
(S8o VF L U
i°. Parce que Montfaucon que le Cupidon debout,- entrdei t le^sj olcîetinvteamureenst,, tài ecnhte vuanl *v arefefl e: mobrl,e T ienxfainctimemenent tq uaeu tipernetm T Aiemr, oôucr il l’un eft un.vafe^ l’autre aufli en eft un.
i° . Parce que* je ïi’ ai vu fur aucun monument
l’Amour jouant d’aucune efpèce dt flûte ; l’on
trouve bien des génies ailés jouant de cet infiniment
, mais non l’Amour.
Le fécond de ces bas reliefs » que Montfaucon
a tirés de Boiflard, reflemble beaucoup au
premier, & j e , le foupconne de n’être que le
premier altéré par les deflinateurs ; au moins fl
ce foupçon n’eft pas fondé, il eft très-probable
que ces centaures & 'ées Cupidons font une allégorie
, & que l’un de ces bas-reliefs eft imité
de l’autre.
Au refte qu’on ne foit pas étonné fi j’accufe
fl facilement, ici & ailleurs * ceux qui ont copié
les bas-reliefs antiques , de les avoir altérés :
j'ai des preuves indubitables qu’ils fei font trom^
pés en. pluûeurs occafiqns, & j’en'rapporterai
deux des plus fortes.
L’on trouve dans le tome I , de l'antiquité
edxep lhiquuiét et udyea uMx oàn tbfaifuecaoun. ,C huanqeu efy^r tiunygaeu c oefmt ppoefrécee cduen t roquusa tlraet éj raleusx ; qlueast rdee ufuxi vpgrnesm ieenrs eonn to cnht acchuan
ntreo ifse jr ali’ avpaonitn-td erernmiearr qdueeru xq,u e& ja mlea isd oernn nieer turonu. vJee àpee rcfyér idneg et rdoouns tl alteésr autuxy ja jue* d efmoiaenndt eàra ib iffeeualue ma e&nt cmoemnmt eàn tv ianvgetc- trhouisit tdrooiugst s? oMn ej oruéeprao ndd ruan - i1n f-t roun- qquu’’aolno rsn eil jonue ef aquut ea ud ’upnlu st uqyuaeu qa ulaat ref odiso i,g t&s. Jpeo rtdeerma adnadnes alelo mrsê mcoem inmfetannt t ufno n minuftfriucimene ntt rda’nufn- côté à Pautre, & fes doigts d’un tuyau à l’autre
fans fe tromper ?
BaOrtnh otlrhoiu,.v e dgns le traité de tibiis veterum de tenant deuxp l. I I , fig• i, un joueur de flûte, latéraux, & fàlû tceôst é, ddeounxt pcehtiatecsu néem ain ednecuexs ctruobuis
dqauness ,B oouif lacrhde,v imlleasis j lceest te même figure fe trouve raux , ni chevilles j bieflnû tleosin nd’oen tl àn,i terloluess lfaotént
eqnuteo ucreé efso idt ’Banonifelaaurdx .q uQi uaei t cree pforéitf eBntaér rlh’aonlitniq, uoeu, lo’nun pdeuest daveouixr sd’eef t mtêromme pém adla ncso pcieet tlee obcacsa-rfeioline:f oleùs afonncite nless af'aifvroeise, n&t p ojein ftu dise ffloûntedsé à dire que jufqu’à ce que j’aie de bonnes preu tvraevs edrfuiè rceosn ,
traire.
cileLse si felûmtebso uàc hbeorc, aélc, iol ùe flte sp recfoqrun’eitms pfoofnfitb dliefdfieF
LU
jouer de deux de ces flûtes à la fois i c’eft cependant
ce que faifoient les anciens habituellement.
D ailleurs, une flûte à bocal n’a rien qui
reflemble à une glotte , ou languette ( c’eft-a-dire
à une anche, comme nous le verrons )i cependant
il paroît par quantité de paflages des auteurs
anciens, que la glotte ou languette etoit indif-
penfable à la flûte. Voici quelques - uns de ces
paflages.
Porphyre, dans tes Commentaires fu r te chap.
' V I I I du livre premier des Harmoniques de Pto-
lomée, édition de Wa lîs , dit, « fi l on prend deux
» flûtes , foit de rofçau, foit d’airain - ......... .. • •
» & quori foufflé dans ces fluies par les lan-
*> guettes qui s’y trouvent (. per eâs qu& funt in
>3 illis lingulas 33.
