
ï?o E P H
É PH E S T IO N , favori d’Alexandre , fut mis,
après fa mort, au rang des dieux par ordre de
ce prince , qui prétendit fe confoler par là de
la perte d un ami. On lui bâtit aufli-tôt des temples
; on inftitua des fêtes en fon honneur j on
lui fit des faciifices 5 on lui attribua des guérifons
miraculeufes; afin qu’il n’y manquât rien, on
lui fit rendre des oracles. Lucien dit qu’Alexan-
dre , étonné d’abord de voir la divinité d’Ephef-
tion s’établir fi facilement, la crut enfin vraie
lui-même , & fe fut bon gré de n’être pas feulement
dieu, mais d’avoir encore le pouvoir de
faire des dieux.
ÉPHESTRIES j fêtes établies à Thèbes ,
dans lefquelles on habilloit en femnab la ftatue
du devin Tiréfias , & on la promenoit ainfi par
la ville. Au retour de la promenade, on la
déshàbilloit pour lui remettre un habit d’homme:
on prétendoit défigner par là le changement de
fexe que la fable lui attribue. Le mot épkejirie
lignifie une forte d’habit grec. V . T ir é s ia s .
ÉPHESTRIDE ^ manteau qu Héfychius &
Artémidore difent expreffément être le même
habillement que la chlamyde.
É PH È T E , magiftratchez les athéniens. Epheta,
èphetes. Les épketes furent inftitués par le roi
Démophon, pour connoître des meurtres commis
par accident. Iis étoient cent; cinquante athéniens,
& cinquante argiens. Dracon étendit en-
fuite leur jurifdiôtion. Ils n’étoient mis dans ce
pofte qu’à cinquante ans, & dévoient être d’une
réputation bien faine, voyei Suidas , Pollux ,
Samuel , Périt, comment, in leg. L . V I I I . tit. I .
Franc. Roffæus , Archocal. att. E , I I I . c. 3. Ubo
Eminius , de rep. athen. où il d it, pag. 20 , que
Dracon tranfporta aux éphétes une partie de l’autorité
de l’aréopage.
ÉPH IA L TE » un des deux Aloïdes. Voye{
A loïd es.
ÉPHIALTES , ou Hyphialtes, ce que les latins
appelloient incubes & fuccubes. C ’étoient des efpèces
de fonges, dont on a fait des divinités ruftiques.
Voyei Incubes.
E P H IP P IA . Voyei S elle.
ÉPHOD. Voyei Hébreux.
É PH O R E S , magiftrats qui étoient établis à
Sparte, pour balancer & réprimer l’autorité des
rois, & pour en être les infpefteurs; ainfi les romains
établirent à Rome les tribuns du peuple,
our arrêter & modérer la puiffance des confuls.
es éphores ont quelquefois chaffé & fait mourir
E P I
des rois. Ils aboliffoient la puiffance des autres,
magiftrats, & faifoient rendre compte de fa conduite
à qui bon leur fembloit. Lycurgue avoit
bien compris que l’intelligence parfaite entre le
peuple & le fouverain, elt la bafe & le fondement
de leur félicité réciproque. Pour maintenir
cette intelligence, il avoit établi les éphores , ou
infpe&eurs, qui n’obfervoient pas moins la conduite
du roi, que celle du peuple, & tenoient
fi bien dans l’équilibre l’un & l’autre, que 1 autorité
royale ne peuchoit jamais vers la durete,
ou la tyrannie, ni la liberté populaire vers -la
licence & la révolte. Les éphores, dans les conjonctures
importantes , faifoient agréer au peuple
tout ce qu’on avoit réfolu. Agé'filas au milieu
de fes conquêtes, qui faifoient déjà trembler
le grand ro i, s’arrêta & retourna fur fes pas ,
par déférence pour les éphores, qui le rappel-
loient ; tant la modération avoit pour lui de
charmes , elle lui paroiffoît plus glorieufe que les
conquêtes. Tous les auteurs ne conviennent pas,
que les éphores aient été établis par Lycurgue.
C e mot vient du grec examiner.
É PH YD R IAD E S, nymphes qui préfidoient
aux eaux ; quelquefois on les nomme Amplement
H yd r ia d e s . Le mot eft formé de , e a u *
& de éît/ , fur. Parthenius, dans fes Erotiques
( c. 14. ) parle des Éphydriades.
É PH YR É , nom d’une nymphe. Hérodote en
parle fur le témoignage d Eumélus, fils d’Em-
phylite, qui , dans fon hiftoire de Corinthe ,
difoit qu’Ephyrê avoit la première habité le territoire
de Corint’he.
La nymphe Éphyrè n’eft connue que pour avoir
donné fon nom à Corinthe. ,El!e étoit fille de
l’Océan & de Thétys. Car Ephyre eft aufli un
nom de cette ville du Péloponèfe, comme on
le voit dans Ovide, Mét. liv.- IL v. 239. dans
la Pharfale de Lucain, 1. VI. v. s i ' ^ v^enc
que le même Lucain appelle les murs de Durazzo ,
Les murs éphyriens, au même L. V, ij.Ephyreaque^
r moenia fervat , parce que Durazzo avoit été fonde
parunCorinthien,nomméPkalius. Virgile (Georg.
II. v. 464.) dit de l ’airain êphyréen , pour de l’airain
de Corinthe : & Claudien, .( de beLLo Get.
v. 6 19 . ) les filles éphyréennes, pour corinthiennes.
