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devint dominante , parmi les anglors, au fiècle
fuivant, par rapport aux en denture s. C'eft d'elles
dont ont voulu parler , fans doute, les favans
hommes que nous venons de citer. Dans les
temps antérieurs, l'ufage de ne pas réunir tous
les fceaux des contradians & des juges , fur les
mêmes chartes-parties ou endtntures , ne fut*point
univerfel. Mais quand on fut convenu de fuivre
la pratique annoncée par ces auteurs , les juges
ou arbitres mirent encore 3 du moins pendant un
temps, leurs fceaux fur toutes les en dentures qu'ils
faifoient drefler.
E N D O S IM O N j ( ntufique des anc. ) ainfi s*appelait
chez les grecs ce que le maître-chantre 3
ou le conduéleur des choeurs j donnoit à ceux
qui les chantoient, pour leur fervir de règle >
comme le rapporte Bullenger dans fon traité de
theatro.
ENDOVELLICUS.
Endovelicus , Endovollicus. Nous ne connoiffons
c e dieu que par douze infcriptions, que Gruter
a mifes dans fon recueil, pages LX X X V Ï I . &
LX X X V I I I . Ces infcriptions ont toutes été trouvées
à Villa-Viciofa , bourg de l'Alentejos, ou
les rois de Portugal ont un château : ce qui
montre que c'étoit un dieu particulier de ce pays.
Elles renferment des voeux faits à ce dieu, lequel,
outre les trois noms qui font écrits plus haut,
porte dans la dixième infcription celui de EN O -
BOLICUS ; mais apparemment qu'il manque un
D , ou dans Gruter, ou dans l'infcription. Les
épithètes qu'on lui donne , font : DEO E N D O -
V E L L IC O , DEO S A N T O E N D O V E L L ICO .
La première le qualifie de dieu d'une puiflance,
ou d'une divinité très-excellente, très-efficace ,
DEO EN D O V E L IC O PRÆ STAN T IS SIM I
E T PRÆ SEN T 1SSIMI N U M IN I S .^ ’eft tout
ce qu'elles nous apprennent.
Les efpagnols joignoient à Hercule ce dieu,
fous le titre de dieux tutélaires. On croit que
c'eft le même que Mars.
EN D R OM IS , nom que les grecs donnoient,
félon Pollux le grammairien, à la chauffure de
Diane, q u i, en qualité de chajferejfe , devoit en
porter une fort légère j auflj donnoit-on le même
nom à celle que portoient les coureurs dans les
jeux publies. On croit que c'étoit une efpèce
de bottine, ou de cothurne, qui couvroit lé
pied 8c une partie de la jambe, 8c qui laiffoit
à l'un 8c à l'autre toute la liberté de leurs mou-
vemens.
Les latins avoient attaché à ce mot une lignification
toute différente, puifqu'ils défignoient
par-là une forte de manteau épais & grolfier,
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dont les athlètes fe couvroient après la lutte ^
le pugilat, la courfe , la paume & les autres exer*
cices yiolens, pour fe garantir du froid j au moins
Martial, dans un épigramme, attribue-t-il toutes
ces propriétés au vêtement qu'il nomme endromis.
Le poète latin appelle Yendromis un habillement
grolfier, fabriqué par les gaulois - féquanois ,
deftiné à garantir du froid comme de la pluie,
& il l'oppofe aux toiles fines de lin ou de coton,
fabriquées dans l’Orient, comme l'extrême de
la pefanteur 8c de l'épailfeur (Martial. I V . 19. 1.) :
Han c tib i fe q u am cæ p in gu em te xtr ic is alumnam ,
Quoe Lacedcemonium barbara n om en h a b et :
So rd id a : f e d g eîido n o n a fpèrn an da decembri
D o u a , p eregrinam n ûttimus endromida.
Rid eb is v en te s h o c munere te3 u s & imbres.
N o n Jic in ty r ia J înd o ne te S u s eris-
L ’ endromis étoit fàns doute un manteaif de
même nature que le g a u fa p e , excepté que ce dernier
étoit garni- de longs poils.
