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contmuée . dans le défordre des guerres civiles >
Jes morts fortirent de leurs tqmbeaux , & pendant
le fiience de la nuit, firent entendre leurs
plaintes, & des hurlemens dans les rues de Rome
& les campagnes 5 ce qui effraya fi fort les Romains
qu'ils rétablirent promptement les férales,
& toutes les cérémorries funèbres ; & , apres cela,
on «entendit plus ,parler,de prodiges. On dérive
le mot férales de fero \ porter, paice qu’on por-
toit. un repas au fépulcre des morts 5 d’autres le
dérivent de fera , cruelle , furliom que les latins
donnoient à la mort.
FERCULUM. Voye^ S e r v i c e s .
FÉRENTAIRE , ou F é r e n d a i r e . F é r e n -
t a r i u s : les férentaires . ètôient chez les romains
des troupes auxiliaires armées à la légère.
Leurs armes étoient l’épée , les flèches, la fronde;
n*mes plus légères & moins embarralfantes que le
bouclier, la haché j la pique, & c . Ils n’avoient
ni cafijues ni cuirafles.
Le nom de férendaires vient de ce que cès fol-
dats étoient troupes auxiliaires , a ferendo auxilio.
Varron dit qùe ce nom leur fut donné, parce
que la fronde & les pierres ne s’empoignent pas ;
feruntur, non tenentur. Il y avoit une autre efpèce
de férentaires} dont l’emploi étoit de porter des affines
à la fuite des armées, afin d’en fournir aux
fbldats dans les combats. Jean- Lydius appelle
férentaires des cavaliers armés de pied-en-.cap ,
armés pefamment > cataphraéH équités.
FE RE TRI US , furnom donné à Jupiter chez
les romains, ou parce qu’il les avoit fecourus
dans un combat, du latin 'ferre opethp ou parce
qu’on portoit dans fon temple les dépouilles des
Vaincus , de' ferendo ,* ou enfin, parce qu’il avoit
vaincu leurs ennemis en les frappant de terreur
du mot ferire , frapper.
FERE TRUM3 nom commun qui renferrrioit,
fous fon acception, la leclica & 1 i fandàpila 3
deux efpèces différentes de brancards ou de lits",
dont on fe fervoit-pour porter les corps morts
âu lieu de leurs fépultures. Feretrum défigneauffi
Jes brancards fur lefquëls des hommes qui aeçon*-
pagnoient les triomphateurs, portaient par o'ften-
tation, & pour ajouter à l’éclat de la pompe,
des vafes d’or & d’argent, des réchauds ardens ,
des ornemens fomptueux, les images dos rois,& c .
Feretra dicebantur ea quibus fer eu la & fpblia in
triumphis & pompis ferebantur. On a quelquefois
étendu l'acception de ce mot à toute pompe en
général ; & l’on a dit f , pour être conduit
en pompe.
FERI y frappe. Les romains, dans les combats,
s’exhortoiencl’un& l’autre par ce mot répété fini- ;
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vent. On le trouve auffi .gravé fur les balle« de
plomb que les frondeurs lançoienc aux ennemis.
Vyyeç Balles de plomb.
FERIES } c’étaient chez les romains des jours
pendant lefquels on s’abffcnoit de travailler.
Le mot férié eft ordinairement dérivé a feren-
dis vUlimis , parce que l’on tuoit des vidtimes
ce jour-là. Martinms dit que - \ts ferics , fé ru ,
font ainii appellées , veluti h fut éptfut, dies facri,
jours de fêres. D ’autres pbfervent que les jours
en général, & quoiqu'ils né fufferit point jours de
fêtes, ont été autrefois appelles ƒ£/?<*; oit, comme
Voflius veut qu’on life, feJÎA, d’o ft s ’elt formé*
fuivant cet auteur.,, le mot féru.
Ces jours-là étoient principalement marqués
par le repos ; au lieu que les jours de (êtes étoient
célébrés par des facrifices ou des jeux, auffi-
bien que par h ceffition du travil. Il f a cer
pendant des auteurs qui confondent les jqurs de
têtes avec l s fériés , féru. D’ autres confondent
les fériés3, feru\ avec Ls jours de vacation, dies
nefafii. F'oye^ FASTES.
Les romains «voient plufieurs efpèces de fériés.
