
D. M.
ï D M S
428 D. M.
Diodore deSicile, au livre cinquième de fa bibliothèque
5 Strabon , au livre quinzième de fa G é o graphie.
) Les romains exigèrent des ficiliens le
dixième des bleds qu'ils recueilloient , & Appien
dit que ceux qui défrichoient des terres , por-
toient au tréfor public le dixième denier des revenus
de ces terres.— . Les romains offroient à
leurs dieux la dixième partie des prifes qu'ils
faifoient fur leurs ennemis , d'ou vint le nom
de Jupiter prtdator.— . Les gaulois donnoient le
même dixième à leur dieu Mars , comme on voit
dans les commentaires de Céfar.
Caracalla impofa le dixième fur toutes les hérédités
, au-lieu du vingtième que les empereurs
percevoient fur ces biens j & il accorda par
forme de dédommagement, le droit de cités à
tous les fujets de l'empire romain. C et impôt
fut abrogé par fon fuccefleur Macrin.
© ic f ƒ ^ an^ U5‘ De ces quatre fïgles
les deux latines font fynonimes des deux grecques
©soîV K*Tet%6orlots ( aux dieux fouterrains ).
On les trouve fréquemment fur les tombeaux 3
& leur explication ne peut être équivoque ,
lorfqu'il s'agit des romains ou des grecs payens.
Mais depuis que le chriftianifme eut acquis des
partifans dans ces deux nations , on grava encore
fur quelques tombeaux chrétiens même ces figles,
qui femblent cependant avoir été en horreuraux
difciples de J. C . de même que les dieux mânes
dont elles perpétuent le culte & le fouvenir.
Mabillon, Fabretti Lupi, dans fa diflertation
fur l’ épitaphe ds Ste. Sévère , martyre , & plu-
fîeurs autres ont écrit fur ces figles payennes,
gravées quelquefois fur des tombeaux' de chrétiens.
Voici l’extrait de leurs' explications.
Les uns ont admis pour règle générale de re-
connoître pour payens tous les tombeaux chargés
des figles D . M . ou ©. K . Mais cette opinion
eft démentie par un fï grand nombre de rnonu-
mens véritablement chrétiens 3 & chargés des figle
s, qu’il faut abfolument la rejetrer- En voici
deux des moins équivoques, tirés l'un de la bibliothèque
Barberine par Fabretti ( T h e f infer. p. 564.) :
D J - M
T V L L I E C A S T E Y E R E
C A S T E Q Y E Y 1 X I T
A N N O S X X X V I I M E S E S . . . .
L ’autre de la Roma foterranea de Bofio, par
Le même Fabretti.........
C A E S O N I V S . S A L V I V S V O M I
M E M O R I A E * I N N O X Q U I
V I X I T. A N N I S. X X . M. V I . E T
H O R . I I I . C V I . F E C E R V N T S V C C I S S A
M a t e r 11 m a r i n v s f r a i i k .
Le troifième enfin tiré par Lupi {epitaph, S ever &
p. 105.) du cimetière de S. Hermès, à Rome ,
que cet écrivain aflure être un monument chrétien
, & qù’il dit "avoir vu & examiné..
© K
C E L E S T I N A .
-----------=»-
A la vue de ces monumens on n’ofa plus nier
qu’ils ne fuffent chrétiens, mais on chercha une
explication chrétienne aux figles ©• K. & D . M .
Les grecques ©. K. fignifioient , difoit-on, ©e£
Kr«j } au Dieu Créateur 5 ce qu'on afturoit cependant
fans aucune preuve. Quant aux figles latines
D . M . on étoit plus heureux, & en les
expliquant par D eo m a g n o £ au grand Dieu)
on s'étayoit d'une inscription- fur laquelle on
lifoit ( Fabret. infer, p. 564. )
D E O M A G'
N O E T E T E R N
O S T A T I V Si D I
O D O R V S Q V O T
.S É P R E C I B VS
C O M P O T E M
F E C I S S E T
V. S. L. M.
Il faut avouer cependant que ces pieufesinter-
prétations fuppofent de la part des premiers chrétiens
une horreur puérile pour toutes les expreffions
relatives à la Mythologie, qui eft démentie par
les fuivantés tirées d’épitaphes reconnues par Fabretti
pour chrétiennes,foitaux mots i n p a c e ,
foit au monogramme £ , & c : d é b i t a s a c r a t i s .
O FF IC IA ____ _ • SANCTIQUE. T U I. M ANES.NOB1S.
PETENTIBJJS. A D S IN T . . . . ... LA CHESIN ...............
