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agréable. Cettc-partie s’applique à différentes fuc»
csflions de fons, appelées par les anciens agoge,
euthia , anacamptofis , ô’c.
CHRISIPPE étoit fils naturel de Pélops 8c
dev la nymphe Danaïs j ou , félon d’autres , fa
mère fe nommoit Axioché ou Aftyoché. 11 étoit
d une grande beauté , 8c fut enlevé par Laïus j
mais oii pourfuivit Laïus avec tant de promptitude
qu on lui arracha fa proie, 8c on l’amena prisonnier
à Pélops j qui lui pardonna. Hippodamie,
femme dè Pélops , fâchée de ce que fon mari
preferoit ce batard à fes enfans légitimes, exhorta
Atrée & Thyefte, deux de fes fils, à le faire
mourir : ils refufèrent de fe prêter à ce crime*
Alors elle l’exécuta elle-même avec l’épée de
Laïus , qu’elle prit pendant qu’ il dormoit. Cette
circonllance fit foupçonner Laïus j mais Hip-
podamie le difculpa avant de mourir. Les uns
ont dit que Pélops fe com^nta de bannir fa
femme ; d’autres quelle évita la mort en fe
faüvant à Midée. D’autres affurent qu’Atrée &
Th y elle commirent réellement ce meurtre , qu’ils
jetèrent le cadavre dans un puits 3 8c qu’ils fe
fauvèrent à Thiphylie. On foupçonna auffi Alcha-
toiis de ce meurtre. Voyeç Alchatoüs.
CHRISTOPHE , fils aîné de Romain Léca-
pene.
Christophorus Aügüstüs.
Ses médailles font :
RRR. en o r , où il eft avec fon père.
On eft incertain fi l’on en a en argent, en
bronze."Ducange en rapporte une fur laquelle
on lit les noms de Romain, de Chriftophe & de
Conftantin X , mais fans dire de quel métal
elle eft.
Christophe (S .). Voyeç Chien.
CHRODOR, dieu des anciens Germains, qu’on
croit être Saturne. On le repiréfentoit fous la
forme d’un vieillard avec la tête nue, appuyant
les pieds fur un grand poiflon. Il-étoit couvert
d’ une robe qui ne laifioit voir que les pieds , & „
ceint d’une écharde » tenant de la main gauche
une roue, & de la droite un panier plein de fleurs
8c de fruits.
CHROMA, ■> ,
CHROMATIQUE, f §enre de muficîue qui
procède par plufieurs femi-tôns de fuite. Ce mot
vient du grec , qui fignifie couleur, foit
parce que les Grecs marquoient ce genre par des
cara&ères rouges ou diverfement colorés , foit
parce que le genre chromatique eft moyen entre
les deux autres, comme les couleurs entre le
blanc & le noir j o u , félon d’autres , parce que
le genre chromatique varie 8c embellit le genre
diatonique par fes femi-tons, qui font dans la
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tnufique le meme effet que la. variété des couleurs
dans la peinture.
Boece attribue à Timothée de M e t l'invention
du genre chromatique ; mais Athénée la donne à
Epigonus.
Ariftoxènedivife ce genre en trois efpèces, qu’il
appelle molle ykemiolion & tonicum , qui procède
par de petits intervalles > & intenfum , dont les
intervalles font plus grands. Nous expliquerons
au mot GENRE le chromatique des Grecs j quant
aux modifications que ce même genre recevoit
dans fes efpèces, c’eft un détail qu’il faut chercher
dans les auteurs, mêmes. *
CHROMIUS, fils de Priam 8c d’Hercule, fut
tue par Diomède fous les murs de Troye.
CHRONIES, fêtes célébrées à Athènes en
I honneur de Saturne. Cétoient les mêmes que les -
Saturnales des Romains.
