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Il crut Iorig-tems qu’ il étoit fils d’Apollon ; mais
Agamemnon lui apprit fa véritable origine au
moment où s’offrit une occafîon de rendre fer-
vice à Orefte fon frère. Celui-ci s’ étant fauvé
avec Iphigénie de la Cherfonèfe Taurique , emportant
la ftatue de Diane , il aborda à l'ifle de
Sminthe. Chryses y étoit prêtre d’Apollon ; 8z il
vouloit renvoyer ces deux ilhiftres fugitifs à
Thoa s, roi de la Taurique. Mais Agamemnon
( qui vivoit encore félon une tradition particulière,
différente delà tradition ordinaire) apprit
à Chryses qu’ il étoit leur frère. Chryses fe joignit
alors à O re fte , retourna avec lui dans la Taurique
y & y maffacra Thoas. Iis fe retirèrent enfuite à Mycèries.
CHRYSIS, p-retreffe de Junon à Argos, caufa,
par fa négligence , l’incendie du temple de cette
déeffe. Elle avoit mis une hmpe allumée trop
près des ornemens facrés ; le feu y prit pendant
la nuit ; elle ne s’éveilla pas allez tôt pour prévenir
les fuites de cet accident , & le feu con-
fuma tout le temple. Quelques-uns ont dit qu’elle
périt dans l’incendie ; mais Thucydide, qui étoit
contemporain .allure qu’elle fe fauva la nuit même
à Phliunte. Paufanias raconte cependant qu’elle
fe réfugia à Tfrégée, auprès de l’autel de Minerve-
A l e a > & que les Argiens, par refpeci pour cet
afyle, ne demandèrent pas qu’on la leur livrât.
Èlle avoit exercé la prêtrife pendant yé ans, &
avoit confervé fa virginité. Les Argiens après
avoir rebâti le temple, nommèrent une autre
prêtrelfe. Au refte, cette dignité étoit fi confédérée
parmi eux , quelle fervoit d’époque à leur
chronologie : ainfi l’on a remarqué que la guerre
du Pélopônnèfe commença l’ an 48 de la prêtrife
de Chryfis. On avoit à Argos tant de refpeét pour
les fiiles qui avoient occupé ce facerdoce, que
les Argiens, malgré toute leur indignation, b i f fèrent
la ftatüe de cette infortunée prêtrelfe dans
la place qu’ elle occupoit avant l’incendie(P a u fa n .
C o r in th ia e . & L a c o n i e . ) ,
CHRYSOASPIDES. Voye% Ch ry sa sp id e s .
CKRYSOBERIL des anciens , c’eft-à-dire ,
beril ayant une teinte jaunâtre. C’étoit probablement
un péridot.
CHRYSQBULLUMy bulle d’o r , fceau d’or.
Voyei Sc e a u x *
C R R Y SO CLA VU S y . , ,
IPTSOKAABON , f m° tS emPioy eS danS
les écrivains du bas-empire, pour défigner des
ornemens d’o r , appliqués fur les habits, fous la
forme de têtes de clous.
CHRYSOCOLLE. Il eft difficile de concilier
toutes les propriétés que les anciens ont accordé
à leur chryfocolle ,* on peut cependant en récon-
noïtre plufieurs dans le vitriol de cuivre ou. cou-
perofe verte.
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CHRYSOGRAPHES, écrivains en lettres (for.
Ce métier paroît avoir été fort honorable. Siméen
Logothète dit de l'Empereur Artémius, qu’avast
que de parvenir à l’empire il avoit été chryfo-
graphe. L’ écriture en lettres d’o r , pour les titres
des livres & pour les grandes lettres, paroît d’un
teins fort reculé. Les manuferits les plus anciens
ont de ces fortes de dorures. Il eft fait mention
dans l’hiftoire des Empereurs de Conftantinople,
des chryfo graphe s ou écrivains en letr.es d’or.
L’ ufage des lettres d’or étoit très-commun vers le
quatrième & le cinquième fiècles. On- en voit
de beaux telles à la bible de la bibliothèque de
l’Empereur, au Virgile du Vatican aux mar.ufcriss
de Diofcoride, de l’Empereur & à une infinité de
livres d’églife. Voye% Vantiq. expliq.
