
E N F
à Pan , aux Nymphes, & à Apollon-Berger.
Winckelmann conclut de ce paffage & du grand
nombre de monumens, fur lefquels on trouve des
Faunes jouant avec des enfans ou portant des
enfans 3 que ceux-ci étoient fous la protection
.particulière des- Faunes 3c des autres divinités
-champêcies.
Lors même, dit Winckelmann (. hift. de l’art.
1. IV . ch. <6. ) , que le haut ftyle ne feroit pas
defcendu jufqu’à la conformation des enfans , ces
êtres d’une conformation imparfaite, lors même
que les maîtres de ce ftyle , dont les principales
.penfées. tendoient à rendre des corps d’un développement
parfait, n’auroient jamais effayé de
lepréfenter des formes chargées de chairs fu-
perflues, fûr quoi cependant nous n’avons aucune
certitude ; toujours eft-il sûr que les artiftes
du beau fty le , en cherchant le tendre 3c legra-,
cieux, fe font aufti propofés pour but d’expri-
iper la nature naïve des enfans. Ariftide , qui
peignit une mère expirante avec fon nourriffon
attaché à la mammelîe (P lin e , 1., $$. ç> 3.6. n,°>.
39. ) , aura fans doute repréfenté un enfant nourri
de lait. Sur les pierres gravées les plus anciennes,
l’Amour n'eft pas figuré comme un petit
enfant , mais comme un adolefcqnt, ayant de
grandes ailes, d’aigle , telles que la plus haute antiquité
en donnoit à presque tous les dieux.
Les artiftes du fécond âge., tels que Solon &
Tryphon, donnèrent à l’Amour une nature plias
enfantine 3c des ailes plus courtes’: c ’eft d-an's.cette !
forme 3c dans la manière des enfans de Flamand
qu’on voit ce dieu fur une infinité de pierres'
gravées. C ’çft aînfi encore que font figurés les
enfans des peintures d’Herculanum, particuliérement
ceux qui font peints fur un fond noir dans
des tableaux de la^ même grandeur que ceux qui
jrepréfentent les' belles danfeufes. Nous citerons ,
comme l.çs plus , beaux enfans qui foient à Rome,
â la villa Albani un cupïdon endormi, au ca
pitolç un enfant qui joue avec ùn cigne ( muf.
çapic,-1. i . tav. 6.4. *) 3 à la villa Negroni un autre
e.nfant monté fur un tigr'e, avec deux; Amours,
dont l’un cherché à-effrayer l’autre par ùnmafque :
ces morceaux fuffifent pour prouver combien les
.anciens artiftes réulfiffoient dans l’imitation de
la nature enfantine. Mais le plus bel enfant que
l’antiquité nous ait tranftnis, quoiqu’ un peu mutilé
, eft un petit fatyre d’environ un an , de grandeur
naturelle i 3ç conifervé a la villa Albanie:
c ’eft un bass-relief, mais d’un Taillant fi marqué ,
que prefque toute la figure eft de ronde--boffe.
C e t enfant-, couronné de lierre, boit probablement
à un outré qqi manque , avec tant d’avidité
3c de volupté*, que les >pruneHes des yeux font
çout-àrfait tournées en haut, <& qü’on . ne voit
qu’une trace du point de l’oeil Ges monumens
çpvçnç fervir à détruire un vieux préjugé * de-
E N F
v en u , on ne fait pourquoi, une vérité qu’on
ne conteftoit plus, favoir que les anciens artiftes
font fort inférieurs aux modernes dans la configuration
des enfans.
Enfans ( Athlètes. )
Les athlètes , fuivant Platon (0 , étoient divifés
en trois claffes , des enfans, nAiAiK^N, des
jeunes gens, A r E N E i U N , 3c des hommes,
ANAPÎ2N.
Les ''athlètes enfans étoient admis aux jeux publics
, depuis douze ans' jufqu’à dix - fept 3 les
jeunes gens,depuis dix-rfept ans jufqu'à vingt 3 les
hommes, depuis vingt & au-deffus. Deux marbres
de Cyzique,confervés dans le cabinet de l’académie
des infcriptions, nous préfentent des athlètes de
toutes ces trojsclaffesii(';é’ûy/w>Rfc. i .p . 22 1.)
