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pour annales 8c pour faites que des 'clous qu’ils
attachoient au mur du temple de- Minerve qui
faifoit partie de celui de Jupiter-Capitolin. Il dit
aufli que les Étrufques, peuples voinns de Rome ,
en nçhoient à pareille intention dans les murs du
temple de Nortia , leur Déefte. Tels furent les
premiers monumens dont on fe fervit pour con-
ferverla mémoire des événemens, au moins celle
des années 5 ce qui prouve qu’on connoifloit encore
bien peu l’écriture à Rome, & qui rend douteux
ce que les hiftoriens ont raconté de cette ville
avant fa prile par les Gaulois. D ’autres prétendent
que c’étoit une lîmple cérémonie de religion,
& fe fondent auifi fur Tite-Live, qui dit que le
Di&ateur, ou un autre premier Magiftrat, attachoit
ce clou myftérieux aux ides de Septembre , idibus
Septembr. clavum pungat y mais ils n’expliquent ni
le fens ni l’origine de cette cérémonie , & la regardent
feulement comme un fecours pour l’ ancienne
chronologie 3 furabondamment ajouté aux
annales écrites.
On avoit aufli coutume à Rome , dans les calamités
publiques , d’attacher un cl^u dans le
temple de Jupiter. Dans une perte qui defola
Rome , le clou facré fut placé par le Dictateur , &
la contagion cefla. En cas de troubles inteftins 8c
de fécefiion, c’eft-à-dire de fchif,me de la populace
3 on avoit recours à ce clou. Dans une cir-
conftance fingulière où les Dames Romaines don-
noient à leurs maris des philtres qui les empoifon-
noient, on penfa que le clou qui dans les temps
de troubles avoit affermi les hommes dans le bon
fens 3 pourroit bien produire le même effet fur
l’efpnt dés femmes. On ignore les cérémonies
qu’on employoit dans. cet aéte de religion ,
Tite-Live s’étant contente de marquer qu’ il n’ap-
partenoit qu’au Di&ateur, ou à fon défaut au plus
confîdérable des Magiftrats de placer le clou. Manlius
Capitolinus fut le premier Diétateur créé pour
cette fonélion. ( Mém. de V Acad, des Bell. Lett.
tom. vi. )
C LO V IA , famille Romaine , dont on a des
médailles que l’on place avec celle dê la famille
C L O U L I A . Voyez ce mot.
CLOULIA j famille Romaine 3 dont on a des
médailles :
RR, en argent.
R. en bronze.
; O. en or.
CLUACINA. Voyez Glo a c in a .
CLUDO , poignard de théâtre à l’ufage des
Romains 3 & qui ne différoit en rien du nôtre $
la lame rentroit dans le manche quand on s’en
frappoit, 8c un reffort. fpiral l’en faifoit fortir
quand on s’étoit frappé. C’eft ainfi que le décrit
Achille Tatius ( Buleng. de T beat, 1. 55.)'
CLUN ÂCU LUM j ç’étoit un couteau des viç-
tim aires.
CL Y
■ CLU|nTA , en Efpagne. Clounioq.
Les médailles autonomes de cette ville font :
R RR. en bronze. . . . Florer.. . . Hunter.
O. en or.
O. en argent. % '
Devenue Munidpe3 cette ville a fait frapper
des médailles latines en l’honneur de Tibère,
avec cette légende: Cl ü n i a .
CLUPEUM. Voyez Bouclier votif.
CLUSIUM (monument de). Voyez le diction.
d‘ Architecture.
CLUVIA. Voyez -Cl o v i a .
C L YM ÈN E , fille de l’Océan, fut aimée du
S ole il, dont elle eut Phaëton 8c les Héliades.
Voyez H É L I A D E S ; , P H A Ë T O N .
Clymène , autre fille de l’Océan , & compagne
de la Nymphe Cyrène , mère d’Ariftée.
CLYMÈNUS, père d’Harpalice. Voyez Ha r -
PALICE.
C LYPEUS. Voyez Bouclier.
C L Y T E , femme du Roi Cyficus, n’ayant pu
furvivre au Roi fon époux, qu’ elle aimoit
éperduement, fe pendit de défefpoir. Voyez
Gÿsicus.
