
66» F E V
» avoic rapport à la iepulture. Fabrettr a donne
» des copies d'infcnptions, où l'on voit claire--
=, ment un branche de palmier ou d'obvier avec
» le fruit & les feuilles , fymbole de l'immorta-
a lité , que les chrétiens attendent. Grégoire de
Tours o b fer v e que quelquefois on couvroit
•> de feuilles de lauriers k fond des cercueils.
« Celles de,s autres arbriffeaux , qui confervent
» aufli leur verdure , comme les palmiers , l’o-
» livier 3 le cyprès, le lièreonf pu fenri'r au mê-
» me ufage , & dès-lors être représentées à l’ex-
» térieur du tombeau* » L’inlcription fepulçrale
de Gordien , mort pour la f o i , eft terminée
par une branche de palmier , fymbole de la . victoire
8c de la fainteté. On commençoit 5c i on
terminoit allez, Couvent. les epitaphes par des
croix , en mémoire Me J. C .,crucifié pour notre
falut. Si toutes ces marques font -des ornemens ;
ce font aulïi de véritables .»points employés par
les arsiites pour terminer le difcours. Dans la
tapifterie de Baveux , où la«conquêce d’Angleterre
par le Duc de Normandie ,eit ïeoréientée ,
« une partie ell féparée de la . fuivante par _ de
» grandes branches, quCs’élèvent du .bas, juf-
« qu’ en haut, & qui marquent qu’une àétion va;
commencer. Cela s’oblerve auffi dans les co-
» lqnes Trajane 8c Antohine,'8c dans d’autres
» grands bas-reliefs ; ou quand une aétion a fini,
& qu’on en va recommencer une autre, un
» arbre qui s’élève au milieu’ fait la réparation
» dés deux. » ( Nouvelle Diplomatique. )
FÉVRIER. Les anciens, qui perfonnifîoient tout,
ont aulfi perfonnifié les mois. Février e-ft repréfeuté
dans l’ ancien calendrier, publié par Lambedus ,
par une femme vêtue d’une feule tunique ,
relevée par une-ceinture. Elle tient entre fes
mains une canne : cet ôifeau aquatique marque
que c’eli un mois pluvieux ; ce qui elt
aulfi défigné par une urne repréfeiitée en l’air auprès
d’elle, qui verfe de l’eau en abondance.' Aux
pieds de la %mme clt d!un côté un héron y oi-
feau qui aime les eaux-8c les marais^ 8c de l’ autre
un poilfon. Tout cela revient au même.’ C ’eft le
mois des pluies, fur^tout à Rome, où l’hiver elt
plus court qu’ en nos climats. Aufonne a fait fur
cette image, quatre vers. -, dont le fens elt tel :
ç ’elt ce mois vêtu de bleu, dont l’habit elt relevé
par une ceinture, où* l’on prend ces.oiféaux qui
aiment les lacs 8c les lieux marécageux, où la
pluie tombe en abondance, 8c où l’ on fait les
expiations qu’on appelle fébrua. L ’abondance des
eaux qui tombent pendant ce mois , l’avoit fait
çonfacrer à Neptune.
En ce mois, on célébroit les jeux génialiques,
le i l ; les lupercales , le ry ; les quirinalës, le
i y • fes fornacales Se les céréales, le 18 8e le
a i ; les carifties, le 22 ; les terminales, le 23 ;
l«5 fugues, U 24 5 & les équipés, le 27. Mais
F | U
on n’ofoit célébrer les noces pendant le mois de
février, de peur de les rendre malheurcul'es ; c a r
ce mois étoit remarquable par le faerifice d expiation
februalia que l’on offroit aux mânes. Ovide
. a chanté cette opinion dans fes faites ( I L 5 55 • ).
8c il ajoute :
Conde tuas hym&ncèe faces , & ah ignibus atris
Aufer, habent alias meefiaf épülcrafaces,
FEUTRE. Pline le naturalîfte nous apprend
; ( dans le livre V I lL f chap. 48. ) que les anciens
lavoient préparer le 'feutre 3 pour e^ faire divers
meubles; ils y employaient là laine courte.: il
ajoute que dans la fabrication l’ouvrier imbibe
fes feutres de vinaigre , pour lors ils deviennent
très durs 8c impénétrables aux coups
d’épée. Dans les peintures d’Herculanum , oïl
voit des hommes qui portent fur la tête des çha-
. peaux qui parodient être de feutre , 8c feaiblables
! aux nôtres.
