
p&tefi , cîitn utantur omîtes uno gênerc tiümmàrum ?
L e mot xaA/uoaf a la même lignification en grec.
COLLYRÆ. )
COLLYRIDES. > Ces mots dérivée de
XOAA YP IAE S . 3 xoAAt/g*, petit pain rond, gâteau, &c. défignent
la coëflfure de quelques femmes de l’antiquité, &
celle de Fauftine - Jeune en particulier. Les cheveux
étoient liés derrière la tête, treflés & nattés
en rond. Une aiguille ou poinçon les alfujétilfoit
dans cette forme.
I tes que les fabricateurs de ces monumens ont
voulu repréfenter.
COLOBUS 3
CO LO B IUM , > tunique fans manches, ainfi :
koaobion , 3
appelée par oppofition avec la tunique à longues
manches, ^e/piLris», vêtement des barbares. Il ne
faut pas prendre à la rigueur cette.définition ; car
le colobium avoit des prolongemens en forme de
manches larges » qui defeendoient prefque juf-
qu’au coude ; mais les manches étroites du
èh>Tôï defeendoient jufqu au poignet. Les Romains
ne portoient dans les villes que le colobium 8c la
pcnule ou la toge. Dans les camps ils portoiént le
fagum & la chlamyde. Nous apprenons cette dif-
tinérion delà ir e loi du code; Sed chlamydis ter-
rore depofito quiet a coloborum aç penularum indi-
cant veftimenta.
On voit à plufieurs figures des tableaux d’ Her-
culanum, des robes & des tuniques avec des manches
courtes, qui ne descendent que jufqu’au milieu
du bras .proprement dit ; ce font dés colobium.
Ces prolongemens font quelquefois fendus 8c af-
femblés avec des boutons.
Le clavus des Chevaliers 8c des Sénateurs étoit
coufu fur la. tunique ordinaire, ou colobium ;
delà vint que les Grecs défignèrent le elavus par
le mot KoXoÇU». Acron nous l’apprend ( ad. Horat.
fat. I. y. 36): Lâtum çlavum, purpuram , que. in
peîlore extenditur Senatorum.y Greci r«v
•votant. ^
COLOCASE ^ COLOCASIE, 1 P’ante étrangère 3 efpèce
d’arum ou pié-de-veaiu De toutes les fciences,
celles qui ont le plus befoin de fe prêter un fecours
mutuel, font l'hiftoire ancienne Sc ia botanique;
car il eft néceiTaire, pour l’intelligence de quantité
d'ufages, ou myftérieux ou économiques, que
les Égyptiens faifoient des plantes de leur pays,
de difeerner celles qui fe trouvent repréfentées fur
les monumens.
Les antiquaires qui fe font flattés d’y réufiir en
confultant Théophrafte -, DiofCoride & Pline,
n’en ont pas pu juger sûrement, parce qu’aucun
de ces Naturalises n’avoit vu ces., plantes dans
leur lieu natal. D’ailleurs, les d'eferiptions. qu’ils,
nous en ont laiflees étant très-courtes, .très-im^
parfaites & fans figures , on n’a pu en faire une
juftç application aux parties détachées .des plan- »
C’eijt donc au foj de l’Egypte même & au lit
du N il, qu’il faut avoir recours pour en tirer le*
pièces de comparaifon qui leur ont fervi de types.
C’eft fur la vue des plantes j ou rapportées sèches
de ce. pays-là, ou tranfplantées dans celui-ci, ou
très-exaétement, décrites par ceux de nos meilleurs
botaniftes qui les ont défîgnées d’après le
naturel | comme l’a fait Profper Alpin, que 1* on
peut appliquer avec précifion à celles qui ont fervi
d’attributs aux Dieux, & de fymbole aux Rois 8c
aux villes d’Égypte, des noms qui leur conviennent
fuivant les genres auxquels elles ont du
rapport.
