
fi e l o
On empîoyoit au nétoiement des cloaques les
criminels. Pline ledit expreffément (épift. x .4 1 . ) :
Soient ejufmodi ad balneum, ad purgationes cLoa-
carum , item munitiones viarum dari.
CLOCAj furnom d’u n nome propre aux joueurs
de flûte3'( Pollux , lib. iv. c. 10. ) .
CLOCHETTES. } Le Scholiafie de Théocrite
dit ( idyl. il. v. 36. ) que les anciens faîfoient retentir
ae petites cloches dans les facrifices d’expiation
3 dans les myftères des Cabires , des Cory-
bantes & de Bacchus, qui n’étoient , félon la
remarque de S. Clément d’Alexandrie, que des
expiations, parce qu’ ils croyoient que le fon
de l’airain ehajfoit les foui Hures 3 tuv
filasitetTeov.
On fe fervoit de clochettes principalement dans
la célébration des Bacchanales & des myftères de
Bacchus. Sur un bas-relief du Capitole, repré-
fentant un triomphe de ce Dieu , on voit un
Bacchant, à la tunique duquel font attachées devant
& derrière plufteurs clochettes p afin d’exciter
un grand bruit en danfant. A la ViUa-Sac-
chetti, prè$ de Rome, on voit une Bacchante avec
de s clochettes ; 8c il y en a une femblable dans
les jardinsFarnèfe , au-delà dsu Tibre.
Ceux qui avoient été initiés aux myftères dé
Bacchus , avoient foin de l’annoncer-fur leurs
tombeaux, en y faifant graver des fymboles.ou
des attributs de Bacchus. C’eft pourquoi l’on voit
fl fouvent fur- les farcophages, des Bacchanales ,
les triomphes du Dieu du vin i 8c quelquefois fes
fymboles feuls, tels que le thyrfe, ou-la corbeille
myftique , ou même les clochettes. On
trouve ces dernières fculptées fur le farcophage
d’un enfant qui avoir été initié aux myftères de
Bacchus, comme on l’apprend de fon épitaphe ,
expliquée par le favant Fabretti,
Efchyle dit que Tydée portoit des clochettes
attachées à l’anfe de fon bouclier, 8c Euripide
en a orné aufli le bouclier de Rhoefus, Roi de
Thrace, 8c le poitrail de fes chevaux. ( Q&fchyl.
fept. cont. Theb. v. 391. )
L ’âne fur lequel Silène eft monté, porte ordinairement
une clochette pendue au cou. C’eft ainfi
qu’il eft repréfenté fur un monument fépulcral
de la vigne Albani, où on lit: zïîhc Anamnhcig,
le fouvenir de la vie. Phèdre peint un mulet fier
de fa clochette. ( i l. 8.'4. ^
» . . . . Celfa. cervice eminens
C la runique collo j a flans tinlinnabulum.
Cet ufage d’attacher des clochettes au col des
beftiaux les a fait appeler par Sidoine ( epift. 11 . )
greges tintinnibulatos. Les Grecs 8c les Romains
en attachoient aufli aux harnois des chevaux,
Ariftophane ( RanA.iv. 1. 59. ) & Phavorinus en
font mention.
C LO
Les clochettes d’un Priape de Portici font de
bronze,damafquinées en argent. Apparemment que
leur fon devoit produire un effet à peu-pvès femblable
à celui des clochettes qu’orr attachoit aux
boucliers des anciens} ici, elles étoient faites pour
infpirer de la terreur aux ennemis} 8 c là , elles
avoient pour objet d’éloigner les mauvais genies.
Cette opinion fuperftitienfe fit placer aufli des
clochettes fous les chars des triomphateurs avec
des fouets, félon Zonare ( n . p. 31- )
Chez les Grecs, les marchands de poiflbns ap-
peloient dans les marchés les acheteurs avec une
cloche ou clochette ( Plutar. fympof iv . 4 - ^
Strabon raconte des habitans d’ Iafus ( xiy. p.
463. ) qu’ un habile joueur de lyre ayant fait retentir
la place publique de cette ville des fons de
fon infiniment, fut écouté par les Iafiens, juf-
qu’à ce qu’nne cloche annonçât l’ouverture du
marché aux poiflbns. A ce bruit tous les auditeurs
abandonnèrent le muficien.