' CLYTEMNESTRE étoit fille de Léda, femme
de Tyndare, & foeu.r de Caftor, de Pollux &
d’Hélène. Elle époufa en premières noces Tantale
, fils de Thyefte , dont elle eut un fils. Selon
Euripide , dans Iphigénie 3 Agamemnon , Roi
d’Argos, tua le père 8c le fils, & enleva Clytem-
neftre contre fon gré. Caftôr & Pollux, pour
venger cet affront, lui déclarèrent la -guerre $
mais Tyndare, leur père, qui avoit confeillé l’enlèvement,
réconcilia fon nouveau gendre avec
fes fils. Ce mariage fut-très-funefte à Agamemnon
& à fa famille. A peine ce Prince fut-il parti pour
la guerre de Troye ,, que la Reine fe laifla réduire
par Égyrte ( Voyez ÉgYste. ) 8c fe fervit enfuite
de lui pour faire périr fon mari, lorfqu’il revint
à Argos. Cachant le parricide qu’elle méditoit fous
de feintes careffes , un jour qu Agamemnon for-
toit du bain , elle lui fit donner une tunique ferrée
par le haut, qui lui ôtoit entièrement la
faculté de faire ufage de fes bras. Clytemneftre 8c
Égyrte’ fe jetèrent alors fur lu i, 8c le maffacrè-
rent. Orerte vengea long-temps • après cette mort
fur fa mère, qu’il tua avec Égyrte fon adultère.
Çlytemneftre 3 dans l’Éle&re de Sophocle, prend
pour prétexte de l’afiaffinar de fon mari la mort
d’Iphigénie , à laquelle Agamemnon avoit con-
fenti. Voyez Agamemnon , Cassanuke ,
É gyste g Électre , Orëste.
CLYTIDES. La famille des Clytides dans la
Grèce étoit fpécialement deftinée aux fondons
des Arufpices, avec celle des Jamides.
C L Y T IE , une des Nymphes de l’Océan ; après
avoir été aimée d’Apollon ƒ eut le chagrin de s’en
c l y
voir abandonnée pour Leucothoe : piquée de
cette préférence, elle trouva moyen de taire périr
fa rivale. Mais Apollon n’eut -plus pour elle que
du mépris ; ce qui.la jeta dans un tel delelpoir ,
qu’elle fe laiÊTa mourir de faim. Couchee nuit bc
jour fur la terre, les cheveux épars, tournant Uns
c elfe les yeux vers le foleil, elle l’accompagnoit
de fes’ regards pendant toute fa courfe , jufqu a
ce qu’en fin elle fut changée en cette fleur , qui fe
tourne toujours vers le foleil, 8c qu on appelle
héliotrope , tournefol, ou fimplemenf/oAr/.
C LY TIUS, un dès géans qui firent la guerre
aux Dieux ; Vulcain le terraffa avec une mâfïue
de fer rouge , 8c le mit ainfi hors de combat.
CLYTIUS, fils d’Alcméon & de la fille de
Phégée, fe fépara de fes oncles maternels, ne
doutant pas qu’ils n’eufîent tue fon père y 8c fe
retira en Élidé , où il lailTa de îa pofterite. Le
Devin Épérafte defeendoit de lui. Voyez Alcméon.
C LYTIUS, frère de Calétor, qu’Ajax tua au
liège de T ro y e , 8c père de Procléa , femme de
Cygnus.
C N. Lorfque l ’on trouve cette figle jointe à
des nombres dans un ancien calendrier, on la
prend pour une abréviation du mot congiarium. -
Lorfqu’elle fe trouve feule, ou jointe à un nom
propre-, elle eft l’abrégé de Cn&us.
CNACALÉSIE. Diane fut ainfi appelée d’un
temple que lui avoient élevé les Caphyen^ dans
l’Arcadie, fur le mont Cnacalus. Les fêtes que
l’on y .célébroient en fon honneur portoient le
même nom. ( Paufan. in Arcad. )
CNÆUS, ou CNEUS. Ce mot dans foii origine
défigna chez les Romains ceux qui étoient
nés avec quelque difformité ; il devint enfuite un
prénom de la famille Domitia. On le prononçoit
gxtæus ,• de-là vient qu’il ert fouvent écrit de
cette manière fur les marbres, où on lit aufli quelquefois
Amplement NÆ-trs fans c ni g.
