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Quand ce temple fut pillé par les phocéens,
une femme ofa s'en faire une parure : fon fi's
aîné fut furie champ faifi parles furies , 8c brûla
fa mère avec fa maifon. Quand il fut porté à Del-
■ ph^s , il fut jette dans une fontaine, où il relia
jufqu'au fac du temple. On ne pouvoir le toucher
fans oSenfer le Sole il, qui, fur le champ, élevait
des tempêtes.
Quant au péplum, c'étoit une efpèce de robe
magique, qui fut donnée à Hermione par Vul-
cain; il avoit la même vertu que le collier, &
il paila fucceflîvcment dans les mêmes mains.
Voyeç H éRMIONE.
ÉR1S ICH TH O N étoit fils de Triopas, fils de
Neptune & de Canace , & un des aïeux maternels
d'Ulyffe, il paffoit -pour un de ces impies qui
méprifent les dieux, & ne leur offrent jamais de
facrifices. U eut un jour la témérité deprofaner,
à coups de hache, une de ces antiques forêts que
la religion rendoit refpeâables ; celle-c i étoit
fpécialement confacrée à Cérès. Au milieu de
ce bois étoit un vieux chêne extrêmement haut,
dont les branches étoient ornées de guirlandes,
de rubans & de tableaux, qui repréfentoient
l’hilloire des prodiges qu'avoit opères la divinité
de ce lieu. Les dryades alloient fouvent danfer
fous ce chêne, dont le tronc avoit quinze coudées
de circonférence. Erifichthon ordonna à fes
gens de le couper ; comme il s'apperçut qu'ils
héiicoient, il prit la coignée , & le frappa lui-
même. On vit aufli - têt l'arbre trembler , IeS
feuilles, les branches 8c les glands changer de
couleur-, on entendit même l'arbre pouffer des
gémiffemens, & l'on vit le fang couler en abondance.
On entendit une voix fortir du creux du
chêne, qui dit qu'elle étoit une nymphe chérie
de C érès , qui vengerait bientôt fa mort. Rien
ne put arrêter l’impie Erifichthon , l'arbre fut
abattu. Les dryades de U forêt, craignant pour
elles S: psur les bois qu'elles habitoient, allèrent
prier la déefle qui les protégeoit, de les venger
de cet impie. Cérès le punit d'une manière bien
cruelle ; elle lui envoya la faim , qui pénétra jufqu'au
fond des entrailles de ce malheureux ; pendant
qu'il dormoit, elle répandit fon venin dans
fa bouche, dans fon gofier, dans fa poitrine,
& le fit couler dans fes veines. Erifichthon, à fon
réveil, fe fentit dévoré de la faim la plus violente
: plus il mangea, moins il fe raffafia ; & ,
après avoir épuifé toutes les reffources que lui
put procurer rinduftrie de fa fille, il fe dévora
lui - même pour fe nourrir- V °yc\ Métra.
Ovide a chanté cette métamotphofe. ( LU . 8.
v . 70p. )
Sur une cornaline gravée on voit un homme, avec de dlua bbaarrobne d, ea Syatonftc uhn e,
couronne fur la tête, tenant des deux mains une
E R O
hache avec laquelle il coupe un arbre. La figure
elt nue 8c à l'héroïque ; ce qui a fait croire a
Winckelmann , que ce fujec fe rapportoit a quelque
trait de la fable , d'autant plus qu'il eft fouvent
répété. Il lui femble qu’on peut y voir Erifick-
thon, qui coupe une forêt confacrée à Diane.
........ .................... labefaSaque tandem
Idibus innumeris , adduclaquc funibus arbor.
Conuit, & multam profitavis pondéré fylvam.
Attonitcs dryades damno nemorifque fuoque
Omnes germante, Cererem cum veftibus atris
Moerentes adeutit, poenamque EryJichth.OTf.is orant.
( Ovid. Metam. F U I , fab, x i . )
On peut confulter les obfervations de Grono-
vius ( GorUi daciil. p. 11. n. 174. ) fur un fujec
femblable. Selon ( Muf. Florent, t. X C I l l. n. 9.)