Céfar ( Bell, civil. III. 44. ) parle de manteaux
de feutre, ex fubcoatlis , que portoient les foldats
; pour le garantir des traits; 8c il les Joint aux:
■ ïnanreaux de cuir' 8c d’autre fubltance p.us dure
que les étoffes ordinaires. Les tartares. portent
encore des manteaux de feutre impénétrables à.
l'eau ; ils enveloppent" leurs tentes ou cabanes
avec des couvertures de femblable matière.
Lés romains appelloient les manteaux de feutres
I coati ilia. Il ell fait mention dans Capitolin ( Pertin.
: c. 3. ) , d’une manufacture de feutre, taberna
coaiïiliaria. Les ouvriers de ces manufactures
étoient appèllés coaciiliarii , 8c-les anciennes^inf-»
criptions nous ont confervé le nom dun-Men-
tr’eux ; M, L L a r iscu s l a n a r iü s çôaçti;-
l ia r iu s ;
Ferrari ( de reveft. anal. cap. XIII. ) penfe que
la tunique fans couture, dont il eft parlé dans.les
évangéliftés , étoit de feutre.-—• Cafaubon (exercé
ad annal. Bdron. X V I . 84. ) croit que le vlxos des
grecs doit être toujours traduit par bonnet ou
chapeau de feutre ; les ouvriers qui les fabri-
quoient en avoient pris leur nom, viMxoloi..
FEUX de Caftor Sc Pollux. On appelloît ainfî
autrefois ces feux électriques qui paroiflent fou-
vent fur la mer dans les temps d’orage. On dit
que les Argonautes , dans leur voyage en Col-
! chide., eftiiyèrent une tempête pendant k*
quelle on vit deux feux voltiger autour de la tête
des deux diofeures ;& un moment après l’orage
cefla. On regarda depuis, ces feu x , cemrae les
feux de Caftor & JPollux. Lorfqu’ on en voyoit
deux à la fois, c’étoit une marque de beau temps.
Lorfqu’il n’en pâroiffôit qu’un , c’étoit un figne
certain d’ une prochaine tempête; 8c alors on in-
voquoit le retours de ces deux héros, Les mate-*
F I B
lots ont encore la même opinion fur le préfage
de ces deux feux ; 8c 'tout ce qu on a fait en
faveur de la religion chrétienne , c’eft qu’on a
changé leurs noms, 8c qu’on les -appelle aujour- j
d’hui les feux de faint Elme & de faint Nicolas.- ,
FEUX de joie. Voye^ Feu. >
FÏANÇÀIL LE S , promeffe réciproque de mariage
futur. ' '
Les latins ont employé ces mots, fpondeo ,
fponfalia. Plaute s’en eft fervi plufieurs fois. On
lit dans l’aululaire :
M. Qaid nunc etiam defpondes mihi filiam ?
E. Illis legibus , cum ilia dote quam tïbi dixi.
M. Spondere ergp. .
£. SpoTtdeo, '■
De même , Térencè, dans fa première fçène
de l’Andrienne :
Hâc famâ Àmpulfus chremes
Uàrà ad me'venit, urifeam gnatamfuam
Cum dote fummâ filio uxorem ut daret ;
Placuit, defpondi , hic nuptiis dïchis, eft dies. , :
FIBULE. Les antiquaires ont fait paflei* ce mot.
dans notre'langue'^ pour déftgnér un "bouton
»une boucle, ou une agraffe. On en trouve dans
les colleClions'des midi ers qui font prefque toutes '
travaillées fur un deffm différent. Ces deflins ,
comme ceux de tous .les meubles ou ullenlîles des
anciens , repréfentent toujours quelques animaux,
ou quelques parties du corps des animaux , ou des
lyres , ou enfin quelque objet étranger'à la def-'
tination" des' fibules'.
