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l'huile , le vinaigre &. d'autres liquéurs. Iî étoit
employé auffi dans les facriiices pour faire des.
libations de v in , & plus généralement encore
pour verfer de l'eau fur ceux qui lavoient leurs
mains. On en voit un dans le cabinet de Ste Geneviève
de Paris.
C O T Y L E , Try b lion 3 mefure grecque pour les
liquides, valoit, félon M. Pautton (Métrologie)
en. mefure de Fiance a&uelle de pinte.
Elle valoit , en mefuu.es grecques, 4 oxybaphes
ou 6 cya.thcs.
C crryle , mefure de capacité 3 en ufage dans
l ’Afîe 8c dans l'Egypte. Foyei Hémine & Mine.
Çotyle. 1 Le caractère dillinélif de
COTYLISCUS. 3
cette coupe ou vafe à boire , étoit de n’avoir,
qu'une feule anfe placée fur un côté. 11 avoir encore
, félon Athénée 3 un bec profond 8c marqué.
On confond trop fouvent les. cçtyles avec le pr&-
fericulum3 qui fervoit uniquement a faire des libations
dans les facrifîçes. Le cotyle étoit çonfacré
à Bacchus; ( Athen. xv, & Pollux vi< 16*)
COTYS, Voy^ C o t y t t o .
Gotys 1* Roi du Bofphore.
Ses médailles font
RRR. en 01»
O. en argent.
O. en bronze. '
C otys I I , Roi du Bofphore.
Ses médaillés font ;
BR. en or.
RR. en bronze.
O. en argent.
Cotys III, Roi de Thrace. BAEIAETS KOTïS,
Ses médailles font :
RRR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
Cotys V , avec Rhefcyporis,
Leurs médailles font ;
RRR. en argent.
O- en or. ■
O. en bronze.
CO T Y T TO . ■ )
COTTES. C L e nom feul de cotytto en
COTYS. C annonce l ’origine étrangère :
COTYTTÉES. )
c’eft dans la Thrace qu’ il faut la chercher. De-là
le culte de cette Divinité, affez reffemblant aux
Bacchanales ( Strabon, /. x 3p. 32.4.) , paffa dans
la Grèce 3 & s?établit à. Athènes & à Corinthe. Il
fut tellement en honneur dans cette dernière ville,
qu’on y regarda çotys ou cotytto comme une
Déeffe tutélaire ( Nefyck. in k«t«rf#. Su'td ioid. %
in v. q UtÂtyiç. ) . A Epidaure , elle eut un portique
qui Jui fut cpnfac^(Paiifan. Çorintk, e.^vu.), I
c o T
LesChiotes l’ayant reçue dire&ement de Thrace,
confondirent fa fête avec celle des Ithyphalles
( Synes. de Clayit. p. 853 & ad eum Petav.not.
p. 3 3. ). La décence en étoit donc bannie : tout ce
qtu ya être rapporté fert à le prouver.
Un des Poètes célèbres de l'ancienne Comédie,
Eupolis 3 le rival d’Ariftophane, entreprit de détruire,
avec l’arme du ridicule, le trop grand
crédit que ce culte commençoit à avoir chez les
Athéniens. En conféquence il fit une pièce intitulée
les■ Baptes ( FLéphceft. Enckirid. p. 14 , ed.'
Paw. ) , où il n’épargna point les initiés à ces
myftères. Ils prenoient fans doute ce nom de
Baptes 3 à caufe de quelqu’ablution préparatoire,
comme l’étymologie l’indique. Ce courage coûta
cher, dit-on j au Poè te, que les partifans de
cotytto noyèrent dans la mer ( Vid. Politian. Mif-
cell. c. x. ). A Rome, Juvénal n’eut pas à craindre
un fi cruel fo r t , quand il s’éleva contre l’indécence
des cérémonies de cette Divinité, qui y
changea fon nom Thrace en ceux de Fatua 3 de
Fauna & de bonne Déeffe.
On ne doit chercher l’explication de ces deux
premiers noms que dans la langue des Sabins, qui,
avant le règne de Numa .( Laélant, I, 1 , p. 1 1 5 ,
1 2 7 . ) , avoient tranfporté à Rome-le culte de
cette Déeffe, auquel fe mêla tellement dans la
fuite celui de cotytto, qu'ils n’ y furent plus distingués.
