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de guerre. Vous voyez deux gros d’infanterie avec
quelques chefs qui font fur deux chars. Une partie
de ces troupes fembîe vouloir en venir aux mainà|
& vous diriea que les autres les re con n o iffen t&
font prêts à les embrafler. Les Interprètes neTont
pas d'accord fur le fujet de ce tablêau. Les uns
difert quii repréfente les Etoîiens fous la conduite
d’Oxylus , 8c rangés en bataille contre les
anciens Eléens : ces peuples fe fouvenant qu'ils
croient tous fortis de la même origine , mettent
ba$ les armes , & , d'ennemis qu'ils étoient 3 deviennent
amis. Les autres veulent que ce foient
les Pyîiens & les Arcadiens qui vont fe livrer
bataille auprès de Phigalée ,-fur le Jardan. Mais
je n'approuve pas Te feniiment de quelques autres
qui prétendent que l'aïeul maternel de Cypfélus ,
qui étoit Corinthien , 8c qui poffedoit ce riche
coffre ,- eut fes raifons pour ne pas choifîr un
fujet tiré de l’hiftoire de Corinthe , 8c qu'il aima
mieux faire graver quelque événement étranger
qui d'ailleurs n'eût rien de fort mémorable. Pour
moi 3 je hafarderai auffi ma conjecture- Cypfélus ,•
en remontant jufqu'à la fixième génération, fe
trouvoic originaire de Gonufe, petite ville au-,
defllis de Sicyone. Dans mes Mémoires fur Corinthe
j'ai dit que Mêlas , fils d’Antaffus, étoit
•» enu 3 avec quelques troupes , pour s'établir à
Corinthe y. mais qu’Aletès , à caufe de je ne fais
quel oracle y ne.l'avoit pas voulu recevoir : dans
la fuite j Mêlas fit fi bien fa cour à Aletès , qu'a-
près beaucoup d'importunités , il fut enfin reçu
dans la v ille , lui & fes troupes. C’eft, je crois
cet événement que l’on a voulu repréfenter
« Il me refte à décrire l’autre côté du coffre ,
c'eft-à-.dire , le quatrième , en. prenant par. la
gauche. Vous voyez premièrement Borée qui
enlève Orithye : il a des queues de ferpens en
guife de pieds. Hercule combat contre Géryon*
& l’on voit comme trois Géryons dans un même
corps. Théfée , qui fuit, fsmbî'è jouer de la lyre ;
Ârîàdne eft à côté de lu i, & tient une couronne.
Vous avez en fuite le combat d’Achille & de
Memnon : ces deux héros ont leurs propres noms
pour témoins de leur valeur. Celui qui f u i t ,
cleft Méianion : près de lui eft Atalante , qui tient
un faon. Hector & À ja x , après, s'être défiés y
en viennent aux mains ; la difeorde fe fait voir-
au milieu d'eux, & la figure en eft hideufe. C'eft
cette Difeorde que Calyphon de Sam os a copiée
lorfque, dans le temple de Diane à Ephèfe , il a
voulu peindre le combat des Grecs auprès de leurs
vaiiTeaux. Enfûite font'reprêféntés les Diofcures :
l’un de ces frères n'a point encore de barbe ;
Hélène eft au milieu d’eux, & à fes pieds Ethra ,
fille de Pittheüs, en habit de cfeuïl. L’infcription
eft telle :
Hélène avec Ethra d'Athènes, ramenée -par les
Tyndarides.
Iphidaraas, fils d'Àntenor, eft couché parterre ;
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& Coon, p ocï le venger, fe bat contre Àgamem-
non. La terreur eft figurée par une tHe de lion fur
le bouclier de ce Prince. On lit deux inferiptionsy
dont l'une , au - deffus d'Iphidamas , eft ainfi^
conçue ;
Coon venge la mort du brave Iphidamas.
& l’autre, fur le bouclier d’Agamemnon, eft en
ces term es 1
Le ferme appui des Grecs & l'effroi des mortels,
A droite, on voit Mercure qui préfente les trois
Déeffes à Paris, fils de Priatn, pour être jugées
fur leur .beauté; c ’eft ce que dit l’infcription.