CHRYSOLAMPIS. Pline & Solin défignent
par ce nom une pierre préeieufe, qui étoit pâle
lé jour , mais qui jetoit du feu dans les ténèbres.
On croiroit, d’après cette defeription , qiié les
anciens avoient connu la propriété phofphorique
du diamant; pierre préeieufe qu’ils confervoient
brute, & dont le hafard feul auroit pu dans cet
état leur révéler les propriétés.
CHRYSOLÏTHE, r .
CHRYSOPRASE, ( pierres precieufes jaunes,
ou d’unjaune mêlé de vert.Ces noms défignoient des
topazes foiblement colorées, ou mieux encore
dès pérrdots.
CHRYSOR , dieu des Phéniciens , que l’on
croit être le Vulcain des Grecs. II avoit excellé
dans l’éloquence, dans la pdéfie lyrique & dans
la divination ; il étoit l'inventeur de la- pêche à la
ligne & à l’hameçon, & il avoit perfectionné
la navigation. Ces grands talens lui firent décerner
les honneurs divins après fa mort. On voit
pâr ce détail que Chryfor étoit l’ être imaginaire
que l’on croyoit doué de toutes les perfections
( Sanckonia ton. ).
CHRYSOS, monnoie de l’Egypte & de l’Afie.
Voyeq DARIQUEi
Chrysos, poids & monnoie des Grecs. Voyez
St a t è r e d’or.
CHRYSOTELEA , contribution de 80 aur
XPYSOTEAEIA ,
reus qu’Anaftafe Dichore exigeoit des diftriCts qui
dévoient fournir un foldar. pour fies armées. Cette
contribution équivalente fut appelée chryfoteleia*
( S a c r a i y H i f i . iv . 3.4. ),
CHRYSOTHÉMIS, fille d’Agamemnon & d e
Clytemneftre, foeur d’Orellt & d’ÉleCtre. Sophocle
la repréfente comme une perfonne qui favoit
prudemment cacher aux yeux de fa mère la douleur
qu’elle reffentoît de l’ affsffinat de fon père x.
Sz qui pour cela en étoit bien traitée, tandis
qu ÉleCtre, fa foeur. , ne pouvant retenir fes
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gémiffemens ni fes reproches, en étoit continuellement
outragée. Voye\ Electre.
CHTHONIE, furnom de Cérès, qui veut dire
terrefirey %6ôvii]. Ce furnom défignoit la vertu productive
qu’on lui attrïbuoit.
CHTHOîNTES, fêtes que les Hermionienscélé-
broient en l’honneur de Cérès , à laquelle on im-
moloit plufieurs vaches. Ce lacrifice, dit 1 anc. En
cyclôpédie, ne fe pafifoir jamais fans un prodige;
c’eft que du même coup dont la première vache
étoit renverfée , toutes les autres tomboient du
même côté. Quant les quatre géniffes , dit Paufanias
dans fes corimhiaques, font auprès du
temple, on l’ouvre, on en fait entrer une, &
Ton ferme auflîtôt la porte ; en même tems quatre
matrones qu i font en dedans, a Somment la victime
& l’égorgent ; elles rouvrent enfuite la
porte pour biffer entrer la fécondé viClime , &
de même pour b troifième & pour, b quatrième,
qui font ainfi égorgées les unes après les autres
par ces matrones. Si on les en croit , les trois
dernières viCbimes tombent toujours du même
côté que b première, & cela fe raconte comme un
prodige. Paufanias n’a garde de dire que du même
coup dont la première vache étoit renverfée , toutes
les autres tomboient du même côte.
CRT A O N I I d û , \ ^jeux terreftres , ou in-' X0ONIOI Oeoi y )
fernaux. On défignoit par ce furnom Jupiter des
enfers, ou Plut on, Mercure conducteur des âmes,
Eacchus & les mânes. @£<>1? yJ>Uioi$; ces deux mots
tiennent dans les épitaphes grecques b place des
diis manibus, qui commencent ordinairement les
épitaphes latines.