Cet ordre n’étoit pas le même -dans toutes les
villes. A Athènes, les enfans ne paffoient dans
la claffe des Éphèbes qu’à l’âge de dix huit ans
accomplis 5 les Ephèbes, à vingt ans accomplis j
étoient infcrits fur le rôle des hommes« .
Enfans fur les médailles. :
Les dreux marins , Mélicerte, Palemon &
Portumhe, fôit qu’ils ne faflent que la même déité
fous trois noms différens, foit qu’on les ait re*
gardés comme trois dieux, n’ont que le même
fymbole 3 car. ils font repréfentés par. un enfant
affis fur un dauphin , & ils défign^nt les yeux
de i’ Ifthme, qui furent-inftitués par Sifyphe , en
l’honrîenf du premier de ces dieux.
Sur; les médailles de Tarente, cet enfant eft
Taras.
Enfans nés de père Sc de mère libres 8c
vivans. On exigeoit ces qualités dans Jes enfans
qui aidoient les facrificateurs dans leurs fondions.
Sur les monumens qui repréfentent des facrifices ,
on les voit portant le ooffret à l’encens, ou: les
patères, pour les libations, quelquefois jouant
de la flûte double. Dans une infeription rap»*
portée par Muratori (pag. 312.«. 1. Tkçfinfcript. )
ils font défignés -par ces mots ; pueri ingenui pa*
tremi 3? matremi Jenatorum filii refarentes çd aram.
in pateris ad facrificia.
EN F E R S , nom général pris pour fignifîer les
lieux deftinés à la demeure des; âmes après la
mort. Selon les philofophes, Yenfar étoit également
éloigné de tous les endroits de la terre j
& Cicéron, pour marquer qu’il importe*^eu de
mourir en un lieu plutôt qu’en un autre, dit ?
en quelque lieu que l’on fo it , on a autant de
chemin à faire pour aller en enfer. Les poètes
( 1) Pkt# legibvs f U VU*
E N F
ont fixé certains lieux comme l’entrée des enfers 3
tel' que le fleuve Lé thé, du côté des Scythes»
en Épire , la caverne Achérufia , la bouche de
Pluton , près de Laodicée ÿ & la caverne du T é-
rare , auprès de Lacédémone. IJlyffé , pour def-
cendre aux enfers , alla , dit Homère , par
l’Océan au pays des cimmériens : Énée y entra
par l’ antre du lac Averne. Xénophon dit qu’Her-
c-ule entra aux enfers par la péninfule, nommée
Achérufiade, près d’Héraclée du Pont. A Her-
mione, il y avoit , félon Strabon, un chemin
fort court, polir aller aux enfers 5 c ’ eft pour cela
que ceux du pays ne mettoient pas dans la bouche
du mort le prix du paffage pour Charon......... ..
La demeure des en fe r s eft décrite diverfement
par les anciens. Apulée fait paffer Pfyché par
ia caverne du Ténare , pour aller jufqu’au trône
de Pluton-: au bout de la caverne elle trouve .
le fleuve Achéron, où elle paffe la barque de ;
Charon, 3c va delà droit au trône, gardé par
le cerbère. Voici en abrégé la defcription que
Virgile fait des en fe r s : au milieu d’une téné-
breufe fores , 3c fous d’affreux rochers, eft un
antre profond , environné des noires eaux du
la c . ..............A l’entrée de ce gouffre infernal,
font couchés le chagrin & les remords vengeurs.
L à réfident les pâles maladies * la trifte vieiilefïe',
la peur , la faim , l’indigence le travail, la-
mort , le fommeil fon frère, & les joies funeftes.
Enfuite on voit la guerre meurtrière, les eume-
mdes 3c la difçorde infenfée. Là font encore
plufieurs autres monftres, tels que les centaures,
les deux fcylla, le géant Briarée, l’hydre de
Le rne, la chimère, les gorgones, les harpyes
& le géant Géryon. Après cela commence le
chemin qui conduit à l’Achéron , fur lequel
règne le redoutable Charon, nocher des enfers.
