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peuvent être de quelque conféquence, on doit
toujours obferver les précautions prefcrites par
les loix. Par-là, non-feulement on fatisfait à la
probité , mais on ne court pas l'es rifques de voir
les aftes qu'on produit, rejettés par la juftice ,
pour avoir été ablués fans le concours de l’autorité
publique. Au refte, les perfonnes, fans honneur
& fans religion, ne doivent pas fe flatter
d'en impofer aux tribunaux. Si l'on n’y fait pas
toujours les fecrets qu'on aura employés, pour
faire revivre Vencre 3 on s'appercevra du moins
aifément qu'on en a employé quelqu'un. D ’un
autre c ô té , l'on auroit tort d'interdire des fecrets
utiles 3 pourvu qu'ori en faffe un ufage légitime,
& avec fubordination dans tout ce qui eft de la
compétence de la juftice.
E N C Y T U M 3 ( Cato. de re rujlica. ) pâtifierie
des romains.
« Vencytum fe fait de la même manière que
les globi. ( Voyei ce mot. ) La feule différence
confifte à faire paffer la p âte, dont il eft com-
pofé, dans un moule creux & troué, qui lui
donne une forme élégante. On le met dans de
l'huile chaude, & on le retourne lorfqu'il eft tiède.
On le frotte d'huile , pour lui donner de la couleur
; & on le fert avec du miel, ou avec du vin
mêlé de miekv
E N D E 1D E , ou Endéis , fille du centaure
Chiron & de la nymphe Charid o, époufa Ea-
que, dont elle eut Pélée & Télamon; ayant été
enfuite répudiée pour Pfamraathe, une des N é réides
, elle engagea fes enfans à tuer le fils de
fa rivale.
Eaque ayant découvert fes mauvais defifeins,
chaffa de l'ifle d'Egine la mère & les enfans 3 &
les condamna à un exil perpétuel. Voye[ P e l é e ,
T élamon.
E N D AM A T IE , air d’une forte de danfe particulière
aux argiens. On n'en fait pas davantage*
EN D EN TU R E S . Les fa vans Bénédictins,
auteurs de la nouvelle Diplomatique 3 ont confacré
le mot Cirographe ( Voyer ce mot dans ce Dictionnaire
) pour exprimer les figures , les fymboles
& les mots tracés fur des chartes - parties, ou
paricles, & deftihés à être coupés en deux ou
plufieurs parties. Ils ont donné aufli au mot en-
dentures 1 acception particulière , qui défigne des
chartes - parties dont les ferions ne font point :
faites en ligne droite, mais enzig-zag, pour former
des dents de fcie. Nous fuivrons leur exemple
dans cet article, qui eft le complément du 1
mot C irographe, & que nous avons extrait
en entier de leur grand ouvrage.
Les endentures confervèrent les cirographes juf-
ques vers le déclin du X IV . fiècle.'Ce fut pendant
le même fiècle que les drographes alphabétiques
eurent le plus de cours dans les chartes
dentelées d'Angleterre. Bientôt on y partagea par
la moitié ceux-ci : charta cyrographata , ckarta in-
dentata. Enfin indentura prit faveur, & fervit fréquemment
d'infcription divrfée. On y employa
même h&c indentura , ou feulement une partie du
dernier mot? Comme alors les endentures en langage
normand & même anglois devinrent à la
mode, elles portèrent fouvent pour cirographe
endenture ou iddenture , mot quelquefois précédé
du pronom démonftratif ce f l ou this ; mais il eft
fingulier qu'on rencontre ceft endent. fervant de
cirographe à une charte toute latine. Peut-être
avoit-on voulu d’abord la faire françoife, peut-
être eft-ce une méprife de’ l’écrivain. Mais il
n'étoit pas rare de ne dlvifer que le commencement
du mot endenture ou indenture dans les chartes
écrites en normand ou en anglois.
