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par le centaure Chiron, de qui il apprit la
Médecine &r la connoi(Tance des plantes ; il y devint
fi habile, que non feulement il guérifToitles
malades, mais encore reflufcitoit les morts, ( Eu-
ripid. Aie. i l y. Pindar. Pitk. z. ) Hippolyte.,
fils de Théfée , & Glaucus, fils d’Hippôlyte.
Voye% Glaucus , Hippolyte.
Pluton fe plaignit à Jupiter , que l’empire des
morts diminuoit confîdérablement par Part A 'E f
eu lape , & couroit même rifque de fe voir entièrement
defert. Jupiter, par complaifance pour
fon frère , tua Efculape d’ un coup de foudre.
Apollon pleura beaucoup la mort de fon fils, fe
vengea' fur les Cyclope s, qui avoient fabriqué
la foudre, & ne fe confola qu’a près que Jupiter
lui eut accordé pour Efculape une place dans le
c ie l, où il forme la conftellation du ferpentaire.
V oyez C yc lo pe s .
Son culte fut d’abord établi à Epidaure,
lieu de fa naiffance, & dé là il fe répandit dans
toute la Grèce. On le repréfèntoit quelquefois
fous la figuré d’un ferpent ; quelquefois au fil avec
une figure humaine, tenant un bâton, autour
duquel un ferpent eft entortillé. Le ferpent eft le
fymbole de la fanté , parce que , dit Pline, cet
animal fert à plufieurs remèdes,'ou parce que
le ferpent eft le fymbole de la prudence, vertu
fi néceffaire aux médecinsj ou peut-être enfin,
parce q üë , comme le ferpent fe renouvelle en
changeant de peau, l’homme aufli eft rencuvellé
par la médecine, qui lui donne comme un corps
nouveau par la force des remèdes. Le coq eft
aufii un des fymboles À’Efculape, à caufe de fa
vigilance. C e coq fait fouvenir des dernières
paroles de Socratè, lorfqu’il alloit rendre i’ame :
nous devons un coq a Efculape, donnez - le fans
délai. Tous les habiles médecins de l'antiquité
ont pafle pour fes fils. Il eut pour femme Epione
ou Lampétie , dont il eut entr’autres enfansdeux
fils , Machaon & Podaliriùs; & quatre filles,
É gîé, Pariacée, Jafo & Higiée. Ç et te dernière,
fuivant Orphée, étoit fa femme. Tous les temples
A*Efculape étoient hors des villes, parce qu’on
croyoit la demeure ‘dès champs plus faine què
celle des villes. II y en avoit plufieurs. où il
rendoit des oracles, comme à Epidaure & à Per-
game. Lucien dit qu’on plaçoit des ftatues A’E f
cùlape dans, les bains ; apparemment parce qu’ils
fervent à conferver & à rétablir la fanté, &
qu’ ils font du reftort du dieu de la Médecine.
On a trouvé une table de cuivre -, gravée
ën caraélère grecs , qui rapporte quatre guérifons
miraculeufes opérées par Efculape, & qui ne font
que l’effet de la fourberie des prêtres de ce faux
dieu, qui apoftoient, fans doute des gens pour
feindre des maladies & des guérifons miraculeufes.
Voyez Gaius.
On donnoit aufifi pour fils à Efculape le petit
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Télefphore, qui l’accompagne quelquefois fur
les monumens. Voyez T élesphore.
" Le plus fameux des temples de cette divinité,
étoit à Épidaure, lieu de fa naiffance i fa ftatue
étoit d’or & d’yvoire , & portoit une grande
barbe d’ or. Denis- le-tyran enleva cette barbe d’or
( Cicero natur. deor. z. 3 y. ) difant pour fon exeufe,
qu’il n’étoit pas feant de voir le fils barbu,
tandis qu’Apollon, fon père , étoit fans barbe.
Il étoit repréfenté aflis fur un trône , ayant un
bâton à une main, & tenant l’autre main fur la
tête d’un ferpent, avec un chien couché a fes
pieds. Valère;Maxime raconte la manière dont
ŸEfculape d’Épidaure fut tranfpovté à Rome,
fous la figure d’un ferpent, l’an 462 de la fondation.
