
Plus Couvent néanmoins, cet animal placé fur
les médailles, défïgne des jeux publics.
En effet, on y faifoit Couvent paroître des
élcphans, & les médailles ont Couvent marqué
cette magnificence, comme l'obCerve Spanheim
(pag. 165. 164. ) ; on y voyoit même quelquefois
des éléphans dreffés à danfer, ou du moins
à marcher fur la' corde, ou à jouer à la paume.
( Id. pag. 169.) Sur les- médailles de Jules
Cæfar, frappées au temps de là république, où
il n’écoit pas permis de mettre la tête des
triumvirs fur les monnoies , on grava pour tjtpe
un éléphant, parce qu’en langue punique, Céfar
fignifie éléphant. On mit enfuite un éléphant fous
les pieds de ce héros, pour marquer la viétoire
qu’ il remporta en Afrique fur Juba. ( Jobcrt. )
Triftan explique autrement cefte médaille, 8t
dit que l’éléphant y. paraît, parce que cet animal
étoit en Italie le fymbole de la puilfance royale,
ou fouveraine, ainfi qu’Artémidore nous l’apprend.
(Z,. II. c. II. Trijlan. I. p. 30.) Beger ( dans'
le Thésaurus Brandeburgicus 3tom. l.pag. 241. ) dit
que Y éléphant étoit aulfi le fymbole de la piété
envers les dieux, parce qu’on croyoit qu’il adorait
le foleil. Il étoit particuliérement confacré I
Bacchus ( ib. pag. 160. ) , & il accompagne quelquefois
les myftères de ce dieu, pour défigner
fon voyage & fes conquêtes dans les Indes.
É l é p h a n t . C et animal fert de type aux médailles
d’Apamée de Syrie.
É LÉ PH AN T IN E , efpèce de flAte J inventée
pat les phéniciens, au rapport d’Athénée. On
peut conjefturer avec raifon que les flûtes étoient
d’ivoire, & leur nom vint de cette matière.
É L É V A T IO N ( l ’ J de la main ou du pied,
en battant la mefure, appellée ltvé3 marquoit
chez les anciens le temps fort. C’ eftle contraire
aujourd’hui.
ÉLÈVES , alumni & difcentes.
Les élèves des ouvriers s’appelloient alumni ou
difeentes. On trouve fur les infcriptiwis ; alumni
argentariij 8CC.
On appelloit élèves des princes, ceux qu’ils
avoient élevés & nourris des 1 enfance I alumnus
DrufiCafaris. Faujlintt3 ôte.
É LEU S IN E , mère de Triptolême, félon les
surgiens.
ELEUSINIES , myftères de la déeffe Cérès,
cérémonies qui fe pratiquoient en fon honneur.
On fait ces. fortes de noms féminins , parce qu’on
Ibus-entend fêtes , ou cérémonies. Les éleufinies
étoient , chez, les grecs , les cérémonies les plus
facrées, d'où vient qu'on leur donna ; par excellence
3 le nom de myfières. On précendoit que
Cérès elle-même les avoient inftituéésü Eleufis ,
en mémoire de l'affection avec laquelle les athéniens
la reçurent. C'eft ainfi qu'Ifocrate en parle
dans fon panégyrique 5 mais Diodore de Sicile dit
au contraire ( 1. V I.) que ce furent les athéniens
qui inftituèrent les éleufinies | par reconnoiffance
de ce que Cérès leur avoit appris à mener une
vie moins ruitique 8c moins barbare. Le même
auteur , au premier livre de fa bibliothèque, avoit
raconté cette inftitution d'une autre manière. Il
y raconte, qu'une grande féchèreffe, ayant-caufé
une difëtte affreufe dans la Grèce, l'Égypte,. qui
avoit eu cette année là même une récolte très-
abondante , fit part de fes richeffes aux athéniens.