St. Chryfoftome d it , Homélie 45 , « fi vous
% ôtez la languette ( lingula ): à une flûte y linf-
33 trument devient inutile». Il eft clair que ni
Porphyre, ni St. Chi:yfortôme ne parlent d’une
feule efpèce de flû te , ils parlent des flûtes en
général.
Suivant Pollux, chap. JXV liv. I V . de fon
Onomafticon, une mauvaife ' flû te , & fans languette
( glotta) , enfin, fans fotr , n eft- bonne
à rien ( ïnepta ). Lé même auteur met un peu
plus haut l’anche ( glotta ) au nombre des parties
de U flûte. Âu refte, tout ce que l'on vient de
dire par rapport aux flûtes à bocal, ou cornets ,
peut aufli très - bien s’appliquer aux flûtes traverfières.
Les flûtes à bifeau, ou douces, paient aifé-
ment, & plus elles font longues, plus il faut
y fouffler doucement ; à quoi bon alors le phorbéïon,
ou bandages dont les anciens muficiens
s’entouroient la tête, pour mieux gouverner leur
haleine? Quand on n’eft pas oblige de fouffler
avec yéhémence , pn en eft toujours le maître.
Si les flûtes des anciens étoient des flûtes douces,
pourquoi les ftatues, qui reprefentent des mufi-^
ciens en a& ion, ont-elles toutes les joues enflées
? Comment Ovide auroit-il pu faire dire à
Minerve, à qui il attribue, l’inventioii de la flû te ,
V'idi virgineas intumuijfe gênas.
Faft. lib. I F .
Je vis mes joues vierges ènflêes t Comment'
Plutarque auroit-il pu rapporter dans la vie d’Alcibiade
, que ce jeune grec ne voulut pas apprendre
à jouer de la flû te , alléguant entr autres
raifbns, qu’ à peine ceux qui étoient intimement
liés avec un homme «• pouvoient-ils le reconnoitre
» quand il jouoit de la flûte 33} De plus, Arif-
to te , dans le chap. F I . du liv . F U I . de fa P o .
litique, nous apprend que « h flûte eft plus propre
i à animer les efpms, ^ à les porter à la colère
nu a
F L U
« qu’à les ‘ concilier »} ce qui certainement ne
convient pas plus que tout ce que nous venons
de dire, ni aux flûtes douces, ni aux flûtes traverfières.
Puifque donc les flûtes des anciens n etoient
point dés cornets, ni des flûtes traverfières , ni
des flûtes douces, il faut néceflairement qu elles
aient été des hautbois, ou que leurs glottes en
languettes tufient de véritables anches. Confirmons
cette idée par quelques paflages -de plufieurs au- ,
tëurs. Héfychius dit que là glotte^ des flûtes n eft
autre chofe, qu’une languette agitée par le fouffle
du joueur, ce qui convient parfaitement à Tanche
d’un hautbois j d’ailleurs le mot glotte même
confirme cette opinion , la partie du corps humain,
a ppellée.guerre, ayant de l’affinité avec une
anche. Ptolomée, dans le chap. I I I . du liv. I . '
des Harmoniques 3 dit : cc la trachee artere eft une
» flûte naturelle » 5 mais la trachée-artère, comme j
l ’on fait, fe termine par l’épiglotte, efpèce' de (
foupape qui s’ ouvre & fe ferme à peu près com-
me -là languette d’un chalumeau. Pollux, dans ;
le chapitre déjà cité de fon Onomafticon, rap- :
porte qu’on peut dire en parlant d’un joueur de
flû te , «qu’il a les joues pleines, gonflées, bouf-
» fies, élevées, étendues, adhérentes , pleines
95 de vent,-les yeux irrités............fanguinolens»}
il dit encore plus bas :« les anciens difent des
99 glottes ufées par le chant ». Il nous eft refté
un traité, prefque entier d'Ariftote, fur ies objets
qui font du reflort de fouie ( de audibilibus) 5 on
trouve ce traité dans les Commentaires de Porphyre
, fur le chap. I I I . du liv. I. des Harmoniques
de Ptolomée, & entr’autres paflages, il renferme
les trois fuivans. « Si quelqu’ un ferre les lèvres
», & comprime la glotte d’un e flûte > le fon devient
» plus dur, plus défagréable & plus éclatant ».
99 Si l’on mouille le fommet de la 'g lo tte , ou
99 qu’on l’imbibe de falive , l’inftrument raifonne
99.mieux j & au contraire, quand la glotte eft
99 sèche». Si l’on comprime la glotte, le fon de-
99 vient plus aigu & plus clair ». Tout cela convient
parfaitement aux flûtes à anches , aufli- i
bien que ce que dit Apollonius de Thyane ( ch.
