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Ja refiemblance, & pour faire juger, par la fîm-
pie vue, de l’abus que les Grecs ont fait eux-
mêmes de Tétabliflèment de leurs gymnafes. Ces
Grecs j qui plaçoient la danfe au rang des marches
militaires, la proftituèrent aux baladins &
aux gens les plus méprifables , fans même lui faire
changer.de nom. Cet art, qui règle les mouve-
mens du corps, & qui les rend juftes & agréables,
fut divifé en quatre principaux genres , relativement
aux cérémonies de la religion, aux exercices
de la guerre , aux fpedlacles des théâtres ; enfin
aux noces, aux feftins, & aux réjouifîances fem-
blables. Ain fi la cubifiique , ou l’art de faire des
fauts & des tours de force, étoit admis dans la
Grèce; mais Hérodote (liv . r i , vers la fin) nous
prouve le peu de cas que l’on faifoit des fauts en
eux-mêmes, & de ceux qui les exécutoient, en
nous apprenant Thiftoire de Cliftène, qui refufa
fa fille à Hippoclide , pour avoir fini fa danfe par
des poftures femblables à celles de cette figure.
Le Père Paciaudi a rapporté une figure abfolu-
ment pareille à celle de ce numéro. 11 l’a tirée du
cabinet des Jéfuites de Rome. »
Le même favant Comte parle encore de la
cubifiique dans un autre endroit ( ibid. pl. w .
n°, 4. ') au fujet d’une pierre gravée étrufq.ue.
« Ce monument étrufque pourroit prouver que
les Grecs avoient .corrompu les ctrufques dans les
exercices de la gymnaftiquecar enfin c’eftici un
tour de force qui confifte à fauter en avant ou en
arrière, & peut-être fuccefiîvement de l’une &
de l’autre façon , par-defîus trois pointe« un peu
courbées à leur extrémité, & placées fur une ter-
rafle quelles occupent en entier; pour ne laifiér
aucun doute fur l’aâion , le faut & Ies_ efforts
qu’elle exige ne peuvent être plus parfaitement
rendus: les,mains du fauteur fonr enveloppées
dans des efpèçes de gants , que le P. Paciaudi a
regardés comme dés fers de lance. Ces gantelets
pourvoient faire croire que les lancés étoient tranchantes
que le fauteur, en cas de chute, de-
voit être en état de les toucher fans inconvénient.
Je ne puis rien dire de ce'faut véritablement périlleux.
»
Le nom de la cubifiique étoit grec , & yenoit
Ae Kuoiçha i, je faute ou je marche fur la tête.
jtyÇimp croit le fauteur.
CÜBIT , me-fure. Voye£ Coudée.
CUCLIEN. Maxime de Tyr parle d’un .mode
cuclien propre aux Athéniens.
CTJCU LLIO. r ^ r
CÏ/CULLUS 5 Ces deux noms font fynonymes
de vefiis cucullata , & par contraction de
cuçulla. Ils défignoient un manteau garni d’un capuchon
, tel que le porte ordinairement Télef-
phore > fils d’Efculape , Dieu des Convalefcens.,
& tels que l ’on çn voit fur plufîeurs monumens
c u d
antiques cités dans les articles Bardocucullus
& Capuchon. Les voyageurs & les foldats fe
couvroient ordinairement du cucullio ; c’eft pourquoi
Capitolin l’appelle viator:us, ( ver. c■ 4. ) ut
va.gare.tur noble per tabernas ac lupanaria , obteclo
capite cucullione vulgari viatico. Comme il enve-
loppoit tout le corps , & couvroit la tête entière ,
il fut adopté à Rome par les débauchés, qui crai-
gnoient d’être reconnus dans leurs courfes de
nuit: d e - là vient l'épithète noBurne que Un
donne Juyénal (Sat. vi. v. 118O--
Sumere noBurnos meretrix Augufia cucullos.
