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L'ennéadécatéride des juifs eft proprement un
cycle de dix-neuf années lunaires, qui commencent
à molad to h u , c'eft-à-dire, à la nouvelle
lune, que les 'juifs fuppofent être arrivée un an
avant la création. Chacune des 3% 6e, 8% 11%
14e, 17e, 19% & c . années de ce cycle, font
embolifmiques, ou de 383 jours 21 heures, &
les autres communes, ou de 3 ^4 jours 8 heures.
L 'cnnéadécatéride des juifs eft donc de 6939
jours 16 heures. D'où il s'enfuit que Yennéadé-
c ai cri de des juifs diffère de l' ennêadécatéride julienne,
oir de dix-neuf années juliennes, d'environ
deux heures j car dix-neuf années juliennes
font 6939 jours 18 heures.
E N N O M U S , le plus favant des augures de
l'A fie , commandoit les myfiens, auxiliaires .de
Troy e ; mais, avec tout fon art, il ne put éviter
la mort fur les bords du Xanthe où Achille
le. tua.
ÉN O BO L ICO ( Gruter 88. 6 . ). C'eft En-
d o v e l i c u s .
E N O P T R O M A N T IE , forte de divination,
qui fe pratiquoit par le moyen d'un miroir. Les
tfichantemens, par un miroir, fe faifoient, félon
Spartien, de telle forte , qu'un jeune garçon qui
avoit les yeux bandés, ne laiffoit pas d'y voir
dedans. Les magiciennes de Theffalie fe fervoient,
pour deviner, d'un miroir, où elles écrivoient
avec du fang ce qu'elles vouloient répondre.
Ceux qui les avoientconfultées , lifoient leurs ré-
ponfes, non pas dans le miroir, mais dans la
lune, à ce qu'elles prétendoiënt j car leurs en-
chantemens avoient la force de faire defeendre
la lune. Ce mot eft formé de miroir,
& de/w#vTs)tf, divination.
EN R A Y ER . Phy^SuFFLAMEN.
EN R O L L EM EN T . Voyet^ le di&ion. de Y art
militaire,
ENSEIGNES militaires,
L'ufage des enfeignes ou étendards a commencé
de bonne heure chez les égyptiens. Des figures
d'animaux, portées par fes chefs , au bout d'une
pique , faifoient connoître à chacun fa compagnie
, & empcchoient le défordre ( Diodore de
Sicile ). Cette invention ayant procuré des victoires,
le peuple s'en crut redevable à ces animaux.
Diodore penfoit que de là dérivoit leur
culte.
Chez les grecs, dans les temps héroïques ,
c'étoit un bouclier, un cafque ou une cuiraffe ,
fixée au haut d'une lance, qui fervoit d ’enfeignes
militaires. Cependant Homère nous apprend qu'au
E N S
liège de Troye , Agamemnon prit un voile de
pourpre, & l eleva en haut avec la main, pour
le faire remarquer aux foldats, & les rallier
à ce lignai. C e ne fut que peu à peu que s'in-
troduilit l’ ufage des enfeignes avec les devifes*
Celles des athéniens étoient Minerve , l’olivier
& la chouette : les autres peuples de la Grèce
avoient aulfi pour enfeignes ou les figures de leurs
dieux tutélaires, ou des fymboles particuliers ,
e'Ievés au bout d'une pique. Les corinthiens portaient
un pégafe ou cheval ailé ; les Meffeniens
la lettre grecque M,, & le$*lacédémoniens le A ,
qui étoit la lettre initiale deTeur nom.
Les perfes avoient pour enfeigne principale un
aigle d'or , au bout d’une pique, placé fur un-
chariot, & la garde en étoit confiée à deux officiers
de la première diftinélion, comme on le voit
à la bataille de Thymbrée, fous Cyrus. Xéno-
phon , dans la cyropédie , dit que cette enfeigne
rut en ufage fous tous les rois de Perfe. Les
anciens gaulois avoient auflî leurs enfeign es, &:
juroient par elles dans les ligues & les expéditions
militaires j on croit qu’elles repréfentoient des
figures d'animaux , & principalement le taureau »
le lion & l'ours.
