
Maigre la rareté des médailles .d’or de Com-
ntode » il y en a trente-huit différentes, avec deux
médaillons dans le cabinet du Roi. Cette fuite Impériale
d’or eft la plus nombreufç & la plus riche
q if on ait jamais formée.
î '? La dernière école de l’art, dit Wmckelrnann
( hiß. de l'Art, vi. c. 7. ) créée , pour ainfi dire ,
par Hainen , & l’art même tombèrent en décadence
fous & apres le règne de Commode, l’indigne
fils & fucceflfeur de Marc-Aurèle, Du refte,
lArtifte qui fit-la belle tête de cet Empereur
jeune , fait honneur à l'art. Cette tête , qu'on
voit aujourd’hui au capitole , paroît avoir été faire
dans le temps que Commode monta fur le trône ,
c ’cft-a-dire ^ dans la dix-neuvième année de fon
âge. Mais la beauté de ce morceau nous prouve
que le maître qui le fit avoit peu de rivaux. Il eft
certain que toutes les têtes des Empereurs fuivans
ne font pas comparables à celle de Commode. *>
« Les médaillons de bronzede cet Empereur
méritent, auffi bien pour le deflrn que pour l’exécution
, d'être rangés parmi les plus belles me-'
dailles Impériales. Les coins de quelques-unes de
ces médaillés font gravés d’une fi grande fineffe *
que fur une entre-autres qui représente une
Roma3 affifèfur une armure, & offrant un globe
à Commode 3 on diftingue aux pieds de la Déefle
les petites têtes des animaux dont les peaux fer-
voientà faire des fouliers ( Buonarroti3 Ojf. fopr.
ale., Med agi. tcv. 7. n°. 5. ). Il eft vrai qu’ un ouvrage
en petit ne fournit pas une indu&ion sûre
en faveur d’un travail en grand > celui qui fait faire
le modèle d’un petit navire, n’a pas pour cela la
capacité de conftruîre un vaiffeau qui puiffe braver
la fureur des flots. Sans cette confidération 3 plu-
fieurs des figures placées fur les revers des médailles
des Empereurs fuivans , qui font affez.
bien deffinées, feroient tirer de fauffes concluions
fur les principes généraux de l’art. Achille >
deffiné paffablement en petit y paroît un Therfîte
étant exécuté en grand par la même main. L e
même effet réfnlte de la diminution & de l’augmentation
des figures ; mais 11 eft plus facile de
paffer du grand au petit dans le deflin>que du petit
au grand : comme il eft de fait qu’on voit mieux
de haut en bas q‘ue de bas en haut. Santé Bartoli
eft une preuve de cette aflertion : bon deflînateur
&■ bon graveur à l’eau-forte, il s\ft acquisse là
réputation en publiant quelques ouvrages de l’antiquité.
Il a du mérite tant qu’il deffine de petites
figures de la grandeur de celles des colonnes de
Trajan & de Marc-Aurèle $ mais lorfqu’il veut
paffer cette mefure & defïiner plus en grand , il
n’eft plus le même, comme le prouve fa colleéfeibn
de bas-reliefs , cormue fous ce titre : Admranda-
antiquitatis. Du refte, il èft poffible que les revers
de quelques médailles du troisième fiée le qui annoncent
uiWtravaiî fupérieur à l’idée que nous
avons de ce temps, foietit forcis de coins plus
anciens. »
« Le Sénat ayant réfolu d’anéantir la mémoire
de Commode , commença par faire détruire fes.
images. Le Cardinal Alexandre Albani, en faifant
creufer les fondemens de fa fuperbe maifon de
plaifance à Nettimo, au bord de la mer, près de
l’ancien Antium , trouva plufieurs buftes & tetes
de ce.t Empereur , qui .portotent des marques de
mutilation. A toutes ces têtes on voyokque le vi-
fage avoir été détruit à coups d’outil. » .
C’eft à tort que l’on a cru reconnoître Commode
dans l’Hercule du Belvédère, qui porte un
enfant fur fa peau de lion ( Voye^ Hercule ),.
de même que dans la figure du palais Farnefe *
qui porte un jeune homme mort. {V oye^ATRÉE.)
Ce tyran farouche & infenfé v o u l u t donner fou
nom au mois d’Août : de-là eft venue l’iflfcrip~
tien fuivante trouvée à Lanuvium :
1 D Ü S C O M M O D A S i
E L I A N O C O S .
Il avoît ajouté auffi fon nom à celui de Rome, 8£
il l’ appel oit K.oupoS'iMw.
COMMODÈVES, nom de quelques Diyînkés
champêtres des Gaules.
