phe de cette feéle , de grandeur naturelle ,
& de la Villa Albani, n'a pas le manteau plié
de cette manière. Cette ftatue fe diftingue par une
grande beface, faite comme une gibecière de
chaflèur , qui defeend de l'épaule droite fur
le côté gauche ; par un bâton noueux & par des
rouleaux d’écrits à fes pieds.Cependant comme
les Cyniques ne portoient point de tuniques, ils
avoient plus befoin que d'autres de doubler leur
manteau : ce qui me paroit auffi plus concevable
que tout ce qu'ont écrit les Saumaifes & les autres
commentateurs. Le mot double ne.peut pas non
plus s'entendre de la manière de jetter le manteau
, comme le prétendent les favans : à la ftatue
de notre Cynique, le jet du manteau ne diffère
pas de celui de la plupart des figures ajuftées
de ce vêtement«?.
D IP L O M A .y ,
c Le mot latin diploma eft forme
DIPLOME. J
du grec A^ao^«, vafe double, & depuis lettre
double. Il défignoit en général une tablette com-
pofée de deux feuillets : telles étoient.les lettres
C c c ij