Quand on eut une fois inventé les endentures ,
il femble qu'il y avoit un excès de précaution à
les divifer encore par des lettres coupées en diffé-
rens fens & en portions inégales. Cependant ce
ne fut qu'environ au bout de deux fiècles qu'on
commença à négliger ces cirographes en Angleterre
, & furtout dans les chartes françoifes. Mais
en quelque langue qu'elles fuffent écrites , le partage
des lettres ou des mots étoit réellement inutile.
En effet, quelle néceflité de les 'divifer par
le mot cyrographum ; ou quelque chofe d’équivalent
1 Rapprochées les unes des autres, elles
ne permettoient pas de douter qu'elles n'euffent
fait partie de la même feuille de parchemin. C e pendant
on ne laifla pas d’y marquer affez long-
tems des lettres majufcules, pour être partagées
à l'ordinaire. Hickes cite une endenture où lé
mot cyrographum fe trouve coupé par la moitié ;
mais il avoue qu'enfin l'Angleterre fe difpenfa
d'ufer d'une précaution dont l'inutilité étoit reconnue.
C'eft ce qu'il prouve par un diplôme
d'Edouard I I I ., de l’an 1373. Aufli n'eft-ce que
fur le déclin du X IV . fiècle qu'on commença à
donner cours aux endentures fans interfe&ion de
lettres. Mais l'ancien ufage ne laifla pas de fe fou-
tenir long-temps après. Quoique de jour en jour’
il tombât en défuétude, il n'avoÎE pas totalement
cefie en 1462, même dans les chartes en langage anglois
, où quelquefois inden paroifloit. On ne voit
plus à préfent de lettres coupées fur les endenr
turesd'Angleterre.
Quoique la dénomination de cyrographa fut
particuliérement affeCtée aux chartes parties, &
même aux endentures dans les premiers temps,
elles en admettoient encore d'autres. Mais aveç
le fecours des périphrafes, ce mot prenoit cent
E N D
férmes différentes. Si les chartes étoient divifées
par des lettres de l'alphabet , on les appelloit
inftrumenta per alphabetum divija » charte per alphabetum
divjfît ou partit s , charte, de pacio per
alphabetum feripts & partite. Si elles, étoient partagées
parle mot cyrographum3 elles fequalifioient :
charte per cyrographum interfeUe , feripta pér cyrographum
d iv ija , paciiones per cyrographum divi-
fum roborats, chartule chirographo divife, , charte
inmodum cyrographi, charte chirographate , feripta
chirographi^ata , pagine fub cyrographo divife, &c.
mais bien plus fréquemment ckirographa, chyro-
grapha, ou plutôt cirographa , cyrographa , & même
syrographi.
Les endentures donnèrent naiflance à de nouveaux
noms. Chez, les Anglois , elles étoient app
e lle s chartes communes 3 parce que chacun des
contraCtans en emportoit une p art, qui renfer-
moit, comme on fait, la totalité du contenu de
la pièce. Cette dénomination pouvoit également
convenir aux chartes-parties. Les endentures re-
préfentant les dents d'une fc ie , tirèrent de leur
figure des noms incommunicables à toute autre
efpèce de chartes : tels étoient ceux de charta
indentata & tfindentura. Ils ne leur ont point été
appliqués après coup. Souvent-, depuis le XIII.
fiècle révolu , les endentures fe qualifient ainfi.
Rien alors de plus commun en Angleterre 5 où
elles étoient & font encore ordinaires, que de
voir des chartes commencer par cés mots : hec
indentura : ceft indenture\ this endenture : this indenture.
V
Le nom de pfallia n'eft pas aufli eflentiellement
propre aux endentures ; il peut convenir aux chartes-
parties, & même.aux diplômes en général ; cependant,
il femble plus fpécialement attribué à
ces vdeux efpèces de titres. On le trouve ufîté
à Naples en ce fens. Les normands pou-
voient avoir apporté de leur pays l'ufage de
partager les chartes d'une même teneur ; mais
pour le nom, il le trouvèrent fur les lieux. Le
gloflaire de Ducange a été enrichi de ce terme
comme de beaucoup d'autres, par fes derniers
éditeurs. Mais ils n'ont pas cru devoir indiquer
l'origine d?un mot qui paroît fort extraordinaire.