Diane vient après, tenant un léopard d’une main y. 8c un lion de l'autre ; elle a des ailes aux épaules >
& je n'en devine pas la raifon. La peinture fut-
vante repréfente Caflandre embraftant la ftatue de
Minerve, & Ajax qui l'en arrache. Voici Tinfr
cription :
Cajfandre implore en. vain le fecours de Minerve.
Vous diftinguez enfuite les malheureux fi's
d'OEdipe : on voit Polynice tombé fur fes genoux,
& fon frère Èthéocle qui lufrmet le pied fur la
gorge. Derrière Polynice, eft une femme ; à fes.
dents aiguifées, & à fes ongles crochus , on re-
conr.oit un monftre cruel. L ’infcription dit que
c’eft la Mort,. une des Parques , pour faire entendre
que Polynice cède à lajbrce dé fon deftin*.
& qu'Ethéocle eft'juftement puni. Enfin , vous
voyez Bacchus couché tout de fon long dans une-
grotte : il a de la barbe au menton ; il tient une
coupe d'or à la main, & porté une longue tunique»,
qui defeend jufqu'aux talons : des ceps de vigne ,
des pommiers 8c des grenadiers tapiffent.l’entrée.
: de la grotte ». ~ ' -,
I « Le deffus du coffre eft fans aucune infcrip-
| tron ; il faut deviner le deflein de l’ouvrier par là
nature des fujets qu’il a traités. Le premier qui,
! fe préfente , c’éft un homme & une femme cou-
! chés enfemble fur un ik cfens un, antre : on-com.-
prend aifément que c’eft Ulyffe & C.ircé ; le nom-
1 bre des femmes qui attendent leur maîtreffè à T&
I p erte, 8c l’ouvrage qu’elles fo n t , n’en laiflent.
; pas douter ; car elles font quatre* 8c leur occupa-
rion eft telfequ’Homère l’a décrite. Ôn voit enfuite-
i un Centaure,, avec des pieds d’homme par-devant
, &. des pieds de cheval par-derrière- Près-
de lui font des chars attelés, & des femmes, dedans.
Les chevaux font 'ailés * 8c leurs ailes font?
; dorées. Une de ces femmes reçoit une armure de
la main d’un homme. Il y a toute apparence que
cela regarde la mort de Patrocle, car-je .croirois,
que ces femmes font des Néréides , dont l’une
; qui eft Thétis ,, reçoit de Vulcain les armes qu’ il
: avoir fabriquées pour Achilie-. E u effet, celui
| qui préfente ces armes paroît n’être, pas bien-
j. ferme fur fes _pieds, 8c celui qui le fuit a tout
r Pair d’un forgera» ; il tiens, même des tenailles,.
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On pourvoit nufTi croire que le Centaure tycft
autre que Chiron , q u i, déjà paffe d’une vie a
l'autre 8c mis au nombre des Dieux , vient
donner quelque confolation a Achille. Pour les
deux filles qui fuivent, portées fur une efpece
de char traîne par des mulets , 8c dont a^tine
tient les rênes, l’autre a un voile fur la tete ;
oh croit que c’ eft Nauficaa, fille d’Alcinoüs, qui
va au lavoir avec une 'de fes femmes. Quant a
celui qui décoche des fléchés contre des Centaures
, & qui en tue. un grand nombre, on ne
peut douter que ce nê foit Hercule > 8c 1 un de
fes travaux que l’on a voulu reprefenter. Ail
refte, je n’ai jamais pu favoir ni meme' deviner
qui a fait ce coffre. Pour les inferitions, je puis
me tromper ; mais je les crois d’Eumelus de
Corinthe : j ’en juge par plufieurs de fes ouvrages ,
& fur-tout par une Pièce de Poéfie qu’il a faite
fu* Délos ».
- CYRBAS1E , même coêffure des Perfes que la
C id a r i s . Voyez ce mot.
CYRBES e t AXONES. C ’eft le nom que l’on
donna aux loix de Solon, comme les Lacédémoniens
donnèrent celui de Rkétra a celles que
leur donna Lycurgue. Les Cyrbes contenoient ce
qui régardoit le culte des Dieux , 8c les Axones
renfermoient toutes des autres loix civiles -8c,po.- ,
litiques. Ces loix étoient dépofées en original .
dans l’Acropole, la citadelle d’Athenes 8c 1 on
«n avo’it feulement des copies au Prytanee. Elles ,!
