
qu’une pièce de la part de l'agreffeur, & cette
pièce agi (Toit feule fur deux pièces ennemies î
de forte que captio étoit l’inverfe de ligaxio 3 ôc
réciproquement. ( Lucan. al Pifon. n, 182. É> 190.)
Ut niveus nigros, nutic & niger alligtt albos.
Ancipites fubit ille mer as , fimilifque ligato
Obiigat ipfe duos........................... .............
Avancer une pièce pour commencer le jeu ,
etoit exprimé par les mots dare, fubire 5 & la
retirer , ou faire une marche rétrograde par celui
de revocare ( Aufon. Prof, Burdigal. i . 29. ) :
Narrantem fido per fingula punfla recurfu
Qu* data, per longas qua revocata moras.
Ces obfervations donneront l'intelligence des
vers fuivans d'un ancien poète , qui décrit les
combats des calculi ( Lucanus ad Pifon. ) :
Te fi forte juvat fiudiorum pondéré fejfum
Non languere tamen , lufufque movere per artem •
Callidiore modo tabula variatur aperta
Calculus, Ç) vitreo peraguntur milite bella ,
Ut niveus nigros , fic, & niger alliget albos.
Sed tibi quis non terga dédit r Qui s te duce cefilt
Calculus -, aut non periturus perdidit hofiem ?
ilille médis actes tiia diraisat, ille petentem
T)um fttgit, ipfe rapit, /o»go ille receffu ,
Qui fietit in fpeculis , Æ/c /e committere rixts
Audet , ^ in pradam Venientem decipit hofiem»
Ancipites fubit ille moras, fimilifque ligato
Obligat ipje duos » hic ad majora movetur ;
Ut citus , fraüa prornmpit in agmina mandra ,
Claufaque dejefto populetur meenia vallo.
lnterea Jettis, quamvis acerrima fnrgant
Traita, militibus : plena tamen ipfe phalange,
Aut etiam pauvo fpoliata milite vin ci s
Et tibi captiva refonat manus utraque turba.
Nous ne favoris rien de plus précis 5 ni de plus
certain fur l'inventeur des calculi, que fur la nature
de ce jeu. Paufanias dit ( Corinth. ) qu’au-
près du temple de Jupiter Neméen on voyoit
un temple de la fortune très-ancien, dans lequel
Palamède avoit dépofé les *«'•«-( efpèce à‘échecs
appelles calcul! & lacrunculi par les latins ) qu'il
avoit inventés. D ’après ce paflage on fait ordi- -
nairement honneur de leur invention à Palamède, \
qui les fabriqua, dit-on, pour occuper3 pendant
les loifirs du long liège de Troyes , les foldats
grecs par cette image de la guerre & des combats.
Mais le mot uôQoi défignant & les dés 8c
les calculi, il eft difficile d’accorder au fils de
Nauplius l’inventi©n des uns plutôt que celle des
autres. Quoiqu'il enfoitde l 'in v e n t e u r , Pyrrhus ,
roi de Macédoine 3 acquit la réputation d'un habile
joueur de calculi ,• & Ton afluroit même qu'il
elfayoit à ce jeu les ftratagêmes de guerre , dont
l ’exécution le rendit fi fouvent victorieux.
E CH E L ID E S , bourg de l’Attique, àinfi nommé
à caufe d’un certain Echelus 3 qui tnoit lui-même
fon nom d’un lieu nommé ixos, marais. On faifoit
dans ce bourg des jeux folemnels ôc des combats
pendant la célébration des Panathénées.
ECHELLES. Les grecs jaloux d’attribuer à
leur nation l’invention de tous les arts, lui attribuèrent
même celle-des échelles 3 inftrumcnt qui
fe retrouve chez les peuples les moins civilifés.
Ils faifoient honneur de cette invention à Capa-
née, un des fept héros qui affiégèrent Thèbes.
