
CRI
on lit : Rom4 Æterna . ayec la Déeflc%Rome
alfife.
O. en G. B. de colonies.
RR. eu M. & P. B.
RR. en G. B. grec.
R. en M. & P. B.,
RRR. en G. B. d'Égypte.
Beaucoup moins rares dans les autres modules.
Le nom de bpoytia nè fe voit que fur les
médailles grecques.
Il y a des médaillons latins & grecs en bronze
de cette Princefle.
CRISP IN U S , furnomdela famille Q u it te n t .
C R IS SA , dans la Phocide.
Goitzius feul a attribué des médailles impériales
grecques à cette ville.
CRISTALLOMANCE / ou CRÏSTALLO-
MANTIE. Art de deviner, de connoître le's çho-
fes fecrettes & cachées , par je moyen d’un corps
p o l i, ou en les faifant voir dans un miroir. Autrement
Catoptromantie. Criftallomantia. il y a
des impoReurs qui fe vantent de faire voir dans un'
miroir une pérfonne que l'on veut connoître } par
exemple, celui qui a volé* ou fait quelque autre ;
chdfe que Ton veut favoir. C'eft ce qui s'appelle ;
cnftalLoman.ee ou catoptromance , de xpv<rretXXoç ,
glacey eau gelée & criftali verre 3 glace de miroir3
& /xavTtiet divination. 1
CRITHOMANTIE, forte de divination qui
confiftoit à confidérer la pâte des gâteaux qu'on
offroit en facrifice , & la farine qu'on répandoit
fur les viétimes pour en tirer des préfages. Comme
on fe fervoit communément de farine d'orge,
de-là vient le nom crithomantie j xpldtj, orge , 8c
ftavlila, divination.
CRITHOPHAGES, *> ,, ^
KPl0O4>Aroi, Ç mangeurs dorgsr. On
donnoit ce nom aux foldats Grecs que l'on avoit
punis en les réduifant à l’orge, xffoq , pour toute
nourriture (Polybius, ).
CR ITO N IA , famille Romaine , dont on a des
médailles :
RRRR. en argent.
O. en bronze.
O. en or.
C R O B Y LU S .! v , 1
KPÛBYAOS. S E u“ atlle dlt CîUe les müm
noués fur la tête formoîent l'efpece de coiffure
appelée corymbe pour les femmes , crobylus pour
Tes hommes , & Jcorpion pour les enfans. L'Apollon
du Vatican nous offre un beau modèle du
crobylus. Voye% C o R Y M B E .
CROC. Les éléphans étoient conduits chez
les anciens avec des .crocs ,-ainfî qu'ils le font encore
aujourd’hui. On le voit dans les bas - reliefs
de la colonne Théo.doiîenne à Conftantjn.ople,
c r o
• CROCALE, fille du fleuve Ifmène, Nymphe
de la fuite de Diane.
CROCHET au bois de la lance. Winclcelmann
a publié dans fes Monumenti inediti une pierre du
Baron de Stofch, fur laquelle un cavalier pofe
/fon pied droit fur un crochet fixé ail bois de la
, lance , à environ un pied de terre, pour s'élancer
fur fon cheval. Ce crochet eft très-apparent aux
enfeignes militaires fur les médailles Romaines.
CROCODILE. 1 r m tÊ Ê Ê Ê
CROCODIL OP O LIS. $ Cet ammal et01t fa*
cré chez plufieurs Egyptiens, tandis que d'autres
le regardoient, avec raifon , comme nuifible, 8c
le traitoient comme t e l , dit Hérodote. Leshabi-
I tans de Thèbes 8c ceux des bords du lac Mæris,
lui rendoient un culte régulier. Ils prenoient un
crocodile qu'ils apprivoifoient, ils lui mettoient
aux oreilles des pierres précieufes 8c d’autres or-
nemens d 'o r , l'attachoient par les pieds de devant
, & lui donrioient pour fa nourriture une
certaine quantité de viandes,, qu'ils appeloient fa-
crées. Après fa mort, ils l'embaumoient, l’enfer-
moient dans des urnes facrées^ que l'on portoit
dans le même labyrinthe où étoit la fépulture
des Rois. La ville d'Arfinoë, près du lac Mæris ,
prit, par refpeél pour ces animaux , le furnom de
; Crocodilopolis , vi Ile des crocodiles. Les Ombites ,
autres peuplés d’É gypte, plus fiiperftitieux que
les premiers, fe réjouiffoient quand ils voyoient
leurs enfans enlevés par lés crocodiles.