Erechthée leur apporta du bled > en reconnoiffance
de ce bien , il rut créé roi d'Athènes, & il
apprit aux athéniens les myftères 8c la manière
dont l’Egypte les célébroit. C e récit s'accorde
avec ceux d'Hérodote ( 1. I. ) 8c de Paufaniàs,
qui affurent que les grecs avoient pris leurs dieux
des égyptiens. Théodoret ( 1. 1- gr&canicar. ajfec- '
don. ) écrit que ce fut Orphée , 3c non pas Erechthée
qui fit cet établiffement, 8c qui inllitua pour
Cérès ce que les égyptiens pratiquoient pour
Ifis. Le fcholiafte d'Euripide ( fur l'alcefte ) fait
àufïi honneur de cette invention à .Orphée.
Ces myftères fe célébroient à Eleufis , 8c cette
ville étoit fi jaloufe de cette gloire, que réduite
aux dernières extrémités par les athéniens, elle
fe rendit à eux à cette feule t condition , qu'on
ne lui ôteroit pas les éleufinies, car elles étoient
regardées non comme des fêtes particulières à
cette v ille, mais communes à tous les grecs.
On fait en général que ces myftères confiftoient
à imiter ce que les fables enfeignoient de Cérès,
ainfi qu'Arnobe, La&ance 8c plufieurs autres écrivains
l'Ont affuré. Il y avoit de grandes §c de
petites éleufinies. Celles dont nous venons de rapporter
rétabliffement font les grandes. Les p e - .
tites furent inftituées en faveur d'Hercule ; car
ce héros ayant fouhaité d'être initié aux premières
éleufinies , & les athéniens ne pouvant lui accorder
fa demande, parce que la loi défendoit d’y admette
les étrangers, ne voulant cependant pas lui
: faire effuyer un refus, ilsinftituèrent de nouvelles
éleufinies. , auxquelles ils lui donnèrent part : &
celles-ci furent appellées petites^ éleufinies. Les
grandes fe célébroient dans le mois boëdromion,
qui répondoit à-peu près à notre mois d'aout j 8c
les petites au mois antheftérion, qui répondoit au
! mois de janvier
On ne participoit à ces myftères que par degré ;
d'abord on fe purifioit, enfuite on étoit reçu aux
petites éleufinies , & enfin l'on étoit admis &
initié aux grandes. Ceux qui n'étoient encore
que
que des petites, s'appelaient myfies, 8c ceüx
qui avoient part aux grandes, époptes, ou éphores,
c'eft à-dire , infpeéteurs. 11 y avoit ordinairement
cinq ans d'épreuve pour paner des petits myfteres
aux grands 5 quelquefois on fe contentoit d un
an. Après cela , on étoit admis à voir ce qu'il y
avoit de plus fecret, tous les rits & les cérémonies
les plus cachées. C'étoit le ro i, quand
il-y en eut à Athènes, qui avoit foin de faire ;
célébrer les éleufinies , avec quatre adjoints qu'on
lui donnoit. La fête duroit plufieurs jours 5 on y
couroit avec dés torches ardentes en main ; on y
facrifioit plufieurs viétimes, non-feulement à C é rès
, mais auffi à Jupiter. On faifoit des libations,
& on répandoit deux vafes , l'un placé à l'Orient,
8c l’autre du côté de l’Occident : on aïloit en
pompe , 8c j s’il eft permis de parler ainfi, en
proceffion à Eleufis, enfaifant de temps en temps
des paufes, où l’on chantoit des hymnes, 8c l'on
immoloit des viftimes : ce qui fe pratiquoit tant
en allant d'Athènes à Eleufis, qu'en revenant
d’Eleufis à Athènes. Tertullien décrit dans fon
livre contre les Valentiniens , là figure ou fymbole
que l'on -voyoit, 8c qu'il étoit fi expreffément
défendu de divulguer. Théodoret, Arndbe 8c
Clément Alexandrin en parlent aufti. Ceux-ci
difent que c'étoit la repréfentation des parties
fexuelles de la femme ; 8c Tertullien celle des parties
fexuelles de l’homme. Le lendemain de la fete,
le fénat s’affembloit à Eleufis, apparemment pour
examiner fi tout s'étoit paffé dans l’ordre. Meur-
fius a fait un traité fur les éleufinies, où l’on trouve
de plus grands détails fur ces fêtes. Le fcholiafte
de Pindare ( olymp. od. 9 ) dit que les éleufinies
fe célébroient à l’honneur de Cérès-8c de Pro-
ferpine , 8c que le prix étoient de l’orge. L'empereur
Hadrien fit célébrer à Rome les éleufinies, 8c
leur célébration ne ceffa que fous l'empire de
Théodofe l’ancien.