Lorfqueles amphiteâtres ou les théâtres n’étoient
pas couverts par une vafte tente, les fpeétateurs
s’enveloppoient quelquefois dans un cucullus, afin
de fe garantir du froid & des intempéries de l’air
( Martial, v. 14, 6, ) :
lllic cueullo vrofipicit caput te B us ,
Ocuioque iuaos fpcctat indecens uno•
Dans les campagnes, les efcîaves deftincs aüX
travaux de ^agriculture, attachoient à leur fagum ,
ou groife tunique, un cucullus ou capuchon. Co-
lumelle le d it, en pariant de leur habillement
( de re rufticâ I . 8 .) : Familiam.........munitam
diligenter a. vento , frigore , pluviaque , qu& cunBa
prohibentur pellibus manicatis , centonibus confite-
tis , vel fizgis cucullatis , au-lieu de cucullis ,
félon ia c*?rre£Hon de Raynaud ( de PH. fieB. xv . }.
Le cucullus n’étoit pas toujours attaché au manteau
; on le portoit quelquefois feul. Martial dit
(x ir . 152.) à fon ami qufil n’eft pas afiez riche
pour lui fai préfent d’une lacerna , c’eft-à-dire,
d’un manteau avec capuchon , mais qu’ il lui envoie
celui-ci .tout feul :
Si poffem3 totas cuperem mifijfc lacernas :
Nunc tantum capiti munera mitto tuo.
Cetoit ainfi que l’on couvroit la tête & les
épaules des -enfans à la mamelle , avec un cucullus
, pour les préferver du froid. Caflien ( de habit.
Monach. c. 4. ) & Nicéphore ( /x.14 . ) comparent
les capuchons écourtés des moines m cucullus
des enfans, que le dernier afïimile à la tiare.
Voyez ce mot. Voyez aufli Bardqcucullus &
Capuchon.
C V C U M U L A , } vafes deftlnés à faîre
bouillir des liquides. Pétrone en fait mention en
deux endroits de fpn roman (c. 96. ÿe c. cjy. )
CUCUPHOMORPHUS , >
KOÏKOÏ®OKE4>A AOS , ƒ
Charrue.
baculus. Voye£
CUDO.
C U I
CUDO. Silius Italicus défigne par ce nom un
cafque ou bonnet de peau ( ki//. 494. ) :
. . . . . . a . Capiti çudone fier in»
Sac cautum,
CUILLER. Le Comte de Caylus ( Rec. ri. pl.
12^. n°. 7. ) dit : « Cette petite cuiller étroite,
pointue & formée comme une feuille de faule ,
.fervoit, félon l’opinion commune, à recueillir les
larmes des pleureufes aux enterremens. J’en ai vu
de beaucoup plus larges ; mais toujours d’une autre
forme & d’un plus grand volume. Je fais que
plufîeurs Antiquaires font revenus de cette idée ;
ils ont peut-être raifon. Mais que mettre à la place
pour rendre compte de ces petits inftrumens ? »
On voit dans le cabinet de S te Geneviève pln-
fieurs de ces cuillers qui ont été trouvées dans
les cendres des urnes antiques. L ’ufàge que j’ai
affigné aux vafes appelés fi improprement làcry-
matoires ( Voyeç ce mot •) peut être affigné de
meme aux petites cuillers qui les accompagnent
dans les tombeaux. Elles fervoient a puifer dans
un grand vafe pour verfer enfuire dans les petits ,
c ’eft-à-dire , dans les lacrymatoires, les liqueurs
odoriférantes •& les parfums que les affiftans ré-
pandoienc fur toutes les parties du bûcher funèbre.
CUIR & de CARTON (Monnoies d e ) . Æf-
«hine ( Socr. dial. r l3 c. 24) & Ariftide nous apprennent
que les Carthaginois fe font fervis de
monnoies de cuir $ les Romains commencèrent
par fe^fervir de monnoies de terre cuite & de
cuir. Cette dernière a été appelée ajfies ficorteiy
elle étoit en ufage à Rome avant le règne de
Numa, fuivant le témoignage de Suétone, cité
par Suidas ( V. a V<r«p/«. ). L’Auteur anonyme du
petit Traité de Re bus Bellicis, imprimé à la fuite
de la Notice des deux Empires, ajoute qu’on im-
pnmoit une petite marque d’or fur ces. pièces de
cuir qui tejioient lieu de monnoie dans le commerce,
For mat 0 s ç coriis orbes, au.ro modico Jigna-
verunt. Enfuite Numa introduifît Tufagedes pièces
de bronze, qu’on prenbit au poids, en échange
des marchandifes & des denrées ; cela dura juf-
qu’au temps de Servius Tullius, qui le premier les
fit frapper, & y fit graver une certaine marque.