Les romains n'eurent d'abord pour enfeigne
qu’ une poignée de foin ( P lu t. Hom. il/. O v id ii.
fa ß . lib . 3. ) , élevée au bout d’une pique: mais
cêtte {implicite ne dura guère, l'aigle devint
bientôtTenfeigne diftin&ive des légions : chacune
( Lipfius , de m ilitia romand, lib . 4. dial. f . ) avoit
la fienne , qui étoit portée au haut d'une pique ,
&pofée fur une bafe fculptée { cabinet rom. part.
5. fig . ij* ) : cette aigle étoit le plus fouvent
d 'o r , quelquefois d’argent. Pline obferve qu'avant
le fécond confulat de Marius , ( l i b . 1 0 ,
cap. 4. ) on portoit pour enfeigne différens animaux
, comme- fangliers , chevaux, minotaures,
louves, mais que ce général conferva l’ aigle feu!.
Du temps des 1 empereurs, c'étoit fouvent une
main ( colonna ira j. f o l . 5.) par allufion au nom
des manipules, ou comme l'emblème de la concorde.
On voit âufli fur la même colonne une
aigle ( ib id . f o l 36. ) , avec le portrait de l'empereur
au deffous.
Les enfeignes fönt communément ornées de couronnes
fur les monumens, & chargées de petits
boucliers, clupei s fur lefquelsil y avoit probablement
des portraits , ou d'autres emblèmes relatifs
aux événemens particuliers de chaque légion.
On y remarque aufti ùes créneaux, comme trophées
des villes prifes, ou des becs de galères.
Ces trophées , que les foldats avoient continuellement
devant les yeux, & qui leur rappelaient
leurs anciens exploits, étoient bien propres,
fans doute, à ranimer leur courage dans les
combats.
ENS
I! paraît pat Tacite ( annal, lih . 5. ) , qu apres
Ja mort de Germanicus , les légions, en ligne de
îrifteffe , fupprimèrent pour un temps , tous les
ornemens des enfeignes. Us en agiffoient probablement
ainfi dans les autres démonftrations
de deuil ou dans les calamités publiques. Sur
une enfeigne de la colonne trajane. on voit
au deffus de l'aigle un petit étendard, v e x illu m ,
au milieu duquel étoit écrit le nom des cohortes
6 des'centuries, afin que chaque foldat pût re-
connoître la fienne. C ’eft Vegece ( de « mille,
lib . z . cap. 1 3. ) qui nous inftruit de cette circonf-
tance ; mais cet auteur écrivoit du temps du
Bas-Empire. Dans les fiècles antérieurs, les manipulé
feuls avoient leurs lignes C Lipfius de m ili-
tïa romana, lib . 4 , d ia l. y ) , & ils compofoient j
les cohortes qui n’en avoit pas en propre. Quelquefois
on attachoit fimplement le •vexillum au
haut d’ une pique, fans autre ornement. Ceux
de l’ infanterie étoient rouges ( Servius fur le
V . 1. lib. 8. Enéid* Polybe, liv. é , ch. 7 ) ,
excepté celui du conful, qui étoit blanc : la couleur
bleue diftinguoit ceux de la cavalerie ( Ser-
•vius ibidem ) j ils étoient fixes au haut d une
piqué , à cette efpèce defoutien ( cap. rom. part,
f . fig . 5 7 . ) , qu’on voit quelquefois Surmonté
d’ un aigle, & ils avoient des franges & des rubans
( admir. rom. antiq. f o l . 1 6 . ).
Le labarum, cet étendard au milieu duquel
Conftantin fit placer le monogramme de Jefus-,
ÇhriftC A n to n . Agofl'm. d ia l, fo p r a le m ed aglie,dza l.