C’étoit avec une cloche que l’on annonçoit a
Rome l’ouverture des bains, ( Martial, x iv . 163.)
Redde pilam, fonat &s thermarum : ludere per gts f
Virgine vis fola lotus abire domum 3
Urfinus dit qu’il avoit une clochette de bronze,
trouvée en 1J48 dans les ruines des Thermes de
Dioclétien , fur laquelle étoient gravés ces mots:
F1RMI BALNEATORIS.
Le Soldat, chargé de faire les rondes déduit
dans les fortereflès & les camps des Grecs, portoit
une clochette, ce qui le fit appeler dans leur
langue Codonopkore ( Arifioph. Aves p. 580. 8c
Scholiajles. 8c Suidas; ) Héfychius dit que cet
Officier annonçoit fon paflage par le bruit de la
clochette, afin de connoître par la réponfe ou le
filence des fentinelles, fi elles étoient endormies.
Thucydide parle aufli de cet ufage. ( i r . p. 341. mm 1 I 1 ■ . I
C’étoit une cloche qui réveilloit a Rome” les ef-
cîaves, 8c qui les appeloit au travail. ( J.ucian. de
mercede conduflis. ) On y portoit aufli des cio»
ckettes dans les pompes funèbres, pour avertir de
leur paffage le Fiamine de Jupiter, de crainte que
ce Pontife ne contrariât une impureté légale, en
attendant les flûtes des funérailles. La même rai-
fon peut-être faifoit attacher des clochettes au col
des criminels que l’on conduifoit au fupplice.
( Plaut. Pfeud. 1 .3 . 5)8. )
11 faut obferver que dans tout cet article nous
avons employé indifféremment les mots cloches
8c clochettes , non - feulement pour défigner de
véritables cloches & clochettes , mais encore des
baflins de métal, lanx > qui en faifoient quelquefois
l’office.
Cloches de cryftal pour les plantes. Les Romains
s’en fervoient dans leurs vergers pour faire
mûrir 8c pour conserver les fruits^ Nous l’apc
l o
prenons de la 68e épigramme du 8 livre de
Martial ;
. . . Qui Corcyrei vidit P ont aria regis , .
Rus , Entelle , tuA préférât ille domûs.
Invida purpureos urat ne brama racemos ,
Et gelidum Bacchi munera frigus edat;
Condi'ta perfpicua vivit v indemi a gemma ,
Et tegitur fe lix , nec tamen uva latet.
Fcemineum lacet fie per bombyeina corpus :
Calculas in nitidâ fie numeramr aquâ.
Quid non ingenio volait Natura licere ?
Autumnum fierilis ferre jubetur hyems.
. c. Celui qui a vu les. vergers du Roi de Corcyre
( Alcinoüs) leur préfère ta maifou champêtre ,
cher Enrellus. Tu fais préferver des rigueurs de
l’hiver les grappes pourprées de la treille , & empêcher
la froide gelée de dévorer les dons de Bacchus.
Le raifm vit enfermé fous un cryftal tram-
parent, qui le couvre fans le cacher. Ainh une
gaze légère laifïe voir les formes d un beau corps »
ainfi l’oeil peut compter les cailloux au fond d un
riiiffeau lympide. Que peut refufer encore a l in-
duftrie humaine la Nature avare ? Le tterile
hiver eft forcé de- donner les fruits de 1 automne.
»
fL O D IA . Voyci Claudia.
C LOD IAN VS , furnom de la. famille Cor-
HELIA.
CLODIUS. Il faudroit , dit Winckeimann ,
( kifl. de CArt. Ihv. 6. ch. y J parler ici d’une belle
ftatue plus grande que le naturel, & confervee
à la Villa Famfili, s'il étoit vrai quelle repre-
fentât l’ennemi de Cicéron , le fameux Clodius ,
ainfi qu’on l’a avance dans quelques écrits. C eft
une figure de femme drapée, dont le fein a peu
d’élévation,caraftère qui, joint aux cheveux courts
& frifés, peu en ufage chez les perfonnes du fexe,
a été l'a raifon de cette dénomination. On a prétendu
que cette figure repréfentoit Clodius, lorf-
qu’ il s’introduifit fo.us l’habit de femme chez Pom-
péïa , époufe de Céfar, avec laquelle il avoit une
intrigue, & qu’il voulut s’ouvrir l’accès auprès de
fa maîtreffe, à la faveur des myftères de la bonne
Déeffe , que cette dame célébroit dans fa maifon.
