
à, une figure du même bas-relief du palais Mattéi.
L ’habit' de deffus entoure le corps, mais il
y a quelque légère différence dans la ^maniéré
dont-il eft attaché, fur la poitrine , de meme que
celui d’une figure d’homme du meme monument ,
dqnt. le relie du corps eft. nud.
L,e, manteau fç plaçoit au deffus de. 1 habit,
8f cpuyroit le dos & les épaules. 11 éft bordé de
frangés à la ftatue, d’Ifis du capitolé, & .paroît
beaucoup plus étroit dû haut que du bas. Bot-
tari ( Muf, capitol, tom, 3. fo l. i 49. ) appelle ce
manteau pa.ua 3 pour fe rapprocher, de la, del-
cription tflfidore., laquelle cependant convient
mieux au pallium, il croit aulfi que ce que nous
avons, défîgné comme habit de deffus comme
manteau . ne forme qu’une feule pièce > cependant
la diftinélion des pièces e.lt très-yifi,ble , tant
a la belle ftatue d’Ifis , qu à une, autre .|tàtue de
la même déeffe, confervee auffi dans le, inüfeum
du capitolé ; celle-ci a le pan du manteau 3 q u i, a
la belle Ifis, defeend du bras droit , ramené devant
le corps fur le bras gauche. Quant à In forme
du manteau , on peut croire ,qùh réffêmplpit,
iihfî que l’habit de deffus,' a la chlamydë dés
grecs , mais avec une plus grande ampleur. Sur
un autel .de granit 3 conferyq jdaq^ 1 a villa Me-
d ic is , un des plus anciens nionumens en tôlier,
confèrvé jufqu’ à nous, & repréféniantunç prp-
ceffion égyptienne dans le genre de .celles dont
Apulée a parlé ( métamorph. lib. ) , ^op .YOR
une femme qui porte une petitel ftatue, d Harpo-
crate ; elle eft enveloppée dans., un màfitèau fem-
blable au pallium des grecs t cè qui prouve de
nouveau que les femmes égyptiennes^ , excepte
peut-être celles du commun, ne fe bornôient
pas à la (impie tunique. Leur habillement, & .fur-
tout la tunique, étoient en général d une étoffé
très-fine & très-légère ; les fculpteurs 1 ont quelquefois
exprimée par des plis étroits Sc parallèles >
aufli de la Chauffe ( grand cabinet rom. fol. ,
fig. $6.) les a-t-il pris pour dès étoffes rayées,
très-communes en Egypte , félon Caylus ( recueil
d^antiq. tom. j . fol.. 52. ) ; & Bottait ( Muf.
capitol, tom. 3. fo l. 14S • ) pour des feuilles de palmier.
On peut croire cependant que c’eft l’effet
du ftyle égyptien. Pietro délia Valle ( reyfe invele
voornaeme geweften des werelts I . deel. fo l. 110.)
affure que les figures , peintes fur les caiffes qui
renferment les momies , font vçtues de fin lin,
matière dont les égyptiens fabriquoient 'principalement
leurs étoffés; ,
Les femmes égyptiennes fe coeffoient avec lçs;
cheveux fe'uls, comme oh le voit à plufieurs figures,
ou les envéloppoient dans des bonnets de différentes
formes. Cette coëffure eft celle de la
plupart des têtes égyptiennes , qui fubfiftent aujourd’hui.
L ’ éiofte entoure le front,.puis defeend
de deux côtés fur la poitrine ? formant deux ban-“
delettes , avec des plis égaux & parallèles. Ç ’èft
ainfi que font fculptées les cailles des momies}
& les antiquaires donnent en général à cett^pou-
verture de tête le nom 4e mitre. Quelques ftatue s
confervées au capitolé, & fculptées par-ordre
de l’empereur Hadrien, Muf. cap, tom. y.fig* 70,
80 , 8 4 ) , ont des mitres , doiW lés bandes qui
pendent fur la poitrine font plates de la largeur
de deux doigts > ce ne font, proprement que
les extrémités de la bande qui bordent lé bonnet lur
le front, & qui fe détachant de la tête .derçiere
les oreilles, descendent de chaque . côté fur la.
poitrine. Une figure d’homme poi te { Muf. capit
tom. y. fig. 89. ) un bonnet de la même formé.
Il paroît de là que ce bonnet étoit commun aux
deux fexes > quoique plus commun parmi les
femmes, V . C h e v e u x .
