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bannis 3 à moins que ce ne fût par l’oftracifme.
Ceux qui avoient fubi ce jugement n’ étoient
qu'éloignés.
Pour conftituer un véritable citoyen^ romain ,
il falloir trois chofess avoir fon domicile dans
Rome, être membre d’une des trente-cinq tribus,
& pouvoir parvenir aux dignités de la république.
Ceux qui n’avoient que par* conceflîon, 8c
non par naifiance 3. quelques-uns des droits du
citoyen 3 n’étoient 3 à proprement parler 3 que des
honoraires. Voyez C i t é . Lorfqu’on dit qu’ il fe
trouva plus de quatre millions de citoyens romains
dans le dénombrement qu’Augufte en fit faire
il y a apparence qu’on y comprend & ceux qui -
réfidoient aétuellement dans Rome, 8c ceux qui,
répandus dans l'empire ^ n’étoient que des honoraires.
Il y avoit une grande différence entre un citoyen
Sc un domicilié. Selon la loi de incolis 3 la feule
naifiance faifoit des citoyens 3 8c donnoit tous les
privilèges de la bourgeoifie. Ces privilèges ne
s’acquéroientpoint parle tems du féjour.ll n’y avoit
fous les confuls que la faveur de l’état 3 8c fous
les empereurs que leur volonté qui pût fuppléèr
en ce cas au défaut d'origine (Encyclopédie.)., ,
CITREA arbor des Romains. Voyez Cyprès.
CITRON. Appius, dans fon traité de la préparation
des mets, ne fait aucun ufagedescitrons ,
que les Romains n’aimoient pas,, dit-il, à caufe
de leur goût acide, 8c dont ils ne fe fervoient
que pour éloigner les teignes de leurs vêtemens.
Les citrons ne furent connus à Rome que vers
le tems où Lucullus y apporta les cerifes du
P o n t} 8c l’on ne voit point de citrons fur les
anciens tableaux-' repréfentant des fruits , dont
il fe trouve un grand nombre dans le cabinet de
Portici.
Lifter , célèbre médecin de la reine Anne , 8c
éditeur du livre de Coelius Apicius : De obfoniis
& condimentis de five arte coquinaria (lib. x. Lond.
jy o ÿ in-8°.) 3 fait fur cela plufieurs remarques
curieufes (dans le livre i . c. 21.). Il dit que les
citrons n’ont été connus que fort tard par les
Romains 3 8c qu’ils n’étoient point ce qu’on
appelle proprement edulia. Pline (/. xxiit.') aftùre
que les Romains n’en faifoient encore ufage de
fon tems que comme un contre-poifon. Citra
centra venenumin vino bibuntur 3vel ipja3 velfemen.
Mais Athénée \Deipnosr l. 111. c. y. ) nous apprend
que les Romains,. fes contemporains 3 faifoient
un grand ufage des citrons, qu’ils regar-
doieiit comme une chofe fort rare 3 8e qu’ils
mettoient dans leurs vêtemens.
CITRONNIER des Romains (Prétendu). Voyez
C y p r è s .
CIV AUX (Dans le village de) près de Poitiers-,
oh trouve un efpace de plus de trois milles toifes
quarrées plein de tombes de pierres , prefque
c 1 v
toutes à fleur de terre , au nombre de fix à fept
mille. Il y en a de toutes les. grandeurs. Elles
n’ont ni fépulture j ni infcriptions. En 17373 on
en ouvrit quelques - unes 3 dans lefquelles on
trouva des fquelettes, quelques pièces de mon-
noies, même des médailles antiques. La tradition
du pays les donne pour un monument d’une victoire
remportée par Clovis fur Alaric 8c les
Vifigots. Le P. Routh 3 dans fa diflertation fur
cet objet, fait voir que les tombeaux de Civaux
ne font point une réfte d’antiquité gauloife ou
romaine j que ce n’ eft point un monument de. la
viétoire de Clovis fur Alaric 3 mais qu’ ils font
les monumens d’ un ancien cimetière de chrétiens.
CIVIQUE (Couronne). On donnoit ce nom
à une couronne de chêne, que méritoit à Rome
celui qui avoit fauvé la vie à un citoyen dans
une bataille ou dans un afiaut. Cette couronne
étoit formée d’une branche de chêne garnie de
feuilles 8c de glands. Plutarque ( 91. Qusfiion.
