
eux-mêmes par les mots monile , torques 8c
collare.
Ifidore établit formellement une diftin&ion entre
monile 8c torques. Torques , dit-il, & bulle, a
yiris geruntur, a. foeminis monilia & catells ,
c’eft-à-dire, les hommes portent les torques 8c les
bulle, le monile 8c les chaînes d’ornement appartiennent
aux femmes. Quoique cette diftinétion
paroifle aflez bien fondée , elle a été combattue
par quelques philologues ; mais les autorités qu’ils
ont alléguées contre Ifidore, prouvent feulement
que les écrivains Romains ne fe font pas toujours
aftreints à la précifion ; ce qui eft arrivé d’ailleurs
à tous ceux qui ont eu occalion de parler des objets
fournis aux capricesdela mode. Lorfqu’Ovide
d it, en parlant d’Atys ( Met. v. 50. ) ;
Indutus cklamydem Tyriam , qaam limbus obïbat
Aureus , ornabant aurata monilia collum.
il lui attribue un monile , quoiqu’il neToit pas une
femme , parce qu’ il le repré fente habillé comme
un barbare ou phrygien. D’ailleurs Fellus dit ex-
prefîement que le monile étoit une parure de
femme : Monile èfi ornât us mulieris.....
Monile défigne aufii dans les auteurs latins le
collier des chevaux. Virgile dit de ceux du Roi
Latinus :
Aurea pectoribus demijfa monilia pendent.
Le monile ou collier de femme étoit en ufage
c'Sez les Egyptiens. Le plus grand nombre de leurs
Itatues, même celles des hommes & des divinités
en font ornées. On,peut conjecturer d’après ces
monumens, que les Egyptiens aimoient à fe parer
de colliers faits avec des fruits, des Cliques de
plantes tégumineufes, des plumes, & en particulier
de piumes de la poule de Numidie. Il faut-
en dire autant des peuples barbares 8c des étrüf-
ques , les perles 8c les pierres précieufes étoient
employées dans leurs colliers.
Quant aux femmes Grecques 8c Romaines , il
paroît qu’elles n’en portaient point en public,
quoique elles aima fient à s’en parer dans les. fef-
tins & les danfes qui fe faifoient dans l’intérieur
des maifons. Dans le vafte recueil de Winckel-
mann , intitulé Monumenti inediti , on ne voit de
colliers bien prononcés qu’à des femmes àffifes
fur des lits de tables, & célébrant une orgie. Cette
diftinéfcion dans l ’ufage des colliers peut fe con-
• ciiier avec les textes nombreux dans lefquels il en
eft fait mention, & qui femblent être démentis
par les monumens»
On trouve plufieurs deffîns de colliers dans le
recueil du Comte de Caylus. M. Guattani a publié
dans fes monumenti antichi ( année 1784. > le
deflîn d’ un collier d’or trouvé à Rome dans un fé-
pulcre , hors de la porte S. Laurent. Il eft compofé
de camées , de peridots & d’hyacinthes.
Strabon ( n i . p. 1 1 3 .) dit que les Efpagnols
portaient des colliers de fer.
Servius y dans fon commentaire fur 1’Éniïde
C 1 • 6j8. ) donne au collier des femmes le nom de
fegmentum, 8c il établit une différence entre ce
mot & celui de monile. Monile eft le nom générique
, 8c fegmentum défigne Une bandelette ou
bande de pourpre, d’érofre brochée en o r , en
argent, 8cc. telle qu’on en coufoit fur les habits
pour fervir de bordure : Monile, ornamentum gut-
turis , quod & fegmentum dicunt : ut Juvenalis feg-
menta , & longos habitus. Licet fegmentales vefies
die am us , utipfe r i. 89.
Torques 8c torquis défignoient ces colliers qui
étoient la récompenfe 8c le ligne de la valeur j ces
colliers , que les généraux Romains diftribuoient
folemnellement aux braves foldats , 8c qui fai.-
foient appeler ceux-ci milites torquati. Les colliers
militaires étoient ordinairement d’o r , & l’on en a
trouvé plufieurs fois dans des fépultures Romaines.
On les annonçoit aufii dans leurs épitaphes.
On lit dans Gruter (page 1096. n. 4 .) :
! . LEPIDO. L. F. AN
PRGCULO.
MIL. LEG» V . MACEDON.
DONIS. DONATO. AB. IMP.
VESPASIANO. AUG.
BELLO. JUDAICO. TORQUIB.
Et dans Smetius ( page 5 1 .)
j G. ARRIO. C. F. COR. CLEMENT!.
MIL. IX. COH. PR.
EQUITI. COH. EJUSDEM. DONIS.
DONAT. AB. IMP. HAD.
TORQÜIBUS. ARMILLIS. PHALE
RIS. OB. BELL. DACICUM.
Ces deux inferiptions nous apprennent aufli que
le même foldat recevoir quelquefois deux où plufieurs
colliers pour réeompenfè, 8c que les fan-
taflins & les cavaliers en étoient décorés également.
Hirtius le dit expreftement ( de bell. JÊifpan*
c. 16. ) : Csfar oh virturem turma Caftan a prafeclo
dondvit torques aureos duos. ’
Le poids & la grandeur du collier d’ honneur,
du torques y peuvent être déterminés par les textes
& les monumens. Quant au poids, une lettre de
Valérien au Procurateur de la Syrie ( Poll. D .
