
DENUNYïATOR REGIONIS RoMÀE , 8c D eNUN-
TÏA TO R ES VÏCORUM ROMÆ.
D E N T ATA ( Charta ). Le papier poli avec
une dent de loup , de fanglier ou de cheval, étoit
appelé charta dcntata. Érafrae Ta prié pour un écrit
mordant. Mais Manuce, dans (es Notes fur la 14e
Lettre du fécond. Livre de Cicéron a fort frère Quin-
tu s, a relevé cette erreur.
D E N T A T U S y né avec des dents. Ce fut la
raifon pour laquelle on donna le furnom Dentatus
a M. Curius: Pline ( n r . 16. ) le dit exprefl'ément :
• Quofdam & cum dentibus najci acctpimus , peut
jri. Curiumqui oj? id Dentatus cogncminatus efl.
DENTELÉES ( médailles ) , niimmi ferrati.
On déligne par le mot dentelées des médailles Grecques
& Romaines , dont la tranche eïl dentelée ou
garnie de dents. Les premiers Écrivains qui donnèrent
des traités fur ia Numifmatique, alïurèrcnt
que l’opération par laquelle on formoit avec la
lime des denrs fur les bords des médailles, avoit
pour objet de prévenir les .éntreprifes des faux-
monnoyeurs. Ceux-ci ne couvrant ie bronze qu’avec ,
une légère feuille d’or ou d’argent, voyaient leur
fraude découverte par la dentelure. Les médailles
conüjlaires d’prgent font Couvent dentelées ; mais .
on n’en connoït point dans les impériales.
Cette opinion feroit aflez vraifemblable , fi l’on
ne trouvoit pas des médaille? dentelées qui appar- '
tiennent aux Rois de Syrie, & qui font de bronze.
Les faux-monnoyeurs ne contrgfaifoient sûrement
.pas les monnoies de bronze, parce qu’ils n’au-
joient fait aucun profit ; dcs-lors on ne denteloit -
pas. les raédaillfs de bronze pour prévenir leurs
fraudes.
Comme les médailles des Rois de Syrie font du
même temps que les confulaires, on peut en conclure
que la dentelure des monnoies fut une efpèce
de mode, c’eft-à-dire, un goût particulier qui
idura plus d’un fitcîe.
Au refte , on doit dire ici que les médailles Romaines
dentelées étoient regardées du temps des
premiers Empereurs comme d’un meilleur aloi
que les nouvelles monnoies impériales. Les Germains,
dit Tacite ( Germ. c. y n. 7 . ) , r.echer-
cheient les vieilles monnoies des Romains , en
particulier les deniers confulaires, appelés bigati,
& les denier? confulaires dentelés : Fecuniam probant
veterem , Û diii notam, ferratps , bigatofqde.
DENTS. Les anciens rempîaçoient les dents
qu'ils aveient perdues ; ils en faifoient d’ivoire ,
ies attachoient avec- des ins d'or. La onzième
loi des XII tables, rapportée par Cicéron (de le g. 1
j 7. 24. ) , fait menrioy de cet ufage. . . . .. Çui
euro dentés vincli erqnt. . . . . . Et Martial dft
( 1. 75- J - ) ï :-
Sic dentata tibi videtur Ægle
finirtisjffîhus , Indicoque çprndf
-Léshabitatts des ifles Britanniques employoient,
du temps de Solin ( c. 21. ) des dents des vaches
matines 85 des autres cétacées à fabriquer des poignées
d’épée: Dentibus mari natantium belluarunt
in (s «ni uni enfium cupulpf : candi cant ad eburneant
claritatent. • %
Sur un tombeau de la villa Àlbani, publié au*
trefois par Fabretti, on voit un cocher conduisant
un char à quatre chevaux -, dont le poitrail eft
orné de fonnéttes & de dents de loup.
Les dents du même animal fervoient aux anciens
à polir les métaux & les charta, ou feuillets'’formés
par la réunion de plufieurs écorces de pa*
pyrus.
DEN ÜN T IA TO R ES . Voye^ DÉNQNCIA»
TEpR..'
DENYS I , tyran de Sicile.
Ses médailles font :
Unique. . . . en .or..............Torrerruifa.%.
RR. . . . . v en argent.
