
CODONES ^ On défignoit proprement chez
les Latins par ce mot , emprunté des Grecs, une
clochette. Comme les clochettes dont on garnif-
foit les harnois des chevaux & les habits des Bacchantes
étoit évafées 3 ils défignèrent par le même
nom le pavillon ou l'extrémité inférieure de leurs
inflrumens à vent. Les codones 3 ou pavillons faits
de cornes de boeufs ou d’ivoire, repréfentoient
fouvent-des gueules d’animaux féroces, comme
on le voit furies bas-reliefs antiques.
CODONOPHORE, \ porteur de clochettes :
KQAONCXDOPOS, 5
tels étoient les officiers qui faifoient les rondes
dans les camps ou dans les villes de guerre î tels
étoient ceux qui précédoient à Rome les convois.
Voyei Clochettes.
COELIA , famille Romaine , dont on a des
médailles:
O. en or.
C. en argent.
RRRR. en bronze.
L e furnom de cette famille eft C aldus*
C(E LIM O N T A NI. )
C(E L IMONTIUM. f Le mont Ccdius 3 fur
COEELIOLUS, i i lequel eft aujourd'hui
COELIUS. 3
bâtie la bafilique de S. Jéan:de-Latran, fut réuni
à la ville de Rome , par Romulus, fi l’on en croit
Denys d’Halycarnafle ( .r i. ). Tite-Live dit que
cette réunion fut faite par Tullus Hoftilius ( i, 30. ) ;
Strabon ( v.p. 161. ) par Ancus Martius 5. Tacite
( Annal, iv. 6 c. 2. ) enfin par Tarquin l’ancien.
Ce dernier écrivain raconte que le mont Coelius
portoit le nom de Querquetulanus 3 à caufe des
chênes dont il étoit couvert } niais qu’il prit depuis
celui de Coeles Vibenna , chef d’une horde
étrufque, auxiliaire de Tarquin, établi fur fon
fommet.
Tibère ( Suet. Tih. c. 48. n, 3 . ) voulut changer
le nom du mont Coelius, & lui faire porter celui_
d’Augufte , fou père adoptif \ mais ce fut fans
fuccès. Le nom de Lateranus , d’où eft formé celui
de Latran, dura plus long-temps} & il vint de la
maifon des Lateranus, famille confulaire , qui en
faifoit le principal ornement.
Le mont Coelius fit appeler Coelimontium , la fécondé
région dans laquelle il étoit placé , 8c Coeli-
montani 3 les Virginius qui l’habitoient.
Quant au Cxliolus, ou petit Coelius , il paroît
que c’étoit le prolongement du Coelius, fur lequel
eft bâtie i’églife de S. Grégoire.
COEL ISPEX. Voyez Apoilon-Coelispex.
COELU ou COILLU , dans la Numidie.
JEl. MtJNTCjrP. COEL. Ælium Municipium
Coelli ou Coillitanum. Mauvaife légende de Vaillant
: elle appartient à coelam ou cùlh dans la
Cherfonèfe de Thrace.
Æl. MüNICIP. COIL. Ælium Municipium Coillitanum.
Ce municipe a fait frapper des médailles
latines en l’honneur d’Antoffin y de Yerus , de
Commode,deCaracalla, de Macrin, d'Elagibale,
d’Alex-Sévère , de Maxime, de Gordien-Pie , de
Philippe père, de.Philippe fils, d’Hoftilien.
CQELtîM , ou CU L L A , dans la Cherfonèfe
de Thrace*
Æl. Municip. coel. Ælium Municipium,
Coelunu
Cette ville, devenue colonie Romaine, a fait
frapper avec la légende ci-deffus les médailles que
Vaillant a mal-à-propos attribuées à Co'èluy 8c d’autres
médailles en l’honneur de Sept. Sévère , de
Volufien.
COELUS, ou le C ie l, étoit fils de la Terre,
fuivant Héfiode, 8c par fon mariage avec fa mère,
il produifit Saturne, Rhea, l’Océan, les Titans,
& beaucoup d’autres divinités. Coelus, qui crai-
gnoit de fi terribles enfans, les tenoit enfermés ,
8c ne leur permettoit pas de voir le jour ; mais
Saturne l’ayant furpris endormi, le fit Eunuque ;
& des parties coupées naquirent les Géans, les
Furies, les Nymphes , & la belle Vénus. C ’eft le
même être mythologique que Uranus. Voye£ ce
mot.
COEMPTIO. Voyez Mariage.
COENA. Le repas appelé coena par les Romains
, fut quelquefois le fécond de la journée ,
& il répondoit alors à notre fouper. Mais ils donnèrent
le plus fouvent ce nom au repas unique
qu’ils faifoient en été , vers les quatre heures du
foir , & vers les cinq en hiver. Nous ne parlons
ici que des repas principaux, & non du déjeûner
& du goûter.
Les quatre heures du fo ir , ou la neuvième
heure d’é té , paroifloit fixée invariablement pour
la coena, comme l’attefte Martial ( iv . 8. 6. ) ;
Imperat exftruSlos frangere nona toros.
C’eft pourquoi Juvénal reproche à un de fes contemporains
de fe mettre à table une heure avant
les autres pour prolonger le temps confaeré- au
repas :
Exful ah octava Marius hihit , & fruifur Dis
Iratis. . . . . Z . . . .