CNAGIà . Diane étoit adoxée dans la Laconie
fous ce nom, qui lui vint de Cnagiüs. Ce Lacédémonien
étant efclave dans la Crète , s’empara
d’une rtatue célèbre de Diane , & fe fauva dans
fa patrie avec la rtatue 8c la prêtreffe.
icnhm iAES , bottes. Homère emploie toujours
ce mot au pluriel 5 8c cependant nous voyons fur
plufieurs monumens que les Grecs n’en portoient
qu’une feule. Voyez Botte 8c Bottine-
CNUPHIS > Etoient des noms fynonymes à
celui d’Agathodémon. ( P oyez ce mot. ) Ils dé fignolent
dans la théologie Égyptienne l’Etre Su-
- prême qui régit tout l’univers. On l’appeloit
Cneph lorfqu’ il envoyoit des biens , 8c Tithrambo
quand il envoyoit des maux." Eusèbe ( Pra.p.
È-vangel. 1. c. 10. p, 41. ) âttefte l’identité â’Ago-
tkedémon 8c de. Cneph x 8c il défigne au même. ei>
C NA 9 î
! droit la figure hiéroglyphique fous laquelle on
j repréfentoit Agathodémon.. Cet embleme étoit
d’ abord le © des Grecs, o ù , f é l o n .Eusèbe, un
ferpent étendu dans un cercle qu’il touchoit des
deux côtés î fecondement, une croix dans un
cercle © • Le dernier fymbole eft le plus commun
5 8c l’on voit fouvent dans les monumens
- Égyptiens des fphynx qui appuient-une de leurs 1
pattes fur cette efpèce de roue Horapollon donne
l’explication de ces deux emblèmes, dans le premier
defquels le cercle repréfentoit l’univers, &
la ligne droite le ferpent, tandis que dans le fécond
c’étoit par la croix que 1 univers etoit repre-
fenté, ainfi que le ferpent par le cercle. Il dit
.( Ub. 1. cap. 64. ) que les Égyptiens^ dé fignolent
par le fymbole d’ un ferpent entier, Pefprit ou le
génie qui parcourt ou entoure tout 1 univers ,
c’eft-à-dire, Agathodémon ou Cneph.
Flutarque a. fouvent erré en parlant des antiquités
Egyptiennes. Il dit ( de Iftde & Ofiride 9
p. 359. ) que tous les Egyptiens dépenfoient de
fortes fommes pour les funérailles des animaux
qu’ils adoroient, 8c que l’on ne devoit faire
d’exception à cette propofition qu’en faveur des
habitans de la Thébaïde , parce qu ils n adoroient
pas un Dieu mortel, mais un Dieu appelé C n e p h y
qui n étoit point né, 6’ qui ne pourvoit mourir. Hérodote
, J’ écrivain Grec le mieux inftruit des antiquités
Égyptiennes, allure au contraire ( Ub. 2.
74. ) qu’ii y avoit auprès de Thèbes des ferpens
facrés fans venin, petits,. chargés de deux cornes
fur le.fommet de la tête ( ceraftes Linnd ) , que
les habitans du pays enfevêliftoient avec refpeét
dans le temple de Jupiter. Ce ferpent eft YAga-,
thodémon, qui paroît fi fouvent fur les médailles
d’Égypte , 8c fur les Abraxas, où il porte ordinairement
le nom de Cnuphis.
: Jablonski a trouvé dans îa langue des Coptes »
l’ancienne langue Égyptienne, que le mot cnuphis”
veut dire bon 3,8c que le mot cneph eft devenu par
des additions ordinaires à cette langue, celui de
cnuphis. On voit dans Jamblique ( de Myfter. fecL
v in . c.x. ) que le,nom d’un Dieu Égyptien étoit
'Emrav, icton ou ichtoni En réunifiant ichtoii &
cneph y génie-bon , on aura ichnupkis, fynonyme
d’agathodémon, ou de l’âme du monde-
Cneph , ou l’âme du monde , étoit la même divinité
que Phthas ou Vulcain ; mais les Platoniciens
modernes firent cfe ces deux noms deux divinités
diftinétes 5 ils en firent même troîs^en y joi-
' gnant Neith ou Minerve , fimple emblème de la
fageffe du principe créateur. Ils créèrent pour ces
trois divinités nouvelles un nom commun , celui
de Camephis, qui veut dire en langue cophdque „
eonfervateur de l’É,gypte.
L’utilité que les Égyptiens trroient den eanx du
N i l , le firent appeler par excellence le bon-génie*
j ou Agathodémon ( Ptolem. lib. iv. c. y A , ou Cneph»
I De-là vient qjue ht tête du ferpent facré ert