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pour ceux qui allouent à cheval. » Voye^ Mi tre
& Tiare. * '
Quirite-Cürce dit ( n i . 3. 19. ) que la Maris
des rois de Perfe étoit entourée d'un bandeau
royal ou diadème bleu & blanc : Ciiarim Perfj.
regium capitzs vocabanc ùijtgné : hoc c&rulca fafeia
M o dijlincia circumibat.
C ID R A , en Phrygie. k i a p a h n ü n .
M. l’abbé le Blond a publié une médaille de
cette v ille, frappée en l’honneur de M. Aurèle.
CIDRE. Voyci Sicera.
C ID Y E S SÙ S , en Phrygie. kiAïhcceic.
On a des médailles impériales grecques de cette
ville , frappées en l'honneur des deux Philippes-
enfemble , de Domitien feul.
CIEL. Voyci üranüs.
C IER U S, en Bithynie. kiepe.
'L e s médailles autonomes de cette ville font :
'RRRR. en bronze. . . . ( Pellcrin. J
O. en or.
O. en argent.
CIGALE. Cet infefte étoit confacré à Apollon
, comme au dieu de la voix & du chant 5
fans doute parce qu’ il chante contiuellement &
non à caufe de la beauté de fon chant.
Les Athéniennes d’ une nai(Tance relevée, lioient
leurs chevelures avec des poinçons, dont la tete
étoit formée par une cigale d*or.
* CIGOGNE. Cet oifeau qui fe nourrit de reptiles
, d’infeéfes & de vers, eft utile aux habitans
des pays marécageux. C’ell à ce titre que les
Theffaliens avoient pour la cigogne une efpèce
de vénération. Clément d’Alexandrie {in.Procrept.')
l’ a prife pour un culte. Les Romains empruntèrent
des Grecs le retpecl pour la cigogne, avec
l’ppinon quelle nourriffoit fon père 81 fa mère,
lorfqu’ils étoier.t devenus vieux. Ils en firent l’em-
blême de la piété filiale, & iis la placèrent fur les
médailles à côté de la piété.
Malgré ce refpeét, on vit Sempronius Rufus,
ancien préteur, faire fervir les petits de la cigogne
fur fa table, & mettre à. la mode ce mets nouveau.
Horace fait mention de cette nouveauté
( Sac. i l . I . 49. ) i
Tutus erat Rhombus , tutoque ciconia nido ,
Donec vos auttor dosait pnttorius.
Rufus avant été lefufé depuis, lorfqu’ il demanda
le confuiat, un poète malin vengea la cigogne par
l’ épigramme fuivante :
Cïconiamm Rufus ifie coniitor,
Planais duobus ejl his elegantïor :
Sufragiorum puncîa feptem non rulic ,
- Ciconiarmp. populus murccm ulcus eft. •
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L ’amour filial qui diftinguoit les cigognes, eu
a voit fait un oifeau de bon augure. Attila (Procop.
Vandtal. i. ) fe difpofant à lever le liège d’Aqui-
lé e , apperçut au point du jour une cigogne , qui
nichoit fur une tou r, enlever fon nid & s’enfuir
à tire-d’aile. Il conçut une bonne efpérance à
cette vue ; & le foir même la tour s’écroulant
lui ouvrit la ville d’Aquilée.
Cigogne , ciconia. Les Romains appeloient de
ce nom une manière de fe moquer de quelqu’ un ,
en préfentant derrière lui tous les doigts d’une
main , réunis en forme de bec de cigogne (Perf.
Sat. 1. g . ) :
O jane , a tergo qutm nulla ciconia pinfit.
; Cigogne , ciconia, étoit encore le nom d’une
longue perche » à l’aide de laquelle les jardiniers
puifoient de l’eau, & qui imitoit, en s’élevant
tte s’abaiffant alternativement, le mouvement du
bec des cigognes.
Cigogne. Voye^ Antigone , fille de Laomé-
don.
