Jpo E T R
même matière : il eft un peu plus grand , & diffère
non - feulement dans la diftribution des lignes ,
mais dans le travail des lettres, car elles font •
de relief j dans celui de t e n ° ., on lit en lettres
màjufculss : ' -
A N N V M N . O U V M F A V S T V M
F E L I C E M M I H I E T F I L ÎO .
C et ufage étoit donc fi étendu, que l’on-fe
donnoit à foi-même des étrennes, & que 1 on
faifoit des fouhaits communs à foi-même , mais
encore à fon fils ».
ÉTRIERS.
L'empereur Maurice, mort l'an 6 0 1 , eft auteur
d’un traité de ta&ique, dans lequel il eft fait
mention des étriers pour la première fois. On
n’en trouve aucune trace avant le V I e. fiècle
chez les grecs, ni chez les romains. C'eft malà
propos que plufieurs commentateurs ont cru les
reconnoître dans quelques paflages de Xénophon ,
de Lucien & de St. Jérôme, fuppofés ou mal
interprétés. Le dernier, fauffement cité par Ma-
gius, a induit en erreur Sàumaife, Voflius,
Cup er, Ménage & plufieurs autres, qui placent
l’ invention des étriers au V e. fiècle. Les anciens _
en jgnoroient abfolument l’ufage ; car Hippocrate,
dans fon traité de l’air, de l'eau & des lieux,
attribue plufieurs incommodités dont lesfcythes
étoient affeélés , à l ’ufage fréquent qu'ils faifoient
du cheval. Galien fait remarquer auffi dans plufieurs
endroits de fes ouvrages, que les cavaliers
romains étoient également fujets à plufieurs maladies
des hanches & des jambes, parce qu'ils-
n’avoient pas les pieds foutenus'à cheval.
On fuppléoit aux étriers , en fautant fur le cheval
, même i'épée nue ou la pique à la main.
C ’étoit un exercice des plus ordinaires de la
jeurefle romaine. Un jafpe , expliqué par le favant
Winckelmann , nous montre cependant un feldat
qui monte à cheval, mettant le pied droit fur
un crampon placé à une certaine hauteur au bas «
de fa pique. Les-chevaux d’ailleurs étoient quelquefois
drefles à plier les jarrets, & à fe baiffer,
pour la commodité des cavaliers. Les perfonnes 1
diftinguées & les vieillards avoient des ferviteurs ,
ma^oxuç3 qui les mettoient à cheval. On vit des
rois vaincus être contraints de prêter leur dos
aux victorieux, lorfqu'ils montqient fur leurs chevaux
ou dans leur char ; & Athénée parle de
certaines femmes qui faifoientfervilement leur cour ,
aux femmes des fatrapes , en leur rendant volontairement
le même fervice. C ’eft pourquoi Plu- , ’
tarque , dans la vie des gracques, n'oublie pas
de dire * que C . Gracchus f i t , à l’exemple des ,
grecs, placer de diftance en diltance des pierres,
étt&itùfXj le long des grands chemins, pour aider j
E T R1
les cavaliers à monter à cheval, fans avoirbefoîn
de perfonne. C e tribun cherchoit par un em-
prefiement marqué de foulager tous fes concitoyens,
à mériter leur bienveillance , & à gagner leurs
fuffrages.
Les modernes font étonnés de voir l’ufage des
étriers fi long-temps ignoré ; mais ils doivent
penfer que cette privation venoit de la manière
dont les chevaux étoient autrefois enharnachés.
Une houfie de drap fimple, ou double, les cou-
vroit jufqu’enciérement, & étoit attachée avec
trois fangles, au pqjtrail, à la queue & au ventre
du cheval.
Les colonnes Trajane & Antonine, l’arc de
Conftantin, & les autres monumens antérieurs
aux empereurs Honorius & A rcade, nous offrent
un grand nombre de chevaux aîhfi caparaçonnés.
Quelques interprètes ont rendu par le mot étriers,
les mots à<rfa%n Si aftraba. Mais Suidas décrit
Y aftraba , de manière à le faire prendre pour un
arçon de la Telle ; c’eft', d it-il, un morceau de
bois qui tient à la Telle, & qui eft faifi par le
cavalier. Les gloffes d’Ifidore appellent aftraba s.
une planche fur laquelle repofoient les pieds
des cavaliers : aftraba tabella , in qua pedes requief-
çuni. Il veut parler d’un marche-pied qui fervoit.
à monter à cheval. Voye£ Avaooxüs, AvdÇaôpct.
. La Telle formée par des arçons folides, telle
que nous l'employons , fut inconnue jufqu'au
règne de Théodèfe , qui en parle le premier
dans une loi ; & le premier monument où elle
paroilfe, eft la colonne d’Arcadius àjConftanti-
nople. Devenu plus folide, le harnois put fup-
porter les étriers, qui n’auroient pas trouvé un
point de fufpenfion fixe dans une pièce de drap ,
ou une peau de bête.
Ét r ie r s . ( Diplomatique. )
Dans un aéte- de 1 577, pafle entre le comte
de Beaumont-fur-Oyfe & l’abbé de St. Martin
de Pontoife, on voit le fceau du comte, qui le
repréfente fur un cheval courant à bride abattue.
Il a des é tr ie r ien formé de courroie, qui descendent
du deflfus de la felle. Inconnus aux anciens,
difent les auteurs de la nouvelle Diplomatique,
ils commencent vers le X I e. fiècle. Au XIIe. leur
ufage , quoique ordinaire, 11 étoit pas encore
général:
ÉTRILLE. Foye% Strigil.