X X L liv . F . de fa v ie , par Philoftrate ) , k qu’une
99 des qualités néeeflaires à un muficien, eft celle
» de bien embrafler la glotte de fa flûte avec les
„ lèvres , fans cependant y employer afîez de
99 force pour en devenir rouge ».
Pline 9 dans le chap. X X F . du liv. X V I . de
fon Hiftoire naturelle , rapporte « qu’avant le mu-
» ficien Antigénide , on coupoit dans le mois de
» feptembre les rofeaux dont on vouloit faire des
33 flû te s , & qu’on ne commençpit à s’en^ fervir
. 99 qû’après quelques années : qu’alors même le
5>' muficien étoit obligé-, pour ainfi dire , de domp-
9» ter fon infiniment, & d’apprendre à fa flûte
9» même à chanter, les languettes étant trop peu
» ouvertes »‘j c’eft-à-dire, probablement, que
Antiquités. T'orne I I .
f l y
comme on.avoit cueilli le rofeau quand il e’toit
déjà trop mûr , les ^ languettes etoient dures,
fe comprimoient réciproquement j car il d it ,
comprimentibus fe lingulis , & ne fe lamoient pas
gouverner à la volonté du joueur. «Mais apres,
» continue Pline, on les coupa avant le folltice
99 ( au mois de juin ) , & on s’ en fervit au bout
1 » de trois ans, les languettes étant plusmivertes
>9 pour fléchir les fons, c’ eft-à-dire , qu on cou-
[ |> 9 poit les rofeaux avant leur pleine maturité,
t; 3, qu’alors ils étoient plus fouples , que les lan-
99 guettes ne fe comprimoient plus fi fort reci-
» proquement, & que par conféquent les Ions
» étoient plus faciles à varier ». On trouve dans
. les'notes d’Hardouin, fur les endroits ^ de i nné
, que nous venons de citer, un paflage de I heo-
phrafte, où il eft d i t , «que les anciens faifoient
» d’abord leurs flûtes toutes de rofeaux, & qu ils
» croyoient que les anches ( glottes') dévoient
99 être prifes dans l’entre-deux des noeuds de la
’ 93 même plante dont on avoir fait la flûte, parce
„ que fans cela l’inftrument ne raiionnoit pas
» bien». Ge paflage feul prouve que les flûtes
des anciens étoient à anches j encore aujourd'hui
on préfère celles de rofeau à toutes les autres.
Je crois avoir fuffifamment prouve que les anciens
n’avoient que des flûtes à anches. De ces
flûtes ie's unes avoient Tanche à découvert comme
nos hautbois j les trois paffages d’Ariftote, cites
ci-deflus, le prouvent fans réplique. Les autres
avoient Tanche cachée comme les trompettes
d’enfans. Voici ce qui me femble l’indiquer.
, D ’abord on voit fur des bas- reliefs des flûtes fans
l’apparence de bifeau, ni d anche 5 c e s flû te s font
ordinairement terminées en haut par un bocal ;
donc leur anche eft cachée dans fe corps de 1 inftrument
5 car nous avons déjà vu que 1 anche
eft indifpenfable aux fiâtes des anciens. Les flûtes
terminées par un bocal en haut, font ordinairement
les plus grandes, & quelques, joueurs de
flûte, qui tiennent des inftrumens de cette efpece,
n'ont! point de phorbéïon , ou de bandage , v.
Pho r b i ïo n ; parce qu’on ne pouvoit palier qu un
petit corps mince , tel qu une anche au travers de
la fente du phorbéïon;' parce qu’encore le phorbéïon
étoit très-utile au muficien; un des plus
grands défauts qu'ont même aujourdhui nos
joueurs d'inftrumens à anches , c eft de laifler
échapper le v en t, ce qui provient de la teniion
continuelle des joues, & qui caufe un fifflement
• très-défagréable, au lieu que celui qui fouffle
dans un bocal j me peut guère laitier échapper
le veut.
Pollux, dans le chap. IX . du liv . I V . de fon
Onomafticon , dit que la flû te , appellee bombyx ,
a deux parties outre la glotte, & les trous latéraux,
l’une appellée ( olm° s ) . 1 autre,
iïçohpeiov ( eupholmion ) ; loltnos peut, je crois, très-bien indiquer ici un pavillon fcmblable a
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