
queurs f o u lo î e n t aux pieds les rois vaincus. C et
ufage eft chanté dans l’Énéïde ( X . 489. ) :
E t tcrram h o fiile jn moriens p e t it ore cruento.
Q u em T u rn u s fu p e r ajjiften s ......................
& v. 7 $6.............................................. .............
T um f u p e r abjectum p o j ito p ed e : n ixu s & h afta ,
Claudien Ta chanté aufli ( H o n o r . C o n s u la t , , n . H 9 0 î
C o lla tr ium p h a ti procuîca t Ho norias IJiri.
Ils les f o u lo î e n t en appuyant le pied droit fur
le col du vaincu profterné.
FO U LO N . Les . anciens n’employant pas le
linge , & s’habillant ordinairement d’étoffes de
laine, occupoient un grand nombre de f o u lo n s .
Les travaux de ces artifans fixèrent les yeux des
légiflateurs romains , comme on le voit par la
loi Metella d e f u l l o n i b u s . Nous trouvons dans
Nomus ( IV. 34. ) trois vers qui renferment toutes
les pratiques des f o u l o n s :
T e r ra hcee eft , n o n a q u a ,
Ub i tu f o l i t u s argutarier p e d ib à s ,
Cretam dum com p e fc is , veftimentaque lavas.
On y trouve le lavage dans une eau courante ,
le foulage avec les pieds pour dégraiffer , & le
mélange d’argile blanche ou de terre bolaïre, appelé
e ici improprement creta, pour donner de 1
l'éclat & un plus haut degré de blancheur. Les
foulons employoient aufli le foufre pour obtenir
ce dernier effet.
Pline ( V I I . & X X X V . 17. ) attribue
l’invention de Fart des f o u lo n s à Nicias , fils
d'Hermias.
FO U R à cuire le pain.
Dans les premiers âges du monde, on faifoit
riffoler les épis du froment 3. & l ’on en mangeoit
enfuite le grain pur : quelque temps après on
pila le grain, démêlé avec de l’eau, on le fit
cuire ; on le mangea en bouillie. Quelques per-
fonnes imaginèrent de piler le grain avec très-
peu d’eau , & d’en faire cuire la pâte fur la cendre
chaude : on rafina fur cette découverte j on effaya
de faire cuire la pâte fur des pierres échauffées :
on creufa les pierres, & l’on y fit cuire des gâteaux.
Suidas dit qu’ un égyptien, nommé A n n o s ,
imagina de faire de petit s f o u r s : on préfume qu’ ils
étoient quarrés, apparemment parce que les égyptiens
ont ignoré pendant plufieurs fiècles l’art de
faire des voûtes. Il y a grande apparence que
peu après l’on creufa des bancs d’argille, 81 1 oflh
y fit des fours d'une feule pièce. C et ufage fubfifte
encore dans quelques provinces de la France.
L’on imagina dans la fuite les fours totalement
conftruits en briques cuites} on tenta d’ y fubfti^
tuer des pierres meulières ou fableufes , telles
que le grès, le granit, & l’on en fit la voute
& l’entablement. Dans des temps poftérieurs'
l’on a imaginé de conftruire la voûte des fours en
briques crues, durcies au foleil , & liées avec de
la terre glaife qui fert de mortier.
Les anciens connoiffoient autemps de St. Jérome
les fours de campagne ( in Orat. Hierem. ) , comme
on l’apprend de ces paroles : Clibanus eft coqucndis.
panibus anei vafculi deducia rotunditas , qu& fub arr>.
dentibus flammis ardet intrinfecus.
F o u r à chaux. On condamnoit fous les empereurs
certains criminels au fervice dangereux
des fours à chaux : in calcariam quoque v el fulphu-
riam damnari folent. ( Ulpian. leg. 8. §. 1 0 -jf,
de pcenis. )
FO UR CHE . Pluton tient quelquefois une
fourche au lieu de fceptre.
Les mirmillons combattant contre les rétiaires,
portoient une fourche à deux pointes pourfe dê-
fendre.
Les fourches caudines font célèbres dans l’hiftoire
romaine; c’ étoit une lance mife en travers fur
deux lances droites, formant une efpèce d’are
de triomphe , ou de joug , fous lequel on faifoit
■ paffer les vaincus.
| On voit aufli dans plufieurs écrivains latins,
| qu'il étoit d’ufage à Rome (Tâttacher aux brai
d’ une fourche les efclaves que l’on battoit de
verges, & que l’on traînoit dans les rues & le$
marchés.
FO U R CH E T T E . Dans les ruines d’Hercu*
lanum on a trouvé quantité de cuilliers ; mais
l’onTî’ a point encore pu découvrir de fourchettes'*
On préfume que les anciens romains ne s’en fer*
voient pas : l’ufage dtsfourchettes paroît moderne,
même en Europe. Les chinois, au lieu de fourchettes
y emploient dans leurs repas deux petits
bâtons ronds, dont les bouts font recouverts
d’une lame d’argent. Les européens font prefquè
encore les feuls qui fe fervent de fourchettes dans
leurs repas.
Le comte de Caylus ( Rec. d‘A n t . 3. p l. 84.
n9. f. a cru être plus heureux, & il a publié
le deflin d’une fourchette antique * accompagne
de ces réflexions.
« Cette fourchette d’ argent eft recommandable
par fa belle confervation} mais plus encore par
la beauté de fon travail. Le pied de biche qui
la termine, 8c les filets dont elle eft ornée, font
agréablement difpofés & de la plus belle exécution.