Peut-être fit-il ufage à ce fiège d'une échelle double,
ou fufceptible d'extenfion ; ce 'qui lui value
l’honneur de palfer pour l’inventeur de Véchelle
même fimple.
É C H E M O N , fils de Priam & d'Hécube, fut
tué par Diomède avant la prife de Troie. ( Iliad,
lib. y . )
ECHETLUS. Sur deux farcophages étrufques,
publiés par Buonarotti, fur un femblable de la
bibliothèque du Vatican, & fur un autre d’albâtre,
confervé à la villa Albani , on voit un
homme armé d!une charrue fimple, e’eft-à-dire gg
d’un long bâton recourbé, combattant avec cette
arme groffière. Winckelmann Croit que c’eft- le
héros inconnu qui apparut aux athéniens à la
bataille de Marathon ( Paufan.lib. 1.) , & qui s'étant
mis à leur tê te , tua un grand nombre de
perfes avec le manche d’une charrue. Du nom de
la charrue, 3 ce héros fut appelle Echetlus ,
& fyt honoré d’un culte dans l'Attique.
E CH ID N A , monftre femelle produit par Chry-
faor & Callyrhoë. C e monftre ne reftembloitni aux
dieux, ni aux hommes , dit Héfiode , ayant la
moitié du, corps d’une belle nymphe, l’autre
moitié d’un lërpent affreux & terrible. Quoique
les dieux la tinflent enfermée dans un antre de
la Syrie, cependant elfe trouva moyen d’avoir
commerce avec Typhon, dont elle eut Orthus,
le cerbère, l’hydre de Lerne, la chimère de
Bellérophon , le fphinx de Thèbes , le lion” de
Nc-mée , 8c tous les monftres de la fable. Hérodote
parle d’une fécondé Echidna. Hercule , ditil.,
étant allé chez les hyperboréens, y trouva
cette femme monftrueufe, avec laquelle fl -demeura
quelque temps, & il en eut trois enrans.
En la quittant, il lui donna un arc , avec ordre
de-" ne lailfer dans la contrée que celui de les
fils qui pourroit tendre cet arc. Ce? trois en tans
s’appellèrent Agatyrfe, Gélon Ôc Scy the. Quand
ils lurent devenus grands, Echidna exécuta Lordre
d ’Hercule, fit fortir du pays les deuil premiers ,
qui 11’avoient pu bander l’arc, Ôc retint avec elle
le troifième, qui donna fon nom à la Scythie.
C ’eft ainfi que les grecs racontoient l'origine des
feythes.
Il eft encore fait mention dans Paufanias ( Arcad.)
d’une Echidna 3 fille de Styx , ôc femme de
Piras.
E CH IN A D E S , ifles formées à l’embouchure
du fleuve Achéloiis, dans la mer d’Ionie. Il y
avoit autrefois dans lÉ io lie , dit Ovide ( mer. 8.
5-95.) cinq Naïades, q ui, ayant fait un factifice
de dix taureaux , invitèrent à la fête toutes les
divinités champêtres, fans en prier le fleuve
Achéloiis. C e dieu, piqué de cette marque de
mépris, enfla les eaux do fon fleuve de telle forte,
qu'il ravagea toute la campagne, & entraîna dans
la mer les nymphes avec le lieu où elles célé-
broient la*fête. Neptune, touché de leur fort ,
les métamorphofa en ifles. C e font les cinq Echi-
nades. P'oyeç A ï-CM EO N , P é RIMÈTE.
On les appelle aujourd’hui Curqolari ou ijles
curfolaires,
E CHINUS, bracelet qui fe plaçoit au-deffous
du poignet.