Comme les initiés étoient obligés de garder un
- fecret inviolable, 8c que la loi condamnoit à mort
quiconque auroit ofé publier les myftères , on eft
.peu inftruit fur leur véritable objet. Les premiers
chrétiens alfuroient qu’il y régnoit une grande
licence ; mais ce préjugé eft contraire à la loi
de ces fêtes, qui exigeoit beaucoup de retenue
8c même une chafteté affez févère de la part de
ceux qui fe difpofoientà y être admis, des femmes
njêmes qui y préfidoient ; 8c de plus aux purifications
8c aux ablutions qu'on y pratiquoit. Peut-
être ■. que les défordres qu'on leur a reprochés n'étoient
pas de la première inftitution, 8c ne s'y
gliffèrent que dans la fuite. Quelqüés auteurs modernes
croient, avec fondement, que le fecret
des myftères n'étoit fi fort recommandé que parce
qu'on y déebuvroit aux initiés la véritable _hîf-
toire de Cérès 8c de fa fille, qu'il étoit important
de cacher au public; on craignoit que le
peuple venant à favoir que ces deux prétendues
Antiquités } Tome II.
deeffes n'avoîent été que deux femmes mortelles ,
ne méprifât leur culte. Cicéron infinue cette opinion,
dans fon premier livre des Tufculanes. Foy.
M y s t è r e .
• ELEUSIS , dans TAttique. eaeysi.
Les médailles autonomes de- cette vide font:
RR. en bronze.
O. en or.
O . en argent.
Leurs types ordinaires font :
Cérès dans un char tiré par des ferpens ailés.
Un CanglierÉLEUS1US.
V o y e i H yonn e. ,
É LEU TH ÈR E , ville que Bacchus fît bâtir,
dit-on , en mémoire de la liberté qu'il rendit à
toutes les villes de Béotie, avant de partir pour
les Indes.
ÉLEUTHÉRIE , déeffe de la liberté, que
les grecs honoroient fous ce nom. Quelquefois
ils difoieht au pluriel , 6toi txioôifol, dieux libres,
ou dieux de la liberté. V o y e^ L ib er t é .
É LEUTH ÉR IE S , fête en l’honneur de Jupiter
, furnommé Eleutherius , ou le libérateur,
qui avoit un temple, fous ce nom, proche dé
Platée, ville de Béotïe. Elle fut inftituée en
mémoire d'une célèbre viétoire que les grecs
gagnèrent fur les perles, qui y perdirent trois
cents mille hommes, commandés par Mardonius*
Cétte fête fe célébroit tous les cinq ans, par
des courfes de chariots, 8c des combats gymniques.
Le fcholiafte de Pindare ( Olymp. od. 7. ) dit
que les éleutlièries étoient célébrées à Platée.
Les députés de toutes les villes de la Grèce s’y
raffembloient. Et là , après avoir fait des libations
fur les monumens des grecs morts dans le combat,
le magiftrat invitoit à haute voix leurs mânes au
' repas facré. On célébroit encore ces éleutlièries
au temps de Plutarque.
Les famiens célébroient aulfi des éleuthérics en
l'honneur de l’Amour. ( Ath. deipn. III. )
Ôn appelloit encore èleuthènes les fêtes que
célébroient les nouveaux affranchis, le jour où
fils recevoient la liberté, ixeu6éfiei.
É LEUTHÉRIUS ,/urnom
1 les grecs 5 c'eft le même que
de Bacchus chez
le liber pater des
S f f