
3Si D I O
Pour bien entendre cette période & la faire
cadrer parfaitement avec notre Ere de l’incarnation
, il faut favoir quelle étoit la différence du
calendrier égyptien & du^nôtre».
«Avant la réformation du calendrier^romain,
faite par Jules - Céfar , Tannée des Egyptiens
étoit compofée de douze mois, chacun de trente
jours, à la fin defquels on ajoutoit cinq jours,
nommés, par cette raifon, Epagomènes, pour
faire le nombre de trois cent foixante-cinq. Mais
comme il reftoit au bout de chaque année environ
fix heures qu'on négligeoit, il arrivoit de-là que
tous les quatre ans,chaque mois rétrogradoit d’un
jou r , de manière que dans Tefpace de quatorze
çent-foixante ans , après avoir parcouru l’un
après Tautre toutes les faifons, ils fe retron-voient
au même point où ils étoient au commencement,
avec la différence d’une année entière fur le total.
Le remède que les Aftronomes d’Alexandrie imaginèrent
à cet inconvénient, fut d’ ajouter tous
les quatre ans un fïxième Epagomène, comme
Jules-Céfar avoit ajouté dans le même intervalle
un vingt-neuvième jour au mois de Février; Par
ce moyen , il rendirent leur année fixe , de vague
qu’elle é to it, & lui donnèrent toute la oonfif-
tance & fa régularité de Tannée Julienne. Le 29
du mois d’Août de celle-ci, fut le terme auquel ils
d 1 o
firent répondre le premier jour de leur année
commune, & lé jour fuivant commença leur
année intercalaire. Sur quoi'il eft a remarquer,
d’après le P. Pétau, que cette année intercalaire
ne concourt pas avec Tannée biffextile des Romains
, mais la précède immédiatement. »-•. • _
( Cette réforme ne fut point parfaite du premier
coup 5 mais elle fuivit les irrégularités du calendrier
Julien , jufqu’ à Tan 749 de Rome , cinq aps après
la réforme qu’ Augulle fit de ce calendrier, 8c
cinq ans avant Y Erede J. C. ), ».
.. « C’eft fur ce calendrier ainfî réformé , que
pofe Y Ere de Dioclétien-, dont le commencement
rép >nd au 29 Août de notre année chrétienne 284,
première du règne de Dioclétien. Mais la dénomination
de Y Ere des M-t ty rs qu’elle porte aufïî,
femb’eroit devoir la faire reculer jufqu’en 303 ,
époque de l’édit fanglant que cet Empereur
donna contre les chrétiens. t Cependant 1 ufage
contraire a prévalu jufqu’à nos jour?, où Ion
voit encore cette période uiîtée parmi.les Copiâtes
& les Ethiopiens. En la fubftituant dans notre
Table Chronologique à YEre d’Alexandrie,
nous avons eu foin •d’en marquer lès années
intercalaires d’ un aftérifque, pour empêcher de
les confondre avec celles du calendrier Romain
».
que ter Jngypt,
M o is Romains. M o is Égyptiens. ’ M o is Éthiopiens.
Somme rèfultante
a la fin '
de chaque mois.
jorir Th o th. Mafcaran. 3° jours.
Septembre 2.8 jour Paophi. Tikmich. 60 jours. ' -
28 jour Athyr. Hadar. 90 jours.
jour Ghoéac ou Cohiac. Ta cfam. 120 jours.
jour T y b i.. Tir . 150 jonrs.
2 6 jour, Méchir , o u Machir. Jacatith. 18b jours.
jou r Phaménoth. Magabith. 210 jours. | ' I
Pharmouti. Miazia. ,240 jours.
Avril 2 6 jour Pachon. Gimboth.- 270 jours.
2 6 Payni. Sene. . : 300 jours.
Epiphi. Hamlt. 3 JO jours.
Juillet jou r Méfori. Nahafe. 3<5o jours.
Août jo u r
2S jour Epagomene s» 1 2 6 jour
— 1-7 jour H y
— 28 jour 4
jour 5
Intercalaire, 6
L’année qui fuit l’int rcalaire commence au 30 Août. Mais comme elle concourt avec une
année biiTextile Romain'. , elle finit le 28 A oû t fu iv a n t , Sc celle d’apres recommence le ip .
Dans notre Table Chronologique nous
faifons correfpondre la première année de TEre des
Martyrs à Tan 283 de J. C ., mais en la commençant
au 29 Août de Tannée précédente. Les Ethiopiens
nomment les années de TEre des Martyrs ,
les années de grâce. Ils ne comptent pas néanmoins,
par une fuite continue, depuis l’an 284 de J. C. 5
mais ils fe fervent d’ une ’période de 332 ans, à la
fin de laquelle ils recommencent par l’unité. Ils
fuivent aufli, pour TEre Mondaine, le calcul de
Jules Africain , & anticipent fur nous TEre Chrétienne
de 8 ans. ( Ludolphe, /. 3 ><h. 6 , §. 97. )
( JJ Art de Vérifier les Dates» )
D I O
DIODAN. Voyez Desanus.
D IO D O T U S , Roi de la BaCtriane. Aïo. AïOT.
Ses médailles l'ont : ,
RRRR. en bronze.
O. en or.
O. en argent. 1
DIOGÈNES. Le Comte de Caylus a publié
dans Ton V Ie. Recueil d’antiquités (P/. 43. n.
2. ) , un monument repréfentant Diogènes dans
fon tonneau. Voici les obferyations dontil Ta accompagné.