RR R. . 'i , , en bronze. -
D e n t s I I , tyran de Siçilc.
Ses médailles fon$ :
O. . . . . . . . en or. ,
O. . . . . . . . . en argent.
Unique. . . . . . en bronza. , , Tvrremufa.
DÉOIS fut aimée de Jupiter , q u i, pour la
tromper , fe métamorphofa en ferpent.
DÉPILER. L?ufage de fe dépiler a toujours eu
lieu dans. l’Orient & dans tousjes pays chauds,
il régna auffi. chez les Grecs, comme on peut le
conje&urèr d’après leurs ftatues, auxquelles on
ne voit ordinairement point de poils fous lés
aiffelles, ni au-delfous du nombril. Plufieurst paf-
fages des écrivains latins nous apprennent, que les
premiers Romains fe faifoient dépiler fous les aiffelles
par de? efclaves'appelés ALipilaniy ou AU-
pi U , & que le? débauchés pratiquaient la dépi^
lation fur toutes les'parties dû corps. On fe férvoit
pour cela d’ un emplâtre fait avec de la poix, ou
de la réfine, & de l’huile ou de la ciré ; compo^
fition appelée Dropax. Juvénal parle dans fa huitième
fatyre ( verf. 13. ) dé la poix du pays des
Bmttiçns, que l’on employoit pour fe dépiler. \ .
. . . . N allas totâ nitpr ta cute;, qualem.
Bruttia pr&fiabat calid'i tibi fafçia v i f ci«
D E PO N T A N I . Ce moç défignoh les- feka-
gêna ires., que leur âge exemptoit des emplois pu*
blics. Le peuple Romain' donnait fbn fuffrage
pour les éleéiions, en paifant fur urt p on t, oit
échaffaut élçvé pour cet effet devant les Comices.
Depontani étoiént donc ceux qui s pouvant refit*
fer d’être élus pour des emplois onéreux ? d envoient
, félon quelques-uns , être privé? dt|
droit de donner leur fuffrage , c’eft-a^üre , 'être
répoufiés
fepouffés du pont-aux-fufftages, de tonte deji-
ciendi ( Nonius x u . 1 1 . )•
DEPORTATION. C’étoit chez les Romains la
peine de celui qui étoit condamné à palier dans
les ifies : cette peine fuccéda à celle de l’inter-
diélion de l’eau & du feu, & les fuites en étoient
les mêmes que celles de la condamnation à perpétuité
aux ouvrages publics. Les deportati
étoient morts civilement 5 ils perdoient l’honneur
<& ies droits de cité, ils nê pouvoient plus tefter,
& h’avoient point d’autre héritier que le fife 5 ils
confervoient cependant ce qui eft du droit des
gens, & demeuroient obligés pour la partie de
leurs biens qui n’étoit pas confifquée. Lorfqu’ils
étoient rétablis chez eux , ils ne recouvroient
pas pour cela l’ordre qu’ils tenoieiit dans la milice,
ni l’honneur, ni les actions antérieures, excepte
( à l’égard de ces actions ) dans le cas où on les
réintégroit dans tous leurs biens. Cette condamnation
prononcée contre le mari, ne faifoit pas
révoquer de plein : droit la donation faite à la
femme, mais il dépèndoit du mari de.la révoquer.
La déportation étoit différente de la relégation
y elle avoit quelque rapport au banniffement
perpétuel. Ulpien dit que la déportation obligeoit
a une demeure fixe pour toujours , mais que la
rélégation pou voit être révoquée , & qu’elle
laifïbit plus de liberté. On peut en conclure que
la déportation n’étoit plus révoquée au fiècle de
ce jiirifconfulte, c’eft-à-dire, vers le temps d’A lexandre
Sévère.
DEPOUILLES. Foyei Butin dans le di&ion.
de V Art militaire.
DEPOUILLES-Opimes. VoyeZ Opimes«,
D E F S T IC IU S partis ( Cato de re rufticâ ) . Le
pain depfticius , c’ eft-à-dire., pétri Amplement &
dans levain, fe faifoit avec de la farine & de
l ’eau mêlées enfemble. On répandoit de l’eau
fur la farine peu-à-peu, on pétriflbit bien cette
pâte , & on la faifoit cuire fous un' couvercle
de tourtière.
