
coup malheureux :'ee n’étoit pas un moyen qu’ ils
eullefit imaginé pour doubler le jeu 5 c’ ëtoit une
fuite de leurs principes fur les gens malheureux :
quils mérkoient des peines , par cela même qu'ils
étaient malheureux. Au relie, comme les dés ont
fix faces , cela faifoit cinqnantè-fîx combinaifons
•de coups3 favoir, lix rafles, trente coups où il y
a deux dés fèmbîables-, & vingt où les trois dés
font diffévens.1 -
La fécondé manière de jouer aux dés, généralement
pratiquée chez les Grecs & chez les Romains
, étoit celle-ci : celui qui tenoit les des n.ôrii-
moit avant que de jouer, le coup qu'il fouhaitoiti
■ quand il l’amenoit, il gagnoit le jeu, ou quelquefois
il laiflbit le choix à fon adverfaire de nommer
le coup 5 & fi pour lors il arrivoit, il fubilfoit là
foi à laquelle -il s’étoit fournis. G’eft de cette fécondé
manière de jouer aux dés que parle Ovide
dans fon Art d'Aimer , quand il dit :
E t modo très jâclet- numéros , modo *cogitet apte ,
Q-uam fuheat pdrtem callida , quamque vocet.
{ Mém. des Infer ipt. & Belles-Lettr. t. I. ).
Comme la fureur du jeu s'accrut à Rome à la
décadence de la République , celui de dés prit
d’autant plus faveur, que les Empereurs en donnèrent
l’exemple. ! Quand les -Romains virent
Néron .-rifquer jufqu'à quatre mille feftercesdans
jan coup de dés. s .ils mirent bientôt une partie de
leurs biens à la merci des dés. ( Chevalier, de
ÿaucourt. y.
On à trouvé dans Hercuîanum. quantité de dés
en ivoire, en terre cuite , &c. ils font parfaitement
femblables à ceux d’aujburd’huii l’on y a
même rrouvé des cornets en ivoire quelles Grecs
pommoient tôfyo&fïpetites tours,, d’où J’on avoit
formé le mot latin pyrgus 3 .cornet a vouer aux
ftés. :■ • ; - •.-■ q ^ -
Dans les tableaux que l’on a découverts, à Hec-
culanurrx,,on. voit une caricature qui jrepréfente
Énée portant A n c h i f e & fuivi d’iule : ils fuient
la vifle .de Troy e- 5.ils- fontpeints nùds.en Priapes,
avec des têtes de chien , 8c ils portent des cornets
pour jouer aux dés. On préfume que le peintre a
voulu faire aUnfion à Augufte & à l’Empereur
Claude, qui fe difpieut iifus d’Énée, & qui étoient
grands joueurs de dés.
Scheuchze.r & Altman ont fait des recherches
fur l’origine des dés de bois ou de terre cuite ,
que l’on trouve en grande quantité en labourant
Ja terre près de Zurzach 8c dè Bade en Suiffe,
Çes Auteurs croient que les anciennes légions Romaines
avoiem féjourné pendant longtemps auprès
de cps deux villes, & que ces dés fervoient à
leur amufement.
DÉ-à-coudre. On voit dans le cabinet de Ste
Geneviève deux déy-à-coudre antiques de bronze-,
qui relfemblent parfaitement à ceux dont on fe fert
aujourd’hui. L’on en a açfli trouvé à Hercuîanum
de femblables, excepté qu’ils font ouverts pat le
bout.
DEBOUT ( fe tenir ). Voyez Assurge«re.
DÉCADARQUE, ou DÉCADUQUE, Magistrat
que Lyfandre établit dans les villes de là dépendance
d’Athènes, après fa victoire fur les Athéniens.
Ly fan dre créa dix Magiftrats dans chacune
des Villes Athéniennes, »près en avoir chalfé tous
les pàrtifàns d’Athènes j & il n’admît^ perfonne
parmi ces Magiftrats qui ne fût Ion hôte 8c fon
ami, où qui ne lui jurât fidélité. Ainfî, il fe rendit
maître de tout le gouvernement : ce font ces dix
Magiftrats qu’on appela Décadarques & Décaduques
, de l'Uct y dix & de , commandement,
magiftrature ÿ ou de l'Uus , hxuhs , Décade & de
t-fcêû y j'a i y je pofséde , je contiens.
Dans Athènes il mit trente Décadarques.
D ECALITRON, } mon" ûieS d'Égine g de
Corinthe & de Syracufe, toutes du même poids
8c de la valeur de dix litres. Voyes^ Litre.