CHRONOLOGIE. La chronologie en général
eft proprement 1 hifloire des tems. Ce mot eft
dérivé de deux mots grecs. x fn u , tems , 8c
A.-/OÎ, d i f cours. In tempore , dit Newton, quoad
ordinem fuccefionis , in fpatio quoad ordinem jitûs
Jocantur umverfa. Ce magnifique tableau , qui
prouve que les géomètres favent quelquefois
peindre , revient en quelque manière à l'idée de
L e ion i« , qui définit le tems ordre des êtres
fucce/fifs, 8c I efpace , Cor dre desco-exifians. Il
n'eft queftion ici que de la feience des tems pafles,
de l'ai t de_ mefurer ces tem-s, de fixer les épo-
ques, & c’eil cette fcience qu'on appelle chronologie.
Plus les teffis font reculés, plus auffi la mefure
en eft incertaine ; auffi eft-ce principalement à la
chronologie des premiers tems que les plus farans
hommes fe font appliqués. Fontenelle ( Eloge
de M. Bmnchitti , ) compare ces premiers tems
a un vafte palais ruiné , dont les débris font en-
taiîïs pêle-mêle , & dont la.plupart même des
matériaux ont difparu. Plus il manque de ces
matériaux, plus il eft poffible d'imaginer & de
former avec les matériaux qui relient différens
plans, qui n auroient rien de commun entr'eux.
Tel eft 1 état ou nous trouvons l ’hiftoire ancienne.
II y a plus : non-feulement les matériaux manquent
en grand nombre, par la quantité d’auteurs
qui ont péri, les auteurs même qui nous
relient font fouvent contradiéloircs les uns aux
autres.
Il faut alors ou les concilier tant bien que
mal, ou fe réfoudre à faire un choix qu'on peut
toujours foupçonner d'être un peu arbitraire.
Toutes les recherches chronologiques que nous
avons eues jufqif ic i, ne font que des combinai,
fons plus ou moins heureufes de ces matériaux
informes. Et qui peut nous répondre que le nombre
de ces combinaffons foit épuifé ? Auffi voyons .
nous ptelque tous les jours paroître de nouveaux
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fyftêmes de chronologie. 11 y a , dit le dictionnaire
de Moréri, foixante-dix opinions différentes
fur la chronologie , depuis le commencement
du monde jufqu'à Jéfus-Chrift. Nous nous contenterons
de nommer ici les auteurs les plus célèbres.
Ce font Jules Africain, Denis le P e tit,
Eufèbe,S. Cyrille , Bede, Scaliger, le P. Petau,
Ulïérius , Marsham , Voilius , Pagi , Pezron ,
IJefvignoIes, Fréret &: Newton : que nomina ! 8c
de quelle difficulté la chronologie ancienne n’eft-
eile pas, puifque après les travaux de tant dè
.grands hommes , elle relie encore fi obfcure
qu’on a plutôt vu queréfolu les difficultés I C'ell
une .efpèce de perfpeétive immenfe à perte de
vu e , dont le fond eft parfemé de nuages épais,
à travers lefquels on apperçoit de diftance en dif-
tanee un peu de lumière.
S'il ne s'agilfoit, dît un auteur moderne, que
de quelques événemêns particuliers, on ne feroit
pas furpris de voir ces grands hommes différer
fi fort les uns des autres j mais il eft queftion des
points les plus effentiels de l'hiftoire profane ,
- tels que le nombre des années qui fe font écoulées
depuis la création l'origine de l’empire des
Chinois, les dyhafties d’Egypte, l'époque du
règne de Séfoftris, le commencement & la fin
de l’empire d’Affyric , la chronologie des rois de
Babylonc , des rois Mèdes, des fucceffeurs
d’Alexandre, fans parler des tems fabuleux 8c
héroïques , où les difficultés font encore plus
nombteufes. Mém. de Litt. 6 d'Hifi. par tablé
d’Artigni.