Les femmes feules étoient admifes dans
ces cérémonies no&urnes , qui fe pratiquoient
dans la maifon du Conful, en préfence des Vef-
tales. La mère ou la femme de ce Magiftrat y pré-
fidoit ( Plut. Fit. Cicer. t. i v , p. 460. ) , & avoit
l’intendance des facrifices qu’on y faifoit pour le
falut du peuple Romain : c’eft pourquoi cette
Prêtreffe étoit appelée Damiatrix ( F eft-. in v.
Damiurn. ). La coutume,ou la lo i, fembloit donc
avoir vieillé particulièrement fur la décence de ce
culte, que Claudius viola le premier. Depuis cette
a&ion, contre laquelle fon implacable ennemi,
Cicéron , ne ceffa de lancer les traits de fon éloquence
( Orat. pro domo fuâ s §. 40, de Efarufp.
refp. §. 5 , procl. Pif. §. 39 , &c. ) , il eft vraifem-
blable que , dans ces myftères, la pudeur ne fut
plias auffi refpe&ée.
Cette vgrtu paffoit pour être celle de Fatua,
ou la bonne Déeffe (Tertull. ad Nat. l . i l . c. ix.):
on prétendoit qu’elle n’avoit ni vu ni entendu
d’autre homme que Faunus, fon mari ( Farr. apr.
Lad. I. l , p- 127. ). Dans ce cas , fon mérite
n’étoit pas fort grand} fur-tout s'il eft vrai qu’ayant
été trouvée ivre, elle fut fuftigée avec des verges
de myrte ( Plut. Qiuft. Rom. t. i l tp. 268. Arnob.
I. y 3 p. 74- ).. Ces traditions avoient donné lieu à
divçrfes pratiques, ou avoit été inventées pour
rendre raifon de celles des myftères ‘de la bonne
Déeffe 5 non-feulement l’entrée en étoit interdite
aux hommes ( Tibull. Fleg, v i t , v. 21 , 22. Pro'
pert. I. iv , Eleg. i x ,3 v. 25, 16 , &ç. ) , mais encore
tous les t$bl££ux qui en repréfentoient quelqu'un
c o T
qu'uni-y étoient voilés ( Juven. fat. v i , v. $4I# )•
Les femmes ne portoient point de couronnes de
myrte j 011 n’en voyoit même aucunes branches
dans l’ intérieur du temple ( Plut. Qus.fi. Rom.
p. 268. ) . On y permettoit les libations de vin j
mais il falloit l'appeler lait 3 & couvrir le vafe
qui contenoit cette liqueur ( Arnob. l .v t p. 74-)•
. Si d’anciennes traditions, favorifoient la pudeur
& la décence 3 de nouvelles fournirent bientôt
des prétextes au défordre & à la plus infâme débauche.
Celles - ci firent Fauna 3 ou la bonne
Déeffe, fille de Faune, qui brûla d'un violent
amour pour elle. Punie de fa réfiftance à coups de
verges de myrte, elle ne céda pas néanmoins : le
vin fut alors employé 5 & malgré fon ivreffe , aucun
confentement ne put lui être‘arraché. Enfin ,
pour fatisfairé fa paffion, fon père n’eut d’autre
parti à prendre que celui de fe métamorphofer en
ferpent. Plufieurs de ces reptiles, apprivoifés dans
le temple de la bonne Déeffe, fâifoient allufion à .
cette fable ( Macrob. Saturji. I. i 3c. x n ) , dont
l ’origine grecque n’eft pas difficile à apercevoir.
En falloit-il davantage pour corrompre à Rome
les myftères de cette Divinité ? On fait , à pré-
« fent 3 dit Juvénal, ce qui s’y paffe > quand la
trompette agite ces ménades, & lorfqu'égale-
« ment ivres & de fons & de vin, elles font voler
*> en tourbillon leurs cheveux épars, & heurlent
« à l’envi le nom de Priape. Quels tranfports !
* quelles fureuts ! Saufella, la couronne en main,
» provoque les plus viles courrifannes, & rem-
>» porte le prix offert à la lubricité } mais à fon
» tour elle rend hommage aux ardeurs de Mé-
» dulline. Celle qui triomphe dans cet odieux
conflit eft cenfée la plus noble. L à , rien n’ eft
»p feint j les attitudes y font d’une telle vérité,
v> qu'elles auraient enflammé le vieux Priam &
» l'infirme Neftor. Déjà les defirs veulent être
» affouvis > déjà chaque femme reconnoît qu’elle
p» ne tient dans fes bras qu’une femme, & l'antre
pp retentit de ces cris unanimes: I l eft temps d‘in-
» trôduire les hommes. Mon amant dormiroit-il ?
