
La ville de Magnéfîe , fur le Méandre , avoit
une grande vénération pour Diane y les habitans
prirent le titre de Tes Néocores fur une médaille de
Maxime ( Vaill. ibid. ) MATMHTÎiN NEQKOPS2N
a f t em ia ô s . Sur une autre de l'Empereur Hadrien
, ils lui donnent le titre de Asi>coQpvç, aux
blancs-fourcils. AETKO^pyc m a çn h tqn 5 elle
eft repréfentée comme la Diane d'Ephefe , à quelque
différence près. Xénophon, qui fait mention
du culte que lui rendoient les Magnéfiens, n’explique
point pour quelle raifon ils lui donnèrent
cette épithète. Strabon ( lib. xrv. p. 647.) dit que
fon temp e étoit , à la vérité , inférieur à celui
d'Ephefe quant à l’ étend 1 • 'z aux richeffes , mais
qu’il le furpaffoit pour d’élégance & la délicatelfe
de ,1’architeéture, & qu’à l’exception du temple
d‘Épkefe & de celui de Didymes, il étoit le plus
grand de tous ceux d’Afie.
Le culte de Diane d’Épkefe avoit été auffi admis
par les habitans de Métropolis en Phrygie , foit
à caufe d’une alliance entre ces deux villes , foit
pouf quelqu’autre raifon particulière. On lit fur
une médaille d’Otacile MHTFOnoAElT&N APTE-
>1IC ( Vai il. Urb. Neumif. p. 198. ) & la Déeffe
eft repréfentée avec plufieurs mammelles 3 ayant
d’un côté & de l’autre le ligne de la lune.
Diane & Cérès étoient regardées par les Grecs
d’Afie comme une feule & même Divinité repréfentée
fous diiférens fymboles ; c’eft pourquoi
l’une & l’ autre étoient appelées 'EvXax.U 3 IvzàU3
Evxopiet 3 Jluuxuyct.
Sur une,pierre gravée du Muféum de Florence,
Diane d‘Ephefe eft repréfentée avec de grandes
ailes 5 Diane en portoit suffi fur le coffre de Cyp-
felusj & Paufanias ( lib. v.) avoue ingénuement
qu’il ne comprenoit pas la raifon de cet attribut
extraordinaire,
D ia n e d Éphèfe ( On voit la ftatue de ) fur
les médailles d’Apamée de Phrygie, de Magnefia
en Ionie , de Philadelphie en Lydie 5 d’Ephèfe.
D IA N IS manfuetis. Muratori ( 38. 5. The f
Infcript. ) rapporte une infcription grecque, dans
laquelle on lit : APTEMISIN HP A l AIS , Dianis
manf uetis. C’eft le feul exemple de Diane prife au
pluriel, comme les Fortune. & les Junones.
D IA N IU M , lieu , bois ou temple confacré à
Diane , locus Diane facratus , dit Feftus. On lifoit
à Rome i’infcription fuivante ( Quther. de Jur. Vet.
Vont. ni. 4. ) :
C. JULIANUS
CA ELI US ANT
F.
DIANIUM. D. D.
D IA N 1US. Le temple de Diane, litué fur le
Mont-Aventin, lui fit donner ce furnonk
DIAPANTON. | MurJtori ( Thefaur. Infer. )
IVA nA N T f îN . J . v
rapporte deux inferiptions grecques relatives à des
jeux, dans lefquelles on.lit le fécond mot (pag.
632. 6 y i. ) & deux inferiptions latines relatives au
même objet, dans lefquelles on lit le premier. Cet
écrivain croit qu’ ils lignifient que l’athlète oui acteur
dont il eft fait mention dans ces inferiptions,
avoit été couronné dans tous les jeux , parce que
^ietvxvTcy veut dire toujours , ou Amplement qu il
avoit été couronné avec l’applaudiffement de tous ,
, cum omnium plaufu.
D 1A P A SM A T A , poudres odorantes que les
anciens répandoient fur leurs membres après s’être
baignés. Pline le dit ( xm . 1. ) : Siccis odoribus
confiant 3 que diapafmata vocantur. C etoient auffi
des paftilles que l’on mâchoit pour fe parfumer
l’haleine 5 & Martial a employé dans ce fens le
mot diapafma ( I . 88. I . ).