É TRUSCILLE * époufe de Tcajan - Déce.
H e R E N N I A C u r i X N N I A E t r u s .c j l l a
A u G U S TA,
E T R
Le nom de Cupiennia n'eft qus fur les médailles
grecques.
Ses médailles font :
RRR. en or.
C . en argent : le revers foeculum novumeR R.
RR. en médaillons d’argent bas frappés \ en
Syrie.
C . en G. B. de coin romain.
C . en M. B. & RR. au revers Pudicitla Aug.
avec trois figures.
RR. en G. B. de colonies..
R. en M. & P . B.
RR. en G. B', grec, excepté celles de Samos.
Les autres RRR. & principalement celles où
elle eft âppellée Annia.
R. en M. B.
RR. en P. B.
RR. en médailles de rement celles qui lui doBn. nden’Ét glye ptneo, mp adrteic uCliéupiennia.
Les médaillons latins de bronze de cêtte prin-
ceffe, font très-rares, excepté celui au revers
duquel eft la figure de la pudicité affife.
ETRUSQUES. ( Hiftoire des Arts. ) Nous
allons donner un extrait des ..favantes obfervations
que le comte de Caylus a inférées dans les deux
premiers^ volumes, in -4 0. , de fes Recueils4 des
Antiquités égyptiennes , étrufques 3 grecques &
romaines. Il convient d’abord qu’il eft tres-diffi-
cile de trouver des fecours,pour connoître l’origine
des étrufques ou tofeans, parce qu’aucun de leurs
hiftoriens n’eft parvenu jufqu’ à nous. Quoique
ce peuple fameux fe fût rendu maître de prefque
toute l’ Italie, avant la fondation de Rome, la
jaloufie des romains a Lifte à peine fubfifter quelques
inferiptions , que nous ne pouvons pas toujours
expliquer, parce que nous ignorons non-
feulement le fond de leur langue , mais encore
la ^plupart des lettres de leur alphabet : il paroît
même que les hiftoriens romains ont affe&é de
me point parler dés étrufques 5 & nous ne pouvons
découvrir leur goût & quelques - uns des
litages de cet ancien peuple, que par le moyen
des peintures & des gravures qui ont échappé
aux romains.
Nous favons en général par les hiftoriens étrangers
, que pendant plufieurs fiècles les étrufques
furent tres-puiflans fur terre & fur mer : le commerce
les enrichit ; dans la fuite le luxe les énerva
ou ïes rendit allez foibles pour fe voir fubju-
gues par les gaulois & par les romains, après
E T R ypi
avoir cependant foutenu, pendant deux fièdes,
des guerres continuelles.
Les etrufques infpirèrent à leurs vainqueurs leur
fuperftition extrême & leur goût pour les fpeéta-
cles. Les petites notions que les étrufques avoient
fur la Phyfique, les engagèrent à croire qu’ils
etoient allez favans peur pénétrer dans les myf-
tères dés caufes premières; en conféquence ils
s'occupèrent fans celle à tâcher de lire dans l'avenir
& dans le livre des deftinées, en obfervant
le vol & le chant des oifeaux ; & à confuiter la
volonté des dieux, en obfervant les aftres ou les
entrailles des victimes. Comme ce peuple aimoit
exceftivement les jeux, la mufique & les fpeda-,
clés , il introduifit ces amufemens dans les
cérémonies de la religion 3 & le préjugé populaire
les fit en fui te confidérer comme des parties
efîentielles du culte extérieur. C e même préjugé
fubfifte encore dans une partie de l’Italie.
Les étrufques aimèrent les arts, ils les cultivèrent
avec fuccès : on préfume qu’ils empruntèrent
des égyptiens la théorie & la pratique de
leurs ufages : par exemple, les figures allégoriques
ou hiéroglyphiques , telles que font les griffons
, les fphynx j les lions allés, les pyramides,
les inferiptions fur les ftatues, & la forme roide
des figures, qui paroiftent emmaillottées. Cependant,
comme l’on ne trouve chez les étrufques
aucune momie ou animal embaumé, les auteurs
préfument que ce peuple n'eft pas une colonie
égyptienne. Il paroît par les monumens que,
dans les ficelés fui vans , les étrufques prirent des
ufages particuliers, qui ne confervèrent pref-
qu'aucun trait de la manière ou du ftyle des anciens
égyptiens : on voit dans les ouvrages de
leurs fculpteurs , cifeleurs & peintres, le développement
& la gradation fenfibles du génie des
étrufques.
Les auteurs^obfervent que les femmes furent
admifes dans les collèges des j e t t e s f trufqqes, à peu
près comme les femmes font aujourd’hui afiociées
ou dépofitaires des myftères les plus fécrets de
la religion fingulicre du peuple drufe, qui habite
les plaines enveloppées par la chaîne des montagnes
du Liban.
L'on fait que les étrufques inventèrent l'ordre
tofean, dans le même temps que les grecs imaginèrent
l'ordre dorique & l ’ordre corinthien : ce fait
démontre le goût particulier que ce peuple avoir
pour l’Architeélure.
On voit i ° . dans 1 ouvrage qui a pour titre»
Thoms. Dcmpfteri de etruria regali libri F i l . prh
muni editi a Thomas Coke , 2 vol. in-fol. Fleurent
i a 1723 3 2°. dans les Recueils de Buonarotti ;
3°. dans ceux dé Gori 3 40. dans les Mémoires
de IAcadémie de Cortone, quantité de monumens
qui démontrent le goût qus les étrufques avoient