
384 D I O
auffi conforme aux ufages des anciens. On trouve
parmi les antiquités, que le cardinal Albani avoir
fait tirer de l’ancienne Antium , phifieurs grands
tonneaux de terre’ cuite qui font raccommodés
avec du plomb. En 1762 on en déterra un fem-
blable à Se^ye , canton près duquel fe recueilloit
le fameux vm de Cécube. Le plomb-qui en rac-
commodoit les fractures étoit en fi grande quantité
j qu’il y en avoit au moins quinze livres Romaines.
On donne fans beaucoup de rai fon le nom de
Diogènes à plufîeurs bulles antiques , dit Winc-
kelmann ( Pierres de Stofch 3 p. 4 1 1 .) ; le feul
caractère qui les diftingue, eft la poitrine nue 3
avec une légère drapperiè jetée fur l’épaule gauche.
On n’ en connoît cependant aucun avec le
nom de Diogènes. En général on lui attribue les
pierres gravées fur lefquelles on voit un homme
prefque nud, ayant une beface , un bâton, ou
un chien près de lui. Elles font en allez grand
nombre.
DIOMÈDE, Roi des Thraces Biftons, fils de
Mars & de Cyrène, avoit des chevaux furieux,
qui vomifioient le feu par la bouche : Diomède
les nourrîlfoit, dit-on, de chair humaine , & leur
donnoit à dévorer tous les étrangers qui avoient
le malheur de tomber entre fes mains. Hercule,
par ordre d’Eurifthée , prit Diomède, qu’il fit dévorer
par fes propres chevaux; il les amena enfuite
à Eurillhée, & les lâcha fur le mont Olympe,
où ils furent dévorés par les bêtes fauvages. Voye^
A b d ê r e .
On voit la punition de Diomède fur une pierre
gravée de Stofch, publiée par Winckelmann ( nQ.
68. ) , dans fes monumenti inediti.
Diomède , fils de Tyd é e, 8c petit-fils d’Oénée,
Roi de Calydon , fut élevé à l’école du célèbre
Chiron , avec tous les héros de la Grèce, Hercule,
Théfée, Caftor & Pollux, Achille, Hedlor,
& c .I l eut pour femme Egialée, fille d?Adrafte; 8c
comme Diomède avoit pour mère Deiphyle, fille
d’Adrafte, fa femme étoit fa tante , & il devint
gendre de fon aieul. Il commanda les Argiens au
liège de’Troy e , 8c s’y diftingua par mille belles
a étions. 11 combattit contre Enée avec tant d’ar
vantage, que Vénus fut obligée, dit Homère,
de couvrir fon fils d’un nuage, pour fe dérober à
fes coups ; Diomède s’en étant apperçu , ofa attaquer
la Déeffe elle-même, qu’ il blefla à la main.
Pans une autre rencontre, il ne craignit pas même
de fe mefurer avec Mars; il blelfa'dangereufement
avec fa lance le Dieu, à qui la douleur fit jeter
un cri épouvantable. Voy e% M a r s *
Ce fut Diomède qui entra de nuit avec Ulyffe
dans la citadelle deTroye, 8c enleva le Palladium
qui faifoit toute la fureté des Troyens. Il avoit
enlevé auparavanr les flèches d’Hercule, de l’ ifle
de Lemnos , n’ayant pu emmener Philoélètc qui
çp. étoit le po0efîçuv. A u ' rçtour de la guerre
d 1 o
de Troy e, ayant appris que Vénus s’étoit vengée
par l’infidélité d’Egialée., fa femme, de l’injure
qu’elle avoit reçue de lui devant Troy e , il ne
voulut pas revoir fa patrie , 8c alla chercher un
établiffement en Italie, où il fonda , dit-on , les
villes d’Arpi 8c de Bénévent. Strabon dit qua-
près fa mort '3 il fut regardé comme un Dieu
dans ce pays, & qu’il eut1 un temple 8c un bois
facré fur les bords du Timave. Quant à la fable
de fes compagnons, Voye£ Egialée , Oiseaux
de Diomède.
On voit fes quatre principales a étions fculptées
fur un tombeau étrufque de Gori ( Infer. Etrur.
t. 3. pi. 319-. ): D’abord il retourne du combat ,
bleffé & porté fur un char : enfuite il 'reçoit
les flèches de Philoétète : fur un côté il eft
affis tenant le Palladium, 8c fur l’ autre enfin ,
un efclave lave la plaie de fa jambe.