E N D YM A T IE S . Les endymaties étoient des
danfes vêtues, qu'on exécutoit dans l'Argolide
au fon de certains airs compofés pour la flûte.
Plutarque en parle dans fon traité de la Mulîque ,
mais fi laconiquement, que l'on ignore fi ces danfes
entroient dans le culte religieux , fi elles étoient
militaires, ou fi elles n'avôient lieu que dans les
divertiffemens, foit publics, foit particuliers.
Quelle qu'en ait pu être fa deftination, il eft
toujours certain, que les danfeurs y étoient vêtus.;
au lieu que leslacédémoniens , voifins des argiens, 8c leurs maîtres dans l'art militaire , danfoienc
tout nuds dans leurs gymnopédies. Leür nom
étoit formé du grec h£ufcet3 vêtement.
E N D YM IO N , fils d'Æthlius 8c de Chalice i
félon Apollodore, régna dans l'Elide. Il étoit
d’une fi grande beauté, que la^Lune en devint
amoureufe. Jupiter lui ayant permis de demander
ce qu’il aimeroit le mieux , il choifit de dormir
toujours & d'être immortel, fans vieillir jamais
en cet état. C'étoit fur une montagne de Carie ,
appellée Latkmos, qu'il dormoit, & la Lune
l'honoroit de fréquentes .vifites. Lucien s'eft
moqué de cette fable dans un dialogue entier.
Paufanias parle plus férieufement de ce prince.
<« La fab le, dit-il, raconte qu'Endymion fut
» aimé de la Lune, & qu'il en eut cinquante
*> filles : mais une opinion plus probable , c'eft
» qu'il époufa Aftérodia5 d'autres difent Chror
» mie, fille d’Ithomus, & petite filled'Amphic-
» tÿohi d'autres Hypéripné, fille d'Areas, 8c
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qu'il eut trois fils, Péon, Epeus 8c Etolus,
a avec une fille nommée Eurydice.-----. . . Les
,, éléens & les héracléotes ne s accordent pas
» fur la mort d' E n d ym io n 3 car leséléens mon-
» trent fon tombeau dans la ville d Olympie, oc
„ les héracléotes, qui font voifins de M ilet,
„ difent qu"E n d ym io n fe retira fur le mont Lath-
„ mos. En effet, il y a un endroit de cette
„ montagne j que l’on nomme encore aujourd hui
n la g r o t te d ’ E n d y n ù o n ».
Les dernières paroles de Paufanias, font croire
qu’il y a eu deux E n d y m io n s , l’ un roi d’Elide,
& l’autre ce beau berger de Carie.
Pline ( L 1, c. 9. ) en nous apprennant qu’-Enr
d ym io n palfoit pour avoir obferve le premier les
mouvemens de la lune, indique le fondement
fur lequel on a élevé la fable de fes amours
avec cette planète. Cette origine confirme 1 opinion
très-vraifemblable des favans, qui placent
dgns le ciel étoilé le berceau de la Mythologie.
Plufieurs monumens antiques repréfentent les
amours de Diane & d’Endymion ; mais aucun
n’offre, dans un jour auffi favorable, la. rare
beauté de ce jeune çhafieur, que le bas-relief du
«apitoie , fut lequel il paroît avec fon chien,
feul, affis fur un ro ch e r ,& plongé dans un profond
fommejl.
Sur un farcophage du capitole, ©n voit Endy-1
m io n endormi dans les bras du dieu du fomme.il j
& Diane, qui a quitté fon char, vient le v o ir ,
précédée d’un amour portant une torche. La même
fable eft repréfentée fur un autre ' farcophage du
jnème mufeum. Morphee y paroît endormi avec
des aîles de papillon au dos, Si de petites ailes
d ’oifeaux à la tête.
É N É E , fils de Vénus Si d'Anchife , étoit du
fang royal de Troye par Affaracus, fils cadet de
Tros , fondateur de Troye.. Vénus avoit eu ce
fils d’Anchife , lorfqu'il paiffoit les troupeaux
de fon père fut le mont Ida. Pendant le liège
de Troye , Enée fe battit contre Diomède, &
alloit fuccomber, lorfque Vénus le déroba à la
vue de fon ennemi, & le mit entre.les mains d'Apollon.
