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à la main. Sa fonction étoit d’accompagner ceux
qui alloient réclamer les chofes qui avoientété
enlevées ou fouftraites aux romains & à leurs
alliés, réclamant aufli les perfonnes qui avoient
commis l’injuftice.
On voit par la formule confacrée , confervée
dans les écrits de T ite -L iv e , que le roi n’y eft
point nommé, & que tout fe faifoit au nom &
par l’autorité du peuple , c’eft-à-dire, de tout
ie corps de la nation.
Les hiftoriens ne s’accordent point fur l’infti-
tution des féciaux ; mais foit qu’on la donne à
Numa, comme le prétendent Denys d’Halicar-
nafie & Plutarque , foit qu’on aime mieux l’attribuer
à Ancus Martius, conformément à l’opinion
de Tite-Live & d’Aulugelle ,. il eft toujours
très-vraifemblable que l’un ou l’autre de ces deux
princes ont tiré l’idée de cet établiffement des
anciens peuples du Latium, ou de ceux t f Ardée-j
& l’on ne peut guère douter qu’il n’ ait été porté
en Italie par les pélafges, dont les armées étoient
précédées par des hommes facrés , qui n’avoient
pour arme qu’un caducée avec des bandelettes.
Au refte, Varron remarque que de fon temps
les fonctions des féciaux étoient entièrement abolie
s , comme celles des hérauts d’armes le font
parmi nous.
Feftus tire ce nom de ferio, parce que ferire.
fcedus lignifie faire un traité ; de forte qu’ il faut,
fjlon lui, qu’on ait dit fétiales p ou r fériales. D ’autres
le dérivent de foedus, qui s’écrivoit anciennement
fedus , ou fides , foi, d’où l’on aura fait
fetialis, en changeant le d en t. C ’eft l ’opinion
de Varron. D ’autres veulent qu’ il vienne dt fa cio ,
feci , faire , d’où s’eft formé fecialis, parce qu’ils
faifoient la guerre & la paix. Voflius aime mieux
le faire defcendre de fa tu , du verbe fa r i, parler,
en forte que faciales foit la même chofe (\\Torato-
res. Il appuie fon opinion fur l’autorité de Varron,
qui dit qu’on les appelloit également faciales &
or at o res. ( De vita populi 3 Rom. lib. IJ '
- f
On voit fur des , . - ... Tr
& fur une pâ*" -médaillés de la famille Veturia ,
( clafîe T’ ” -<* antique de la collection de Stofch
x v . n°. iéo. ) un fécial agenouillé, tenant
une truie, que touchent avec leurs bâtons
un romain, & un homme qui, à fon coftume,
paroît étranger. Ainfi fe faifoient les alliances du
peuple romain : lorfque les deux députés touchoient
la truie , le fécial prioit Jupiter de traiter avec
autant de rigueur les infraCteurs du traité que lui,
fécial, alloit traiter cet animal. Alors il l’ aflbm-
moit avec un caillou.
F É C O N D IT É , divinité romaine, qui n’étoit
autre que Junon ; les femmes l’invoquoient pour
avoir des enfans, & fe foumettoient , pour en
obtenir * à une pratique également ridicule &
F E L
obfcène. Lorfqu’elles alloient pour cela dans le
temple de cette déefle, les pretres les faifoient
déshabiller, & le s frappoient d’un fouet qui étoit
fait de lanières de peau de bouc. Les romains
poufsèrent la flatterie , à l’égard de Néron, jufqu’
à ériger un temple à la fécondité de Poppée.
Quelquefois on confond cette divinité avec la
déefle Tellus, ou la Terre ; & alors elle eft re-
préfentée nue jufqu’à la ceinture, & à demi-
couchée par terre, s’ appuyant du bras gauche
fur un panier plein d’épis & d’ autres fruits , auprès
d’un arbre, ou fep de v igne, qui l’ombrage ;
& de fon bras droit, elle embrafle un globe : fur
les médailles j c’eft une femme aflife , qui tient
de la main gauche une corne d’abondance, &
tend la droite à un enfant qui eft à fes genoux.