« Rome ayant été trois ans de fuite affli-
” gée de la perte , de telle forte qu’ il n’y avoit
” plus aucun fécours , ni divin , ni humain > les
” prêtres allèrentconfuïter les livres fibyliins,,&
99 ils y trouvèrent qu’il ne falloit pas efpérer de
99 remèdes, à moins qu’on ne fît venir le dieu d’Epi-
99 daure. On y envoya des ambafTadeurs, qui furent
” introduits dans le temple , & trouvèrent le dieu
" propice à leurs prières. Le ferpent que les épi-
90 dauriens honoroient comme Efculape, & qui
99 ne paroiflbit que rarement, fortic de lui-même,
99 & alla pendant trois jours dans les lieux les plus
99 fréquentés de la v ille, témoignant par fes doux
99 regards qu’il quktoit volontiers fa demeure.
99 II fe rendit enfin au vaifleau des romains, &
93 monta à la chambre même de l’ambaffadeur j
33 où il roula fon corps en plis & replis, comme
33 un peloton, témoignant qu’ il vouloit y demeurer
>? & s’y repofer. Les envoyés partirent avec le
33 ferpent, pour retourner à Rome , & abordè-
” rent à Antium. Le ferpent fortit alors du vaif-
” feau, & s’en alla droit au temple A3Efculape 4
33 où il s’entortilla à une palme ; ce qui fit craindre
33 aux romains qu’il ne voulût établir-là _ fa de-
33 meure. Mais il diflipa bientôt leur crainte, &
99 leur fit voir qu’ il n’y étoit allé que pour prendre
33 un gîte convenable. Il retourna donc au vaif-
33 feaù : les ambafladeurs arrivèrent enfin à Rome,
33 & abordèrent à l’une des rives du T ib re ,
33 vis-à-vis de l’ ifle. Alors le ferpent fe jetta
33 dans la rivière, aborda à Lille, & s’arrêta à l’en-
” droit où l’on bâtit depuirle temple A*Efculape.
33 II fit cefler la perte, pour laquelle on l’avoit
0 fait venir ». Depuis ce temps-là on eut recours
à Efculape, toutes les fois que la perte parut
dans Rome.
Les mythologues trouvent des motifs à toutes les
fables qu’on a débitées fur ce dieu. Paufanias
( in Achaïcis ) croit qu’Efculape n’ eft autre chofe
que l’ air, parce que la bonté de cet élément contribue
beaucoup à la fanté. On le dit fils d’A pollon,
parce que c’eft le foleil qui purifie l’air ,
& le rend falutaire. On a dit aufli qu’il reflufcitoit
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les morts, parce qu’ il avoit guéri des malades ' I
défefpérés, &c.
Les grecs donnèrent le nom A'Efculppe à des
divinités égyptiennes, dont les fondrions étoient
les mêmes que celles du dieu de la Médecine.
S. Clément d’Alexandrie ( Stromat. 1. ) parle de
YEfculape de Memphis. Ammien Marcellin ( lié,
XXII. ) dit que Memphis étoit célèbre par la
préfence A1Efculape. C ’ eft ce dieu que l’on doit
reconnoïtre avec Jablonski ( Panth. Ægypii liv.
V. cap. 6. ) fur une médaille de Memphis,
publiée, par Vaillant ( Ægypt.Numif. p. 209. ) ,
où l’on voit un homme debout, ayant de la
barbe, & fur la tête un co q , oifeau confacré à
Efculape. 11 tient une harte & un filtre.
. Efthunus ( voyez ce mot ) étoit aufli un Efculape.