C’eft la marche qu’ont fuivie d’habiles gens
pour découvrir la çoiçcafie des anciens, 8c pour
êtye en état de la ranger fous le genre de plante
• auquel elle doit appartenir. |
Comme fa principale qualité fe trouvoit dans fa
racine, dont ori faifoit du. pain, & que de cette
racine , de laquelle les Arabes font, encore commerce,
il naît une fleur & des feuilles du genre
d’arum, on ne doute plus que ce n’en foit une
efpèce ; & tous les botaniftes modernes, depuis
Fabius Columna & l’ouvrage de Profper Alpin
fur les plantes d’Égypte , font conftamment de
çet avis. Le nom vulgaire de culcas ou colcas ,
qu’elle fenable avoir retenu de l’ancien colocafia ,
doit encore contribuer à confirmer cette opinion.
Ses feuilles font auffi larges que celles d’ un
Chou.-Sa tige eft.haute de trois à quatre pieds, &
grolfe comme le pouce. Ses feuilles font grandes ,
rondes , nerveufës en delfous , attachées à de«
queues longes &grofles, remplies d’un fue aqueux
èc vifqùeux. Les fleurs font grandes , amples
■ comme celles de l’arum, de couleur purpurine,
monopétales , de figure irrégulière;, en forme
d’oreille d’âne. Il “s’élève de chaque calice un piftil
qui devient enfuite un fruit preique rond , renfermant
quelques graines. La. racine eft charnue,
bonne à manger. Cette plante naît dans l’îlede
Candie, en Égypte , & près. d’Alexandrie. .Les
habitons de Damiette la cultivent particulière-^
ment. On voit dans les environs de cette ville de
vaftes champs couverts de fes larges feuilles. Sa
racine eft conique , 8c plus groffe que celle du
lotus. Elle eft d’un goût moins fade quç la pommé
de terre.
Les antiquaires reconnoîtront donc aujourd’hui
la fleur de cette plante fur la tête de quelques Har-
pocrates & de quelques figures panthéès, par fa
forme d’oreille d’âne ou de cornet, dans lequel
eft placé le fruit; il y a toute apparence qu’elle
étoit un fymbole de fécondité. Voyc^ les Mém.
' de 1'‘Acad ! des Inf. t. 11. .
Lès curieux de nos pays cultivent la colocafi’e
avec beaucoup de peine, ils la plantent dans des
pots pleins de la meilleure terre qu’il; eft poffible
4 d e v o ir , 8c la tiennent toujours dans des ferres
ftms
tans Pexpofer à l’air qui endommageroit prornp- \
cernent fes feuilles > rarement on la voit produire
des fleurs ; Ci raci-ne cuite a le goût approchant
de celui de la noifette. On ne fait où
Bonrius a pris qu’elle eft d’ une qualité véneneufe,
èc qu’avant d’être mangeable, il faut la macérer
quelques jours dans l’eau.
Il eft certain qu’en Égypte, en Syrie, en. Candie
& autres régions orientales , on en mange fans
aucune macération, comme les navets en Allemagne.
Elle a , étant crue, un .peu d’amertume 8c d’âcreté vifqueufe ; mais tout cela s’adoucit
entièrement par la cuiffon. _ • ,
Du refte, cette plante n’a point de vertus médicinales.
Le chou karaïbe des Américains répond prefque
fur tous les rapports à la cobcafie d’Egypte >
car c’ eft aufli une efpèce d’arum d’Amérique,
dont les racines font groffes , de couleur de chair
par - dehors , jaunes en dedans , d'une odeur
douce 5 fes feuilles reflemblent à la grande fer-
pentine. On fait du potage avec fes feuilles 8c fes
racines..
Les Égyptiens ( D/W. i.pag. 52. ) avant
l’ufâge des graminées , fe nourrirent d’nerbes, de
feuilles & de racines de plantes aquatiques. La
reconnoiflance pour les divinités auxquelles ils àt-
tribuoient la découverte de l’agriculture , les
porta à conferver le fouvenir de leur nourriture
argrefte, en plaçant fur la tête ou dans les mains
de ces mêmes divinités les plantes fauvages d’où
ils la tiroient. C’eft pourquoi on voit la colocafia
former fouvent une partie de la coëffure d’Ofiris,
d’Ilïs.; on la voit même fur la tête d’ un épervier
dans la fable Iliaque 8c fur les obélifques.