G o r i, c’eft Lycurgue, ruinant les vignes enThrace,
où il régnoit. C e pourrait aulïi être Halyrrhotius,
filsdehJeptune , ( Schol. Arifioph. Nub. V . to o i. )
q u i, voulant couper les oliviers produits par
Minerve, fe blelfagrièvement, 8c mourut de fa
bleffure.
E R IZ A , en Carie, ep i-
Les médailles autonomes de cette yiile font ;
RRRR. en bronze. Pellcrin.
O. en or.
O. en argent.
ERMENSUL . V o jt\ Irminsul.
E RM IN E T T E , hache recourbée. V . Ascia.
E R N E UM. ( Çato de re rufiica. )
« Vous ferez Yemeum de la même manière que le
placenta, ( voyet. ce mot ) en y mettant les mêmes
ingrédiens. Après les avoir bien mêlés dans
une auge de bois , on les met dans une hirnea
de terre, que l'on plonge dans une marmite de
cuivre pleine d'eau chaude", dans laquelle on les
laiffe cuire auprès du feu. Quand Yemeum eft cuit,
on caffe l'himea pour le fervir.
E R O G A T O R étoit dans les armées romaines
un officier chargé de dillribuer aux foldats les
vivres 8c le prêt. On l’appelloit Erogator amont,
militaris , pour le diftinguer de Verogator ohfio-
niomm, officier chargé par les empereurs de dif-
tribuer des vivres au peuple.
ÉR OM AN T IE . F o y e i Aéromantië.
É R O PE , fille d'Éurifthée , roi d'Argos, ayant
c poule
E R Y
époufé A t r é e .fe laiffa féduire par Thyeûe fon
beau-frère , donc elle eut deux fils, qui furent
la fource d'une infinité de crimes & de malheurs.
Atrée ayant découvert l'infidélité de fa femme,
la chaifa de fa cour, & fe vengea horriblement
fur les enfans nés de l’adultère. Erepe avoit trahi
fon mari dé plus d'une façon : Atrée, fon mari »
avoit, dit-on, un bélier a toifon d’o r , dont la
confervation devoit faire tout le bonheur de. fa
famille. Erope facilita \ Thyefte .les moyens de
le dérober > premier fiqet'de la divifiori qui régna
depuis entre les deux frères. F>ye% A T R E E ,
T H Y E S T E .
EROS ; c ’eft le nom grec de VAmour, ou de
Cupidon. Foye% ImÊROS & AMOUR;
É R O S T R A T E , ou Éraftoftrate, éphéfien >
c’ eft lui qui yfavifa de brûler le fameux temple
de Diane à Ephèfe, pour faire parler de lui.
F ey e i DlANE d‘Epkeje.
E R O T ID E S , on Érotidies, fêtes-en l’honneur
d‘Bros 3 ou Cupidon. Les thefpiens les cclébroient
de cinq en cinq ans avec grande foiemnité ^beaucoup
de magnificence. Il y avoit aufli des jeux de
même nom, & des combats de muficiens. ( Eïu-
tar. Erode. Paufan. Béotic. )
É R Y C E , ville de Sicile. Voye^ Palyces.
E R Y C IN E , furnom de Vénus. Les poètes
appellent quelquefois cette déefle, Erycine tout
court. Elle- a pris ce nom , du mont Eryx 3 en
Sicile, au fomsiet duquel Énée lui bâtit un temple
, lorfqu’ il aborda dans cette ifle. C e temple
étoit rempli de riches ornemens, de coupes ,
de vafes, de caflolettes d’argent, que la dévotion
des égeftans y avoit accumulés , dit Thucydide.
Dédale avoit confacré à Vénus Erycine
une vache d’o r , qui imitoit parfaitement la nature.