ÉPIS de bled. Les égyptiens ( Diodor. hb. I .
p. 9. ) ayant fini les moiffons, offroient à Ifis
des épis de bled. Les grecs & les romains cou-
ronnoient d‘épis Cérès & fes temples. Les épis
dans la main des ftatues & fur les médailles ,
annoncent les foins qu’un prince s’étoit donné
pour approvifionner fa v ille , ou fimplement la
fertilité d’un pays. C ’ eft pour la dernière raifon
que les médailles d’Alexandrie, de Carmo > en
Efpagne, de Tille de C h io ,d e s A^etini, peuple
E p 1
de TAttique, d’Éréfus, dans Tille de Lesbôs,
des Léontins, peuple de S ic ile , & c . offrent des
épis.
U ép i de bled étoit aufli un attribut d’Apollon.
( Macrob. Saturn. I, I . a. 23. ) Sur les pierres
gravées un ou plufieurs épis de bled, font le
fymbole du mariage , "célébré par C onfarrea-
tion ( voye£ ce mot ) chez les romains.
E P IB A TËR IU S , furnom d’Apollon. Diomède,
à fon retour de T r o y e , fit bâtir, àT r é -
zèqe , un temple à Apollon, fous le nom
tVEpilatérius 3 ou de bon retour, parce que ce
dieu l ’avoit fauvé de la tempête, qui fit périr
une partie des grecs dans leur retour. En grec,
j e reviens, eft exprimé par le mot v&cwa.
É P IC A S T E , eft la même que Jocafte , mère
d’CEdipe. Ulyffe dit, dans Homère, qu’il a vu
aux^ enfers la belle Epicafie, qui aufli-tôt qu’elle
avoit eu connoiffance de fon incefte avec CEdipe,
s’étoit pendue de défefpoir. Voye% Jocaste.
. Epicaste , fille d’Égée , fut une des femmes
d’H ercule, qui la rendit mère de Theffala.
EPICÈDE. Servius ( Ec l. V . io . ) nous apprend
que YepiceUium difteroit de Yepitapkium.
\Jepicedium étoit une pièce de vers, ou un dif-
cours, que Ton récitoit en l’honneur d’un mort,
au moment qui précédoit la fépulture de fon
corps, comme dans ce vers de Virgile:
ExtinÜum nymphe, crudtli funere Daphnim.
L ’ epitaphium ne f e . récitoit qu’après la fépulture,
& fe gravoit fur le tombeau.
ÉPICLIDIES 3 fêtes que les athéniens avoient
inftituées en l’honneur de Cérès. Héfychius, qui
nous a tranfmis leur nom, ne nous en dit pas
davantage.
ÉPICNEMIDIENS. Voye1 Locriens-Épic-
NÉMIDIENS.
É P ICOM B E S , bouquets enrichis de mon-
noies, ou pièces d’o r , d’argent & de cuivre,
qu’un fénateur. jettoit au peuple , lorfque l’empereur
de Conftantinople fortoit de J’églife. Il y
avoit ordinairement dix mille de ces bouquets,
& chaque bouquet renfermoit au moins trois
pièces d’or & trois pièces d’argent.
E P IC R ÈN E , fêtes que les lacédémoniens
célébroient, & qu’ils appelioieht la fê te des fo n taines
: c ’eft tout ce que nous en favons.
E P IC T E C T U S , contrée de là Phrygie. eitik-
tht.
EP I fsi
Les médailles autonomes de cette contrée font :
RR. en bronze.
O . en or.
O. en argent.
Leur type ordinaire eft un cheval debout.
É P ID A U R E , ville du Péloponnèfe, célèbre
parle temple d’Efculape , qui étoit, dit Strabon ,
toujours plein de malades, & de tablettes, où
étoient décrites les guérifons obtenues dans ce
temple. Voye^ Esculape.
Épidaure , dans TArgolide. En. en monogramme
, & EniAAÏFOY.
Les médailles autonomes de cette ville font :
R. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
Cette ville a fait frapper une médaille impériale
grecque en l’honneur dAntonin.
E PIDAURIE S, fêtes en l’honneur d’Efculape ;
elles avoient commencé à Épidaure , & elles furent
établies enfuite à Athènes. Voye^ Esculape.
É PIDÉLIUS, furnom d’Apollon. Ménophanès,
qui commandoit la flotte de Mithridate, ayant c
faccagél'ifle de D é lo s , pilla le temple d’Apollon,
& un barbare jetra dans la mer la ftatue du dieu ;
mais elle fut rapportée par les flots de la mer,
qui la poufsèrent fur la côte de la Laconie,
près du promontoire-de Malée. Les lacédémoniens
la reçurent avec refpeél, & bâtirent, au
même endroit, un temple, qu’ils confacrèrent
à Apollon Épiiélius , comme pour marquer qu’il
étoit venu de Délos.
ÉPIDÉMIES, fêtes que les argiens célébroient
en l’honneur de Junon , & les habicans de Délos
& de M ile t ,e n l’honneur d’Apollon , lorfqu’ils
avoient évoqué les dieux tutélaires de ces lieux ,
& qu’ils les croyôient préfens dans leur ville.
Vqyeç ÉVOCATION.
EPIDOTES ; c’étoient les dieux qui préfidoient
à la croiffance des enfans, comme l’annonce le
mot tvtoio'ap.t, j ’augmente.
EP IDROM US , voile de la féconde grandeur,
placée à la pouppe. ( Héfychius & I f do rus. )
ÉPIEU. Voyei C oN T U S .
E P IG AM IE , facu lté de contracter des mariages
entre les citoyens de deux villes grecques ,
exprimée dans leur traité d’alliance. Xcnophon
en parle dans la Cyropcdie.