Les livres hermétiques des égyptiens fout
Efculape tantôt fils de Pan, tantôt le même que
Pan. Mais la divinité égyptienne, qui reflembloit
le plus à YEfculape des grecs , -étoit le Sérapis
moderne qui opéroit des guérifons.. Deum ipfum
Serapim > dit Tacite ( hift. lib. IV . cap. 84. )
multi Æfculapium , quod medeatur Agris corg-ori-
bus, conjeiïant. Cette identité elt annoncée par
un grand nombre de monumens, fur lefquels on
voit 'la tête A'Efculape', chargée du boifl’éau,
comme l’étoit celle de Sérapis. D ’ailleurs on
révéroit un grand ferpent dans le temple d* Efculape,
à Alexandrie, fous le règne de Ptolémée
Evergète 5 or , c’étoit le même temple que les •
lagides avoient élève à Sérapis. ( Ælidn. de animal,
lib. X V I . cap. 39, ) D ’ailleurs les malades paf-
foient les nuits dans les temples de Sérapis ( hift.
Taciti lib. IV . cap. 8 1 . ) , pour y apprendre en
fonge les recettes qui pôuvoient foulager leurs
maux j ce qui fe praiiquoit aufli dans les temples
d‘Efculape. Macrobe aflure que les égyptiens pia-
çoient toujours hors des villes les temples de
Sérapis ( Saturnal. I. c. 7. ) 5 ce que nous avons
vu plus halit être obfervé par les grecs pour'le
temple A*Efculape.
Efiulape. eft ordinairement repréfenté vieux
avec une barbe forte, là poitrine nue , & avec,
une ehauffure grecque, appellée par TertqJJian
erepid-A cretatA, '
. On trouve à la vérité quelquefois, mais rare- j
ment, ce dieu repréfenté fans barbe. C ’ eft ainfi ■
que le montrent une médaille de Pergame , frap- <
pée en l’ honneur de CaracaU.a & de Géra, une
pierre gravée-du mufeum florentin; & c’eft ainfi
que Paufanias l’avoit vu repréfenté à Phlius &
à Sicyone.
Ses cheveux s’élèvent au-deffus du front d’une
manière affez. approchante de celle de Jupiter.
De forte que, pour la chevelure, il n’y a pas
une grande différence entre le père des dieux
& fes petits-fils 5 ce qui nous eft prouvé parla
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plus belle tête A3Efculape, d’une des ftatues, plus
grande que nature , de la villa Albani, & par une
infinité d’ autres figures de cette divinité, entre
autres par celle qui eft en terre cuite au cabinet
d’Herculanum. Cette grande reflemblance du
.petit-fils avec,le grand-père, pourroit bièn avoir
pour principe la remarque faite jadis par les anciens,
que le fils reffemble fouvent moins au
père qu’ au grand-père,
Efculape n’ eft pas toujours couronné de laurier.
Il porte un diadème fur quelques ftatues, & fur
un bas-relief de l’inftitut de Bologne.
Sur une cornaline de la collection de Stofch
( I I e. clajfe. 240. ) , on Voit Minerve debout,
appuyée contre- une colonne, donnant à Efculape
, qui eft aflis devant elle, le bâton autour
duquel le ferpent eft entortillé. Cette gravure
rappelle l’identité de H yg ie , fille A'Efculape,
déeffe de la fanté, & de Minerve-merf/ca.
Mgr. Borgia pofsèds, à Rome, une lame de
bronze votive, fur laquelle on lit :
E S C U L A P I O
; D~I C :T A E T F A C T A
I S O C H R I S U S.
Dicta & fatfad\ mis là pour ditium & faétum
fur le champ.
Le P. Lupi a publié l’amulette fuivant de
bronze , reconnoiflable par la bélière pratiquée à
l’angle fupérieur.
C D
■ Es eu LAPE , ou quelqu’ un de fes attributs,
fert de type aux médailles d’Hiérapolis en
Phrygie , de Menæ, -de Pergame, de Philadelphie
en Lydie, de Sala.
E sculape, fils d’Alcippe & d’Arfinoë.
Cicéron compte trois Efculapes : le premier, fils
d’Apollon, dont nous venons de parler. « Le
» fécond, fils de Mercure, c’eft celui qu;i Jut
» frappé de la foudre ; il fut enterré à CyaoTuré.
a. Le troifième eft le fils d’Alcippe & d’Arfinp.ë :
3î c’eft lui qui avoit trouvé le fecret de purger
>> le ventre & d’arracher les dents; On montre
» en Arcadie, affez près du fleuve Lufius, fon
33^ fépulcre & fon bois Ticré ».