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Marlïque î c * r , bour les autres fromens d ’une
complexion plus force, ils doivent toujours être
icmés avantihivér dans les régions tempérées».
«Il lu dît, dit Pline (lib. X V I I I . cap. X X IV ,) ,
de femer par jugère, dans un climat tempéré,
cinq modios de oled barbu ,. ou fans barbe , dix ,
mouies de riz d’hiver, ou de riz trimeftre, lix .
modios d’orge ou d’orobe, iîx modios de fèves,
douze de vefee, trois de pois chiches, de gefle,
de pois communs ou de lentilles , dix de lupins,
iîx de ténu grec , quatre de haricots ou téveroles, !
vingt de foin, quatre fétiers de millet ou de
panis. Il faut plus de femence dans une terre,
cralle ; il en faut moins dans une terre maigre. .
On fait encore une autre diftmdfion : dans une
terre forte, crayeulè èc d’une nature humide > ii
faut lix modios de b led , foie barbu, foit fans !
barbe; il n’en faut que quatre dans une terre
meuble & légère, découverte, sèche & fertile.
Lorfque le bled n’eft pas femé clair dans une
terre maigre , l’épi eft mince & fans grain; mais
dans une terre graffe , le bled ta Ile, & d’un l'eul
grain, il pouffe plulîeurs tiges, d’où il arrive ,
que d'une petke quantité de femence on récolte
une abondante moilion ; c’eft pour cela qu il y
a des perfonnes qui veulent que pour enfemencer
un jugere , on emploie entre quatre & fix modios
de bled , fuivant la qualité du terroir j d autres,
en plus grand nombre, preferiveht qu’ on n’en
sème pas moins de cinq modios, foit que la terre
foie graffe ou maigre, foit qu’elle foit en plaine,
ou fur le penchant d’un coteau».
« Dans le pays des léontins en Sicile , on sème
ordinairement , dit Cicéron ( in frumtntaria ) ,
environ un médimne de bled par jugère. Lorfque
la terre rend huit pour un, on fe trouve bien
partagé : fi elle rend dix quelquefois, c’ elb-par
une faveur fpéciale des dieux ». Voye% Afrique ,
A theües , Babylokie, Egypte, Gaules,
Grèce , Italie, Judée, Laconie, Sicile.
F E R TO R IUM , ou fertoria fe lla , chaife portative
, fauteuil garni de brancards.
F E R TUM ou Ferc tum , efpèce d e ‘gâteau que
Fon offroit à Jupiter dans les facrifices. ( Câto
de re rufiie. c. 135- )
FÉRULE. Proinétfiée vola le feu du c ie l,
l'emporta dans une férule, & apprit aux hommes
à le conferver dans les tiges de cette plante. La
tige de la férule , que les grecs nommoient Nartex3
eft haute de cinq à fix pieds, fon écorce eft allez
d ure, & le dedans eft rempli d’une efpèce de
moelle, que le feu ne confumeque très-lentement.
Diolore dit que Bacchus, l’un des plus grands
lé^iflateurs dé l’antiquité, ordonna aux premiers
hommes qui burent du vin, de fç fervir de cannes
de férule , parce que foutent, dans 11 chaleur du
PE S
vin , ils fe caffoicnt la tête avec des bâtons ordinaires
, au-lieu que les tiges de férule font niiez
fortes pour fervir d’appui, mais trop légères
pour blefier ceux que l’on en frapperait.
Pline dit que les ânes aiment fort les férules ;
mais qu'elles font un poifon pour toute autre
bête de charge; 6c que pour cette-raffon les ânes
furent contactés à Bacchus, à qui les férules font
dédiées. Comme le bois de h férule eft très-leger,
8r néanmoins ferme, Pline ciit ( lib. X I I I cap.
X X I I .) 3 que les vieillards s’en fervoient ordinairement
pour bâton. On en faifoit un attribut
de Plu ton , apparemment dit Triftan, parce qu’ il
conduit les morts, ou,parce qu’ il étoirtoujours
repréfenté fous la figure d’ un vieillard.