Roman. ) rapporte plufieurs raifons, qui ont pu *
à fon avis 3 faire choifir le chêne pour cet objet.
La plus vraifemblable eft prife dans la facilite
de trouver ce végétal en tous lieux. Peut-être
s’y eft il mêlé un principe religieux , en ce que
le chêne étoit fpécialement confacré à Jupiter 8c
à Juhon. .
L ’ ufage du tems de la république fut que le
citoyen à qui l’on avoit fauvé la v ie , ^plaçât
lui - meme la couronne civique fur la tête de
fon libérateur. Aulu-Gelle (v . 6. ) , Pollux (vï..
37.) j attellent cet ufage. Cicéron en fait une
mention exprefîe (pro Plane. c. 30.) t-At id etiam
gregarii milites faciunt inviti v ut, coronam dent
civicam 3 & fe ab aliquo fervntds ejfe fateantur.
Polybe (loco ckato) ajoute même que le tribut
forçoit à faire cet a été de reconnoiflance; celui qui-
avoit été fauvé , lorfqu’il ne s’y portait pas de
lui-même3 8c que celui-ci étoit obligé pendant
toute fa vie d’honorer fon libérateur comme un
fécond père , 8c de lui rendre tous les devoirs-
d’ un fils.
Les empereurs s’attribuèrent entr’autres droits >
celui de diftribuer les couronnes civiques. Tacite
en eft garant (Annal., xr. 12. 5.) : Si fmgulis
manipularibus 3 fait-il dire .à Corbulon ,pr&cipua
fervati civis corona imperàtoria manu tribueretur x
quod illi 6* quantum decus 3 ubi par eorum numerus
adipifeeretur, qui aitulijfent falutem , & qui acce-
pijfent?
Cicéron fut décoré de la couronne chique ,
après la découverte de la conjuration de Catiliria.
La flatterie la plaça fur la tête d’Augufte 3 •&
plufieurs de fes médailles portent _ pour type
cette couronne avec la glorieufe légende or
c iv e s SERVATOS s. c . Cet empereur en tiroit
tant de gloire,, qu’il la fît placer fur la porte de
I fon palais, comme nous l ’apprenons de Suétone.
c 1 y
êc de ces vers d’Ovide (7 . 3. Trijl. Eleg. 1. v.
3 /0 î
En domus h&c 3 dixi , jovis eft y quod ut ejfe
putarem
Augurium menti querna corona dabat.
Tibère, plusdiflimulé3 refufa la couronne civique,
que l’on vouloit placer dans fon atrium.
Les foldats regardoient cette couronne comme
la plus noble dés récompenfes militaires.
CIVIT'A- T U R CH IN O , eft une montagne de
forme oblonguej à trois milles au nord de Cor-
neto en Italie. Le fommet s’étend comme une
feule plaine continuée. Quantité de médailles,
de ftatues 8c d’inferiptions qu’on y a trouvées
en différens tems, ont fait conjecturer que c’étoit
dans cet endroit qu’avoit été autrefois la
ville puiflante 8c célèbre qui avoit donné fon
nom aux Tarquins. Aujourd’hui ce n’eft plus
qu’une plaine labourée. Vers le fud eft élevée une
autre montagne, au niveau de Civita-Turchinô ,
qui l ’unit à Corneto j le fommet en eft également
p lat, 8c .forme une étendue de trois à- quatre
milles de longueur., II eft couvert de plufieurs
centaines de petites élévations, faites de main
d’hommes ; les habitans les appellent en leur
langue monti-rotti. On en a ouvert environ une
douzaine à différentes reprifes, 8c on a trouvé
dans chacune des appartemens fouterrains, taillés
dans le roc vif. Ces appartement varioient pour
la forme 8c les dimenfions $ tantôt c’étoit une
grande chambre d’entrée, au bout de laquelle on
trouvoit un très-petit cabinet 5 tantôt la première
pièce n’étoit qu’une efpèce de veftibule , d’ou
l’on entroit dans une fécondé beaucoup plus
grande. Quelquefois le fouterrain ne confiftoit
que dans une feule pièce, foutenue par une
colonne , autour de laquelle on tournoit par une
ouverture de vingt à trente pieds. Quant à l’entrée
de ces fouterrains, c’étoit toujours une porte
de cinq pieds de hauteur, fur deux pieds 8c demi
de largeur. Quelques-uns ne reçoivent de jour
que par l’entrée $ d’autres en reçoivent encore
de la voûte, par une petite ouverture conique
ou pyramidale j plufieurs ont une efpèce d’amphithéâtre
, ou petit parapet qui règne tout
autour de la -muraille , 8c qui eft une partie du
rocher ainfi taillé. Quant aux antiquités^ qu’on
y trouve , ce font pour la plupart des vafes de
différentes formes 5 on en a trouvé quelques-uns
dans des cercueils avec des ofiemens de morts.