Plutarque rapporte ( opufe. moral. ) que les femmes
égyptiennes' ne portoient poiht de chauffure ,
afin , dit-il, qu’elles s’ éloignaffent moins fouyenc
de leurs demeures. Winckelmann ,( nift. de.l’ art,
liv. II. ç. 1 .) a obfervé auffi qu’aucune figure.
égyptienne 3 excepté une. feule , ne portoit ni fou-,
liers, ni fandales j fi par figure il défignoit une
ftatue 3 la réflexion fuivante devient inutile à fon
égard, mais il n’ a pas fait-attention à l’autel de
granit de la villa Medicis , ouvrage incontefta-
blement égyptien, où une des figures a les pieds
enveloppés dans des bandelettes. On ne fauroit
douter que ce ne foit une chauffure, quoique la
nature du granit & là groffièreié du bas-relief
empêchent de bien diftinguer les formes. Pietro
délia Valle ( reyfe in vele voornaeme geweften , deel 3
fo l. 1 1 3 .) affure (Tailleurs avoir vu une momie
chauffée de fandales liées avec des bandelettes,
comme en porte la belle ftatue d’Ifîs. Il ne faut
donc pas prendre à la lettre le tèxtede Plutarque ;
ou peut-être fon obfervation ne tombe-t-elle que
fur les femmes du commun.
Habillement des hommes. Les égyptiens coup oient
lès cheveux à leurs enfans, &.les Iaiffoient, tête
nue, expofés à-toute la chaleur, du climat. ( Héro
dot. lib. 3. ) De là cette, dureté fingulière du crâne,
dont parle Hérodote , qui remarque aufli que les
égyptiens devenoient rarement chauves. Cependant
à l’âge de puberté ( idem, lib. 1 , ^
. leur couvroit Ja tête d’une efpèce de bonnet,
décrit plus haut, que Ton appelle mitre. Elledifrpre .
\ de cettecoëffure des femmes fur une.belle t ftatue..
i de la galerie du capitolé , en ce que les deux
bouts qui pendent fur la poitrine, Cont^pjats
: forment plufieurs plis exprimés par des lfgnçs
horifontales & parallèles.
: * Entré toutes les variétés qu'on remarque dans
lçs coçffurçs égyptiennes , les plus Amples fe rap-
prochens;
prochent de la forme des bonneti fculptes fur
les caiffes de momies. On en trouve d’autres
qui, par leur bizarrerie, femblent appartenir aux
fymboies. Dans le deuil, ilsfe coupoient la barbe,
& Iaiffoient croître leurs cheveux.
Suivant Hérodote , les hommês portoient deux
habits } fuivant Apulée ( métamorph. l i b 2. ) ce
pouvoient être deux tuniques ; car ce dernier nous
rapporte qu'étant redevenu homme, un de ceux
qui compofoient la troupe Tacrée d’Ifîs, le couvrit
de fa tunique fupérieure 3 Hérodote aura donc
voulu parler de tuniques au lieu d’habits de deffus,
Comme l’entend Winckelmann. Il eft effectivement
plus naturel de porter deux. tuniques que deux
habits de deffus, d’après la forme de cet habit
& d’après fon nom. Hérodote appelle calajiris
l ’habit des égyptiens, qui defeendoit jufqu’à la
moitié des jambes , avec une bordure au bas.
Ferrarius ( de re veftiariâ, pars fecunda , lib. I V ,
cap. 12. ) prend cet habillement pour une tunique,
avec des galons ou des franges. Une ftatue d’A-
nubis ( muf, cap. tom. 3. fig. 85. ) du mufeum capitolin
, porte une tunique courte , avec des manches
prolongées jufqu’ au coude : elle eft ceinte fur
les reins, à la manière des romains.
Sur la calafiris, les égyptiens portoient, fuivant
Hérodote ( Herodot. lib. I l , cap. 6. ) , un habit
de laine blanche y ou fuivant la traduction de Fer
rarius ( de re veftiaria , pats 1 . lib. I V 3 cap. 1 2 . ) ,
un pallium de laine blanche ; ou enfin celle de
Beger ( thefâllr. Brandenb. part. 1 3fol* i z l . ) , \'a-
miculum ; cette variété prouveroit que la dénomination
d’Hérodote eft générique. Il eft probable
qu’outre le pallium , les égyptiens fe fervoient
aufli de la chlamydë ou du fagum, manteau de
guerre & de voyage*
Des rois. Les rois égyptiens , fuivant Hérodote
( Hérod, lib. I I . cap. 1 2 .) , portoient un cafque
d’airain au lieu de diadème. Bianchini ( iftoria
un iv cr ffo l. 409. ) prend pour des rois les figures
coëffées de bonnets, qui font fculptés fur les
obélrfquês î ce bonnet eft peut-être un cafque
royal. Diodoredit que pour exprimer la force & la
puiffance, ces rois portoient fur la tête la dépouille
d’ un lion, d’un taureau , d’un dragon , des branches
d’arbres, du fe u , & quelquefois même
des parfums exquis.