É C H IO N , mari d’A gav é , & père du malheureux
Penthée, fut un des héros formés des
dents du dragon, femées par Cadmus. Voye£
A g a v e * C admus , P enthée,
Échion , fils de Mercure &: d’Antianire , un
des argonautes auxquels il fervit d’efpiôn pendant
le voyage de la Colchide , parce qu’il > étoit fin
& rufé. C ’eft peut-être à caufe de ces deux qualités
que Vâlerius Flaccus, dans fes argonauti-
ques ( lib. 1 v. 441.') lui donne Mercure pour,
père.-'
ÉCHIQUIER , alveiis. Pline dit ( X X X V I I. 1. ) que* Pompée apporta à Rome un échiquier
large de trois pieds romains, & long de 4 , formé
de deux pierres précieufes, ègemmis duabus. On
doit fe rappeller que le mot gemma comprenoit,
outre les véritables pierres precieufes, l ’albâtre,
le jafpe, le jade, l’agathe , & c . _
É C H O , fille de l ’ air & de la langue , dit
Aufone, étoit une nymphe de la fuite de Junon,
voifine du fleuve Céphife, qui fervoit quelquefois
Jupiter dans fes amours. Lorfque ce dieu-
étoit avec, .quelqu'une de fes ^maïtrdies , écho,
pour empêcher Junon de s’en appertevoir ,
l’amufoit par de longs difeours. La Oéelie ayant
découvert fon artifice, réfolut de punir cette de*
mangeaifon de parler, ik condamna la nymphe
à ne' plus parler qu’on ne l’ interrogeât, ôc a ne
répondre qu’en peu de mots aux questions qu’on
lui feroit. Cette nymphe babillarde lut ffinée du
dieu Pan, & le méprifa.
Enfuite ayant rencontré un jour le beau N a r-
cille à la chalfe, elle-en devint éperduemenc -
amoureufe, & le iuivit fans cependant fe lailler
voir. Après avoir éprouvé long-temps les mépris
de fon amant, elle fe retira dans le fond
.• des bois, & alla fe cacher dans les lieux les plus
épais. Depuis ce temps elle n'habita plus que
I les antres ôc les rochers. Là conlumee par le
feu de fon amour, dévorée par le chagrin ,
elle tomba dans une langueur mortelle, & devine
lï maigre ôc fi défaite, qu’il ne lui refta que les
os .& ia voix : les os mêmes lurent changés en
rochers, ôc elle n’eut plus que la voix, fable
phyfique inventée pour expliquer d’une manière
ingénieufe le phénomène de Y écho,
É CLA IR . Les anciens avoient coutume de
rendre une efpèce de culte aux éclairs, en faisant
avec la bouche un bruit particulier, appelle
poppyfma. Pline le dit expreliément ( X X v i i l .
2 . ) Puigetras adorare poppyfinis confenfus gentium
efl, Ariltophane fait mention de cet ufage dans les
guêpes. C e culte étoit adrefle fans-doute chez les
latins à la déefle des éclairs, appeliée tulgora,
ÉCLIPSES. Les payens attribuoient la caufe
des éclipfes aux vilites que Diane ou la lune
rendoit à, Ion amant Endymion dans les montagnes
de la Carie. Mais , comme fes amours ne ■
durèrent pas toujours , il fallut chercher une autre
caufe des éclipfes. Oh feignit que les forcières,
fur tout celles Jè Theflalie , ou les herbes vé-
nimeufes étoient plus, communes, avoient le pouvoir
pat leurs enchantemens , d’attirer la lune
fur la terre , & qu’il falloir taire un grand bruit
de chaudrons 8c d’autres infirumens, pour l’empêcher
d’entendre les cris de ces magiciennes.
Juvenal fait allufion à cet ufage, iorfqu’il dit
d’ une femme babillarde,, qu’elle fait a fiez de
bruit pour fécourir la lune, lorfqü’ elle eft attaquée
par les forcières. C e t ufage a été emprunté des
égyptiens, quihonoroient Ilis ,fymbole de la lune,
avec un bruit pareil de chaudrons, de tymbales
Ôc de tambours.
Plutarque dit qùe de fon temps on n’ofoit
, encore à Rome expliquer qu’ en fecret la caufe
naturelle des êclipfes, parce que cette connoif-
fance auroit privé les devins de leur emploi.