Le fleuve paffé, on entre dans le féjour des
ombres, que le poète divife en fept demeures :
la première eft celle des enfans morts en naiïfant,
qui gémiffent de n’avoir fait qu’ entrevoir la lur
mière du jour $ la fécondé étoit occupée par les
viétimes d’un faux jii-gement, qui les a condamnés
à une mort injufte ; dans la trojfième étoient
ceux qui, fans être coupables, mais vaincus par
le chagrin 3c les misères de la v ie , ont attenté
à leurs jours*, la quatrième, appellée le champ
•des larmes 3 étoit le féjour de ceux qui avoient
éprouvé les rigueurs de l’amour, Phèdre , Procris,
Didon , & c . 3 la cinquième , le quartier des fameux
guerriers qui avoient péri dans-l.es combats :
l’affreux tartare, prifon des fcélérats , faifoit la
fixième demeure, environnée du bourbeux C o c
y te , 3c du brûlant Phlégéton 5 là régnoient les
parques 3c les furies. Enfin, la feptième demeure
étoit le féjour des bien - heureux, les champs
élyfées..............On plaçoit dans, l’enfer cinq fleu
ves, le C o c y te , l’Âchéron, le S ty x , le Pyri
phlégéton, ou Phlégéton, 3c le Léthé 3 leurs
propriétés font détaillées dans leurs articles.........
E N N
Les divinités qui préfidoient aux enfers , étoient
Pluton , qui avoit ia fuprême puifTance , 3c Pro-
ferpine, fon époufe,3 les trois juges, Éaque, Minois
3c Radamante3 les parques, les furies, & les
dieux mânes. F~oye^ tous ces articles.
EN G A S TR IM Y T E . Voye^ Ventriloque.
E N G U lE j ville de la temple des déefïes - mèrSesi.c ileV, ocyéel^è brDe par fon éesses-
Mères.
ÊNH O DIA , Muratori ( 99. 2. ih e f ) rapporte
une infeription gravée fur un cippe, où
il eft fait mention de la déeffe Enhodia, comme
de la déeffe des chemins, viarum pr&fes , dit
Feftus. De là on peut conclure qu’elle étoit la
même divinité, que Diane-Enhodia.
EN IPÉ E , ou Éniphée, fleuve du Péloponèfe, qui tombe dans l’Alphée. Vcye{ T yro.
ENMONiAEiA, jeux qui étpient particuliers ati^
villes qui les donnoient en leur nom 3c à leurs
frais. Il en eft fait mention fur des médailles de
Sévère - Alexandre 3c de Gallien, frappées à
Magnéfie en Lydie.
E N N A , lieu où Cérès faifoit fa demeure ordinaire,
en Sicile ; il y avoit de belles prairies,
arrofées de fontaines d ’eau vive 5 C ’eft-là que
Proferpine fe promenoit Iorfqu’ elle fut enlevée.
E N N A 3c H E N N A ’, .en Sicile, en n a io n .
Les méd:aill.es autonomes de cette ville font :
R. en bronze.
O. en argent.
O . en or.
Leurs types ordinaires font une charrue traînée
par deux ferpens,..un fanglier.
Devenue municipe, elle a fait frapper des
médailles de familles.
E N N E A D E C A T E R ID E eft un cycle-ou une
période de dix-neuf ans, années fo lai res. C ycle. C e mot eft grec, formé d‘ iwia3 neuf3
de iï'ix-ctj dix, de d iras, année.
Tel eft le cycle lunaire inventé par Méthon,
à la fin duquel la lune revient à peu près au
même point d’où elle eft partie 3 c’eft pour cette
j; raifon que les athéniens, les juifs, & d'autres
peuples qui ont voulu accommoder les mois lunaires
avec l’année folaire, fe font fervis de Yennéa-
décaté'idc 3 en faifant, pendant dix-neuf ans,
fept ans de treize mois lunaires, 3c les autres de
douze.