« Le Père Pauciaudi fait deux réflexions
fur cette gravure- Il y a quelques années qu’il s’eft
élevé une difpute allez vive entre deux hommes
de lettres d’Allemagne ( Acï. Philofo. vol. i l ) ,
au fujet de l’habitation de Diogène. Christian Au-
gufte Heumannus a prétendu , d’après Bayle,
qüe^ Diogène habitoit une petite maifon, cond
uite de terre , & des plus pauvres , & que
tout ce que l’on difoit de fon tonneau étoit une
fable , ou une allufïon inventée par les écrivains
poftérieurs à, ce philofophe. Jacques Hareus a
•réfuté cette opinion dans un petit ouvrage ( De
doliari habitatione Diogenis Cynici, inféré dans
fon Po é c il e , tom. I. Uv. iv . ) , & a démontré
qu’Heumannus , niant le tonneau de Diogène3
attaquoit les paflages les plus clairs & les plus
formels de tous les auteurs, & détruifoit toute
la tradition de l’antiquité. Le Père Pacciaudi,
fuivant l’opinion la plus commune & la plus fen-
fé e , examine de quelle matière pouvoit être ce
tonneau. »
« Tous les monumens, comme les bas-reliefs
rapportes par Spon ( Mifcell. érudit, antiquit. fe£l.
ïv - ) > les pierres gravées publiées par le marquis
Maffeij celle de Leonardo Agoftrni ( Imag. illufi.
viror.part, i l . ) 3 expliquées parle Beilori, repré-
fentent Diogène dans un tonneau, mais lijfïe &
fans aucune apparence de cercles 5 on peut croire
par exemple, qu’il habitoit dans un vafe de terre,
il feroit fingulier qu’aucun auteur n’eût indiqué la
différence de fa fabrique , s’il y en avoit eu. De
Boze a rapporté une médaille frappée par les Corinthiens
( Mémoires de l’Académie des Belles-
Lettres, tom. x ix . pag. 476. ) , en l’honneiir de
Lucius Verus au revers de laquelle on voit Diogène
affis fur le tonneau 5 mais il eft repréfenté d’une manière
qui ne met à portée, ni de décider, ni
de prononcer fut la matière dont ce tonneau étoit
compofé. "Le fenriment le plus général eft donc
qu’il étoit de terre cuite. Une difficulté que Ton
peut oppofer à cette opinion, & qui paroïreapi-
tâle, confifte à concevoir comment Diogène pouvoit
habiter & fe retourner dans ce vafe fans le
rompre, principalement en fe conduifant jufqu’au
temple, .omme il le faifoit, pour mendier (Voye%
Saint-Jerome, contra Jovanianum, lié. il. ) ; d’ailleurs
comment concilier la fragilité de cette urne
vum-k ^.e Lucien ■ ( Comment il faut écrire
I hiftoire ) qui dit que Diogène t pour fe moques
D I O jfrJ
des préparatifs que Ton faifoit à Corinthe pour
la guerre contre Philippe, roula fon tonneau
jufquau haut d’une colline, .pour le laifter tomber
dans le fond. Le Père Pacciaudi lève ces
difficultés par les raifons fuivantes : les Grecs dans
le temps de Diogène, ne pavoient point encore
leurs rues 5 ce font les Romains qui ont porté cet
ufage dans la Grèce. Voyez à ce fujet Ifidore (Lib.
x v. Originum. cap. ult. ) : par conféquent le vafe
etoit moins en danger de fe rompre 5 en fécond
lieu, la difficulté eft abfolüment levée par un
paifage de Juvénal J Satyre x iv . vers 308. ).
• » . . . . . . . . . Dolia nudz
Non ardent Cynici ,♦ f i fregeris , altéra fiée
Çras domus, aut eadern plumbo commifia ma-
' 'néoh.
Senfit Alexander tefia ciim vidit in ilia
Magnum habitatorem.
» Voilà donc deux moyens donnés par le
poète, pour réparer les malheurs qui pouvoienc
arriver a l’habitation du philofophe, celui d’en
avoir une nouvelle ; ce qui n’étoit pas difficile ,
ou celui de rejoindre les caffures de Tancicnne
avec du plomb. En, effet, Diogène Laëcre rapporte
dans la vie du Cynique, qu’un jeune homme
v if & emporté ayant rompu le tonneau du philofophe
, les Athéniens le firent raccommoder.
Ce fait eft d’autant plus facile à croire, qiie-la
manière de rejoindre les morceaux de terre cuite
étoit connue de tous les Grecs & de tous les
anciens. Pour achever de convaincre de la pofli-
bilité de ces faits, je renvoie le lecteur à l’examen
du vafe de terre rapporté dans ces recueils
( Tom. ïv. Planche l v i i i . rP„ n i . ) : il verra par
le volume, la poftibilité de contenir un homme ,
ainfî que celle de la réfift-ance, dans un vafe
trouvé dans la grande Grèce j d’ailleurs il n’eft
pas difficile de lui fuppofer une forme différente..
»/
« On peut donc conclure que Diogène habitoit
un vafe de terre, auquel il a été plus commode
de donner le nom de tonneau y dont T ufage eft
plus général en Europe, & le nom plus familier.
».
Cette conjecture du favant Pacciaudi a été
réalifée par la découverte d’un bas-relief de la
villa Albani, publié & expliqué dans les monu-
. menti inediti de Winckelma'nn (n°. 174. ). On
y voit Diogene dans fon tonneau,. fur lequel eft
un chien , parlant à Alexandre. Ce tonneau eft
évidemment> lin grand vafe de terre rond Sc
rompu» La fraCture eft raccommodée avec deux
morceaux de plomb taillé en queue d’arande. Uiï
jeune Athénien ayant fêlé le tonneau de Diogène,,
fut réprimande publiquement. Ce bas-relief eft:
donc parfaitement conforme à l ’hiftoire. Ce plomb»
, qui fétablit les grands va&s de terre „ d è