Ces mêmes animaux étoient cependant regardés
avec horreur dans tout le relie de l'Égypte ,
& l’on y en tuoit autant qu’on pouvoit en trouver:
d’abord parce qu’ils font farouches & mal-
faifans, enfuite parce que la religion iiifpiroit
cètte haine, en leur enfeignant que Typhon ,
meurtrier d'Ofiris, 8c ennemi de tous les Dieux,
s’étoit.transformé en crocodile.
Plutarque dit que le crocodile eft le fymbole de
la Divinité, parce qu'il n'a point de langue , 8c
que Dieu, fans proférer une parole , imprime,
dans le file 11 ce de nos coeurs, les loix de 1 équité
& dé la fageffe. Mais il eft reconnu aujourd'hui
que le crocodile a une langue fixée à la mâchoire
inférieure, par une membrane qui la couvre entièrement.
Les Égyptiens croyoient que les vieux
crocodiles avoient la vertu de prédire l’avenir ,
que c’étoit un bon préfage -lorfqu’ ils prenoient à
. manger de la main de quelqu’un , 8c au contraire
un. très-mauvais Iorfqu’ils le refufoient.
Si l’on compte les dents du crocodile , dit
Achille Tatius , on trouvera que leur nombre
égale fes jours de l'année (ce fait eft controuvé ) j
c’eft peut-être pour cela que les Égyptiens mirent
l’image du foleii dans une barque que portoit un
crocodile. Enfin les Égyptiens adorateurs des crocodiles,
difoient que, pendant les fept jours con-
facrés à la naiffance d’Apis, ils oublioient leur
férocité naturelle, ne faifoienc de tnal à perfonne,
c r o
8c qu’ au huitième jour après midi, ils redeŸé-
noient furieux à leur ordinaire. Ils affuroient encore
que les crocodiles , par refpeét pour la DéeiTe
lfis, qui s'étoit autrefois fervi d’une barque faite
de l'écorce du papyrus, ne faifoient aucun mal à
ceux qui naviguoient fur le Nil dans des barques
faites avec cette plante.
Dans les Recherches fur les Égyptiens & les |
Chinois ( i l. p. m . ) M. de PaW fait, au fujet
des crocodiles, les réflexions fuivantes :
« Ce qui a toujours paru inconcevable aux anciens
& aux modernes, c’eft le culte que quelques
villes rendoient aux crocodiles. Cicéron eft le feul
qui ait cru que l'utilité qu’on retiroit de ces
lézards, avoit porté certains Égyptiens à les révérer
: Pojfem de lchneumonum utilitate , de crôeo-
dilorum , de felium dicere ; fed nolo ejfe longus.
( Cicero de Nat. Deorum. lib. 1 , cap. 3 6.) . Mais
il eût été extrêmement embarraffé de nous expliquer
en quoi confiftoit réellement cet avantage
que les Naturaliftes , bien plus habiles dans l'hif-
toire des animaux que ne l'étoic Cicéron, n'ont
jamais pu entrevoir. »
« Ce ne fut qu'en 1770,, lorfque je m’appliquai
plus particulièrement à connoître la topographie
de l’Egypte , que je découvris que les trois principales
villes qui ont nourri les crocodiles , comme
Coptos , Arfinoé & Crocodilopolis fécondé ,
étoient fituées fort loin du N il, fur des canaux
dans lefquels ce fleuve dérive. Ainfi , pour peu
qu’on eût eu la négligence de laiiTer boucher les
folles , ces animaux, qui ne marchent pas fort
avant dans les terres , n'auroient pu venir ni à
Crocodilopolis fécondé, ni à Arfinoé, ni à Coptos
, où on les regardoit comme le fymbole de
l ’eau propre à boire, & propre à, féconder les
campagnes, ainfi qu’on le fait par Elien, 8c fur-
tout pat un pairage d’Eusèbe : Per hominem cro-
codilo impofitam navem ingredientem ; navemque
fignificare motum in humido , crocodilum verb
aquam potui aptam. ( Eufeb. Prspar. Evan. lib. n i .
cap. xi. ). Le gouvernement pouvoit donc être
bien alluré qu’auflî long temps que ce culte feroit
en vogué, les fuperftitieux ne manqueroient pas
d’entretenir les canaux avec la dernière exactitude.