A Q V A S. TA ENA R EA S. . s . . . . D OM VM. AETER-
N AM . . . D1EI YENER1S ( Epit. Seveu.)^ ÔCC*
D O C
On peut donc afifurer que l’uiage des quatre '
figles payennes fubfifta pendant les premiers fiè-
cles du 'chriftianifme, & que les chrétiens n'y
virent pendant long-temps que des expreftions
familières, paffées en iifage, & dont l'emploi ne
pouvoit nuire à la foi des néophytes- Pour achever
de porter à l'évidence cette aflertion, je
vais rapporter une épitaphe chrétienne dans laquelle
on lit les mots entiers Dis m a n i b u s . Elle
eft tirée de la differtation de Lu pi, citée plu-
fieurs fois dans cet article', & on la voit dans
le mufæum de Rircher au collège romain : Dis
MANIBUS PR IN CIPIO F1LIO DULCISSIMO SUO
POS'UIT Q U I V IX IT ANN IS V I DIES X X V II IN
PACAE.
D . M . 1. D e a mat ri IJtli . ou Deûm matrem
Id&ami
D . N . D o m i n a s n q s x e r .
Les premiers Céfars avoient rèfufé le titre de
Dominas, Seigneur. On commença à le donner
aux empereurs fous Aurélien, à qui l'on frappa
une médaille, D e o e t D o m in o n a t ô A u r e -
l ia n q . Sous le bas-émpire il y eut peu de médailles
ou de monnoies où ces deux lettresD .N .
ne fe montraflent au-devant du nom des empereurs
d'Occident & de Conftantinople. C'eft peut-
être de là qu'eft venu le titre de feigneur r o i,
donné depuis"long temps aux monarques françois.
D O C IM E U M j en Phrygie. ào k im e&n .
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRR. en bronze.
O . en or.
O. en argent.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l'honneur de Néron» de M. Aurèle,
de Domna.
D O C T O R , celui qui enfeigne, qui docct.
Doctor librarius , dans l'épitaphe fui vante , dé-
figne celui qui enfeignoit l'art de préparer le
papyrus ou le parchemin pour l’ écriture. ( Reir.ef
infer. clajf. X I . n°. 123. )
C N . P O M p E I Ù S
P H R I X U S
D O C T O R
L I B R A R I U S D E
S A C R A V I A
S I B I.
D O D 4 2 >
Doctor fagittarius étoit celui qui formoit les
foldats à l'exercice de l'arc. ( Spon. Mifc, crud,
A n t, fect. V U . p. i$ 6 . )
D. M.
T. F l a v i o E XP E DI T O
DOCTORI S A GI T T A R
F L A V I A E U P H R O S 1 N E
ET A T T I C A F I L I À E
P A T R I B. M.
Voyez C ampidoctor.
D O D O N E , ville de l’Épire, célèbre dans le
paganifme par fon oracle, fa forêt & fa fontaine.
Voici l'origine de.l’oracle, fuivant la fable : Jupiter
avoit fait préfent à fa fille Thébé, de deux
colombes qui avoient le don de la parole. Ces
deux colombes s'envolèrent un jour de Thèbes
en Egypte, pour aller, l'une en Lybie, fonder
l'oracle de Jupiter Ammon 3 & l'autre en Epire,
dans la forêt de Doàone 3 o ù elle s'arrêta, &
apprit aux habitans du pays, que l'intention de
Jupiter étoit qu'il y eût un oracle en ce lieu-là.
L'oracle s'y étàblit aufli-tôt, ôc il ne tarda pas
d'avoir un grand nombre de confuitans.
Dans cette forêt de Dodone 3 il y avoit une
fontaine qui couloit avec un doux murmure aux
pieds d'un chêne; la prêtrefle interprétoit ce
bruit j & annonçoit l'avenir fur ce murmure :
c'eft ainfi que l'oracle fe rendit dans les çojiv
mencemens 5 mais dans la fuite on pratiqua plus
de cérémonies. On s'avifa de fufpendre en l’air
des vafes d’airain, des efpèces de chaudrons,
auprès d’une ftatue du même métal, aufïi fuf-
pendue, & qui tenoit à la main un fouet d'airain
à plusieurs cordes & mobiles : lorfque le vent
. ébranloit cette figure, elle frappoit les chaudrons,
qui s'entrechoquoient les uns les autres , & ren-
doient un fon qui duroit afîez long-temps : &
fur les- variétés de ce fon on annonçoit l’avenir ;
de là vint le proverbe , Y airain de Dodone, dont
on ufoit quand quelqu'un parloit trop. Enfin ce
furent les chênes mêmes de la forêt de Dodone ,
qui rendirent les oracles, félon la fable.
On difoit encore que les colombes de cette
forêt rendoient des oracles. Mais Hérodote
nous a appris l'origine de cette fable, en faifant
obferver, que le mot grec ritxuu fignifioit, en
| Thelfalie, une prophéteffe 8c une colombe.
DODONEUS, fur nom de Jupiter. V. Dodone.
D O DO N ID E S , femmes qui rendoient les oracles
de Dodone, tantôt en vers, & tantôt par
les forts. C'étoient encore les nourrices de Bac-
, chus, appellées F E C I T aufti Atlantides.