La plupart des fibules ont fervi à agraffer les:
cblamydes , les paludamentum, les ceintures 8c
les baudriers des hommes ^ ou les tuniques dés.
femmes, les palla dés femmes*, des comédiens;
■ & des muficiens. C e font les 'propres' paroles]
\ XX IX . 3 1. ) ' d’Ifidoré. . . . . . . . . Quod peclus,
feminarum ornât „ vel pallium virorum in humeris
cingulum in lumbis firmat. Il y avoit des fibules
d’un ufage plus ordinaire que les autres ; c’étoient
celles avec lefquëlJes les femmes lioient l’un à
Fautre , fur les .épaules auprès du c.ol, le devant
8c le derrière de leur tunique. Lorfque les deux
fibules ou boutons afiliÿettilTpient les deux parties,
de la tunique , le fe'io étoit entièrement couvert ;
8c l’on n’én pouvoir Lifter appercevo:r une partie
'cjü’en n'attachant, qu’une feule fibule. On'peut
s’en convaincre en jettant un coup d’oeil fur les
flatues de femmes habillées, 8c en particulier fur
la Flore Fàînèfe, fur les amazones du çapitole,
fur la prétendue Cléopâtre de la villa Mattéi,
F I G '6
Scc. Lorfque les côtés de la tunique , ou de
l’habit de deflusdefeendent fur les bras, farts
former des manches proprement dires, ces côtés
font (Æl i f ri, Var. r 1$., ) aftemblés fur le bras
par plufieurs boutons, ou fibules, comme on peut
le voir à la Flore du çapitole.
Il n’ eft plus étonnant après cela, de voir un fi
grand nombre de fibules de toute forte de matières.
Les plus ordinaires font de bronzé. Il eft rare
d’en voir d’argent. Le cabinet des médailles du
ro i, renferme la fibule trouvée dans le tombeau
de Chilpéric à Tournai ; elle eft d’o r , 8c fa grandeur
(de fix à fept pouces ) prouve qu’elle fervoit
à agraffer le manteau du prince. Cette fibule d’or
rappelle celles du même métal que portoieppdës
chevaliers*, des tribuns, & qui étoient des ré-
compenfes militaires accordées, par les généraux
{L iv . i j . 19. i l 59. ; r . & Plin. 35. 5 .) '
La Chlamyde d’un Mercure, que l’on-voit à
Rome chez Jenkins, eft attachée avec en e fibule 3
fur laquelle paroît, une tête de bélier gravée.
C e t ufage de porter des fibules, ornées dcfpierres
gravées , peut fervir à expliquer le grand nombre
de ces pierres que l’on trouve dans-les colledtioBs
d’antiques.
. Le comte de Gaylus a publié les deflins de
plufieurs fibules dans fes recueils cf antiquités. On
en voit qui font ornées de médaillons , ou de par-
traits en relief d’empereur 8c d’impératrices. C ’é-
foient fans -doute des préfens faits par ces per-
fonnages auguftes, 8c dont on droit vanité.— Dans
fon IV e.Recueil{pl. n o . n°. 4. ) , il en a ppbîié
une gauloife.extraordinaire , à Toccafien de laquelle
il dit-, « tpalgré la quantité de fibules que l’on
trouve dans lès Gaules, 8c dans les pays habités
pa? les romains , j’en ai .peu rencontré qui fuflenc
deftinéés, comme celle dé ce numéro, à un
double ufage ; elle fervoit’ à la fois de fibule &
•de clef. Les deux afpedls de ce petit monument
rendent cés vérités fenfibles : ce meuble n’en étoit
pas plus lourd ; 8c la petitefte de fon- volume
augmente le mérite de fa confervâtiôn ».
FIBULES des chanteurs. Voye^ Infibuleiu
FIC 1
FICUS, f écrivains ne faifant pas
réfi,exion que le mot fie ne caraétérife aucun genre
ni aucune efpece particulière de rumeur, 8c que
c eft ftmplement un nom de fimilitude, ont cru
trouver dans une épigramme de Martial, une
preuve'que la'maladie vénérienne exifioit dans
l’ancienne Rome :
Ciim dixi ficus, rides quafi barbam vèfba ;
Ml dici ficos, Cceciliane , jubés-
Dicemus ficus quas feinius in arbore nafcï ,*
Diçemusficos, Çoeciliane y tuos.