Je voudrois avoir le fervice complet de
la même main, non certainement pour - la matière,
mais pour le bon goût de l’orfèvre quia
travaillé cette vaiffelle, & pour fatisfaire non-
feulement ma curiofité fur les différentes parties
<lu fervice romain ; mais pour jouir de la variété
& de -la beauté des formes que préfentoit la ,
multiplicité des plats & des vafes. Cette four- ;
chette, qui n’a que deux pointes, a été trouvée , !
avec plufieurs autres petits meubles, dans une
j-uine fur la V ia Appia. Elle a de longueur cinq
pouces fîx lignes ».
FOURMIS. Les theflalîëns honoroient çës
ïnfeétes, dont ils croyoient tirer leur origine ;
& tous les grecs en général, ne fâifoient _pas difficulté
de rapporter leur origine aux fourmis de
la forêt d'Egine," plutôt que de fe reconnoître
pour des colonies des peuples étrangers. Voye%
M Y RM ID O N S i
F o u r m i s . Ces infeéles fourniffoient matière
^l’obfervation à ceux qui prenoient des augures.
Un facrificateur prédit à Cimon l ’athénien fa
rmort prochaine, parce qu’une troupe de fourmis
’étoient venues boire le fang des vidimes. Elles
donnèrent un meilleur augure en faveur de Midas,
roi de Phrygiei On rapporte que des fourmis
.s’étant raffemblées en. grand nombre autour de
lu i , remplirent fa bouche de bled; ce qui fit prédire
au devin, que ce prince auroit un jour des
'richefTes immènfes. { Cic. de divin. I . 36. )
La fourmi eft fur les monumens un attribut de
Cérès. On la voit placée auprès de cette déeffe
fur deux pierres gravées de Stofch. ( I I e, claffe 3
aàs. 227. 228. )
FO U R R E AU des armes.
Les grecs & les romains en mettaient à toutes
v leurs armes. Le cafque lui-même en avoit ua ap-
..pellé AoÇtîov. Celui de l’épée étoit nommé
Les haches desli&eurs, qui étoient placées à la
moitié de la hauteur des faifeeaux, avoient aufli
-un fourreau , dans lequel elles étoient ordinairement
renfermées. Car les anciens ne portoient des
armes nues, qu’au moment, de la charge.
FOURRÉES C médailles
Les médailles d’or 8c d’argent qu’on appelle
fourrées 3 paroiffent devoir être hors de tout foup-
çôn de contrefaélion moderne} ce font des pièces
de fauffes monnoies que l’on contrefaifoit chez
les anciens, & qu’on faifoit paffer pour de la
monnoie légitime. On n’aura pas de peiné à croire
qu’il y ait eu de faux monnoyeurs, aufîi-tôt qu’on
a établi chez les peuples policés l’uftgc de la
monnoie d’or & d’argent. Cette fourberie- s’ eft
multipliée jufqu’à notre temps, & ne finira vrai-
femblablement qu’avec le monde ; mais il faut
convenir que chez les romains les faux monnoyeurs
étoient o nabiles fourbes, & fur-tout d’ excellons
graveurs. Comme les monnoies de l’empire, fort
d’o r , foit d’argent, étoient d’une fabrique parfaite}
il falloit de néceflité les imiter , pour faire
pafier dans le public les pièces contrefaites ; aufli
le font-elles à un point, que nous fommes obligés
de les piquer, quand elles ne font point entamées,
pour reconnoître fi elles font fourrées,
c’eft-à-dire, fi elles font de cuivre en dedans.
La fabrique des médailles contrefaites, étoit
extrêmement difficile à pratiquer; il ne s’agiffoit
pas, comme aujourd’hui, d’ allier un peu d’or
avec du cuivre, ou de blanchir Amplement une
pièce de billon. Les faux monnoyeurs romains
couvroient leurs pièces d’ une feuille d’or ou d’argent,
affez cpaifle pour ne fe découvrir qu'après
un grand ufage dans le commerce, & qui fe com-
primoit tellement avec le cuivre du dedans , quand
on les fabriquoit, qu’il étoit impoflible de lesap-
percevoir, à moins de les entamer avec le burin
ou un autre inftrumenti Voyez Doublé.
Cette circonftance nous fait bien connoître
que l’argent étoit rare dans l’empire romain ,
puifqu’un ouvrier rifquoit d’être puni pour contrefaire
une médaille d’argent, qui vaut à peine
quinze fols, & qui étoit alors d'un prix bien
plus bas.
On doit donc êtrè affuré qu*une médaille eft iïK
dubitablement antique & frappée, dès qu'elle eft
fourrée. Comme ces pièces fe fabnquoient à la
hâte , & toujours dans des lieux fouterrains,
elles font fujettes à avoir des défauts dans les
légendes, qui les rendent pour la plupart fingu-
lières, foit par la tranfpofition des lettres, ou
par d'autres défauts. Il faut les examiner avec
attention, & l’on en trouvera p eu, fur-tout en
argent, qui n’entrent dans une fuite.
L ’épaiffeur & le relief des médailles d’or &
d’argent 3 ayant donné lieu aux faux monnoyeurs
de les fourrer plus aifément, il s’en trouva à la
fin un fi grand nombre, que lorfqu’on rétablit,
fous le régné des enfans de Conftantin, une
fabrique de monnoies d’argent pur ( qui n’ avoic
; été prefque que de billon depuis le règne de
; Caracalla). On prit pour la sûreté publique, le
parti de la diminuer de la moitié du poids, ou
environ, & de la faire fi mince, qu'il ne fut
pas poffible de la falfifier} c’eft ce qu’on jugea
de plus efficace pour empêcher la fourbe.
Oh a cependant vu un Valentinien d’or fourré
dans le cabinet de Mahadel. ( Le ducCaraffaNoïa
de Naples pofsède une médaille d’or fourrée,
■ , avec la tête & le nom d’Alexandre-le-Grand.)
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