Diomède eft toujours reconnoiffable fur les
monumens , à fa beauté 8c à fa jeuneffe ; il
étoit, après Achille, le plus jeune des chefs de
l’armée Grecque lliad. 2. 112. ), Les artiftes
fe font plus a le repréfenter à l’époque où il
enleva le Palladium. Il y a plus de cent pierres
gravées qui offrent ce fujet.
On le reconnoît auffi à fon bouclier ,* qui
eft toujours rond comme ceux des Argiens fes
fujets. D’ailleurs ce héros portoit ordinairement un
cafque conique & garni quelque fois de joues,
appelé AtAajrf?, oblon%a. Homère, le dit ( liïad*
A. v* 2 f 3 * )*
Diomède , fut auffi le premier nom de Jafon*
Voyei JASON.
ï ï g f f i f ^ Le §rand étymologifte 8c Eufta*
the ( in lliad. A .) appellent de ce nom, des
fêtes inllituées en l’honneur de hipiter-Diomeusy
où de Diomus , héros Athénien , fils de_Colyttus,
de qui les Dioméens habitans d’un bourg d<S
l’A ttique, avoient pris leur nom.
DIOMUS. Voyei C yn q sArgès,
AION* \ Nom Macédonien du m©is dahs
lequel arrivoit l’équinoxe d*Automne.
DIONÉ, Fille de l’Océan, félon Héfiode (Théog.
v. 337. ) , 8c de Thétis; félon Homère ( dans
fon hymne de Vénus ) de Saturne & de Cybèle,
étoit tante de Jupiter. Son neveu la rendit mère
de la belle Vénus, furnommée Dionée , a caufe
de fa mère : c’eft Homère qui rapporte ce fait. La
fable qui fait naître Vénus de l'écume de la mer,
n’eft donc pas auffi ancienne que ce poète, &
elle n’a été imaginée que par ceux qui font venus
après lui.
DIONÉE eft la Vénus, femme de Vuicain,
& l’objet des amours de Mars ; elle étoit fille de
Dionée
PJONYSIAQUE? *
D I O D I O
D IO N Y S IA Q U E S , ou Dionysies, fêtes
célébrées dans toute la Grèce, & fur - tout à
Athènes , en l’honneur de Bacchus| furnommé
Dionyfus. Elles fe divifoient en grandes & petites
Dionyjiaques : il y avoit les anciennes 8c les nouvelles
, les Nÿ&élies, & plufîeurs autres. On y
voyoit des hommes traveftis en filènes, en pans
& en fatyres : on y portoit des phallus attachés
à des perches. Chacune des Dionyfiaques avoit
des Angularités qui la diftinguoiént; mais dans
toutes régnoient la licence & la débauche. Voye£
Bacchanales, Liberales, N yctélies;
D IO N Y S IU S .Y
Aio n y s o s . . > C ’eft un des noms que les
D i onysus. j Grecs donnaient à Bacchus .
pour faire allufîon au Dieu qui étoit fon père ,
8c au mont N y fa , où il avoit été nourri. Diodore
parle d’ un Bacchus à deux .têtes , ou à deux formes,
comme on repréfente Janus & Cécrops ;
il fe trouve auffi plufieurs monumens où deux
tetes adoffées repréîentent, l’une Bacchus barbu ,
& l’ autre Bacchus fans barbe.
Dionysitus, eft auffi le nom d’un des. trois
Anaces, .fils de Jupiter. Voye[ A n ace s.
D ionysius -, • tyran de Tripolis, en Syrie.
M. l’abbé le Blond a publié une médaille de
bronze de cet ufurpateur.
D IO N Y SO PO L IS , dans la Thrace. Aiôny- j
SO n O A E IT .£ SN .
_ Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur de Sevère, de Domna,
d’Alex. Sevère, de Gordien.
Dionysopolis , dans la Phrygie. Aionys.
M. Neumann a publié une médaille de bronze
autonome frappée en cette ville.
On a quelques .médailles- impériales grecques
de-cette ville, félon le P. Hardouin.