Il fit plufieurs autres ouvrages pour la décoration
de ce temple. Elien en fait une bien
plus magnifique defeription. « Il eft riche, dit-
»« i l , en or; l’argent s’y trouve en une quantité
» prodigieufe ; tout y b.rille en joyaux 8c bagues
a» de grand prix. C e temple, pourfuit-il, avoit
» toujours été en grande vénération : on avoit
eu dans tous les temps tant de refpeft pour
» la déefle, que perfonne n’avoit jamais ofé tou-
» cKer à fes tréfors. Amilcar, carthaginois , le
»> pilla enfin, 8c en tira une grofle fomme d’or
»» 8c d’argent, qu’ il diftribua aux foldats; enpu-
» nition de ce flacrilège, la pefte fe mit dans
M fon armée ; il fut lui-même arrêté par fes con-
»a citoyens ; 8c après avoir fouffert tous les tour-
»» mens imaginables, il fut pendu. Sa patrie
»» même, qui jufqu’ alors avoit été floriffante,
* tomba dgns la fervitude?». Après cela Elien,
à fon ordinaire, rapporte plufieurs merveilles qui Antiquités 9 Tome II.
E R Y
s'opéraient à ce temple. « Le grand autel, dit-il ,
». ell en plein air j on y fait plufieurs facrifices ;
„ on y voit perpétuellement, nuit & jou r, le
„ feu & la flamme , fans qu’ il y pâroiffe, m
>» charbons, ni cendres, ni tifons à demi brûles*
»» Le lieu ell toujours plein de rofee & dhetbes
>» vertes , qui pouffent toutes les nuits. Lesvic-
» tintes fe détachent elles-mêmes des troupeaux,
» & s'approchent de l'autel, pour être offertes en
» Licrifice : c'eft un mouvement que leur i'nfpire ,
,» tant la déeffe, que la volonté de ceux qui ont
», la dévotion de facrifier. Si vous voulez^ facn-
»» fier, le mouton s'approche d'abord de l’autel i
»» le vafe pour le facrifice s’y trouve aufli; la
„ chèvre & le cabri font de même. Si vos la-
», cultes vous permettent de faire un facrifice plus
„ confidérable, & lî vous voulez acheter une
», ou plufieurs vaches pourviétimes, le bouvier ne
» vous furfera jamais ; vous concluerez amiabk-
», mentvotremarché; &ladéeffe qui aiimel’écwrr,
» vous fera propice. S i , au contraire , vous ae-
»» mandez un trop bon marché, ^en yain depo-
>» ferez-vous votre argent, car la bête s enfuira, &
»» vousn’aurez rien pour lacrifier»».LememeaUfeur
trop crédule , nous rapporte une autre merveille
non moindre que laprécédente»». Ceux d'Eryx font
», une fête, qu'ils appellent Yanagogie, ou le deparr,
»» parce que , difent- iis, Vénus part en ce temps-
| „ U pour aller en Lybie ; & la raifon qu ns ont
.» de le croire ell telle : les pigeons, qui font ici
», en grand nombre , difparoiffent alors, pour
» efeorter la déeffe à laquelle ils font confacres.
» Après neuf jours d’ abfence , une colombe,
»» plus belle que toutes les autres, paraît la pre-
»» rnière fur la’mer, venant de l'Afrique ; elle ne
», reffemble pas aux autres, mais elle ell de cou-
»> leur pourpre, J k telle qu Anactéon décrit V é -
» nus , femblable à la pourpre 8c à l'o r , telle
»» aufli" quela chante Homère. Unenuéede pigeons
„ ]a fuit; 8c après leur arrivée, ceux d'Eryx célè-
»» brent les caragogies, ou la fete du ^retour».
Il y avoit aufli à Rome un temple de Vénus Ery .
cine au Capitole , 8c un autre hors la porte Col-
latine. Le premier fut dédié par Fabius Maximus,
l'an de Rome 437 i & le fécond par L. Portius,
l’an de Rome-s7i/.
É R YM A N T H E , montagne d’Arcadie, célèbre
par le fanglier énorme qui fe tenoit dans fes environs,
d’où, il ravagêoit tout le pays d alentour. Hercule
le prit vivant, 8c l'apporta âEurillhée, q u i, en
le voyant, penfa mourir de frayeur. C ell un des
douze travaux de ce héros.
M. Rabaud de Saint - Ellienne a donné de ce
' travail d’Hercule une explication mytho-aftrono-
mique fatisfaifante ; la voici : .
« Vers le pôle antarélique, 8c fous le ligne du
feorpion, eft une cônlleUation qui repréfente
une bête féroce ; nous l’ appelions le loup ; mais
C e x c