DÉCAN. Les Aftronomes anciens 8c les Aftro-
logues partageoient chaque figue du zodiaque en
trois parties égales, qu’ils appeloient décans. Ces
décans étoient fous la préfidence de quelque Divinité
particulière. Le premier décan du bélier,
par exemple , étoit afligné a Mars, le fécond au
Soleil, letroifième & dernier à Vénus. On trouve
d’anciennes fphères ou d’anciens zodiaques fur
lefqueîs les décans font perfonifiés & repréfentés
fous des figures particulières. Le fyftême Mytho-
Artronomique de M. Dupuis eft fondé en partie
fur les rapports des décans éntre-éuX, ou avec lés
diverfes conftellations.
DÉCANS, bas-officiers des troupes Romaines
qui commandoient à dix foldats Ç*Veget. i l . 8. ) :
Erant decani denis militibus pr&pofiti , qui hune
caput contiibernii vocantur. Ce paffàge nous ^apprend.
que du temps de Végèce , au quatrième
fiècle, les décans étoient appelés, chefs-de-chambre.
DÉCAPITER. Ce fuppliqe paffoit chez les
Grecs & les Romains pour Iç moins odieux de
tous ceux qui donnoient la mort. Xénophon ( Cyri*•
exped. il. p. 293. ) parlant de Cléarque, qui avoit
été décapité, appelle ce fupplice le plus beau genre
de mon y & Laétance {de mort:perfec. c. 22. >l’ap-
pellje une bonne, mort, bonam mortem• Cicéron
( Verr. v, 45. ) dit que les parens du fupplicié
donnoient une fomme au bourreau pour qu il lui
tFanchât la tête d’ un feul coup. Un monument
de l’Hiftoire Eccléfiaftique ( R i ft. pajf. Cacilis.,
&c. p. 26. ) nous apprend que le bourreau maladroit
étoit obligé d’abandonner fa victime apres
le troifi.èrae coup.
DÉGAPODE, acène, mefure linéaire de la Pho-
cide, de l’Illyrie, de la Theffalie, dç la Macédoine
*
doine, de la Thrace, ^es Phocéens en Afîe, 8c
de Marfeille dans les Gaules. Elle valoit, en mefure
de France, félon M. Pau&on ( Métrologie )
1 toife 8e -1/0SQ. Elle valoir, en mefuresdes mêmes
p ay s , 6 y coudées-médiocres, ou 10 pieds pythi-
ques-, .ou de mefure naturelle, ou 4® paleftes,
ou 160 daétyles.
Décapode , acène, mefure linéaire de l’Atti-
que-, du Péloponèfe, de la Sicile & de la grande
Grèce. Elle valoir, en mefure de France, félon
M. Pauéton ( Métrologie ) I toife 8c 'püz- Elle Valoir
, en mefures des mêmes pays , 6 j coudées
de mefure naturelle, ou 10 pieds olympiques ou
pieds grecs, ou 46 paleftes, ou 160daélyles.
Décapode , acène ^ mefure linéaire & itinéraire
de l’Afie & de l’Égypte. Elle valoir 1 toife
& J j j | de France, félon M. Pauélon. Elle valoit,
en mefures anciennes des mêmes pays, 1 1 orgyes,_
ou 2 bême diploun „ ou 4 bê.me aploun.
Décapode quarrée , mefure géodéfique ou
gromatique de l’Afie 8e de l’Égypte. Elle valoit,
en mefures anciennes, 25 coudées facrées quar-
rées, ou 100 pieds géométriques.
DÉCAPROTE, Officier qui levoit les tributs,
ou recueilloit les taxes. Décaprotus, Decemprimùs.
Les Décaprotes étoient obligés de payer pour les
morts, ou de répondre à l’Empereur fur leurs
biens de la quote-part de -ceux qui mouroient
( Digeft. /. 3. & lib. ult.de Muner. & Honor.
}. 10. de PolUcitat. ). Cicéron les appelle Decem-
primi dans Ion Oraifon pro Rofcio.
Ce mot vient de dix y 8e , premier,
apparemment parce qu’on choififfoit les dix premiers
ou les dix principaux des communautés pour
faire ces levées.