D IO P I , flûte dont, il eft fait mention dans
Athénée. Dalechamp prétend avec affez de vrai-
femblance, dans fes remarques fur cet auteur,
que la flûte appellée diopi étoit ainfî nommée parce
qu’elle n’avoit que deux trous ; ce qui devoit fournir
une mélodie très-bornée.
. D IO R PH U S Voye% Mithras. .
A io s boyz , fêtes des Miléfiens, ainfî nommées
du. boeuf que l’on immoloit à Jupiter pendant
leur célébration ( Hefychius ).
DIOSCURES. Gaftor & Pollux étoient fur-
nommés Diofcures\; A ijs xjspot, qui lignifie fils 'dé
Jupiter r& Tyndarides3 parce que Léda, leur mère,
étoit femme de Ty-n date -, roi deSparte. Jupiter
étant devenu amoureux de Léda, fe changea en
Antiquités, Tçme I I ,
cygne, fe fit pourfuivre par Vénus, déguifée en aigle
, & fe retugia dans le fein de la reine. Effrayée
d’abord, elle fe laiffa charmer enfuite par les
accens mélodieux de cet oifeau ; elle en conçut
deux oeufs -; de T un fortirent Pollux & Hélène ;
8c de l’autre , Caftor & Clytemneftre. Les deux
premiers furent regardés comme, fils de Jupiter;
& les deux autres reconnurent Tyndare pour leur
père ; de là vint que Caftor eut le don de l ’immortalité
, dont Pollux fut privé. ( Sur cette
naifiance fingulière, vpye% H élène ). Ils furent
cependant tous nommés Tyndarides 3 du nom du
mari .de leur mère. On les appelle auffi quelquefois
les Caftors, Caftores 3 du nom du premier.
Dès qu’ils furent nés, Mercure, les apporta à.
Pallène, pour y être nourris ik élevés. Ils allèrent
tous deux à la conquête delà Toifond’o r ;
8c ce fut dans cette expédition qu’ils fe diflin-
guèrent principalement. Au retour de ce voyage ,
ils s’attachèrent à donner la chaffe aux corfaires
qui infelloient l’Archipel : ce qui les fit paffer
après leur mort pour des divinités favorables aux
Nautoniers. On dit que, dans une tempêté, on
vit deux feux voltiger autour de la tête des
Tyndàrides f 8c un moment après l’orâge ceffa.
On regarda depuis ces feux , qui paroiffent fou*
vent fur; la mer dans des temps d’orage , comme
les feux de Caftor 8c Pollux ; lorfqu’on en voyojt
deux , c’étoit. une marque de beau temps; s’il
n’ en paroiffoit qu’un , c’étoit un ligne certain
d’une prochaine tempête, & alors on invoquoit
ces deux héros. On eft encore aujourd’hui dans
la même opinion fur le préfage de ces feux. Les
Diofcures allèrent porterla guerre chez les Athéniens,
pour ravoir Hélène leur foe u r , que Théfée
avoit enlevée. Voyei Eth r a , H élène. --
Les deux frères. ayant été invités aux noces
de Phoebé 8c d’Hilaire, filles d’Arfinoë 8c de
Leucippe, frère de Tyndare, les enlevèrent à
leurs futurs.maris , 8c les épousèrent eux-mêmes.
Pollux s’attacha à Phoebé., & ,Caftor. à; Hilaire ,
que l’on nomme autrement É laïre, ou Talaïre.
Cette violence fut caufe -de la mort de Caftor ,
qui fut tué quelque temps après par un des deux
époux. Voyei I d a s .
Comme Pollux étoit immortel, étant fils de
Jupiter, il pria fon père de le faire mourir lui-
même, ou de partager fon immortalité .avec .fon
frère. Jupiter., qui ne pouvoir changer l’ordre
du deftin, accorda la demande de Pollux ; de
manière qu’ils paffbient alternativement fix mois
aux enfers, 8c fix mois fur là terre. Ils vécurent
| ainfî jufqu’ à ce que Jupitêr les eût tranfportés
au c ie l , où fous le titre de jumeaux, ils font
l’un des’ lignes du Zodiaque. Les Romains renou-
velloîènt toüs.',lés, ans , à la fête des Tyndarides s
le fouvenir de .cette fiélion, eh envoyant, près
du têmplè des Diofcures 3 un homme avec uii
bonnet pointu femblable au leuf ’, monté fur un