D E P U T A T I . Ce mot défignoit : i° . des
armuriers, ou de certains ouvriers qui travailioient
à lav.fabrique des armes dans les forges. i ° . des
gens aétifs qui fuivoient les armées , s qui-,
dans les a étions, étoient chargés de retirer les Jt
blelfés, & d’en avoir foin.
D e p u t a t u s , nom d’un bas-officier de l ’Eglife
de Corîftantinopîe, ^tvoTctros. Le nom de député,
en ce fens ,fignifie un emploi , non pas une
charge ou une dignité. Le Député étoit chargé
d’appeler les perfonnes de condition à qui le Patriarche
vduloit parler, & d’écarter le peuple
quand ce prélat marchoit. Le Député étoit donc,
comme il paroît, une efpèce d’huiffier, ou de
bedeau. Il étoit auffi. chargé du foin des habits
Antiquités ) Tome I I%
facrés, de les plier, de les ferrer, de les con-
ferver.
DER AC, ancienne coudée des Égyptiens. Voyc^
C . O U D É p .
D ER B É , dans la Lycaonie. On a quelques médailles
impériales Grecques de cette v ille , félon
le P. Hardouih.
DERCÉTO , grande divinité des Syriens, qui
la repréfentoient en femme de la ceinture en
haut, & terminée dans la partie inférieure de fon
corps par une queue de poiflon. Voici comment
Diodore de Sicile,,3c Lucien racontent fon hiftoire:
Dereéto ayant offenfé Vénus, en fut punie par
un violent amour que la Déeffe lui infpira pour
un jeune façrificateur très-beau. Dereéto, après
avoir eu de lui u,ije .fille , conçut une fi grande
honte dé. fa faibleffe , qu’elle fit mourir le jeune
homme'y èc ayant'tranfporté l’enfant dans un
lieu défert, elle fe jeta dans un la c , où fori
corps fut métaftiorpnofé.' en poiflon. L’enfant
qu’elle avoit mis au monde fut la fameufe Sémi-.
ramis, qui, dans la fuite, plaça fa mère au rang
des divinités,, & qui lui confacra un temple- Les
Syriens , à caufe de-fa prétendue métamorphofe,
s’abftenoient de manger; du ppiffon, & avoient.
pour ces animaux une grande vénération. Ils
confacroient dans le temple de Dereéto des poif-
fons d’or & d’argent, & lui en piéfentoient tous
les .jours de véritables en facriiïce. Fjye% At a R - ■
G A T I S J S É M I R A M I S .
Si l’on en croit.Pline, (L . v. c. 1 3 & c. 23.
Dereéto étoit adorée à Joppé , aujourd’hui Jafa. •
Diodore de Sicile ( /. 1. ) ait que c’étoit aux environs
d’Àfealon. Seiden juge d’après fes ftatues <
( De Diis Syris Synt. xi. c. 3,. ) , que c’étoit le
Dagon des Philiftins. C’eft auffi la même divinité
que Atergatis, dont on avoit. fait Dereéto. Les
Syriens la faifoient mère de Sémiramis, & racon-
toient d’étranges fables fur cette femme que l’on
avoit divinifée. On peut Les voir dans les auteurs.
cités ci-deflfus au mot A t e r g a t is -3 ou l’on trouvera
auffi l’étymologie de ce mot > & au mot
D a g o n .
• Selon Voffius (D e idolol.l. v il. c. 10.p. 176.),
Dereéto étoit la Lune ; Dereéto a été appelée Céto,
comme il paroît dans Pline ( Hift. nat. I. r. c. '
13. ). De ce nom quelques-unspourroient inférer,
dit Voffius, que Dereéto étoit Andromède, parce
que le navire qui tranfporta Andromède, portoit
la figure du poiflon appelé Ce tus, ou parce que
le prince auquel «lie fut promife d’abord, étoit
feigneiir d’une ifle habitée par des pirates, que
l’on a pu comparer aux monftres marins, nommés
Cete, & appeler de leur nom. Mais Voffius affine -
avec plus de vraifemblance que Céto a été formé
de Dereéto * en retranchant la première fyllabe.
DERCILE & ALIBION , fiir de Neptune,
erilevèrent à Hercule les boeufs de Géryon, lorf-
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