C e mot ferula vient, à ce que l’on prétend,,
de ferire , Frapper : car anciennement on chatioit
les enfans avec les tiges de ces fortes de plantes.
La férule , dans le bas-empire, étoitle feeptre
des empereurs ; comme on peut le remarquer
fur les médailles. C ’eft une tige allez haute, dont
le haut eft plat Ôc carré. L ’ufage en eft fort
ancien parmi les grecs, qui appelloient leurs princes
Netfôiixotpopof, c’eft-à-dire, porte-férules.
FE SC EN N IN S ( vers ) fefeennini verfus , vers
libres & groiliers qu’on chantoit à Rome dans les
fêtes , dans les divertilfemens ordinaires , & principalement
dans les noces.
Les vers fefeenins ou faturnins ( car on leur â
donné cette féconde épithète ) , étoient rudes ,
fans aucune mefure jufte, & tenoient plus de là
profe cadencée que des vers , comme étant nés
fur le champ & faits pour un peuple encore fau-
vage , qui ne connoinbit d’autres maîtres que la
joie & les vapeurs du vin. Ces vers étoient fou-
vent remplis de railleries groflîères , & accompagnés
de poftures libres & de dahfes deshonnê-
rês. On n’a qu’ à fe repréfenter des payfans qui
danfent lourdement, qui fe raillent par -des impromptus
ruftiques ; & dans ces momens , où
avec une malignité naturelle à l’homme & dé plus
aiguifée par le v in, on les voit-fe reprocher tour-
à-tour tout ce qu’ils lavent les uns des autres :
c ’eft ce qu’Horace nous apprend dans une épître
qu’il adreffe à Augufte :
Fefcennina per hune inventa licentia morew,
Verjibus altemis, opprobria rüjiica fudit. '
( Epifi. I. lib .ll. v. 14.3. )
Les vers libres & obfcènes prirent le nom de
fefeennins , parce qu’ils furent inventés par les ha-
bitans de Fefcennie , ville de Tofcane , dont les
ruines fe voyoient encore à un bon quart de lieue
de Galèfe.
F E S F E T
Les peuples de Fefcennie accompagnoient leurs
fûtes 6c leurs réjoui (fan ces publiques, de repre-
fentations champêtres ou des baladins déclamoient
des efpèces de vers fort grofliers, 6c faifoient
mille bouffonneries dans le même goût. Ils gardaient
encore moins de mefures dans la célébration
des noces, où ils ne rougiffoient point de
falir leurs poéfies par la licence des exprelfions :
c’eft: delà que les latins ont dît, fefcennina licentia
, 6c fefcennina locutio, pour marquer principalement
les vers fa les 6c deshonnêtes que l ’on
chantoit aux noces.
■; Ces fortes de vers parurent fur ie théâtre, &
tinrent lieu aux Romains de drame régulier pendant
près de fix vingt ans. La fatyre mordante à
laquelle on les employa, les décrédita encore plus
que leur groftiéreté primitive ; & pour lors ils
devinrent vraiment redoutables. On rapporte
qu’Augufte , pendant le triumvirat , fit des vers
fefeennins contre Pollion , mais que celui c i , avec
tout i’efprit propre pour y bien répondre, eut
Lrprudence de n’en rien faire 5 parce que difoit
il , il y avoit trop à rifquer d’écrire contre un
homme qui pou voit profetire. »•
Enfin Catulle voyant que les vers fefeennins
employés pour la fatyre étoient proferits par
l ’autorité publique, & que leur groftiéreté dans
les épithalames n’étoit plus du goût de fon fiècle ,
les perfectionna , & les châtia en apparence
du coté de l ’expreflîon : mais s’il les rendt plus
chaftes par le ftylê, en profcrivantles termes greffiers
, ils ne furent pas moins obfcènes pour le
fen s , & bien^plûs dangereux pour les moeurs.
( Chevalier de Jeaucourt. J
FESSONIA , ou f e s so r ia , Déefte qui pré-
fidoic au repos que procuroit l’éloignement des
ennemis, après les fatigues qu’ils avoient données.