Sur les médailles de Julia Domna , la fécondité eft
une femme qui a quatre en fans/, deux entre fes
bras , & deux debout à fes côtés. Voilà le véritable
fymbole de la fécondité.
FÉES, divinités modernes de nos romans, qui
ont fuccédé aux nymphes des anciens : ce font
des femmes à qui l'on attribue le fecret de faire
des chofes furprenantes , & de prédire l’avenir :
ce font d’honnêtes magiciennes, dont le nom
moderne a été formé de celui des anciennes d i vinités
appellées Fatue.
FELICE ( aqua ) . Voye^ FELIX (aqua).
FÉ LICITÉ j c’étoit une déefle chez les romains
aufli-bien que chez les grecs, qui la nommoient
Eudémonie. Pline ( 8 y. 12. ) dit que Lucullus,
au retour de la guerre contre Mithridate, voulut
faire fculpter une ftatue de la Félicité par Archer
; filas ; mais que tous deux moururent avant quelle
i fût achevée. Jules Céfar voulut élever un templ^
à cette déefle dans la place du palais ,
la curie Hoftilia, comme à une divinir^. ^ laquelle
il étoit b e a u c o r - '- i :V ;b ! ï :/ >na!S fa mort pré-
nL"iurie empêcha fon deffein,1 qui fut exécute par Lépidus J fon général de la cavalerie. Sous l’empire
de Claude , il y eut un temple de la Félicité
qui fut brûlé. La Félicité eft fouvent repréfentée
fur les médailles , quelquefois avec une figure humaine,
8c d'autrefois par des fymboles. C'eft une
femme qui tient la corne d’abondance de là main
gauche, 8c le caducée de la droite. Ses fymbojes
ordinaires font deux cornes d’abondance qui fe
croifent, 8c un épi qui s'élève entre deux.^ Un
facrificateur de Cérès, promettant unz félicité fans
pareille après la mort, à ceux qui fe^ faifoient initier
dans les myftères de ladéeffe Félicité, on lui
répondit : que ne te laiffe - tu donc mourir , pour
aller jouir de la félicité que tu promets aux autres. J
Voflius feul ( de idol. lib. VFFl. cap. X F U I . }
croit que la déefle Félicité étoit la même divinité
que S a lu t. le falut public. Le culte rendu à la
Félicité,
■ F EL
félicité, eft prouvé par les deux temples, qu’on
lui avoir élevés à Rome, 8c par un marbre con-
fërvé à la villa Albani, fur lequel on lit : Félicit
a i in capitolio } à la Félicité dont le temple
eft placé fur le capitole. ( Muratori $oy. tab.
100. )
FELICITER. Les romains exprimôient la joie,
les heureux foühaics, par ce mot; c’eft pourquoi
il retentifloit dans les. amphithéâtres^( Florus 5.
3 .) & dans les cérémonies des mariages, (Ap-
pian. bell. civil. F . & Suet. Démit, c. 13. n°. 2.)
La formule féliciter eft très-ancienne dans les
manuferits, d4’où elle a paffe dans les diplômes
& autres attes publics. On la trouve à la fin de
la première conftitution des célèbres PandeCteS
de Florence. Le copifte ignorant fa lignification,
a fubftitué lege féliciter. Selon quelques favans,
elle lignifie que lé prince, ou même l’écrivain, a
écrit le livre, la pièce , le diplôme dans un temps
favorable 3 jouiflant de la fanté, & dans uneheu-
reufe & florilfante, fituation.. Peut-être feroit - il
plus naturel de penfer, que C’eft une e.fpçce
d’acclamation , qui marque la joie qù’op a
de terminer ou de cômmèncer un ouvrage,
un diplôme, un traité, comme une entreprife
d é liré . Dans le manuferit du roi 7 y 30 , en écriture
lombardique de l’an 8 ï6 , nous, avons remarqué
, fol. y , qu’on met féliciter pour explicit.
( Nouvelle Diplomatique. )
; F E L IX y )
: jFELICISSIMUS* > en françois, heureux, très-
FELICITAS 3 )
heureux, & c . titres fréquens dans les monumens
publics des romains , adoptés d’abord par Sylla,
prodigués enfuité aux empereurs; titres enfin que
les villes, les provinces-& les colonies les plus
malheureufes, dépendantes de l’empire, eurent la
baflefle de s’appliquer, dans la crainte de déplaire
au fouverain de Rome.
