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mais ils n’étoient pas tous de la même gtanclellf
& de la même magnificence»
Le cirque d’ Hadrien , dans la quatorzième
région , près de l’endroit où eft aujourd’hui le
château Saint- Ange. Il fut ainfi appelé , felon
quelques auteurs , de l’empereur Hadrien 3 qui
le fit conftrùire. Il n’étoit pas magnifique } les uns
prétendent que ce fut un fimple enclos de bois,
d’autres qu’ il étoit de pierre noire. On croit encore
en remarquer des veftiges > mais il faut
avouer qu’aucun ancien auteur ne parle d’un cirque
bâti par Hadrien.
Le cirque d’Alexandre. Il étoit dans la neuvième
région j où eft aujourd’hui la place Na-
vonne 3 felon P. Viétor. On en voit la figure fur'
quelques médailles d’Alexandre Sévère. Il s’ap-
peloit aufli le cirque agonal , parce qu’on y avoir
célébré les jeux de Janus Agonius. On prétend
que c’eft par corruption d’Agonîus, qu’on a fait
le nom Navonne. On dit qu’on découvrit les reftes
de ce cirque 3 en creufant les fondemens de l’églife
de Sainte-Agnès.
Le cirque d’Antonin Caracalla, ou peut-être
de Gallien. Il étoit dans la première région, à
l’endroit où eft aujourd’hui la porte de Saint-
Sébaftien, anciennement appelée la porte Capene.
On croit en avoir des reftes dans l’églife Saint-
Sébaftien & le capo di Bove. Le pape Innocent
X fit ériger fon obélifque fur la magnifique fontaine
de la place Navonne. Voye£ le commencement
de cet article.
Le cirque Apollinaire. V'oye£ cirque Flaminius.
Le cirque d’Aurélien. Il étoit dans la cinquième
région j mais il faut plutôt l’appeler cirque d’ifé-
lagabale3 parce qu’Aurélien ne fit que le réparer.
Voye\[ plus bas le cirque d'FLélagabale.
Le cirque Caftrenfîs. Il étoit devant la porte
Babicana ou de Prénefte, aujourd’hui la porta
Maggiore 3 non loin de l’amphithéâtre Caftrenfis>
derrière Sainte-Croix-en-Jérufalem. On prétend
qu’il n’étoit qu’ à l’ufage des foldats, & que
c ’eft aufli le même cirque que celui d’Hélaga-
l>ale.
Le cirque de Domitia. Il étoit dans la quatorzième
région ; & on a lieu de conje&urer que
c ’étoit le même que le cirque d’Hadrien.
Le cirque d’Hélagabale étoit dans la quinzième
region. Son obélifque eft regretté des favans } il
«toit chargé d’hiéroglyphes : on en voit les morceaux
dans la cour du cardinal François Barberin.
Il reftoit encore, il n’y a pas long-tems, des
veftiges de ce cirque. Aurélien répara ce cirque ,
ce qui le lui a fait attribuer par plufieurs écrivains.
Le cirque Flaminius. Il étoit en la neuvième
région, dans des prés appelés alors prata Fla-
minia. Il fut bâti l’ an y$o, parCneius Flaminius,
eenfeur, le même qui fut défait par Annibal près
du lac Trafimène. Cneius O&avius l’orna d’une
.double galerie de colonnes corinthiennes» I l étoit
C I R hors de la ville. Cétoit-là que eôfftftiértçoït h
marche des triomphes, & les triomphateurs y
diftribuoient aux foldats les récompenfes militaires.
On y célébroit les jeux Apollinaires,
& l’on y tenoit marché. Quand il étoit inondé
du Tibre, la célébration des jeux fe transféroit
au mont Quirinal. On croit qu’il fut ruiné dans
la guerre des Goths & de l’empereur Juftinien}
& l’on prétend qu’en i j o o on en voyoit encore
des veftiges, à l’endroit où eft aujourd’hui l’églife
de S. Nicolao aile Calcare.
Le cirque de Flore. Il étoit dans la fixième
région, dans un enfoncement, entre le Quirinal
& le Pincius. C’étoit-là qu’on célébroit les
jeux Floraux. On prétend que c etoit un théâtre
& un cirque, & qu’il.occupoit l’ endroit appelé
aujourd'hui la Pia^a Grimana.
Le circus intimus. Il étoit dans la vallée Mur-
cia ,• mais comme le grand cirque s’y trouvoit
aufli, on les confond.