La coena étoit ordinairement précédée du bain,
fouvent on la prolongeort fort avant dans la nuit,
î Néron, au rapport de Suétone ( c. 27. nQ. 2. )
| commençoit ce repas à midi, 8c ne le fintffoit
qu’à minuit : Suas epulas a medio die ad mcdiam
nollem protraxit. De-là vient que dans le plus
grand nombre des monumens antiques représentant
des repas , on voit toujours des lampes. On trouvera les détails communs à ia coena Si
aux autres repas dans l’article Repas,
C CE N
Orna adjicialis j f e , félon quelques ®1M Ê
gués, aditialis, étoit un repas que les ponutes
donnoient pour leur inauguration. ^
Coena adventitia 8c ddventoria , etoit le repas
que l’on donnoit à l’ arrivée de quelqu’un. ;
Coena sftiva , repas léger, tel qu on le fait eip
été dans les^pays chauds. Dans les Menechmes de
Plaute ( i l . 1. jo . ) un a&eurdit plaifanament:
Æftive admodum viuticati fumus.
Coena augurait s eft la même chofe que coena
adjicialis.
Coena Capitolina, repas que 1 on donnoit au
Capitole en l’honneur de Jupiter, aux ides du
mois de Novembre. On ( Tit. Liv. x x iv . ) plaçoit
la ftatue du Dieu couchée fur un lit auprès de la
table, ^ celles de Junon 8c de Minerve affifes a
fes côtés fur des lièges. Ces divinités etoient fer-
vies fplendidement, 8c vers le milieu de la nuit
les mets recherchés ,qu’on leur préfentoit etoient
mangés par les fept Epulons. g ■ '
Coena centenaria. Les loix fomptuaires défendirent
aux Romains de dépenfer plus de cent as
dans un feul repas j delà vint Je nom de coena
centenaria, donné aux repas qui étoient conformes
aux loix. « î »
Coena Cerealis , repas fomptueux, tel quel on
en donnoit pendant la célébration des Céréales.
Plaute dit ( Ménec. 1 . 1 . 2 j. ) :
Cereales coenas dat, ita menfas exftruit
Tantas ftruices concinnat patinarias.
Standum eft in lefto , f i quid de fummo petas.
Coena cynica , repas de cynique. Cette fe&e de
philofophes affe&oit de fe nourrir de légumes &
de mets communs. Pétrone dit ( c. 14. ) :
Jpft qui cynica traducunt tempora coena.
Coena dapalis, repas fomptueux. Nonius ( i l .
200. ) : Dapalis coena eft amplis dapibus plena.
Coena dialis , repas digne du fouverain des
Dieux. Voyez Coena Capitolina.
Coena dubia , repas fi recherché, que les convives
ne faventquel mets ils doivent manger de préférence.
C'eft l’explication que donne Térence :
XJbi tu dubites quîdfumas potiftlmum.
Coena funehris. Il y avait deux efpèces de repas
funèbre, une*qm confiftoit dans les mets offerts
aux Dieux Mânes fur le bûcher, & l’autre qui
étoit un feftin où affiftoient les parens & les amis
du mort après les funérailles. Cette dernière ef-
pèce s’appelçit proprement ftlicefnium. Voyez ce
mot.
Coena Imperatoria, repas que les Empereurs
C CE N 103
donnoient aux Magiftiats & aux Sénateurs pour
célébrer le jour où ils prenoient le nom d’Au-
gufte. ' ' „ r .
Coena libéra , repas dans lequel un maître faifoit
afleoir à fes côtés l’efclave auquel il donnoit
la liberté. On donnoit auffi le même nom au repas
que prenoient en public les gladiateurs & les criminels
condamnés à mort, quelques jours avant
les jeux ou avant leur fupplice. La liberté qu’on
leur accordoit d’y demander quelques mets à leur
choix, fit appeler ce repas coena libéra.
Coena mufica 3 repas frugal & modéré.
Coeha natalitia , repas que l’on donnoit pour
célébrer l’anniverfaire de fa naiffan.ce«
Coena nuptialis , répas de noces.
Coena Pçntificalis ou Pontiftçum , repas fomptueux
que l’on donnoit à Rome en public aux Pontifes
le jpur de leur inauguration. Il y en avoit
deux fixés à des époques pxécifes, l’un au ix e des
calendes d’A o û t ,.& l’autre au x m e des calendes
de Novembre.
Çoena popuhris, repas que l’on donnoit au
1 peuple Romain le jour des triomphes, le jour où
l’on payoit la dixme à Hercule, 8cc. On le donnoit
dans les portiques dont les temples étoieat
environnés.
Coena pura 3 repas dans lequel on ne fervoit
point de viandes , mais de fimples légumes.
Coena relia , repas fomptueux.* Martial l’op-
pofe à la médiocre portion de nourriture, appelée
fportula, que les grands diftribuoient à leurs
clients ( v u . 4. 8.10. : •
Promijja eft nobis fportula , relia dam eft.
Coena Saliaris , repas des Saîiens, ou digne des
Saliens par fa fomptuofité. Les Prêtres de Mars
étoient fameux par leur gourmandife.
Coena triomphais , repas que donnoit au peuple
un Général Romain le jour qu’il triomphoit,
Pline dit que Céfar fit fer.vir fîx mille lamproies
dans un de ces feftinsÆucullus ( Piutarc. ) traita
dans une femblable occafion tous les Romains
qui habitoient la ville 8c les fauxbourgs.
Coena viatica , repas que l’on donnoit à un
parent ou à un ami le jour de fon départ. Plaute
( Bacch. I. 1. 61. ) :
Ego forori mes coenam hodie volo dure viaticanu
CCSNACULARIA. \ r r, , „ ,
CQZNACULAR1US. f L « tmhotel
garni étoit appelé Coenacularius y & fa profeffion
étoit exprimée par ces mots: Çoenaculariam fa-
cere.M
ENA CULUM. , dernier étage des bâti-
mens Romains. Tant que Rome fut pauvre & mo-
defie, fes bâtimens furent compofés d’un- rez-de-
chauffée & d’un feul étage 5 mais fur la fin cîe I31
république & fous les Empereurs, ils eurent plu