Ajoutons même , qu’entre les différens titres
qui fe iifent fur les monumens antiques, celui
de felix , ou félicitas , eft un de ceux qui s’y
trouvent le plus fouvent. Sylla, le barbare Sylla,
que la fortune combla de bienfaits, jufqu’à la
mort, quoique fa cruauté l’en eût rendu très-
iadigne, fut le premier des romains qui prit le
nom de fe lix y heureux.
F E M <?4V
la terre gémiflante, félicitas oj'h fi F*MS
aux plus infâmes empereurs, depuis que
mode, p tin ce déteftable, & detéfte de tout 1 u
vers, fe le fut approprié.
On donna même à fes fucceflcurs le titie de
felicijjimus, dans le bas empire ; la s ctj>lt’
alors introduite de porter au fuperlatir la plupart
ils 'étoient-le
des titres, à proportion qu ...
moins mérités , beatijfimus, nobiJ.1Jf1m.u4, pujjimus.
A l’exemple de l’empire romain des enipe-^
reuts , les colonies lurent a fiez viles pour fe dire
heureufei fur leurs monnoies, par ad -Ltion pour
les princes ^régnans , dont elles vouloieot tacher
de gagner les bonnes grâces, en fe vantant de
jouir d’uric félicité qu’elles étoient bien éloignées
de pofleder. Il fulftt , pour s'en convaincre , de
fe rappéüer qû’emVe les colonies qui prnenc le
titre à t felix y les médailles nomment Carthage &
Jérufakm.
Les provinces , à l’imitation des villes, aftec-
tèrent aufli fur leurs monumens pub ic s , de
proclamer keureufes. La Daçe publie qu elle ejt
heureufe fous Marc- Jules •♦ Philippe : Dacia felix
fe trouve fur les médailles trapçées fous le régné
de cet arabe, qui parvint au trône par le brigan^
dage & le poifon.
■ Enfin, pour abréger , l'on pouffa la baflefle s
fous Comniode , jufqu’ à faire^graver fur les médaillés
de ce monftre , dont j ai déjà parle , que
le monde étoit keureuxAJktre fous fon empire.
C ’en eft aflez pour qu’on puifle apprécier dans
Pôccafion les monumens de ce genre à leur jufte
valeur; car lés excès de la flatterie font &. feront
toujours en raifon de la fervitude. Cicéron a bien
connu cet te-vérité , quand il nous a peint les afia-
tjques par ces mots : diaturnâ fervitute ad nimiarx
affentationem eruditi. ( Article du chevalier de
Jaucourt. )
F E L IX ( aqua ) , fontaine conftruite fur le mont
Quirinal par le pape Sixte V. Elle eft appellée
felix ou felice du nom que portok ce pape avant
fon exaltation au pontificat. Baccius ( de Thermis
c. V. ) allure que cette eau eft une portion de
l ’ancienne eau Appia, qui depuis le village de
Colonne , eft amenée par un trajet de cinq Feues
à la porte St..Laurent fur le mont Efquilin, d’où
elle coule fur le mont Quirinal.
Mais à qui, ou à quoi ne prodigüa-t-onpas
depuis ce glorieux titre de felix ou de félicitas ?
Il fut attribué au trifte temps préfent y félicitas
Ùmporis , felix temporuni reparatio ; au uècle infortuné
, f&culi félicitas : au fenat abattu , au
peuple romain aflèrvi, félicitas populi romani ,* à
Rome malheureufe, Roms felici ; à l’empire
Cbnfterne fous Macrin, ce vil gladiateur, cechàf-
feur des bêtes fauvages , félicitas imperii ; à toute
< Antiquités, Tome I I .
FEMMES. Voyeç Épquses , C h e v eu x ,
Chaussure, Habits des femmes.
Femmes d'Egypte. Voici les réflexions d eM.
paw fur les femmes. Elles font tirées de fesRe-
cherches philofop. fur les égyptiens & les chinois ,
tçm. I . p a g . 44. 4 f ,
« C ’eft pour n’avoir pas dift'ngué des chofe«
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