
EU R Y C L É E , nourrice d'Ulyffe 3 fut la pte:
jnière qui reconnut ce prince à Ton retour , à
une bldïure qu'il avoit reçue autrefois d'un
fanglier 5 & qu'elle remarqua en lui lavant les
pieds. Laërte, père d’U lific, avoit acheté cette
femme fort jeune , dit Homère, pour le prix
d e vingt boeufs. Voytz U l y s s e .
EU R YC LÈ S , furnommé l'Engafirimythe ,
parce que l’on croyoit qu'il avoit un démon dans
Jes entrailles, qui lui révéloir l'avenir. Il fut
fameux à Athènes ; & les devins furent appelles
de ce nom Euryclides. .
EU R YD IC E étoit une nymphe qu'Orphée
épaula. Fuyant les pourfuites d'Ariftée le long
d'un, fleuve elle n'apperçut point un ferpent
redoutable caché fous l'herbe 5 elle en fut piquée
au talon , & perdit la vie peu de jours après fon
mariage. Orphée fuyant le commercé des hommes,
tâchoit , par le fon de fa lyre , de foulager fa
douleur. Nuit & jour, fur un rivage defert, il
déploroit fa perte. Enfin, ne pouvant plus fuppor-
ter fon abfence, il o fa , dit Virgile , pénétrer
dans le fombre royaume de Pluton, traverfer
fes forêts ténébreufes , où règne un éternel effroi,
s'approcher du terrible monarque des morts, &
aborder lès lugubres divinités, que les prières des
mortels n'ont jamais fléchies.
Les fons de fa. lyre pénétrèrent dans les plus
profondes demeures du Tartare , & en furprirent
tous les pâles habitans. Les oreilles même des
Finies, dont les têtes font armées de ferpens ,
en furent charmées. Le Cerbère fermant fes trois
gueules, ceffa d’aboyer, & le mouvement delà
roue d'Ixion fut fufpendu. Proferpine & Pluton
lui-même en furent attendris : ils ordonnèrent
qn Eurydice lui feroit rendue , à condition toutefois
qu'il ne tourneroit la tête pour la voir , qu'a-
près qu'il feroit forti des enfers, & q ue , s'il
contrevenoit à cet ordre, elle lui feroit ravie pour
toujours. Orphée revenoit donc fur la terre, fuivi
de fa chère Eurydice, qui marchait après lui
vers le féjour des morts , lorfque l'impatience de
revoir fon époufe, ou un mouvement fubit,
dont il ne fut point le maître, lui fit oublier
la loi : il tourna la tête pour-voir fa chère époufe,
gc à l'inftant elle difparut. Il lui tendit les bras ,
mais il n'embraffa qu'une vapeur légère. Eurydice
foumife encore une fois à l'empire de la mort,
ne fit aucune plainte contre fon époux ; elle n'au-
rqit eu à fe plaindre que d'avoir été trop aimée.
Orphée courut après elle pour la joindre, mais
il rre la revit plus. Le malheureux époux , de
retour fur la terre, paffa fept mois entiers au
pied d'un rocher, fur les rives déferrés du Stry-
mon , à pleurer fans celle, & à faire retentir les
antres de fes gémiflemens.
Les hiftoriens difenc qu'Orphée ayant perdu
fa femme, alla dans un lieu de la Thefprôtîe*
nommé Aornos , où un ancien gracie rendoit fes
réponfes en évoquant les morts. Il revit fa chere
Eurydice; & croyant l'avoir véritablement retrouvée
, il fe flatta qu'elle le fuivroit ; mais ayant
regardé derrière lu i, 8c ne la voyant plus, il
en fut fi affligé, qu’il fe tuadedéfefpoir. D'autres
difent qu'il guérit fa femme de la morfuve du
ferpent j mais comme elle mourut peu de temps
après, de quelqu’autre accident, & peut-être par
la faute d’Orphée , on publia qu'il l'avoit retirée
des enfers , 8c qu'elle y étoit retombée. Voytz
A r i s t é e , O r p h é e .
E u r y d i c e , fille d'Endymion 8c d'Aérodie.
Voye% ENDYMION.
EU R YD IC IUM , dans l ’Élide. EïrïAiKEON.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en bronze. Pellerin,
O. en or.
O . en argent.