CIGUË. Elle n eft point aujfî venimeufe qu’en
Grèce. Prefque tout le monde convient que cette
plante , prife intérieurement étoit un poifon, &
perfonne n’ ignore que c’étoit celui des Athéniens i
mais quelles que fuffent les qualités mortelles de
la ciguë dont il fe fervoient, il eft certain que
celle qui croît dans nos contrées n’ a point ce même
degré de malignité. On a vu dans nos pays des
perfonnes qui ont mangé une certaine quantité
de fa racine & de fes tiges fans en mourir. Ray
rapporte dans fon hiftoire des plantes , d’après les
obfervations de Bowle, que la poudre des racines
de ciguë, donnée à la dofe de vingt grains dans
la fièvre quarte, avant le paroxifme, eft au-
deflusdetous les diaphoniques. M. Reneaume ,
médecin de Blois ( Obfervat. 3 & 4 .) , dit en avoir
fait prendre, avec beaucoiip de fuccès, une demi-
dragme en poudre dans du v in, & jufqu’à deux
en infufion pour les skirrhes du foie & du pancréas
5 mais ce .médecin n’a jamais guéri des
skirrhes, & fi fon obfervation étoit vraie , elle
prouveroit feulement que la racine de ciguë n eft
pas toujours nuifible.
• Nous croyons cependant avec les plus fages
médecins, que le plus prudent èft de s’abftenir
dans nos climats de l’ufage interne de cette plante.
Elle y eft allez venimeufe pour fe garder de la
donner intérieurement; car elle caufe des ftur
peurs, & d’autres accidens fâcheux. Son meilleur
antitode eft le vinaigre en guife de vomitif, avec
de l’oximel tiède, en quantité fuffifante pour prof
curer & faciliter le vomifiement.
Elle ne gajfoit point pour venimeufe- à Rome.
Ce qui eft néanmoins fingulier , & dont il ■ faut
convenir, c’eft que la ciguë ne paffoit point a
, Rome pour un poifon, tandis qu’à Athènes ou
n’eh
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»'en pouvoit douter ; à Rome, au contraire, on la
regard oit comme un remède propre a modérer &
à tempérer la bile. Perfe {.Satyre v. vers 145.)
èit là-deifus ;
.. ....................... . „ . Bilis
Intumuit , quam non extinxerit urna cicuu.
Horace en parle aufli comme d’un remède, dans
fa fécondé Epître, /. i l. vers f 3 • •*
. . . . Sed quod non défit.ka'bentent
\ Qua poterunt unquarn fatis expur gare cicutA?
N i melius dormire putem quam feribere verfus.
« Fréfentement que j’ai plus de bien qu’il ne m’en
»? faut, ma folie ne feroic-elle pas à l’épreuve de
a? toute la ciguë, fi je n’étois perfuadé qu’il vaut
» mieux dormir que de faire des vers ? »
Pline (liv . x ir . ch. xxj i.') vante les propriétés
de la ciguë pour prévenir l’ivreffe , & prétend
qu’on peut en tirer plufieurs remèdes: Lefcale
rapporte quelque part, que voyageant en Lombardie
, on lui fexvit de la falade où il y avoir
de la cigux, ce qui l’étonna fort; mais qu’il revint
de fa furprife quand il lut que les gens du pays
en mangeoient, & qu'ils .n’en étoient point incommodés.
J_.es chèvres en broutent la racine,
& les oifeaux en mangent la graine fans inconvénient;
mais les effets des plantes fur les ani- ■
maux ne concluent rien pour Vhomme ; & toutes
les autorités qu’on vient .de citer ne fauroient :
contrebalancer le poids de celles, qu’on leur op-
pofe. 11 refte toujours certain , - d’après le grand
nombre d’exemples funeftes rapportés dans les
iranfaciions philofophiques , dans, les Mémoires
de VAcadémie des Sciences , dans Wepfer & ailleurs
, que toutes les efpèces de ciguës font veni-
meufes. .
Obfervation fur la coupe de c i g u ë que but Socrate.
Lorfque le bourreau d’Athènes vint pré-
fenter à Socrate la coupe de fuc de ciguë, il
l’avertit de ne point parler , pour que le poifon
qu’il lui donnoit opérâtjplus promptement.