■ DIAS , dans la Lycie. Goltzius feul a attribué
des médailles impériales grecques à cette ville.
DIALCHISMA , eft dans la mufique ancienne
un intervalle faifant la moitié du femi-ton mineur.
Le rapport en eft irrationel, & ne peut s’exprimer
en nombre-
DIASIES, fête qui fe. célébroit à Athènes en
l’honneur de Jupiter. Ariftophane parle des Diafies
dans fa comédie des nuées ( Aft. 1. p. 116. de
l'édition d'Am fier dam in-12. 1770. ) j fur quoi fou
Scholiafte remarque que c’ étoit une fête de Jupiter
Milichien, laquelle tomboit à la fin du mois
Anteftérion, qui répondoit à peu-près à notre
mois de Janvier. Il ajoute que néanmoins Apollonius
d’Acamanie diftingue les Diafies de la fête
de Jupiter Milichien ; & qu’à ce que quelques-
uns difoient, cette fête étoit ainfi appelée, par ce
que les Athéniens y faifoient des prières pour etre
exempts des dommages qui leur pourroient arriver.
Enfin il rapporte encore un autre fentiment,
félon lequel les Diafies étoient une fête ou les
Athéniens faifoient des affemblées publiques hors
des murailles de la ville, 6c l’y eélébroient. Dans
la même comédie d’Ariftophane ( p. 136* ) uri
père dit à fon fils qu’il lui avoit acheté un petit
char pour la fête des Diafies. Lé Scholiafte de ce
Poète fait obferver (.fur la comédie des Cavaliers ,
p. 134 de l'édition de Genève , in-fol. \Go~j. ) que
les Diafies étoient la grande fête d’Athènës. Lucien
, dans fon Charidème , 8c Suidas en parlent
auffi. Héfychius ajoute que les Diafies étoient une
fête qui fe célébroit avec une trifteffe finguliere.
DÏASPHENDÔNÉSE, fupplice très-cruel. On
plioit à grande force deux arbres , a chacun def-
quels on attachok un des pieds du criminel ; en-
fuite on lâchoit les deux arbres, qui emportoient
chacun une partie du corps O11 croit que ce fupplice
étoit venu de Perfe. Beffus, l’affaffin de Da?
rius, périt ainfi par l’ordre d’Alexandre. Auvélien
fit punir de c.tte manière un foldat qui avoit
commis un adultère avec la femme de fon hôte.
DIATONIQUE , fions ou cordes diatoniques,
Euclide diftingue fous ce nom, parmi les fons
mobiles , ceux qui ne participent point du genre
épais, même dans le chromatique & l’enharmonique.
Ces fons, dans chaque genre, font au nombre
de cinq 3 favoir le troifième de chaque tétra-
corde 3 & ce font les mêmes que d’autres appellent
apyeni. Voye£ AFYCNI , GENRE , TETRA-
CORDE.
D IA TR E T A R I I . 1 T f l i , - 1 DIATRETUM. 1 Les cifeleurs des vafes,
ou calices diatreti , étoient appelés diatretarii.
Voyei Calix.
D IA TR IB A 3 mot latin formé du grec hur^*i3
qui lignifie alfemblage ou alfemblée , feéle, académie
, &c.
DIAULE. Kircher, dans fa Mufurgie3 donne
une figure du diaule des anciens. Voye£ Flûte.
On appeloft cette efpèce de flûte diaule, à caufe
qu’elle étoit double, 6c par oppofition au monaule ,
qui étoit une flûte fimple.
DIAULIE. Dans quelques Auteurs on trouve
que dans l’ancien théâtre tous les a&eurs venant
a fe taire, on entendoit un joueur de flûte qui
exécutoit un air dans l’intérieur du théâtre. Cet
air s’appeloit diau/ie , & probablement on l’exé-
cutoit fur le diaule y au moins le nom de diautie
le fait foupçonner 5 6z- le grand ufage que les anciens
faifoient de la flûte double , ou diaule , fur
leur théâtre, femble le confirmer.