«
« 11 eft vrai qu’on connoît encore deux autres
villes qui nourriffoient des crocodiles , comme
Crocodilopolis troifième, 8c Ombos. Quand il
s’agit de fixer la pofition incertaine d’Ombos,
M. d’Anville héfite î mais il faut la mettre plus
avant dans les terres vers le pied de la côte Arabique
5 çar nous favons que les habitans d-e cette
ville avoient creufé de grands folles pour arrofer
leurs campagnes} 8c c'eft dans ces foffés mêmes
qu’ils donnoient à manger à leurs lézards ( Elian.
de Nat. Animal, lib. x. cap. I I . '). Après tout cela
on conçoit pourquoi ceux qui habitoient le Nome
Arfinoïte ou la province de Feîum, firent voir à
Strabon mi crocodile, qu'ils nommoient le fuchu
C R O *4î
o& le jufte , 8c qu’ils o-rnoient 'de brafifelets &
d’oreillettes d’o r } car eu égard à .leur fituation ,
cet animal étoit pour eux l’emblème, non pas du
Typhon comme on l'a d i t , -mais de l'eau amenée
par des dérivations,. dont toute Texiftence de
cette province dépend , puifqu'il ne feroit pas
poflible d’y vivre pendant fix mois, fi on laiüoit
boucher les canaux du côté d’IHahon. Et on peut
croire que le$,ArfinoïtestirQient de leurs crocodiles
facrés de certains augures fur l'état futur du débordement
du N i l, auquel ils s’ intéreffoient encore
plus vivement que les villes fituees au bord
de ce fleuve. » ,
Dans Tille Eléphantine on fe permettoit la
chair du crocodile ,; qui eft trés-mufquee. A Ten-
tyre, à Héraeléopolis , & dans la grande ville
d'Apollon, on mangéoit aufli de ce lézard , & a
de certains jours perfonne ne pouvoit fe difpenfer
d’en goûter, hormis les Prêtres qui le comptoient
parmi les poiffons} de forte, dit M. PaW, que
les inftitutions des Juifs font, a cet egard, conformes
à la règle facerdotale des Égyptiens ; &
il faut obferver que la Judée a toujours eu & a
encore des crocodiles dans une flaque d eau nom-
mée Muyet-el-Temfah,8z dans un petit fleuve qui fe
i décharge dans la Méditerranée, entre le Carmel
8c la pointe d'Acre. ” # ^
« Quoique Plutarque ait alluré, dé la maniéré
la plus pofitive, qu’on avoit vu des femmes qui
palToient la nuit avec des crocodiles apprivoifes
dans la ville d'Antée} cependant perfonne n’a pu
le croire. Il faut obferver que le favant Jablonski
s'eft imaginé que le bouc de Mendes reprefentoic
lfis, qu’on nommoit Entes ou Antes dansja ville
d'Antée} & , fi cela étoit vrai, on pourroit foup-
çonner qu’un de ces excès avoit été copié fut
l’autre, à caufe de la conformité du culte} mais
on ne me perfuadera pas, continue M. Paw, qu il
foit fi facile d’avoir commerce ayec des crocodiles.
On a cru que tout le fecret des Egyptiens pour fe
préferver de ces lézards , confiftoit à fe frotter
d’une infufion de fafran, comme l'on fe frotte de
couperofe & de mufe contre les ours 8c de certains
ferpens ; mais, fuivant Strabon, il y avoit
en Egypte des crocodiles véritablement apprivoi-
fés , dont il n'eft plus parlé dans l'Hiftoire après
le qûatrième fiècle de notre ère. »
' Crocodile lié à un palmier ( on voit fur les
médailles de Ni fines un ). Ce type défigne 1 année
où cette ville fut créée, colonie ; année célèbre
par la réduction de l’Egypte en province Ro-
tfiaine.
C rocodile ( le ) fur les médailles & les autres
monumens antiques, eft le fymbole du Nil ou de
l’Égypte. Quelquefois il marque des fpe&acles ,
où il avoit été montré au peuple. Augufte fut le
premier qui donna ce fpedfacle aux Romains.
On a trouvé, dans des fouilles faites Tivoli ,
un crocodile de marbre noir, qui eft place a Rome
dans le Muléum Pio-Clémentin.
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