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(/. 11. c. V ’. a®. 6.) X! y avoit à Rome plufieurs temples
déifiés à lafièvre j & au temps de cet auteur,
c ’eit-à-Jire, fous Augufte & T ib è re , trois fubfif-
toient encore, l’un fur le mont Palatin, l'autre dans
la place des monumens de Marius, & le troifîème
au haut de la rue longue. Qn y portoit les remèdes
qui dévoient être- appliqués lur les corps des
. malades. Au relie, cela fervoit plus, félon la
remarque de Valère lui-même, à guérir l'efprit
& l'inquiétude, qu'à guérir le corps > & ces anciens
romains, qui mirent la fièvre entre les dieux,
dûrent leur fan té bien plus à leur frugalité »qu'à
la protection de la déeffe Fièvre. Cicéron ( de
natura deor. I. III. p. 63.) parle du premier de
ces temples, & trouve une erreur intolérable à
mettre des chofes pernicieufes au nombre des
dieux. Foyer encore fur ce fujet Pline , 1. III.
c. VII. Éhen , 1. XII. c. XI. St. Auguftin de la
cité de Dieu, 1. IV . c. XXIII. On lit dans Gruter
une inscription trouvée en Tranfylvanie, qui donne
à la fièvre les noms de déeffe , de fainte & de
grande :
F E B R I D I V Æ, F B B R I
S A N Ç T Æ , F E B R I M A G N Æ
C A M U L A A M A T A PRO
F I L I O M A L E A F F E C T O P .
Les anciens difoient que la Fièvre quarte étoit
fille de Saturne , parce que la planète de Saturne
pafToit pour être froide & sèche j parce qu’ils
croyoient qu'elle dominoic fur la bile & la mélancolie
, qu'ils regardoient comme les caufes de
cette fièvre.
F ÎG U E S , cari C A . Voyez ÉTRENNES.
FIGUIER. Paufaniais rapporte que Cérès voulant
récompenfer Phytalus, athénien > de ce qu'il
avoit exercé envers ellel’hofpitalité, lui fit préfent
d'un figuier, dont on fe férvit pour faire toutes
les plantations de l'Attique. Les anciens grecs
difoient par piété : « la figue eft chez nous un
préfent des dieux , l’on n e doit pas être étonné
qu’elle y foie excellente, & qu'elle y puiffe tenir
lieu de toute autre eJfpèce d 'a lim en t ». Les an ciens
nourriffoient leurs athlètes avec de? figues sèches.
Le figuier éceit confacré à Mercure. Les cyré-
néens , pendant J es jours de fête, couronnoient
de figues fraîches les ftarues des dieux, fur-tout
celle de Saturne , parce qu’ il leur avoit enfeigné
l’Agriculture , l’ art de greffer , en un mot, tous
les arts qui faifoiem la richefle de leur pays. Les
lacédémoniens foutenoient que. Bacchus avoit-
planté le premier figuier de leur territoire. Dans
X'ifle de Naxos, on faifoit les ftatues de Bacchus
d’un fep de vigne, ou d’un tronc de figuier:
il paroît cependant par deux vers d’Hoiace, que
F I L
bois de figuier étoît méprifé de fon temps, &
que fon ne s'en ferveie que pour fairç des bancs
ou des ilatues de Priape. Il eit peu de perlonnes
qui ignorent l’allégorie faryrique des vers fui vans î
Olim truacus eram ficulnus inutile lignum,
C uni fa b e r incertufne deum fa c er etn e P r ia p um ...........
Horus A polio, prêtre égyptien, & Piérius
Valérian , dans fes hiéroglyphes 3 nous donnent de
longs détails fur l'ufage allégorique du figuier
parmi les anciens : par exemple, lorfque l’on fe
préparoit à un voyage , on mettoit au devant de
la porte des branches de figuier ,* on les regar-
doit même comme un préfage de 1 heureux retour.
Dans.les myltçres d’Ifis & d'Ofiris, les perfonnes
qui dévoient porter fur leur tête les vafes pleins
d'eau, ou les corbeilles facrées , étoient obligées
de fe faire une couronne de feuilles de figuier,
entortillées pour fupporter les vafes. Les feuilles
du figuier étoient l'emblème des termes de la lo i,
qui cachent & couvrent le fruit, c'eft-à-dire,
lefprit : elles étoient également l'hiéroglyphe,
ou f emblème de la génération prompte & abondante
: elles défignoient un roi , ou le climat
méridional, ou le pôle ar étique, ou là volupté*
& la vie douce & oifive, Les étrufques difoient
que voir en fonge un figuier3 c'étoit un préfage
des biens tpii devaient arriver.
On en portoit dans des corbeilles aux fêtes de
Bacchus.
Elis étoient. offertes en facrifice d’ expiation par
les villes affligées de la p e lle , ©u d’autres
maladies épidémiques.
Figuier de I^a v iu s j figuier que T^rquin-»
le-Vieux fit planter à Rome dans le comice, où
l'augure Accius Navius avoit coupé en deux une
pierre à aîguifer avec un rafoir. Il v avoit un
préjugé populaire , que le dellin de Rome étoit
(attaché à cet arbre, & que la ville dureroit
autant, que 11 figuier. Quelques-uns confondent le
ficus Navii 3 ou figuier d'Accius Navius, avec le
ficus rumina Us 3 ou figuier ruminai j mais celui-ci
étoit l ’arbre feus lequel on découvrit la louve qui
allaîtoit Rémus & Romulus. Cet arbre fut facré >
il dura très-long-temps, & fon prit fa chùte
pour un mauvais augure.
FIG ULINA. Foye^ P o t i e r ( fart du ).
F IG U LU S , furnom de la famille M a r c iA.