L ’habit royal é to it, autant qu’on peut le con-
jeéfurer, une tunique longue & à longues manches»
ou ftola , tunique femblable à celle d’Ifîs. C ’étoit
là fans doute l'habit de cérémonie} car la ftatue
d’Anubis du capitolé ne portq qu’une tunique
courte , ainfi que les figures des obélifques , que
Bianchini prend pour des rois ; d’oû nous pouvons
inférer que T habit des monarques égyptiens ne
différoit pas de celui des r*is dç la G rè c e , au
Sfrtifu ités, Tome I{\
moins quant à la ftola & au pallium, en temps
de paix, à la tunique courte & à la chlamydë en
temps de guerre ou en voyage.
L ’anneau qu’ilsportoje.nt étoit une marque d autorité;
il fervoit probablement de fceau e
cachet. Cependant Pline remarque ( lib. X X X H U
cap. 1. ) qu’en Egypte & dans tout l’ orient on fe
contentoit des feules lettres. Baudelot ( 1 utilité
des voyages qui concerne la connoiffance des médaillés
, & c . tom. I. fol. 316. ) interprète ce paf-
fage de Pline, des lettres qu’on gravoit fur les
cachets au lieu de figures ou d’autres objets , employés
par les grecs.
Nous ne connoiffons pas exactement la forme
qu’avoient les colliers d’or des rois d Egypte ; ils
pouvoient reffembler à celui qui prend fur la poitrine
d’un chat, dieu égyptien. Il eft compofe de
petits grains longs & fendus; ils reffemblent beaucoup
à de petites coquilles blanches , appellees
cauris : ce collier foutient une amulette à tete de
coq ( C a y lus , recueil d’antiquités , tom V , pL
15. ). Pietro délia Valle C • • • L deel, foi:
113 ) dit avoir vu une chaîne d’or pendue au cou
de la momie d’un jeune homme, avec une médaille
qui defeendoit fur la poitrine, fur laquelle
étoit empreinte une figure d’oifeau & plufieurs
caractères inconnus. Peut-être que les juges portoient
ainfi la petite ftatue de la juftice ou de la
vérité, laquelle, félon Elien ( hiftoires diverfes *
liv. I V , ch. 34) , étoit gravée fur un faphir.
Le feeptre des rois d\Egypte & d’Ethiopie eft
décrit par Diodore ( Diodore , liv. 3.) fous la
forme d’une charrue. V. le mot C h a r r u e . C eft-
là tout ce que les anciens nous ont laiffé fur
les habillemens des monarques égyptiens ; il faut
y ajouter que leurs habits étoient de couleur
pourpre ( Jofeph , antiquités judaïques , tom. I ,
fol. 96 ).
Les prêtres. Ils avoient la tête & même tout le
corps rafé, félon Hérodote.Ils étoient aufli delà plqs
grande propreté. Ils portoient, fuivant Diodore ,
( Diod. de Sicile, 1. III.) des feeptres comme les rois.
Le manteau qu’ ils portoient fur la tunique, & la
tunique, étoient de lin blanc, ou de coton, feule
étoffe dont les prêtres, félon Hérodote, pouvoieit
ufer. L. Pignorins croit reconnoître fur la
table ifiaque ( menfa ifiaca , fig. S . ) des pretres
avec des bonnets, qui leur environnent les oreilles ,
& couvrent un peu le cou , ayant la forme de la
partie inférieure du cafque royal des obélifques. Ces
prêtres portent des tuniques longues, avec des manches
prolongées jufqu’ au coude , & une chauffure
femblable à celle qu’a défignée Hérodote. C e
" font des fandales, ou fouliers faits de bandes de
papyrus. Ces bandes étoient, félon Appien, ( liv,
V . ) , de couleur blanche à Alexandrie. Apulée
( métamorphof lib, I I . ) leur donne des ceintures