C e dieu l’emporta au haut de la citadelle,
où il avoit un temple , panfa lui-même fes plaies : 8i après lui avoir rendu toutes fes forces, &
înfpité une valeur extraordinaire, il le .fit repa-
roître à la tête des troyens. E n é e fe battit encore
- contre Achille. Le combat, dit Homère , fut long
Jfc douteux : à la fin le prince troyen alloit fuc-
. tomber, lorfque Neptune, follicité par Vénu s ,
l ’enleva du combat. La nuit de la prife de Troye ,
E n é e entra dans la citadelle d’ ilium, & la défendit
jufqu’à l’extrémité; enfin ne pouvant la
f i r o r , il fortitpar une fauffe potte , avec tout
E N E H»
ce qu’il y avoit de troyens renfermes dans cette
citadelle, & fe battit en retraite jufqu au mont
Ida. L à , s’étant joint à ceux des troyens qui
avoient échappé à l’embràfement , il rai em a
une flotte de vingt vaifleaux , fur laquelle il s em
barqua pour fe tranfporter avec fa colonie en
Italie.
Le poème de Virgile a rétabli !a_ réputation
■ S E née, que plufieurs des anciens etoient tort
éloignés auparavant d’honoret comme un héros ;
on le regardoit, au contraire, ainfiqu Antenor,
comme un malheureux qui, avoit livre fa patrie
aux grecs. En effet, étoit il poffible que fans
quelque intelligence avec les grecs, maîtres du
pays, ces deux hommes euffent pu équiper fans
obltade des vaiffeaux fous leurs y eu x , pour le
retirer en Italie. D ’ailleurs, on reconnoît que
l’on avoit pofé des gardes dans les mailons de
, ces deux traîtres, qui ne furent point piuees,
d éplus, qu’en partageant les dépouillés, on leur
avoit rendu tout ce qui leur apparterioit, j* J 3ue
ce fut alors feulement qu ‘Enée fe^vit polletleur
du palladium, qu’ il apporta en Italie. Enée d ailleurs
étoit méprifé de Pdam , quoiqu il fut fon
gendre, & - cé fut un des motif de fatrahUon,
il voulut fe venger de ce mépris. Quoi qu il en
fo it, il arriva en Italie, après fept ans de navigation,
& fut bien reçu de Latinus, roi des
aborigènes , qui s’ allia avec lui 8i en ht Ion
gendre & fon fuccefleur..
Après la mort de Latinus , E n é e régna fur les
troyens & fur les aborigènes , qui ne firent plus
qu’un même peuple , fous le nom de latins. II
eut des guerres à foutemr contre fes voifins ; &
dans un combat contre les étruriens, il perdit la
v ie , âgé feulement de trente-huit ans. Comme
on ne trouva point, fon corps, on dit que Venus,
après l'avoir purifié dans les eaux du fleuve Nt>
micus où il .s’ étoit noyé, l’avoit mis au rang
des dieux. On lui éleva un tombeau fur les bords
du fleuve, S i on lui rendit dans la fuite les hon-
neurs divins , fous le -nom de Jupiter Indigète.
Virgile raconte qu ‘ E n é e , en arrivant en Italie .
alla confulter la Sibylle deCumes , qui le con-
duifit dans les enfers S i dans les champs elyfees,
où il vit tous les héros troyens, & fon pere,qut
luiapprit ce qui devoit arriver à toute fa pofterite :
épifode de l’invention du poète.. Mais les hif-
totiens rapportent un autre fait auffi merveilleux :
E n é e avoit eu ordre de l'oracle de s'arrêter en
Italie , à l’endroit où une truie blanche mettroit
bas fes petits. Lorfqu'il y fut arrivé, comme il
fe préparoit a offrit une truie en fa cri 6 c e , la
bête s’échappa des mains des facrificateurs, S i
s’enfuit du côté de la mer. E n é e fe fouvenant
de l ’oracle la fuivit, jufqu’ à ce qu’elle s arrêta
■ dans un lieu fort élevé, où -il entendit une voix
louant 4’un bois voifin > qui lui dit que c étoiç
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