Les gens de guerre l’invoquoient fouvent
dans les travaux de leur metier. Son nom vient
du mot latin fejfus , las. St. Auguftin en parle
dans la cite de Dieu. ( liv. iv . ch. i i - J
FESTINS facrés, ou feftins de religion. C ’é-
tôient d es fe ft in s qui n’étoient que pour les dieux ,
& fur-tout pour Jupiter., Apollon , Latone ,
Diane, Hercule, Mercure & Neptune. On fer-
voit à ces dieux un repas magnifique dans leurs
temples eh certaines occafions . aux dépens du
public , & leurs prêtres en profitoient. Voyez
.Le c t ist er n e s . Il y avoit un Dieu pour préfi-
der aux feftins. Voyeç C omus.
F E STU CA , baguette du préteur, avec laquelle
il.-faifoit toucher, par fon liCteur , l’efclave qu’il
voulo’t affranchir. Les grecs l’appelloient xàtupos.
( Plaut. Mil. IV . 1 1 y . )
Fan' ingenua, an fejiuca fada è ferva libéra efi}
FÊTES : les Grecs-, les Romains, les Egyptiens
6c les autres peuples , avoient un très-
grand nombre de fêtes qui faifoient partie de
leur religion.
Nous ne ferons ici que les nommer > on en
trouvera l’explication dans leurs articles particuliers.
Numa partagea les jours de l’année en f e f li
• profefli , ù intercifi : les premiers étoient consacrés
aux dieux ; les féconds étoient accordés aux
hommes pour vaquer à leurs affaires , 6c les der-
: niers étoient partagés entre les dieux 6c les hoir.-
; mes.
Les jours de fêtes , dies f e f i i , étoient encore
divifés , fuivant Macrobe , ( Saturn, c. X V I. )
en facrifices , epuU ou banquets , ludi ou jeux,
& feria , fériés. Voye^ Fériés. Les dies pro-
1 fe fii étoient partagés en fa f t i , comitiales , com-
• perendini , fa fii , & prd.lia.res. Voyez ANNALES , I Fastes , 6cc.
Les jours de fê te s on ne rendoit point I2 justice
, c ’eft à-dire que les tribunaux étoient fermés;
le négoce & le travail des mains ceftoit,
6c le .peuple les palfoit en réjouiftance. On of-
froit des facrifices ; on faifoit des feftins , &
i l’on céiébroit des jeux. Il y avoit des féres fixes ,
; appellées annales ou ftativi , & de mobiles. Les
premières fêtes chez les grecs avoient été ces
j aftemblées folemnejles de toute la nation où l’on
céiébroit des jeux , comme les olympiques , les
’ pythiens, les ifthmiens, & les néméens. A Limi-s
; tation des grecs les îomains donnoient les jours
1 de fêtes des jeux , ou dans le cirque , ludi cir-
\ cenfesy ou des fpectacles fur le théâtre, ludi feenini;
c’étoit aux dépens de l ’état pour i’ordinaire , 6c
le foin en rouloit fur les principaux magiftrats ,
qui dans certaines occafions en faifoient eux-mêmes
les frais. Parmi les fêtes „ il y en avoit ce
fixes qui revenoient tous les mois comme les
néoménies chez les grecs , c’eft-à-dire , les jours
de la nouvelle lune 3 c’etoient chez les latins les
calendes , ou le premier jour du mois. Les nones
fe célébroient le 3 ou le 7 du mois , & les ides
le 13 ou le 15-. Ces fêtes étoient confacrées à Jupiter
& à Junon.
Sans entrer ici dans un détail mtinle gu nom
& des cérémonies propres à chacune des fêtes
: qu’on trouvera dans ce dictionnaire chacunes à
;leur article, qu’il nous fuffife de remarquer que
ces fêtes paroi fiant à la vérité occuper b plus con-
fidérable partie de l’année , il ne faut cependant
pas s’imaginer que tous les jours fuflenc employés
:en folemnités qui empêchaflent perfonne de travailler
, ou de vaquer à fes affaires. De ces f e t t s
un très-petit nombre obligeoit généralement tout
le monde.; la plupart des autres n’étoient, s'il
eft permis de s’exprimer ainû , que des dévo