Non-feulement les Égyptiens fe riourrifloient
des racines de la colocafie, mais ils faifoient encore
un grand ufage de fes larges feuilles. Elles
leur fervoient à fabriquer des enveloppes, des
cornets, 8c même des vafes à boire. Strabon le
dit expreffément. Du temps de Pline on avoit
femé dans l’Italie la colocafia ; 8c ce haturalifte
parle aufli de l’ufage où étoient les Égyptiens de
boire l’eau du Nil dans fes larges feuilles qu’ils
rouloient & replioient en forme de coupes ( z x i.
ç . I J". ) : Adefque N ili fui dotibus gaudeht, ut
implexis colocafie foliis , invariam fpeciem vafo-
rum 3 potare gratijfimum habeant feritur jàm hec in
Italia.
Le palais délicat des gourmets de Rome ne
put s’accommoder de la fubftanee filandreufe des
racines & des tiges de ta colocafia, félon ces vers
de Martial ( xm . 57. ) .*
Nibacum ridebis olus , lanafque fequaces ,
Improba cum morfu fila , manuque trahes.
COLOCASIA. Pallas étoit adorée à Sycione
fous ce nom, dérivé de Karus 8c d$ K c'a«. Le
Antiquités , Tome 11*
premier mot exprime un petit manteau de feutre
que portent plulieurs Déenes ; le fécond une cholc
tronquée, & il eft relatif à la petiteffe de ce manteau.
Pallas a dans prefque tous les monumens un
petit manteau rond, femblable à un camail d’Èvê-
que. Ce manteau eft le plus fouvent chargé de la
tête de Médufe , 8c c’eft alors la redoutable
égide. !
COLCENA , furnom de Diane, ainfi appelée
d’ un temple qu’elle avoit dans l’Afic mineure,
près du marais Colçe, jadis le marais Gygce , a
40 ftades de la ville de Sardes en Lydie. ( Strabo. | ■COLCENIS, furnom de Diane , fous lequel
elle étoit adorée par les habitans de Mvrrinunte,
dans l’Attique. Ce nom lui venoit, félon Paufa-
nias, de Coloenus, ancien Roi d’Athènes.
COLOM B E , oifeau favori de Vénus ; c’eft
pour cela qu’on l’appeloit l’oifeau de Cythère.
Vénus le portoit à la main, dit Apulée; & plufieurs
monumens anciens lui donnent cet attribut:
elle l’atteloît à fon char ; elle-même fe tranf-
formoit en colombe, félon Élien. Voye^ P é r i s -
t è r e .
Des colombes y dit Homère, prirent foin dé
pourvoir à la nourriture de Jupiter ; aufli avoit-il
des colombes pour le fervir à table. Les habitans
d’Afcalon & d’Hiérapolis avoient un fouverain
refpeél pour les colombes ; ils n’ofoient ni eii
tuer ni en manger, de peur de dévorer leurs
Dieux mêmes : ils nourrifibient avec foin toutes
celles qui naifloient dans leurs villes. Les colombes
furent aufli confacrées chez les Syriens & les Afly-
riens, parce qu’ils croyoient que l’âme de leur
fameufe Reine Sémiramis , s’étoit envolée ail
ciel fous la figure d’une colombe. Y^oye^ SÉMIRAMIS.
.
Cette vénération des Syriens pour les colombes
a été chantée par Tibulle ( 1. 7. 17. ) :
Quid referam ut volitet crebras inta&a per urbes
Alba Ealeftino cülta columba fyro.
Martial a célébré aufli dans fes vers la défenfe
de manger des colombes, qui étoit particulière
aux Prêtres de Vénus ( 13. 661. ) :
Ne violes teneras preduro dente columhas ,
Traditafi Cnidie funt tibi facra dee.
Silius dit que deux colombes fe reposèrent jadis
fur Thèbes; que de-là l’une s’envola à Dodone,
où elle donna à un chêne la vertu de rendre des
Oracles j & que l’autre , qui étoit une colombe
blanche , paffa la mer , & s’envola en Lybie ,
où , après s’être pofée fur la tête d’un bélier,
entre fes deux cornes, elle rendit des oracles aux
• peuples de la Marmorique. La colombe de Do-
‘ doue rendoit aufli elle - même des oracles ; elle
P