E U R YM E D O N , géant dont Junon étoit devenue
amoureufe avant d’avoir époufe Jupiter ,
fut le père de Prométhée : il eut part à la guerre
des géans contre les dieux, 8c fut précipité dans
les enfers. Jupiter perfécuta fon fils Prométhée ,
pour avoir volé le feu célefle -, mais c'étoit peut-
être un prétexte , 8c fa naiflance fut la véritable
caufede la haine du dieu contre le père & le fils.
Voyez J unon.
E U R Y N O M E , un des dieux infernaux, felôn
Paufanias, fe nourrififoit, difoit-on, de la chair
des morts , ne laifiant que les os. Le célèbre Po-
lignote avoit peint un tableau des enfers, qui
étoit dans le.temple de Delphes. Paufanias , qui
avoit vu ce tableau, dit qa’Eurynome y.étoit re-
préfenté avec un vifage de cc-ileur entre noire
& bleue , comme celle des groflès mouches , qui
font attirées par l'odeur de îa viande j il grinçoit
des dents, 8c étoit aflis fur une peau de vautour.
Paufanias ( Pkocic. ) ajoute qu'aucun ancien écrivain
, tel qu'Homèrç , ou l'auteur du mynias,,
poëme , n'avoit patlé à3 Eurynome , 8c qu'on ne le
voyoit fur aucun autre monument^
EU R YN OM E , fille de l’Océan , étoit d'une
fi grande beauté, que Jupiter en devint amoureux,
l’époufa & la rendit mère des trois Grâces.
Voyez J u p i t e r , G r â c e s .
Elle eut un temple dans l’Arcadie, près dePhyga-
lie, dans lequel fa ftatue étoit liée avec des ch.înes
d'or ; elle avoit la figure d’une femme jufqu’à
la ceinture, 8c: tout le bas reflembloit à. un poiffon.
Son temple ne s'ouvroit qu’une, fois Fan ; 8c à
un certain jour on y faifoit des facrifices publics
8c particuliers *, c’eft la même qu’Eunomie.
( Hejiod. theogon. 907. Paujart, Arcadie. )
E U R Y P IL E , roi de cette partie de la Lybie ,
qu'on appelle Cyrénaïque, ayant reçu chez lui
les argonautes, qu’une tempête avoit jettes fur
fes côtes , leur donna de bons avis pour éviter
les bancs de-fable qui fe rencontrent dansées
Syrtcs 5c dans les environs , & leur prêta meme
un vaiilëau léger qui leur fervit de guide : ce fait
a été ainfi habillé en fable. Un vent de nord
ayant jetté les argonautes furies côtes de la Lybie,
ils fe trouvèient engagés dans le lac Tritonide ,
avant de pouvoir prendre terre. Alors un Triton
leur apparut fous une forme humaine ( c était
Euripyle ) , & leur dit que moyennant une re-
compunfe, il leur montreroit un chemin pour fe
dégager fans danger du lieu où ils étoîent. Jafon
lui fit préfent d’un beau trépied de cuivre , que
le Triton plaça dans fon temple , en leur pré-
difant que quand quelqu'un de leurs defeendans
auroit enlevé le trépied, il étoit réglé par les
deftins qu'il y auroit cent villes, grecques bâties
fur le lac Tritonide. Les argonautes étant près
de partir, Eurypile détela un des chevaux ailés
du char de Neptune, qu'il envoya devant eux,
en leur ordonnant de fuivre exactement fes traces
pour ne point s'égarer.
E u r y p il e , fils' d’Évémon, un des capitaines
grecs qui étoient aufiègédeTroye. Dans le partage
des dépouilles de cette ville , il eut dans fon lot
un cofhe, qui renfermoit une llatue de Bacchus ,
faite , difoit-on, par Yulcain, 8c dont Jupiter
avoit fait préfent à Dardanus. Eurypile ouvrit le
coffre, regarda la ftatue, 8c en dépit de fa eu?
riofité. devint furieux. Le mal continua , les longs
accès dè folie ne lui laififoient que de petits intervalles
:, où le bon fens revenoit. Il prit un
de ces bons momens pour aller à Delphes, ccn-
fulter l'oracle d' Apollon, qui lui répondit qu'il
de voit continuer fa route, ,& s'arrêter au lieu
où il trouveroit dés gens qui alloient faire un
facrifice barbare ; que c'étoit-là qu'il devoit dépolir
le coffre & établir fon domicile. Eurypile
tant de femmes , préfîdoient à la cérémonie. Au
premier jour de la fê te , un prêtre portoitee coffre
en grande pompe. Cette hiftoire eft tirée de
Paufanias.