Voici leurs noms1', au moins ceux des principal
les :'sftivales , ou fériés d’été , anniverfaris , les
fériés anniverfaires 5 compitâlitis,, les cornpitalices,
ou fêtes & fériés des rues , ou des carrefours î con-
ceptivA y,\ les fériés votives que les magiftrats pro-
mettoient chaque anne'e ; dénie aies , pour l’expiation
des familles polluées par un mort ;
imperàtivA ou indiÜivA, celles que le magifirat
ordonnoit ; latinA , les fériés latines-, inftituéeS’
par Tarquin-le-Superbe, pour tous les peuples.’
Voye^ F É R I É S l a t i n e S, Mèjfis feri a , les fériés
de la moiffon J les'paganales > paganales feriA , où
; paganalia. Veye% P A G A N A L E S . Prscidanes, qui-
’ étoit proprement ce que nous appelions la vigile
d’une fête f les fériés particulières ou propres , pri-
vatA ou ^proprtA, celles qui étoient propres ,à
diverfes familles, comme à la famille Glàudienne,.
1 Æmilienne, Julienne, & c . ; les publiques , pu-
ï b lie a > celles que tout le monde gardfit; ou que
l’ on obfetvoit pouf le bien & le falut public $
fementinA ’, celles que l’on célébroit pour les fe-
mailies yftativA , les fériés fixes , & qui’ fe célé-
broierit toujours au même jour y faturnales 3 les
faturnales. Uoyeç ce mót. Stultómm fe r ia y- ou
; quirinalia j les fériés des fous & des fois» qùi fe
; célébroient le 17 de février, & qu’on nammoit.
aufii quirinales; viftoru feri a , celles de la viétpire ÿ
au mois d’ août j vindeniiales , celles des vendang
e s , iqui- duroient depuis le io août: jufqtr’au xy
d’octobre ; les fériés de Vulcain, fe r i a Vu lcan i,
; qui tomboient le 22 de mai j les fériés mobiles ,
f é r u -conceptivA ; les fériés de. commandemens #
imperàtivA. '
Feri a f e d ifo it auffi’ c h « i les romains p o u r u a
'• u f L jóu#
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jour de foire, parce qu’on tenoit les foires les
jours de fériés, ou jours de fêtes.'
FERIES l a t i n e s , félon Horace , indiclA
latinA 3 fête publique & folemnelle des peuples
du Latium, imaginée politiquement par Tar-
quin, & que les confuls de Rome qui y pré-
lidoient'de droit, ne dévoient pas. manquer de
fêter fur le mont d’Albe un jour de chaque année a
leur choix. Développons , d’après l’abbe C ou ture
( mémoire des belles lettres, tom. V I I I ) , 1 art
de l’inflitution de cette fête, & la fcrupuleufe
exaélitude que les romains portèrenc à la célébrer
religieufement, & quelquefois même extraj
ordinairement.
Tarquin-le-Superbe , que Denis d’Halicarnaffe
repréfen'té comme un adroit politique, après avoir,
par la plus infigne de toutes les impollures, opprimé
Turnus, chef des latins, projetta d’ affu-
jettir infenfiblement tous les peuples du voifinage,
en les accoutumant, peu-à-peu à reconnoicre la
fupériorité des romains.- Il commença par leur
envoyer " des ’ ambaffade.urs, pour demander leur
alliance & leur amitié. Il n’y eut que quelques
villes "des volfquès qui s’ y refusèrent; la propo-
fition fut agréablement reçue de. toutes les autres ;
afin que cette confédération fût durable , Tarquin
la feelia , pour ainfi dire, du fceau de la religion.
Il imagina une fête commune à tous ceux
qui féroiént entrés dans l’alliance. Ils dévoient
tous les ans fe trouver au même lieu, aflifter
aux mêmes facrifices , & manger-enfemble, en
témoignage d’une union parfaite. La chofe ayant
été approuvée', il affigna pour cette affemblee,
la haute montagne > aujourd’hui Monte- Calvo ,
qui étoit au'milieu du pays, & qui comman-
doit la- ville d’Albe.