Le cirque de Jules-Céfar. On prétend qu’il
s’étendoit depuis le maufolée d’Augufte jufqu’à
la montagne voifine} mais il y a des doutes même
fur fon exiftence.
-Le grand cirque étoit dans la troisième région
qui portoit fon nom. On l’appeloit le grand,
parce qu’on y célébroit les grands jeux, les jeux
confacrés diis magnis, ou parce qu’ il étoit lç
plus grand des cirques. Il fut commencé par
Tarquin l’ ancien, dans la vallée Murcia, entre les
monts Palatin & Aventin. Les fénateurs & les chevaliers
s’y faifoient porter des banquettes de bois
appelées fo r i, qu’on remportoit à la fin des jeux.
II fut dans la fqite orné, embelli & renouvelé
fous plufieurs empereurs., mais fur-tout fous
Jules-Céfar. Sa longueur, félon Pline , étoit de
trois ftades & demi, 2.081 pieds, fi les ftades
font olympiques, & fa largeur, y compris les
édifices , de quatre arpens, ou de 920 pieds,
Il pouvoit contenir, félon JDenfé d’Halycarnafle,
1 çoooo hommes, Telon Pline 260006, ou même
,380000 félon P. Vi&or. A fon extrémité circulaire
il y avoit trois tours quarrées j & deux à l’autre extrémité. Dans les derniers tems ces tours
appartenaient à des fénateurs, & paffoient à leurs
enfans. Le bas de ce cirque en dehors étoit un
rang de boutiques, ménagées dans les arcades
les plus baffes ; fon euripe avoit dix pieds de
largeur, fur autant de profondeur. La première
rangée des fiéges étoit de pierre, les autres de
bois. L ’empereur Claude fit conftrùire en- marbre
les carceres, ou endroit d’où partoient.les chevaux
& les chars j il fit aufli dorer les bornes 3
& il défigna une place fur la fpina pour les fénateurs.
Les carceres étoient à la petite façade du
côté du Tibre, au nombre de douze. La pîemière
chofe que l’on trouvait en s’approchant de la
fpina par ce cô té , étoit le petit temple appelé
ades Murcia, ou autel dédié à Vénus. Vers ce temple
éwit celui du dieu Confus; ihouchoit pxefqm
C IR B i t s trois pyramides rangées en ligne droite qu on
i a p p e l o Æ * , les bornes. 11 y avoir trois autres
B J u » à l'autre bout , ce qui ne faifoit que fix ,
■ quoique le roi Théodorie en ait compte lept. La
M fpina étoit contenue entré ces trots bornes d un
H côté, & les trois autres bornes de 1 autre. Un
I voyoit fur la fpina l’autel des Lares , ara poten-
B t J i , l'autel des dieux puiffans, deux colonnes H. avec ,un fronton formant comme l entrce d un
B temple , un autre morceau ferhblable dedie a
B 'Tuteline avec un autel, une colonne portant la
B Hatue de la V ictoire, quatre colonnes, dont 1 ar-
B chitrave, la frife, la corniche étoient ornees & B fuxmontées de dauphins . dédiées a Neptune , la
I llatue de Cybèle, aflife fur un lion ; au pied
8 du grand obélifque, vers te centre du cirque, un B temple du Soleil j un trépied à la porte de ce B temple, une ftatuede la Fortune fur une colonne, B un bâtiment à colonnes , couronne de pierres
'9 rondes, oblongues, & dorées, qu'on appeloit
les oeufs des coarf :s, ova, curriculorum , & qu on B étevoit félon 1e nombre des courfes achevées,
M des temples, des colonnes, des liâmes, &c. B une ftatue.de la Vi&oire fur une colonne, 1 autel
H des grands dieux , un obélifque plus petit que
B le précédent, confacré à la Lune} enfin les trois
H autres bornes, meta. Augufte fit fubftituer 1 obe-
a Iifque à un grand mât, qui étoit dreffé au milieu
K du cirque , & qui lui donnoit 1 air d un vaifleau.
H L ’empereur Confiance y en éleva un fécond plus
H haut que le premier : celui-ci eft maintenant à la
H porta del Popolo ,* l’autre eft devant 1 eglife ^dc
B Saint-Jean de Latran. Le long des façades , du
H cirque en dedans, il y avoit comme aux amphi-
^b théâtres le podium ou place des fenateurs} au- B deflus les fiéges des chevaliers romains} plus haut
H une grande galerie régnant tout autour du cirque j H au-defliis de cette galerie de nouveaux gradins ,
B continués les uns, par ordre, au-defliis des autres
^B jufqu’au haut de la façade, où les derniers gra-
B d in s étoient adofles contre l’extrémité du petit
B o r d r e d ’archite&ure qui fervoit de couronnement.