Il faut convenir que la dénomination de cette
ftatue, quelque pèu fondée quelle fo it, eft aflez
Pavante. Mais les cheveux de cette figure qui repréfente
Éleftre, font entièrement traités comme
ceux du grouppe d’Éleâre & d'Orefte dans la
Villa Ludovifi, appelés mal-à-propos Papirius
avec fa mère.
Comme je crois rétablir la véritable dénomination
de cette ftatue, dont le focle antique eft
défectueux , je m’imagine que la figure d'Eleétre,
avec celle d’Orefte qui eft perdue, fornxoient en-
CLO 93
fe m'oie un grouppe, de façon que le bras gauche
d’ÉleCtre repofoit fur l’épaule d’Orefte.
CLODONES. Plutarque dit qu’on donnoit ce
nom aux Bacchantes de la Macédoine J mais il ne
nous apprend pas pourquoi:
' CLOELIÆ foffii , retranchement creufé à
quatre milles de Rome.
C LO N IU S u n des cinq chefs qui conduifoient
les Béotiens de Thèbcs au fiège de Troy e , fur
cinquante vaiifeaux.
C LO TH O , la plus jeune des trois Parques: fon
nom fait allufion à fon office ; car elle eft cenfée
filer ( ) le temps de la v i e ,o u , félon d'autres,
c’ eft elle qui tranche le fi! de nos jours.
Foyè^ Parques.
CLOU. « Les portes de bronze à Herculanum,
dit Winckeimann, étoient ornées de gros clous
de bronze 5 on les a placés fur les trois cotes du
piédeftal fur lequel porte le- cheval de bronze du
cabinet dw Porti:i. La tête des clous des portes
du Panthéon, a cinq pouces de diamètre. Il y en a
deux dans la colleétion des antiques du Roi. On
appeloit celte efpèce de clous, clavi capitati, a
caufe du travail fini de leurs têtes ( Var. de re mfi.
lib. 11. c. 9. •) } & Bentley ( Not. ad Hor. l. i n .
carm. 24. v. 6. ) veut qu’on ait donné aufli à ces
têtes le nom de vertices. Philander ( Annot. ad
Vitruv. I. vis. c. 3 .p . 275.) croit que ce font ces
clous que Vitruve appelle clavi mufearii, fenti-
ment que d’autres ont aufli foutenu. Pline ( lib.
x i i . c. 57.) donne le nom de mufcarium3 (chaflfe-
mouches ) aux larges bouquets du haut de la tige
île quelques fleurs & plantes qui contiennent la
graine. Diofcoride ( lib. m . c. 51. ) fe fert pour
cela du mot de ratahov, parafol 5 8c comme quelques
chafles - mouches ont peut-être eu cette
forme, on foupçonne que c’eft-là ce qui a donné
lieu à '•cette dénomination. La tête d’un clou d&
bronze du cabinet du collège Romain, a véritablement
la figure d’un parafol en forme de champignon
j ce qui fans doute doit avoir eu quelque
fignification particulière} car le long de la queue
carrée de ce clou font gravés plufieurscaractères,
8c fur l’un des côtés on lit : ia q s a b a o©. J’ai vu
cependant la tête d’un gros clou de bronze, fur
laquelle étoit travaillée une mouche en relief ;
elle avoit été achetée jjar le P. Paciaudi, pour le
Comte de Caylus. »
On voit dans le cabinet de Ste Geneviève trois
clous de bronze, longs de cinq pouces, & dont la
tête n’a que cinq lignes de largeur. Il y a fur la
tige des lignes tracées obliquement. Ces clous Amples
& dénués d’ornemens, ont quelquefois été
confondus avec des aiguilles de tête. Voyei
Bullæ.
Clou. Tite-Live rapporte que les anciens Romains,
encore grofliers 8c fauvages, n'avoient