Il faut, ce femble, le chercher dans -fyu,hn3 ou dans
^/uxiov. Le premier fignifie des cifeaux, dont on
fe fervoit pour couper le parchemin, & partager
les originaux doubles avec les inferiptions
chez les anglois avant l'an 1216, ni George Hickes
avant n o 8 , ni Rymer avant 1197 » ni Madox
enfin avant l'an 1185. L'ufage des endentures ne
. devint général que fous Henri III- > mais on ne
peut nier qu’il ne fût bien établi fous Henri II.
Et fi l'on examinoit avec foin les archives des
églifesd'Angleterre, on en découvriroit fans doute
encore de plus anciennes.
intermédiaires, foit en lignes droites, foit en
forme de dents de fcie. Le fécond veut dire un
frein : on regardoit les endentures comme le frein
le plus puiflant pour arrêter les fupercheries. Qn
fait que le grec a été fort en ufage au royaume '
de Naples , & qu'un grand nombre de locutions j
de cette langue ont palfé dans celle qu'on y
parle encore aujourd'hui.
Spelman n'a point connu de chartes dentelées
En France > le P. Mabillon n'en avoit point
vu d’antérieures à l'an vi 106. Malgré cette date ,
qui femble donner à nos endentures près d'un
fiècle d'antiquité fur celles des anglois , loin
de leur envier l’ invention d’un ufage qui leur a
paru fi beau & fi utile, qu'ils l'ont régulièrement
obfervé dans la plupart de leurs contrats,
pendant cinq à fix fiècles : il leur en fait honneur
& foutient qu'ils le pratiquoient dès le
X. fiècle. Il avance ce fait fur un texte d'In-
gulfe, leqüel eft fufceptible de deux fens ; maïs
il fuffit pour prouver que les endentures avoient
cours en Angleterre dès le XI. fiècle.
Spelmap parle d'une charte divifée en fept
endentures : elle avoit été donnée par Henri VII.
roi d’Angleterre, au fujet de fa chapelle. Cette
pièce appartenoit conféquemment au XV. ou.
X V I . fiècle. Madox en rapporte plufieurs de la
fin du règne de Henri VIII ; au lieu que la dernière,
qui avoit paffé par les mains de D. Mabillon ,
n'étoit que de l'an 1344. D. Lobineau a publié
une charte de l'an 1393 , laquelle fe qualifie elle-
même endenture. Le premier de ces deux favans
bénédictins femble confondre les chartes dentelées
avec les chartes parties ; & c.ejle-ci avec les di- •
plômes d'une même teneur , lorfqu’il dit que l'ufage
des chartes paricles fut en vigueur jufqu’ à
ce que celui des dentelées eût pris le demis.
Ces dérnières, & celles qui étoient partagées
en ligrre droite , fe maintinrent long-temps en-
femble. Pendant le XI. & XII. fiècle, en Angleterre
même, les chartes dentelées n’étoient pas
fi communes que celles qu'on divifoit en ligne
droite.
Les endentures écrites en deux langues font fort
| rares.
L ’ufage des chartes divifées s'eft mieux con-
fervé en Angleterre que chez les nations voifines.
Thomas Madox & Rymer- qpus apprennent qu’il
a duré jufqu’ à notre fiècle ; la figure en a pourtant
un peu changé. Autrefois on les façonnoit
en forme de dents de fc ie , & quelquefois même
on les découpoit en d'autres dents plus petites ;
aujourd'hui la pratique la plus commune eft de
. les partager en lignes ondées & fans interfeélion
de lettres.
Les chartes-parties fe divifoieht par le haut,