L'auteur que nous venons de citer, conclud
de-là fort judicieufemeht qu’il feroit inutile.de
fe fatiguer a concilier les différens fyftêmes, ou
à en imaginer de nouveaux. Il fuffit, dit-il, d‘en
choifir un 8c de le fuivre, Ce fentiffient nous
paroit être auffi celui des favans tes plus illuftres
que nous avons confultés fur cette matière. Prenez
, par exemple, le fyftême d'Uilérius , allez
fuivi aujourd'hui, ou celui du P. Petau dans
fon rationarium temporum. La feule attention
qu'on doit avoir, en écrivant l’ hiftoire ancienne,
c ’eft de marquer le guide que l'on fuit fur la
chronologie y afin de ne caufer à fes leéleurs aucun
embarras ; car , félon certains auteurs , il y a
depuis le commencement du monde jufqu’à Jéfus-
Chrift 374° ans, & 693-1 félon d’autres, ce qui
fait une différence de 5194. Cette différence doit
fe répandre fur tout l’ intervalle , principalement
fur les parties de cet intervalle les plus proches
de la création du monde.
Je crois donc qu’il eft inutile d’eifpofer ici
fort au long les fentimens des chronologiftes ,
& les preuves les plus ou moins fortes fur lef-
quelles ils les ont appuyées. Nous renvoyons fur
ce.point a leurs ouvrages. Voici feulement les
principales opinions fur la duree du monde depuis
U création jufqu’ à Jéfus-Chrift.
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Selon la vu!gâte,
Uiïérius 4ÔC4 ans-,.
Sca'hger , . . ....................... ■ 39JO
Petau, . . . . . . . . . J984
Riccioli, ................................... •. 4184
Selon les fept ante s.
Eufèbe.................................... ..... . ƒ 200 ans»
Les tables a l p h o n f i n e s . . . 6934
Riccioli .............................................. • J6J+
L ’année de la naiffance de Jéfus-Chrift eft ;aufiî
fort difputée ; il y 3 fept à huit ans de différence
fur ce point entre les auteurs. Mais depuis ce
tems la chronologie commence à devenir beaucoup
plus certaine par la quantité de momimens,
& les différences qui peuvent fe rencontrer entre
les auteurs , font beaucoup moins confidéra-
bles-
Des Annales Babyloniennes, Egyptiennes au
Ckaldéennes , réduites à notre chronologie. C’eft à
Gibert que nous aurons l’obligation de ce que
nous allons-expofer fur cette matière fi importante
& fi difficile. Voye\- une Lettre q u il a publiée
en 1743, Amfl. Les anciens défignoient par
le nom S année, la révolution d’une planète quelconque
autour du ciel. Voyeq_ Macrobe, Eudoxe ,
Varron , Diodore de Sicile , Pline, Plutarque,
S. Auguftin , 8cc. Ainfi l’année.eut deux, trois,
■ quatre , fix , douze mois ; & félon Palepbare &
Suidas, d’autres fois un feul jour. Mais quelle .
forte de révolution entendoient les Chaldéens ,
quand ils s’arrogeoient quatre cent foixante Sc
treize mille ans d’obfervarions ? Quelles ? celles
d'un jour folaire. éroient leur année aftronomi-
. que i d'où il s’enfuit, félon cette fnppofîtion ,
que les 473 mille années des Chaldéens fe ré-
duifent à 473 mille de nos jours, ou à 1197 &
'environ neuf mois de nos années folaires. Or
c’eft-là précilement le nombre d’années qu’Eufèbe
compte depuis les premières découvertes d’Atlas
en attronomie, jufqu’au paffage d’Alexandre en.
Afie , & il place ces découvertes à l’an 384 d’A-
braham j mais le paffage d’Alexandre eft de l’art
i j Si ; l’intervalle de l ’un à l’autre eft donc pré-
effément de 129S ans , comme nous l’avons
trouvé.-
Cette rencontre devient d’autant plus frappante
, qu’Atlas paffe pour l’inventeur même dé-
l’aftrologie , & par conféquent fes obfervarions.
comme la^ date des plus anciennes. L'hiftoire
fournit même des co'njefîures affez fortes de
l’ identité des obfervarions d'Atlas, avec les premières
obfervations dès Chaldéens. Mais voyons
la fuite de cette fuppofition de Gibert.
Berofe ajoutoit 17000 ans aux obfervations des
Chaldéens. L’hiftoire de cet auteur, dédiée à;
Antioehus Soter, fut vraifemblablementconduite
jufqu’aux dernières années de Seleueus Kicanor,
ptédéceffeur de cet Antioehus, Ce fut à peu-prè»