FILÉPIQUE Bardanes.
F i z e p j c u s A u g u s t ü s B j RVANS8,
Ses médailles font :
RR. en or.
O . en argent, & en B,.
f i l
On lit fur Tes médailles le nom de Fitepictis,
Sc non pas Pkilippicus, comme les auteurs mo-
ijernes-rappellent.'
FILER. TcrtuHien ( de pallio, cap, III. ) femble
attribuer à Mercure finvention de l ’art de filer
la laine.
F IL E T , coëffure.
Cette coelfure, la rète en italien, & le refil en
efpagnol, eft encore en ufage en Italie, en Ef-
pagne, en Prové'nce. On la trouve fur des médaillés
de Syracufe, ou de Corinthe, fur celles
deLesbos , &rc. Les grecs l'appelloient***^**«?.
Ce. mot veut dire proprement le fac , ou le fond
àm filet. qui étoit une partie de la coëffure , &
qui renfermoit les cheveux de derrière, comme
dans une bourfe.
Le filet dans lequel eft. enveloppé, ou plutôt
emmailloté l’Harpocrate d’une pierre gravée de
Stofch ( clajf. I. n°. 81. ) , défiene la délicateffe
de fon âge , de l’en fan c e fé lo n Plutarque. Après
ce monument, la table Ifiaque eft le feul fur lequel
ort voie ce dieu égyptien ainfi repréfenté,
& Kircher l’y a pris pour le dieu Orus.
Winckelmann fait obferver comme une (insularité
remarquable, le torfe d’une llatue de la
Villa du comte de Fede, où étoit la fameufe
villa Adriana de T ib u r , qui a par-deflus fon
manteau, attaché fur la poitrine, de même qu’à
l’Ifis du capitole , une efpèce dé voilé tiffu comme
un réfeau. C e réfeau eft apparemment la forte de
voile qui s’ appelloit Ayçavov. C ’étoit une mode que
fuiv oient les perfonnes qui célébroient les orgies
de Bacchus ( Héjychius ) , & c’étoit aufli un
ajuftement des fisures de Tiréfias & des autres
devins. (, Poil. Onom. I. I V . feg. l i é . )
Filet. Voyez Bride.
FILLES. Voyez C heveux , Femmes.
Un ^>aflage de Callimaque ( hymn. ih Dian. '
n°. 13. ) a fait conje&urer que les filles grecques
ne portoient point de ceinture avant que d'être
nubiles j il les appelle ù^lrfuç. Elles s’engageoient
a ie s dépofer après leur mariage dans le temple
de Diane , en la priant de leur faire trouver des
époux. ( Agatk. fchoiiaft. VIII. ) A Trezemés,
c’étoit Pallas qui recevoit cette offrande. ( Paufani)
Les filles adolefcentes confacr^ient à Vénus les
jouets de leur enfance ( Varr.ffquial. ) :
................. ....... ......................... Veneri
Marinas pïlas , reticula, ae J lro p h ie la .
Ovide nous apprend dans fes faites ÇJK. 147 .)
que les filles de Rome alloiènt fc préfenter nues
F I S
à la fortufle-virile, pour obtenir d’ elle » que leurs
maris futurs ignorafïent toujours les détecluofités
qui pouvoient fe trouver dans leurs perfonnes :
Aceipit tilt locus pofito velamine cunSas,
Et vitium tiudi corporis oThné videt.
Ut tegat hoc, celetque viros fortuna virilis >
JProeJlat hoc , & parvo thure rogatafacit.
FILS des dieux. Voyez EnfANS des dieux.
F IM BR IA , fu r n o m d e la . famille F l a v i a .
FIMBRIÆ. Voyez B0RDÜ1&S & Fr Anges.
FIRMIUS ( Marcus ).
M a r cu s F i r m i u s A u g u s t u s .
Il ne parole pas qu’ il y ait des médaillés de
ce tyran.
F IS C , tréfor public, en latin fifeus , erarium.
Le premier mot fe dit proprement du trefor du
prince, parce qu’on le mettoit autrefois dans des
paniers d'ofier ou de jon c , fifeus } Se le fécond
du tréfor de l ’état.
A Rome, fous les premiers empereurs, on
appelloit erarium, les revenus publics j ceux de
l’épargne deftinés aux befoins.8e, aux charges.de
I l’état ; & on nommoit fifeus y ceux qui né regar-
doient que l ’entretien du prince en particulier;
mais bientôt après, ces deux mots furent confondus
chez les romains, & nous avons fuivi
leur exemple.
Du mot fifi , on a fait confifquer, hona fifeo
addiccre, pat la raifon que tous les biens que les
empereurs confifquoient , appartenoient à leur
fifi , & non point au public. Les biens de Sejan ,
dit Tacite c annal. I. V. ) furent tranfportes du
tréfor public dans le fifi de l’empereur. L'ufage
des confifeations devint fl fréquent , qu’on eft
1 fatigué d e lire dans l'hiftoire de ce tem p s - là ,
la lille du nombre infini d e gens dont les fuc-
! ceffeurs d e Tibère confifquèrent les biens.
I Le fifi des pontifes s’appe'Lit aria ; & celui
I oui en avoit la garde , étoit hodorc du titre
; A’arcarius , comme il paroît pat plufieurs inferip-.
’ tions du Thefaurus de Gruter.
Flsc:vs judaicus , tribut que payoiem les juifs
aux romains dans toute l'étendue de leur empire.
Suétone ( Vomit, c. XII. n°. y.) , Appien ( Syr.),
& plufieurs autres écrivains en ont fait mention ;
mais Dion feul nous en a appris là quotité : elle
étoit d’ une double drachme, du d’un didrachmé
par tete. ( Cil. XVI. ) Pppp ij