CHUS. )
CROCUS. > Voyeq^ Chqus.
x o ïs . y
CHYNDONAX, c’eft le nom d’ un de ces
pontifes appelés chez les Gaulois grand druide ,
ou chef des druides. Son tombeau fut découvert
auprès de-Dijon en 1598- On y trouva une pierre
ronde & creufe, qui contenoit un vafè de verre
orné de plufieurs peintures. Autour de cette pierre
on lifoit en grec l’infcription fuivante : « Dans
» le bocage de Mithra , ce tombeau couvre le
«corps de Chyndonax , chef des prêtres. Impie
a> éloigne to i, les (.dieux) libérateurs veillent au-
» près de ma cendre. »
Le bocage de Mithrg, dont parle cette épitaphe
, étoit confacré ï Apollon , que les Gaulois
appeloient Mithra , lorfqu’its le confidéroient
comme le Soleil (Supplément a. VEncyclopédie. ).
CHYPRE, Cyprus. L ’une des- plus grandes ifles
de b mer Méditerranée. Elle eft fur les côtes
de l’Anatolie., dont elle n’eft éloignée que de
feize lreues. On la nomma autrefois • Macrarie ,.
Macaria A c’eft- à-diteheureu£e. > fortunée* On.
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prétend que ce fut à caufe de fa fertilité, & de
l’abondance des métaux qu’elle produifoit. Elle
fut auili appelée Acamantis , Cerafiis, Amaihufa y
Afpelia , Cryptos , Colinia & Spechia. il y avoir
fur-tout des mines de cuivre , métal q u i, dit-on ,
a pris fon nom cuprum de cette ifle. Les principales
villes étoient Salamis & Paphos, dont 1 une
avoit un temple de Jupiter & l’autre de Vénus.
Toute 1 ifle étoit confacrée à cette déefie , que
Stéfichore & Horace appellent Cyprigénie, c ’eft-
à-dire >, née en Chypre. L ’an (596 de la fondation
de Rome, Caton- fut envoyé par les Romains^ en
Chypre, & il b rédtiifit en province de 1a république.
Céfar la donna à Cléopâtre. Après fa mort
elle retourna aux Romains. Enfin dans b divifion
de l’empire elle fut attribuée aux Empereurs Grecs.
Chypre. KrnpmN.
Les habitansde cette ifle ont fait frapper, forts,
l ’autorîté de leurs proconfuls, des médailles impériales
grecques en l’honneur d’Augufte, de Tibère,
de Claude, de Galba, deVefpafien , deTitus , de
Trajan, de Septime-Sévère, de Domna, de Cara-
calla, de G e ta , de Macrin.
CHYTRE3 ,> ja £Ate ^es Qhytrts étoit le troT XYTPOI, 5
fième jour des antheftéries , où l ’on faifoit cuire
dans des marmites, en l’honneur deBacchus & de
Mercure , toutes fortes de légumes , qu’on leur
t offroit pour les morts. On dit que cette fête fut
inftituée par Deucalion après le fameux déluge
qui porte fon nom- Ceux qui furvécurent à ce
fléau, offrirent à Mercure-terreftre toutes fortes
de graines & de femences pour le rendre propice
aux mânes des mortels qui avoient été fub-
mergés. 11 n’étoit permis à perfonne de toucher
à cette offrande, & aucune prêtreffe même n’y
. goûtoit (Schol. Arifioph. in Acharn. & Ran~)*
Chytres étoit dérivé de , marmite*
XYTPrNA A. Pollux ( Onomoft. ivb. 9.) décrit ce
jeu d’enfant, qui eft le même que notre coilin-
maillard. L’enfant que Ton appéloit marmite
ou p o t, s’affeioit à terre , & les autres en-
fans courroient autour de lui en lui faifant des
niches, j.ufqu’a ce qu’il pût en faifir un.& le mettre
à fa place..
CIBO R IUM ,1 nom qoç. ]'es Egyptiens don- KIBÛPION , j
noient au calice qui renfermoit les fleurs de la;
fève d’Egypte. Ils en faifoient des vafes à. boire
pour les enfans ( Athen. n i . 72. a. ) de - làl
vint aux vafes à boire ordinaire le nom générique
ciborium* Horace s’en eft fem ( Od~ LL
H - ) -
Oblïviofo levia mafiao-
Ci-borïa expie-
I Ç 'ü i ï î lA , en PBrygie. HBïKAxaKi