Du refte, les appartemens fouterrains font plus
©u moins ornés de peintures 8c d’inferiptions.
Il y en a trois fur-tout, dont la partie fupérieure
des murs eft chargée tout autour d’un double rang
d’inferiptions étrufques, avec des peintures au-
deffous, 8c plus bas une forte d’ornement qui ri
tient lieu d’architrave. On n’y a point encore I
C L A '77
découvert de bas-reliefs. Les peintures -font à
frefque, 8c la manière eft à peu-près celle qu’on
remarque communément fur les vafes étrufques ,
quoique certains morceaux femblent de beaucoup
fupérieurs à tout ce qu’on a vu jufqu’ici de la
peinture étrufque. Le deflin en général eft léger ,
mais bien conçu, 8c propre à montrer quel’artifte
étoit capable de donner des ouvrages plus finis.
Il jugeoit fans doute que plus de délicateflè feroit
en pure perte dans un lieu fouterrain fi peu
éclairé. On fait que chez les Romains, dans l'âge
de leur gloire, les artiftes employés à ces fortes
d’ouvrages, funéraires, deftinés à refter enfevelis
dans l’obfcurité d’un tombeau, fe contentoient
d’exprimer fortement leur penfée dans une ébauche
légère , fans fe donner la peine d’y mettre la
dernière main. M. Jankins, Anglois, eft le premier
voyageur de fa nation qui ait vifité ces belles
, antiquités étrufques.
C IV IT AS . Voye% Cité, 8c Citoyen.
CIUS 3 en Bithynie, depuis Prufias. KlANfiN.
Hunter pofledoit une médaille autonome de
bronze , avec.la légende cî-deflus , 8c un navire ,
que M'. Combe attribue à dus. M. Neumann en
a publié une fécondé de même métal, fur laquelle
on voit le dieu Lunus.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur de Domitien joint à
Domitia, de M. Aurèle, de Vérus, de Crifpine,
de Domna, d’Alex. Sévère, de Maximin, dp
Tranquilline, de Trajan-Déce, de Trébonien ,
de Sévère, de Gordien, de Gallien.
CL A B A , rnafîue 8c branche d’arbre. Varron
(de Re Rufiici 1. 40. 8c Nonius, iv. 473. ) dit
des branches que l’on retranchoit en taillant les
arbres : Nam etiam nunc ruftica voce intertaliare
dicitur dividere , vel excidere ramum ex utraque
parte Aquabiliter pr&cifum , quas alii clabulas , alii
taléas appellant.
C LA BU LA R E , chariot entouré de ridelles
faites de branches d’arbres, clabulis, pour retenir
les objets dont on le chargeoit.
CLÂBULAR1S curfus. Voyez C o u r s é .
C LAD E E , un des fleuves de la Grèce, à qui
on rendit des honneurs 8c un cùlte, félon Pau-
fanias. Sa ftatue 8c fon autel" étoient placés dans
le temple de Jupiter à Elis.
CLADEUTÉRIES, fêtes qu’on célébroit dans
le tems où l’on tailloit les vignes. Héfychius en
fait mention. piov 8c , défignent une
ferpette ; c’eft pourquoi on donnoit aufli à ces
fêtes le nom de bisbaia.
CLAIE. Les anciens faifoient périr quelquefois
les coupables en les plongeant dans des eaux
croupiflantes , 8c les accablant du poids d’une
claie chargée de pierres. On croit que ce fupplice