On ne voit pas comment les effets du poifon pou-
voient être accélérés par le filence de la perfonne
qui le prenoir; mais que ce fût un fait ou Un
préjugé, le bourreau n’agifîbit ainfi que par avarice
, &c dans Ta crainte d’être obligé, fuivant
la coutume, de fournir à fes dépens une nouvelle
dofe de ce breuvage; car Plutarque remarque dans
la vie de Phocion^ tom. vi. de D acier, p. 409 ,
que tous fes amis ayant bu de la ciguë , & que
n’en reftant plus pour ce grand homme , lexé.-
cuteur dit qu’il n’en broycroit pas davantage fi
on ne lui donnoit douze dragmes ( en 1786., erij
viron douze livres de notre monnoie ) , qui ‘était
lç prix que chaque dofe codtoit; Alors Phoçion
foulant éviter tout retard , ftç jeinettre cette
Antiquités, Tonte 11%
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fomme à l’exécuteur, en difant : « dans Athènes
» il faut donc tout acheter , jufqu’à lâ; mort ? >»
A r t i c l e d e M . l e c h e v a l ie r DE J Aü àoüRT.
Il n’eft pas poflîble de découvrir quelle étoit
la c i e u é des anciensparce que cette plante ne 11
pas la feule venimeufe qui fe trouve dans la famille
de ombellifères. Il y à quelques efpèces
d’oenanthe, une efpèce de berle, nùmmeej/aM
eruc’A f o l i o ( C . B . ) , qu’on'a reconnues pour des
poifons dangereux. Cette derniere plante a fait
le fujet d’un ouvrage entier, &r Wepfer a cru
qu’elle étoit la c ig u ë aquatique.
C 1 L B IA N I f u p e r io r e s , dans la Lydie, KiABIA-
NtiN TON ANÎ2. _ . • . Ces Ioniens ont fait frapper , f°us 1 autorité
de leurs archontes, des médailles impériales grecques
en l’honneur de Trajan, de Commode, de
Domna, de Domitien, de Garacalla.
Cjle 1 ait 1 inferiores, dans 1 Ionie. ICIABIANCîN
TI2N KATiï. . - . - - .
Ces Ioniens ont fait frapper, fous 1 autorité
de leurs f e r i b e s , des médailles impériales grecques
en l’honneur d’Augufte^
CILICE , vêtement fait de poils de chèvre mi
de bouc , dont l’ ufage eft venu des anciens Cili-
ciens , qui portoifen;t de ces fortes d habille—
mens , particulièrement les foldats &. les matelots.
N c e m in u s in te r e a b a r b a s , in ça n a q u e m e n ta ,
C ïn y p k i i to n d e n t h i r c i , ƒ e t a fq u e co rn a n te s ,
XJJ'um in c a firo rum , & i n i f e r i s y e la m in a n a u t is .
Géorg. 1. iîl.
Peut-être le vrai fens de ces vers eft-il qu’an-
ciennement les foldats & les matelots fe fervoient
de ces tiffus de poils de chèvre pour en faire des
tentes & des voiles ; & c’ eft ce que femble infinuer
Afeonius Pedianus , dans urxe^ remarque fur la
troifième verrine, où il d it: C i .li c ia te n ta in c'a f -
! tr o r um u f u m a tq u e n a u ta r u tn .
CILICIE CTerfe de ). C ’e f t , fuivant Théo-
, phrafté, une efpèce de terre qui fe troùvoit en
Cilicie. Cet auteur dit qü’en la faifant bouillir
dans de l’eau , elle devenoit vifqueufe & tenace:
on s’en fervoit pour en frotter les feps de vigne,
& les garantir • des v,ers & des autres^ infectes.
H i l peii Ce avec raifon que cette terre étoit bita-
mineufe, d?unë confiftance folide ; que la chaleur
1 de l ’eau bouillante la rendoit allez molle pour
pouvoir s’étendre , & que par fa qualité tenace
vifqueufe elle arrêtoit les -infectes, ou les chaf*
. foit par fon odeur forte:
C 1L IX , fils d’Agénor, félon Hérodote , &
frère de Cadmus, ayant été envoyé , ainfi /que
fes frètes, à fa recherche d’Europe , fa foeur,
& ne l’ayant pas trouvée > n ofa retourner a I*