D É CARG YR E , pièce de monnoie en ufage
dans l’empire Grec. Le décargyre s appeloit autrement
majorée, & valoit dix argyrcs j c eft delà
que lui venoit fon nom. Il etoit la fixieme
partie d’ une livre 5 car il y avoit foixante argyrès
dans une livre, comme il parpit par la loi 1 du
code Théodofien, de expenf. iud. , & la livre étant
de douze onces , le décargyre en pefoit deux.
DÈCE , Empereur. Voye^ Trajan-Dèce.
DÉCEMBRE, dernier mois de l’année aétuell’e.
C ’étoit le dixième mois de l’année de Romulus-,
De-là vint qu’il fut appelé Décembre, de decem dix:
car les Romains commepç.oient dans les premiers
temps leur année par le mois de Mars. Le mois dç
Décembre étoit fous la prote&ion de Vefta-; Romulus
lui donna d’abord trente jours, Numa le
rèdiiifit à 29 , & lules-Céfar lui en affigna 31.
Les Romains célé-broient dans ce mois différentes
fêtes : lp jour d,es Kalendes, la fête de la Fortune,
qui fut en fuite tranfportée au mois de Juillet 3 le
jour des Noues , ye. la fête' de Faune} le 3
Aapiquités , Tçine I I»
les Ides, ou le onzième du mois, les Agonales;
le 18 avant les kalendes de Janvier, c’eft-i-dire,
le iye avant les mêmes kalendes, ou le 18 du
mois, les Opales, ou fêtes d’Ops 3 le lendemain
commençoit. la fête.des Sigillairesj le lendemain
les Divales, ou Angéronales, 8e outre cela un
facrîfice à Hercule 8c 2 Cérès. Le 2le. étoit con-
facré aux Lares 3 le 22c, c’étoient les Larenti-
nales j le 23e, les jeux de la jeunefte yjuvenales.
On célébroit encore en ce mois une fete appelée
Septimonium, dont Varron fait mention (/. v. de
jing. lat. ). Le 17e de Décembre on célébroit la
fête des Saturnales. . ,
Saturne étoit auffii particulièrement honore dans
ce mois ( Qusft. Rom. 34* P lutarcy )• Commode
tenta en vain de le faire appeler Dècembre-l Amazonien
y à eaufé de fa maîtreffe Murcia » qu il aî-
moit à faire repréfenter fous les traits d’une Amazone
3 déguifement fous lequel cet infenfe ofa
paroître lui-même dans les fpeétacles publics.
DECEMJUGIS y char attelé de dix chevaux.
Suétone dit que Néron ( c. 24. «. 4. ) parut dans
le ftade d’Olympie , monté fur un decemjugis
qu’il conduifoit lui-même : Aurigavit quoque^ plur
rifariam: Olympis verà etiam decemjugem. C etoit
une chofe inouie avant cet Empereur 3 & elle ne
reparut plus depuis lui 5 car Ifidore dit que le plus
fort attelage , celui que l’on employoit a caufe dû
cela pour honorer Jupiter, le plus grand de*
Dieux, étoit de fix chevaux ( x n ir . 36. ) ¥ Sejuga ,
maximus currus , currit Jovi, propter quod maximum
deorum fuorum eunt ejfc eredunt.
DÉCEMPÈDE, infiniment dont les anciens fe
fervoient pour mefurer , règle de dix pieds, decem-
peda, La décempéde étoit un infiniment deftiné k
arpenter les terres, une perche longue de^ dix
pieds, d’où elle a pris fon nom3 en grec hx.0c.7nss.
Les Architedes s’en fervoient auffi pour donner
aux bâtimens & à leurs parties les grandeurs & les
proportions convenables. Horace ( /. i l. Ode 1$.
v. 14. ) fe plaignant de la magnificence des bâtw
mens de fon fiècle, dit qu’ il n’en étoit pas ainft
au temps de Romulus & de Caton; qu on ne
voyoit point alors dans les maifons des particuliers
, des portiques mefurés avec la décempéde ,
& tournés au Nord pour prendre le frais. Sau-
maife {fur Salin, p. 383.I) a parlé de la décempéde.
Ce nom vient de decem. dix, 8c de pesspedis pied-
La décempéde , mefure itinéraire des anciens
Romains, valoit 1 toife 8e f-Sé* de France , félon
M. Pau&on. Elle v a lo it, en mefures du même
peuple, 2 pajf us t ou 4 gradup, ou iq pieds Romains.
Décempéde quarrée , mefure gromatique des
anciens Romains, Fcvyq; SçrupuéE terre.
DECEMPEDATORy arpenteur qui fe fert de
la décempéde- Cicéron emploie ce mot en parlanc