On peut voir ce qu’ont dit fur c $ fiijet Saumaife
\dt Ufiur. p. 443. fieqq. ) & Sperlingius (de ■Num.
non eufi p. lo i . fieqq. & 221.)•. Ôn voyoit dans la
Collection de Joberc des fols de cette efpèce, battus
fur le cuir, que la néceffité avoit obligé les
Hollandois de frapper pendant leur guerre contre
les Efpagnols. Patin ( Hifi. des Med. p. 54. ) a
auffi fait graver une monnoie de carton frappée à
Leyde en 1J74 pendantquelçsEfp^gnolstenoient
cette Ville affiégée.
Philippe de Comine dit qu’après les grandes
levées d’argent faites pour la rançon du Roi Saint
Antiquités, Tome II,
C U I i49
Louis, ©n fut obligé de fe fervir en France d’une
monnoie de cw/r dans laquelle il y avoit feulement
im clou d’argent rivé dans le milieu , & marqué
d’une fleur-de-lys.
C u i r , peaux & parchemin.
« Quoique l’antiquité, difent les Auteurs de
la nouvelle Diplomatique , confiât fouvent la
confervatîon de fes titres aux marbres & aux métaux,
& que les Modernes en ufent encore quelquefois
de même; on peut prefque réduire la ma?
tière des Diplômes aux peaux & aux papiers. On
écrivit Certainement fur des inteftins d’éléphans
& d’autres ( Paleogr. p. 16. Ifidor. lib. G. cap. il.\
animaux; mais on ne montre nulle charte en cette
matière. *>
| « S’il ne fe . trouve point de Diplômes fur des
inteftins de reptiles, ce n’eft pas qu’au rapport d&
Cédrène (tom. i . p . 3 y 1 . edit. Pari fi. \Gqj.) Sc
de Zonare Ç Annal, tom. 2. /. 14. p. <ji. edh.
Parifi. 1687. ) dans l’incendie arrivé à Conftanti-
nople fous l’Empereur Bafilifque, il n’y eût un in-
teftin de ferpent confumé par les flammes, fut
lequel l’Iliade , 1’OdyfTée d’Homère & les exploits
des Héros fe voyoient en lettres d’or. Mais on a
lieu de fe défier de tout ce qui n’eft attefté que
par des Grecs quand ils ont vécu comme Cédrène
& Zonare bien des fiècles après les faits qu’ils
nous racontent. »
« Puricelli femble mériter dJus de créance Iorf «
que dans fes monumens de l’Égüfe Ambrofienne
de Milan (p. 282 & fieqq.) il nous fait connoître
l’original d'un Diplôme de Hugue&deLothaire,
Rois d Itaiie, écrit fur la peau de poifTon. Il porte
le meme jugement de plufîeurs Diplômes de Rois
& d’Empereurs, & même de quelques titres du
quatorzième fiècle. Peut-être qu’en y regardant
de plus près on découvrir oit un plus grand nombre
de chattes de cette nature. Celles dont on a
connoiffance ne lai fient pas d’être comptées à bon
droit parmi les raretés des archives. »
ct Cependant Muratori, non content de révoquer
( Antiq. Italie, tom. 3. Dijfert. 34. col. 34, )
en doute ou même de nier qu’il exifte dans les archives
de l’Eglife Ambrofienne des chartes de
peau de poifion, propofe aux Naturaliftes cette
queftion à réfoudre : favoir fi les poifions ont un
cuir~Aont ôn puifle faire du parchemin. Il ne
feroit pas impoffiblè que Puricelli eût pris pour
des peaux de poifion des parchemins d’une autre
nature que ceux qui rempliflent ordinairement nos
archives. Nous en avons trouvé d’une mollefîe extrême
qui ne venoitpoint d’humidité, mais d’une
•préparation , & peut-être d’une origine différente
de celle du commun des parchemins Au refte , il
femble difficile d’allier l’eftime qu’on témoigne
pour Puricelli avec l’efpèçe de démenti qu’on lui
donne fur l’exiftence de faits dont il prétend avoir
eu les monumens fousl es yeux Si Ton vouloit
oppofer autorité à autorité, du moins faîloit-il
due qu’on auroit vu le Dipôlme des Rois Hugu|