E u r y p i l e , petit-fils d’Hercule, du côté de
fon père T é lèp h e , 8c de Priam, par fa mère
Aftioché, fut un des plus illultres alliés des
1 troyens, autant par fa valeur que par fa naifiance.
Il n’ arriva au fiège de Troye qu’à la fin de la
dixième année ; c’elt lui qai rua, après un rude
combat, Machaon , fils d’Efculape. Homère
nous apprend qu’il étoit un des plus beaux princes
de fon temps : il n'y avoit ., dit il , que Memnon
qui fût plus beau , que lui. Il avoir ■ conduit à
T ro y e . les céthéens, peuplé de Myfie: Pyrrhus,
fils d'Achille , ayant tué Eurypile 3 les fujets,
de défefpoir, fe firent, tous tuer autour de fon
corps.,
■ fe rembarqua, 8c. alla, avec fa petite flotte, au
gré des vents, qui le portèrent à la côte de Pa-
tras. .11 y defeendic à terre dans le temps qu'on
alloit immoler un jeune garçon 8c une jeune fille,
vierge à Diane T ri clan a j il fe fouviht alors de
l ’oracle. Ceux de Parras voyant arrivèr chez'eùcc
un roi inconnu avec ce coffre, crurent d'abord1
qu’il y avoit quelque dieu dedans; Cette ^aventure
guérit Eurypile de fa folie 3 8c fauva .la vi'e aux
deux innocentes victimes. Depuis ce temps, ceux
de Patras', après la fecé de Bacchus, celé broient
tous lésfians le^funérailles tfEurypïlè'r îlsJrèndoient_
aufli de grands honneurs au dieu renfermé dans
le c'oftrç ÿ. -qu'ils.appellèrent Efyim\ti.. " Neuf des
brincipaux de la ville, élus par le peuple-y 8c.au-:
E u r y p i l e , roi de C o s , père de Calciopé ,
l'une des .maîtrefies d’Her'cule., de qui elle eut
Thefîalus. Voyez C o s , H e r c u l e .
E U R Y S A C E , fils d'Ajax ?télamonîen, 8c de
Tecmefle , fille de Theuthrantès , prince phrygien.
Voy. T e c m e s s e . Euryface régna dans S a-
lamine après la mort de Télamon, père d'Ajax.
Les athéniens l'honorèrent, ainfi qu'Àjax fon père,
d'un , culte particulier ; Paufanias fémoigne que
les honneurs qu’on leur avoit décernés , fubfif-
toient encore de fon temps , 8c qu'on voycit à
Athènes un autel à1 Euryface. Il eut un fik nommé
Philoeüs , qui échangea le royaume de Sàlamine
contre la bourgeoifie d’Athènes. Miltiade def-
cendoit de ce Philoeus.
EU R Y S T E R N E , furnom de la terre, ou de
la déeffe Telliù , ainfi appellée à caufé de'fa large
, poitrine.-Elle avoit un temple fous ce nom auprès
d’Ægé , dans l’Achaïe un des plus anciens de
la Grèce. La prêtrefie qu’on élifoit pour le def-
fervir, devoit n’avoir eu qu’ un mari 3 8c garder
le célibat tout le refte de:fa vie. Voy. T e l l u s .
C e furnom eft formé d’ivpùs, large , 8c de
‘Ttpvoy j poitrine.
-EURYSTHEE roi dçM-ycènésv Voye\ I'hif-
toiréidèdï naiffiince au mot A l g m e n e . C e prince
politique J jaloux de. la' réputation d'Hercule , &
craignant d’ être un jour détrône par ce héros .
le perfécuta Tans relâché ; il eut foin d,e lui donner
affez- d'occupation hors de fes e'tats pour lui
ôter, le moyen de troubler fon gouvernement. Il
■ exerça.. :fon grand, .courage dans des - entreprifes
également délicates &rd;tngéréufes,: e eft.ice'iqùë
; nous appelions les travaux d’Hercule. ©H dip ftê’mé1
jqu'Herçtile devint fi redoutable à
malgré l’empire qu’il ayeit fur éè: héros, il n’o