étoient écrites fur des tables de bois, 8c en bouf- i
trophédon, c’ eft-à- dire , que leur première ligne fe
recourboit & revenait de la droite a la .gauche , put? .
ferecojirboit de même pour retourner de la gauche a
la droite , & ainfi de fuite jufqu a la fin , par une
feule ligne continuée, comme les filions du labourage
y au - lieu que chacune de nos lignes commence
a la main-gauche & finit a la main droite. Piutatcjuë
dit que de fon temps on voyoit encore aes^reftés,
de ces tables.
CYRÉNAÏQUE. Les Rois de U Cyrénaïque
dont on a des médailles, font :
Battus.
Magas) . ^ -, •
Ptolémée Apion , a ce quon croit. >
Médailles incertaines. ’ ;l v
Le Silphium eft le fymbole ordinaire de la Cyrénaïque.
' ,
On a des médailles latines de cette contrée ,
frappées en l’honneur d’Augufte 8c à Agrippa.
La tête 8c le nom kypan a de Cyrèrie, Nymphe
aimée d’Apollon 3 font gravés fur des médailles
de la Cyrénaïque, qui en portoit le nom.
CYRÈNE , Nymphe de T hia c c , fut aimée du
Dieu Mars, qui la rendit mère du fameux Diomède
, Roi de Thrace. Voye^ D io m è d e . ■
C Y rené étoit fille d’Hypféus, Roi des Lapir.
thés, fils (fe Pénëe 8ç de Créufç» Celle-ci étoit
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filfe de la Terre, 8c P.énée étoit fils de-l'Océan.
Virgile dit qu’elle étoit fille du fleuve Penec , 8c
.qu’elle nabitoit dans- les grottes au fond des eaux
de fon père. Elle, ne s’occupoit^que de la chaffe ,
8c faifoît un grand carnage de bêtes féroces. Apob
îon la vit un jour qu’elle combatcoit feule comre
un lion; il s’ouvrit au.centaure Chiron du defleiti
qu’il avoir conçu de lui faire violence. Chiron lui
confeilla de prendre la voie de la douceur & de
la perfuafion ; mais Apollon impatient 4. enleva ,
la tranfporta en Lybie , où il ia rendit mère
d’Ariftée,
C y r èn e . k y p a n a io n .
Son fymbole étoit le Sylphium. .
Les médaillés autonomes dé çc.tte ville font : }
C. en or.
C. en argent.
C. en bronze.
Leurs types ordinaires font i
Le Sylphium.
Jupiter Ammon.'
: ■ 'Un Palmier.
Une lyre. ’ . . .
Pline dit que cette ville étoit célébré pour Ictf
pierres gravées que l’on y travaillôit.
CYRÉNÉENS. ko ikon kypanau în .
Leurs médailles autonomes font :
RRRR. en bronze.
RR. en argent.
O. en or.
CYRIADË , tyran fous Gallien. V t k fm z s
Prus F e u x A&gustus. Quoique Goltzius bc
Ürfinus rapportent une médaille d’ôr de Cynade ,
on n’en eonnôït point dans les cabinets.
CYRNEARIUS Gruter (643. 2 .) rapporte
l’infcription fuivante :
x . F L A V I O . A U G . L I B E R T O
E P A P H R O D I T O
; f \ . Ç Ÿ E f N E A R Ï O . , A . V Ï C . P ü B . ‘
■ Ï L A V I A . A T J G . f I B E R T A
X Y C H E . M A R . O L L , D .
Les Cyrnsarii fabriquaient fes vafes appeler
cirneA.
CYROGRAPHE. Voyei C ir o g r a ph e .
CYRRHUS,dans la Syrie, kypphct&n.
On a quelques médailles Impériales grecques
de cette ville frappées en l’honneur de Trajan, de
M. Àurèle , de Vérus, de Commode ,.dcJCaracal!
a , d’Antonin des deux Philippes, d’Eiagabale.
CYRUS. Sur une carcédokie du Baron de
Stofch, on voit un vieux Berger à qui un enfant
affis parterre fous un arbre , tend les mains. L expédition
8c l’éducation de Cyrus ( Herodot.l. r.
c. 11v) pourroient bien être fe fujet de cette- gravure,
felon Winkelmama, O 0 |