»» Qu’on l’éveille :.point d’amant ! je me livre aux
•a efclaves : point d’efclaves, qu’on appelle un ma-
» noeuvre. A fon défaut, l’approche d’une brute
s» ne l'effrayeroit pas.
Le culte de cette bonne Déeffe n’appartint pas
toujours exclufivement aux femmes ; les hommes
ne voulurent pas dépendre de leurs caprices ou
-des befoins de leur lubricité, pour pénétrer dans
ces myftères. Ils les célébrèrent de leur côte }
mais pour obferver en quelque forte les anciens
rites, ils s’habillèrent eux-mêmes en femmes. La
tête couverte de longues aigrettes, & le col orné
de colliers,ils facrifioient une jeune truie, & of-
froient à la Déeffe un grand vafe plein de vin.
Toute perfonne du fexe étoit exclue du fan&uaire,
& le temple ne s’ouvroit plus qu’aux hommes.
« Loin d'ici, profanes, s’écrioient-ils, vos chan-
» teufes font bannies de ces lieux. Ainfi, ajoute
Antiquités, Tome I I 3
COU 115
v> Juvénal, les Baptes célébroient dans Athènes *
»p à la lueur des flambeaux, leurs no dûmes or-
»p gies 3 8c s par des danfes lafcivés, fatiguoient
» leur cotytto ( Sat. i l , v. 84 »*9} ’ ) M
Lecoftumeque ce Poète fatyrique donne aux
Prêtres de cette Divinité, qu’il fait boire dans un
vafe ayant la forme du phallus, le portrait qu il
fait d’eux , enfin ce qu’il ajoute-: on voit , dans
ces cérémonies , les mêmes turpitudes que dans les
niyftêres de Cybêle ( Juvén. Sat. i l 3 v. I IC - I I . )
font apercevoir la reffemblance de ces miniilres
avec ceux de Cotytto Romaine, ou la bonne Deeflej
peut-être.n’en différoient-ils pas* Cette conjecture
a d’autant plus de fondement, que cette dernière
étoit prife pour la Terre, dont le culte etoit
uni à celui de Saturne ou le Ciel ( Macrob. Saturn.
I. i 3 c. XII.)\ chez les anciens habitàns d’Italie.
Les noms de Fauna 8c de Fatua, qu’on donnoit à
la Déeffe 3 étoient relatifs à l’art de prédire l’ avenir
( Fid. Farr. de Ling. Lat. I. v. c. v i l , l. v i ,
c. n i 3 Macrob. I. / , c. x i i 3 Laft. I. 1 , p- 12 7,
) , dont les Greds fâifoient le premier honneur
à la Terre ( Æfchyl. Prometh. y . 2ICT-II.
Paufan. P hoc. c. v .) : c’eft pourquoi les Romains
donnoient pour époux à Fauna un Devin ( Farro.
de Ling. Lat. I. v i , §• 3* )•
D’abord, pur 8c fimple , le culte de cettf
Déeffe, repréfentant la Terre, neblefla point la.
décence ; il ne fut corrompu que t?ar fon union
avec celui de Cotytto. L’efprit de débauché de la.
jeuneffe Romaine, 8c le fanatiftne intéreffé des
Galles, ou Prêtres de Cybê le, achevèrent de
tout perdre, & parvinrent, non-feulement à rendre
rrtéprifables ou odreufes ces cérémonies, mais
encore à décrier toutes celles du paganifme. Les
plus facrées furent fouillées, & les temples devinrent
l’écueil de la vertu. Quel autel aujourd’hui
n’a pas fon Clodius, s’écrioit Juvénal ( Sat. vi 9
v. 345. ) , fous le règne de Domitien ? Depuis
cette époque , le mal fit encore bien des progrès ,
qui ne pouvoient qu’être accélérés à Rome par
l’introdu&ion de tant de cultes myftérieux 8c
étrangers.
( Article tiré des Recherches fur les Myfteres du
Paganifme3 de M. le Baron de Sainte-Croix.)
COU. Chez les anciens les hommes 8c les femmes
avoient ordinairement le. cou nud , ainfi que
les Orientaux modernes- Les femmes feules portèrent
quelquefois des colliers.
Lorsqu’on prenoit .les augures , on regardoit
comme très-favorable une palpitation dans la
partie gauche du cou , 8c comme très - fâcheufe
celle de fa partie droite. Les préfages tirés des
palpitations de la gorge 3 jugulum, étoient expliqués
dans un fens contraire. ‘
COUCHER. Le s malades couchoient dans les
temples d’Efculape, pour entendre de la bouche
1 du Dieu les remèdes qu’exigeoient leurs maux.
F f