Claud, c. 13. ) nous apprend qu’ils étoient quelquefois
d’une livre d’or ( livre romaine de douze
onces ) ; haie falarium dabis, torquem libralem
un.um..,. La ftatue du Gladiateur Bato , de la Villa
Pàmphiii.» & le bas-relief de l’ArchigaUe du Capiv.
oici la figure 8c l’infeription. Il y a trois trous
aux endroits marqués ici par des cercles.
C o l l ie r d’Ériphile. Voye% É r ip h il e .
C o l l ie r d’Hélène. Voyeq Hé l èn e .
COLL IN A , Déefle. Voyei C o l l â t in a .
C O L L IN E , porte de Rome , appelée aufii
Salaria , à caufe du Tel que les Sabins apportoient
par la voie qu’elle commençoit. Elle porta aufii le
nom à*Agonejtfe, parce que les facrifices des Ago-
nales étoient offerts fur le mont Quirinal, voifin
de cette porte. Le champ où l’on enterroit vives
les Veftales coupables, étoit fitué dans fes environs.
tôle, nous font voir que ces colliers étoient très-
larges, 8c qu’ils defeendoient fur la poitrine ,
comme les haufie-cols de nos officiers. On ne doit
pas être étonné, d’après cela, de voir .dans Am-
mien-Marcellin ( x x ix . f. ) un Tribun pofer fon
collier en guife de diadème fur la tête de Firmus,
& ( xx. 4. ) un en feigne, draconarius , faire pour
Didius Julianus, le même ufage du collier, qui
étoit une des marques deTon grade.
Les colliers d’honneur -ne furent pas toujours
d’or j 8c nous: rouvons dans Pline ( x x x . 2 .) une
diftin&ion relative à ce métal : Auxiliares quippe
& externos torquibus qureis donavere , at cives non-
nifi argenteis.. . . . Les auxiliaires 8c les etrangers
reçurent des colliers ,d’or , 8c ceux des citoyens
ne furent que d’argent.
Les Gaulois fe paroîent dans leurs armées de
colliers d’or ; & l’on fait que Manlius Torquatus
fut ainfi appelé à caufe d’un femblable ornement
qu’il enleva à un Gaulois, après l’avoir tué dans
un combat fingulier. Florus parle d’ un collier d’or,
du poids de cent livres, donné en préfent par la
nation des Gaulois : Citm ei Galli torquem aureum
centum pondo dedijfent.
Hérodien (n i . 14.) dit que les Bretons portoient
des colliers de fe r , 8c des ceintures ou
cuirafles faites de ce métal. Ils avoient aufii des
tolliers d’ivoire félon Strabon ( iv. p. 138.) >
ce luxe paroît invraisemblable chez un peuple
aufli pauvre. Un pafiage de Solin ( c. 21. ) explique
cette invraifèmblance î il y dit que les Bretons
employoient pour leur parure, & en particulier
pour les gardes d’épée, des dents de cétacés, qu’ils
favoient rendre aufii blanches que l’ivoire.
Nous avons vu plus haut le Gladiateur Bato orné
d’un collier double bu à deux rangs j ce qui eft
conforme à l’ufage où étoient les préfidens des
jeux de prodiguer aux Gladiateurs & aux athlètes :
çette récompenfe, deftinée dans fon origine aux
militaires feuls.
Collare étoit un infiniment de fupplice, comme
le carcan des peuples modernes. On le donnoit
principalement aux efclaves quLs’étoient fauves
de leurs atteliers, & qui avoient été repris. Lu-
cillius ( apud. non. 1. §. lé>2.) le compte parmi les
inftrumens du fupplice que l’on faifoit fouffriraux
efclaves fugitifs : .
Cum manieis , catulo , collarique üt fugitivum
Deportem.
Pignorius ( de fervis ) rapporte l’infcription fui-
vante, qui étoit gravée fur un de ces colliers<1
TENE ME, QUIA FUGI ET REVOCA ME DOMINO
MEO BONIFACIO LINARIO.
On voit au Mufeimi de Florence une lame de
bronze qui pendoit an collier d’ un efclave, En
COLLINE des jardins , ") A*.
COLLIS hortorum, / ) pet,te montagne de
la ville de Rome, où étoient les jardins de Sallufte.
Elle fut renfermée dans l’enceinte de la ville par
l’Empereur Aurélien. L e fépulçre de Néron la
rendit célèbre. Il y avoit une loi qui ordonnoit à
tous ceux qui afpiroient aux charges de la république
de monter fur cette colline, afin qu’ils
fufient vus par le peuple afiemblé dans le champ
de Mars, pour i’éleélion des Magiftrats.
Collis Diana, le mont Aventin , ainfi appelé
d’un temple de Diane. Martial parle deux fois de
cette Colline ( vu. 7 1 . I . & x i i . 18. 1. )
Collis latiaris. Nardini croit la reconnoître
dans l’endroit de Rome où eft bâti le couvent de
S. Dominique
Collis mutialis. On croit la reconnoître dans la
Villa-Aldobrandini j c’étoit-là qu étoit bâti le
temple de Fidius.
Collis falutaris. Cette colline eft aujourd'hui
occupée par le palais du Quirinal ou de Monte-
Cavallo.
Collis tejlaceus. Voÿe^ T e s t ACIO.
COLLYBUS , la fomme que les changeurs
exigent pour leur falaire , quand ils échangent
certaines efpèces contre d’autres. Cicéron explique
ce mot en difant à Verrès ( / iL 78. ) : Tx:
; omni pétunia , quant aratoribus folvere débuiflï ,
[ certis liombiibui deduSliones fieri folebant, primum
I P™fpettatione <& collybq„.t. Nam collybus effe quis