La première condition de ce traité fu t , que
quelque guerre qui pût malheureufement arriver
à ces peuples affoçiés, -il y auroit une fufpen-
fion d’armes tant que dureroit la cérémonie de
la fête. La deuxième condition , que chaque ville
contribueroit à lâ.dépenfe, que les unes fourni-
foient des agneaux, les autres du la it, du fromage,
& de femblables efpèces de libation, indépendamment.
de là liberté qu’ auroit chacun
des affifta’ns d’y porter fon offrande particulière ;
mais là principale vidime devoit être un boeuf
dont chaque ville auroit fa part. Là troifième condition
, que le dieu,*en l’honneur duquel on célé-
broit la fête, ferolt principalement Jupiter Latiaris,
c ’eft-à-dire Jupiter du Latium; & c’eft en partie
pour cela que les fériés furent appellées latines; on
demanderoit à ce dieu la confervation & la prof-
pérjté de tous les peuples confédérés en général,
& celle de chacun en particulier ; toutes ces claufes
parurent juftes , & il fut pout^cet effet dreffé
une efpèce de rituel qui devoit être fcrupuleufe-
merrt obfervé.
Antiquités , Tome I I .
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Quarâîite-fept peuples, dit Denis d’Halicarnaffe,
fe trouvèrent par leurs députés à la célébration
des p r e m i è r e s latines , & tout fut égal entre
eux , excepté que le préfident étoit romain, &
le fut toujours depuis.
Les fériés latines étoient ordinaires ou extraordinaires
; Ls fériés ordinaires étoient annuelles,
fans néanmoins être fixées à certains jours. Le
conful romain pouvoit lés publier pour tel jour
qu’ il jugeroit à propos; mais en même temps il
ne pouvpit y manquer fans qu’on attribuât à fa
négligence tous les malheurs qui arrivoient dans
fon armée; c’eft ainfi qu’après la défaite des romains
au lac de Trafîmène , l’an de Rome ƒ 36* *
le pro dictateur remontra que ce n’ étoit point par
l’incapacité de Flaminius que la république avoit
reçu cette grande plaie , mais feulement par le
mépris qu’il avoit eu de la religion, n’ayant fait
ni les fériés latines fur le mont Albain , ni- les
voeux accoutumés fur le capitole : le prodidateur
ajouta qu’ il falloit confulter les dieux mêmes
par l’infpeélion des livres fybillins , pour favoir
quelle réparation ils exigeoient. En conféquence
il fut arreté qu’on doubleroit la dépenfe pour remplir
avec plus de folemnité ce qui avoit été omis
par Flaminius ; favoir, des facrifices , des temples
, des le&ifternes, & par-deffus . tout cela un
printemps facré, c’eft-à-dire qu’on immoleroit tout
ce qui naîtroit dans les troupeaux, depuis le premier
mars jufqu’au dernier jour d’avril. Il eft aile
de juger par ce feul trait, jufqu’à quel^oint alloie
le fcrupule des romains fur l’omiffion des fériés
latines.
Je dis plus, le moindre défaut dans ,les cif-
conftances étoit capable de troubler la fête. Tite-
Livenous apprend que, parce qu’on avoit reconnu
que pendant le facrifice d’ une des vi&imes le
magiftrat de Lanuvium n’ a voit point prié Jupiter
pour le peuple romain , on en fut fi fean-
dalifé, que la chofe ayant été mife en délibération
dans le fénat, & par le, fénat renvoyée au jugement
des pontifes, ceux-ci ordonnèrent que
les fériés feroient recommencées tout de nouveau ,
& que les lanuviens feuls en feroient les frais,
j On fait qu’on immoloit plufieurs victimes dans
les fériés & qu’il y avoit plufieurs autels fur lesquels
on immoloit fuccefiivement.
.Au refte , fi l’exaétitude devoit être infinie pouf
l’exécution, le fcrupule n’alla pas fi loin pour
lô nombre des jours, ou pour mieux dire, 011
les augmenta par de nouveaux fcrupules; on crut
qu’au lieu d’offenfer les dieux en redoublant les
offrandes qu’on leur faifoit, on fe les rendroit
par ce moyen encore plus favorables. Les fériés
latines dans leurs inftitutions n’ étoient que d’un
feul jour; on y en ajouta un fécond après l’ ex-
pulfion de Tarquin. & un troifième après la re-
1 conciliatioa des plébéiens avec les patriciens : dew&
N n n o