B Dans les jours de jeux on jonchoit l’arène de
■ fable blanc. Caligula & d’autres empereurs^ y
B f firent répandre , par magnificence , du cin-
B nabre, du fuccin , & du vitriol bleu ou chry-
;j focolle. On y avoit pratiqué un grand nombre B de portes. Il fut brûlé fous Néron, & il s’écroula B fous Antonin le pieux } mais on le releva tou- B jours, jufqu’à ce qu’il fut rafé entièrement fans
qu’on fâche à quelle occafion. Il n’en refte plus B que des veftiges , à l’endroit appelé valle di
B Cerchi.
[ Le cirque de; Néron. Il étoit dans la quator-
^ B ’4 ème région de la ville , entre le Janicule & le
B ^ atic^n » où eft aujourd’hui l’églife de Saint-
B ï W de Rome, devant laquelle Sixte-Quint fit
B élever fon obélifque.
Le cirque de Sallufte. Il étoit dans la fixième
j B jrégioB, près de la'portc Colline, vers le Quiri-
C I R ^
hal & le mont Pintius. Il en refle des veftiges,
quoique la plus grande partie foit comprife dans
les jardins Ludovifiens, où l’on en Voit i ’obé-
lifque. A
Le cirque Vatican. C’eft le meme que celui de
Néron. Quoiqu’il y eut fix carceres à chacun des
côtés du cirque , les courfes ne pouvoient commencer
que de l’un des côtés. Des fix carceres,
il n’y en avoit que quatre dont on ouvrît les
portes pour les quatre faftions, jufqu’à ce que
Domitien ajoutât deux nouvelles factions , afin
qü’il en pût fortir fix à la fois , & qu’il ne reftât
point de portes fermées. Ceux qui concouroient
,pour la courfe, avoient toujours à gauche la fpina
en partant.
Les fa&ions étoient diftinguées par la couleur
de leur habit. Il n’y avoit dans le commencement
que la blanche & la rouge on y ajouta
la verte & la bleue, enfuite la dorée & la pourprée
, qui ne durèrent pas long-tems. Les factionnaires
étoient ou des efclaves, ou des affranchis
, ou des étrangers } cependant quelques
enfans de famille, des fénateurs & même des
empereurs, ne rougirent pas dans la fuite de faire
la fonction vile d’aurige , ou de cocher. Ces
faétions divifoient le peuple , dont une partie
favorifoit la première couleur , & une autre
partie s’intérefloit à la feconde> ce quicaufa fou-
vent des émeutes.
C ir q u e CJeux du ) , circenfes ludi. Les jeux
du cirque , circenfes ludi , que quelques auteurs
appellent jeux circenfes , étoient des combats que
les Romains célébroient dans le cirque, d’où ils
avoient pris leur nom, & non de Circé, comme
l ’ont cru Tertullien & le traducteur d’une orai-
fon de Cicéron contre Verrès, qui rend circenfes
ludi par jeux de Circé. Ils fe faifoient en l’honneur
de Confus, .dieu des confeils. On les appeloit
aufli jeux romains , en latin ludi romani , parce qu’ils
étôient aufli anciens que Rome, ou parce qu’ils
avoient été inftitués ou plutôt rétablis par Romu-
lus } & grands jeux, en latin ludi magni, parce
qu’ils fe célébroient avec plus de dépenfe & de
magnificence qu’aucuns autres, & parce qu’ils
fe faifoient en l’honneur du grand dieu Neptune,
qui étoit aufli le dieu Confus. Ceux cmi difent qu’ils
furent inftitués à l’honneur du Solefl, confondent
la pompe du cirque avec les jeux ou les courfes
du cirque. Les jeux du cirque furent inftitués pat*
Evandreà l’honneur de Neptune, & rétablis par
Romulus} parce que ce fut par le iconfeil de ce
dieu qu’il fit l’enlevement des Sabines ( V çlI. Max.
i l. 4. 4.). La pompe du cirque ■ n’ étoir qu’une
partie ou le préludé des jeux du cirque. C’étoic
une fimple cavalcade à l’honneur du Soleil} aur
lieu que dans les jeux du arque c’étoient des cour*
fes de chevaux.
Jufqu’à Tarquin le vieux, on célébra les jeux
de cirque dans l’iile du Tibre, & ils ne s’appeloiejvî