7 j med. 14. ) , differoit du •vexillum en ce qu il
étoit tendu ’& confervoit fa forme quarrée, comme
on le voit fur une médaille de Théodofe > en
quoi il differoit aufti du vex illum , qui fe rencontre
fréquemment fur la colonne trajane , -
& qui n’étoit attaché qu’au bord fuperieur. Peut-
être ces étendards n’étoient-ils point alors appelés
labarum. Plufieurs prétendent, e‘n effet, que ce
mot eft du bas-empire. Vegèce C de re m ilit. lib .
2 , cap. 13. ) attribue aux romains de fon temps,
ces étendards en forme de dragon, qui fervoient
d*enfeigne aux nations barbares : celles-ci étant
devenues dans la fuite auxiliaires des romains,
elles confervèrent probablement leurs lignes, &
les mêlèrent parmi les aigles des légions. C ’eft:
fans doute dans ce fens que Vegèce parle, de
même que quelques modernes après lui , puif-
qu’ on ne trouve rien de femblable dans les fiècles
qui précédèrent la décadence de l’empire. V o y .
A ig l e , .D r a g o n , D r a c o n n à i r e , L a b a r
u m , &c.
On trouve dans les colle&iôns d’antiques plu-
fieurs repréfentations d’animaux pofés fur des
plinthes. Les trous qui traverfent ordinairement
ces plinthes, paroiffent avoir fervi à les fixer au
haut des piques, & les font reconnôître pour
des enfeignes. Le comte de Caylus en a publié
A n tiq u ités , T opte I I .
E N T î'n
plufieurs, & entr’autres deux * léopards mâle &
femelle* ( R e c . 1 1 1 . p i. 6 4 . )
E n s e ig n e s militaires fur les médailles de colonies.
Voye^ C o l o n i e s .
E n s e ig n e s , ou porte-ertfeignes. On voit plufieurs
de ces officiers fur les médaillés d’allocution,
rangés autour de l'empereur qui harangue les
troupes. Ils paroiffent d'une manière plus dif-
tinâe fur la colonne trajane, où l’on voit que
leur cara&ère diftinétif eft conftamment une dépouillé
d'ours ou de lion, attachée fur leur cafque
& flottant fur les épaules.
E n s e ig n e s . Dans les fouilles de Pompeia,
■ on a trouvé un p hallus de grandeur déméfurée,
peint fur le mur d'une maifon, où il fervoit
d*enfeigne. On .en voit le deffin dans le recueil
des antiquités d'Herculanum.
E N T E L L A , en Sicile, en t e à a in û n .
Les médailles autonomes de cette ville font :
O . en or.
R RR. en bronze.
RRR. en argent.
Leur type ordinaire eft Pégafe volant.
ENTERR ER . Les différens peuples de l ’antiquité
ont pratiqué différens ufages pour la def-
truétion des corps. Les uns les ont brûlés, d'autres
les ont en terrés, quelques-uns les ont brûlés ou
enterrés à différentes époques, & plufieurs enfin
ont pratiqué aux mêmes époques ces deux ufages.
Les Egyptiens enterroient les morts, ou ils les
embaumoient. Le cercueil qui exifte encore dans
la chambre qui occupe le centre de là grande
pyramide, attefte le premier ufage. Ils avoient
même une lo i , confervée par le divin Platon ,
qui défendoit d'enterrer un homme dans un endroit
où un arbre auroit pu croître. Les rois &
les grands de Memphis , obfervèrent fcrupuleu-
fement cette loi j car le tèrrein fur lequel font
bâties les pyramides, & placées les fépultures
; royales de la Th.ébaïde, n'eft qu'un rocher fté-
rile. Plutarque dit qu'il y avoit en Égypte, deux
endroits ou l'on vouloit être enterré de préférence
à tous autres, c'étoient les environs de
Memphis, où fe trouvent encore aujourd'hui
les momies, & les environs d'Abydus.
On v o it, dans Xénopbon, Cyrus ordonner
que fon corps foit enterré. Les mages, fes fujets,
ne brûloient pas les corps ; mais ils les laiffoient
dévore* aux oifeaux de proie. Les autres perfes
Y y y >