DIAULODROMES pcoureurs qui fedifputoient
le prix de la vîtefle dans les jeux publics. Ils par-
couroient un ftade en allant & un ftade en revenant,
fans s’ arrêter : ce fut de-là qu’ ils prirent le
nom de diaulodrome. Ils parurent pour la première
fois dans les jeux olympiques, à la quatorzième
olympiade. On les couronnoit d’une branche d’olivier
fauvage 3 & Hypenus de Pife eut le premier
cet honneur. *
DIAZEUXIS. Les cordes homologues des deux
tétracordes, entre lefquels il y avoit dia^euxis ,
fonnoient la quinte, au-lieu qu’ elles fonnoient
la quarte quand ils étoient conjoints.
D IB A P R U S y T
AiBA<î>05 , > étoffe de pourpre d’une coua
i b a o a , x }
leur très - foncée, parce qu’ elle avoit été teinte
deux fois. Ces mots font formés de fis» deux, &
de , je teins. On vendoit la livre de cette
pourpre, du temps de Pline, jufqu’à mille deniers,
environ 900 liv. de notre monnoie aétuelle. Elle
fervoit a former les clavus deslaticlaves, les bor-
de la prétexte, de la chlamyde des généraux,
& le paludamentum des Empereurs. Horace dit
qu’un riche eft vêtu d’étoffe de poupre teinte
deux fois ('//. od. 16. 3 J .) : Te bis Afro mûri ce
tinéte vefiiunt lane.
DICASTERE, tribunal de juftice, & en particulier
^tribunal d’Athènes, où le peuple jugeoit
lui-même fans Magiftrats.
DICATJSSIMUS a dans les inferiptions le
même fens que Devotissimus. Voye[ ce mot.
DIÇÉ , Divinité des Grecs 5 elle étoit fille de
Jupiter & de Thémis ( Hefiod. Opéra, v. 25-4.
Theog. v. 902. ) , & refpeélable à tous les Dieux
(Refiodi Optra , v. 2yy. ). Son office étoit d’ac-.
eufer les coupables au tribunal de Jupiter, ( Hefiod.
Op.v. 2J7. ) & de donner de bons fuccès
aux entreprifes des hommes ( H e f Theog. v. 904 )«
Dicé étoit vierge ( Hef. Op. v. i f 4 ) 3 pour marquer
que les juges doivent être d’une parfaite intégrité.
On la faifoit fille de Jupiter, parce qu’il eft
le roi de l’ Univers , le fouverain légiflateun & de
Thémis, parce qu’elle eft la Déeffe de la juftice.
DICÉLIES. )
AiKHArsAi. > Athenée ( /. 14 .) 8c Suidas ap-
Ai kh ait a i . 3
pellent de ce nom des farces ou des fcènes libres
confervées de l’ancienne comédie.
D IC E R A T IUM 3\ , n T,
à ik e p a t io n 3 J double Re r a t io N(Toy.
ce mot ) , impôt mis par l’Empereur Nicéphore
fur chaque bourgeois de Conftantinople , pour la
réconftrucUon des murs de cette ville.
DICHALCON , double Chalcon. Aixaakont.
On trouve cette monnoie parmi les médailles
de Chio. Voye£ CHALCOUS.
DÏCROTA. Cicéron ( ad Attic. v. 1. & x v i. 4. )
défigne par ce mot un navire. Les interprètes font-
partagés fur fon çaraélère diftindif. Les premiers
veulent qu’il eût deux gouvernails , l’un à ia
pouppe & l’autre à la proue ; ce qui paroît impraticable.
Selon les autres, la dicrota avoit de
chaque côté deux rangs de rames : éUpo-oç voulant
dire qui bat deux coups à la fo is , cette explication
eft très-vraifemblable.
DICTAMNE DE C R È TE , plante à tête écail-
Ieufe , du milieu de laquelle S'élève une fleur en
gueule, & des fleurons avec plufieurs anneaux »
qui forment un long épi pendant.
. Il eft vraifemblable que notre diStamne , o u ,
comme plufieurs l’écrivent, dictame de Crète , eft
le même que celui des anciens. En effet, d’habiles
critiques ont heureufement rétabli un paffage de
Diofcoride, défiguré par quelques copiftes , au
moyen de quoi cet Auteur ne dit pas que le dic~
tamne*j\z porte point de fleurs ni de graine 3 mais
il dit que^ ni G fleur ni fon fruit ne font bons à.
rien. Pline qui compare le diclamne au pouliot ,