COMMUNJS Libertus Legianis Quarts.. Mifc-
ratori ( Tkef. înfer. 874.') rapporte l’infcription,
fuivante, de laquelle il conclut que les légions»
avoient des efclaves & des affranchis 5 mais i l
n’ofe donner aucune explication du. mot VIVO»,
B._ M .
C E N I S . D O M I T . V I X
A N N . L X . E T . A F F U T !
A R I S T O N I S C O N J U G I E J U S -
V I V O A U L . I M P E R A T O R I S .
C O M M U N I S L 1 B . L E G . II il*
P A R E N T I B U S P I I S S I M L S
P O S U I 1 -
COMMUNS (D ieu x ), DU communes. On dbfl^
noit ce nom chez les Romains aux Dieux, qui;
étoientadorés par plufieurs nations, & à ceux q'ui-
protégeoient indiûinélement l’ami & l’ennemi >
du nombre des premiers étoient Jupiter., Vénus ,,
le Soleil, &e. 5 du nombre des derniers, Mars,,
Bellone, la Vîétoire, &c.
COMPÂR. £ e nom dé figue un mari dans l’épi*-
taphe fuivante ( Gruter. 793. n. 9.) x
- J U L I A . M A T R O N A
A ü R . A Q U I L I N O . C O M P . . . ...
COMPARARE défîgnoit la divifion des provinces
à défendre, faite entre les Conflits apres
kur-élection,, 8c l’appariement des Gladiateurs.
COMPAS. Les Poètes ont fait honneur de fon
invention à Icare ; mais Hygin (fab. 274. ) l a
reftituée à Perdix, fils de la foenr de Dædalus ; &
il ajoute que cet habile mécanicien, jaloux de
la gloire de fon neveu, le tua. Il eft cependant
difficile de croire que le célèbre labyrinthe de
Dédale ait pu être défi n é 8c bâti fans compas.
Le cabinet d’Herculanum renferme plufieurs
infirumens de géométrie , tels que des mefures de
longueurs repliées fur elles-mêmes , des compas
de différentes grandeurs, parmi lefqtieis il faut
remarquer une efpèce de compas de réduéLon- Ce
compas a , comme les nôtres , quatre pointes qui
forment deuxangîes-oppofésaufpmmet, un grand
& l’autre petit ; de forte que ce dernier eft de la
moitié de l’autre, 8c n’indique par conféquent
que la moitié de la ligne qu’on mefure avec le
premier.
On-voit un femblable compas fur une Sardoine
antique de Fricproni ( Gem. litter. 4®. 1757*
tay. 6. ) , où il fe trouve gravé à côté d’une
équerre & d’une herminette.
COMPITALES, fêtes qui fe céiébroient chez
les anciens en l’honneur des Dieux Lares ; compilait
tia. Ce mot vient du latin compitum , un carrefour
; & cette fête fut ainfi appelée, parce qu’elle
fe célébrait dans les carrefours. Les compitales
.furent inftituées par Ser-vius Tullius", fixième Roi
de Rome ; c’eft-à-dire, qu’ il les établit à Rome.
Quoique Dion dife dans fon quatrième Livre que
cette fête fe célébra d'abord peu de temps après
les Saturnales, il paroît néanmoins qu’elle n’avoit
point de jour fixe, au moins au temps de Varron,
comme l’a remarqué Cafaubon (m S net. Aug. c.
31. ). Il n’y avoit alors de compitales qu’ une fois
chaque année; mais Augufte les fit célébrer deux
fois. C’étoit une fête mobile, & le jour auquel
on la devoir célébrer s’annonçoit tous les ans.
C ’étoit ordinairement dans le mois de Mai, comme
le prouvent les Faites d’Ovide & le Calendrier
RoiUain.
On facrifioit une truie pendant les compitales
( Proper. I. iv. él. i. ). Les Prêtres qui céiébroient
ces fêtes étoient des efdaves' & des affranchis.
Les compitales furent infticuées , dit Maerobe ,
( Saturnal. 1 .^ 7 . ) non-feulement à l’honneur des
Lares, mais auffi de la Manie , leur mère. Elles
furent mifes en oubli bientôt après leur inftitu-
tibn ; mais Tarquin-le Superbe les rétablit; &
fur la réponfe de l’O r a c le q u i ordonna que l’on
facrifiât des tête» pour des têtes, c’eft- à-dire ,
pour la. fànté & la prospérité de chaque famille,
on y facrifioit des enfans. Brutus, après-avoir
chaffé les Rois, interprêta les paroles de l’Oracle,
& ordonna qu’au-lieu de têtes d’enfans on offrît
à ces Dieux des têtes de pavots.
Pendant les compitales, chaque famille mettoit
à la porte de fa maifon la ftatue de la Déeffe Manie.
On fufpendoit auffi aux portes des nuifons
des figures de laine qui repréfentoient des hommes
& des femmes, en priant les Lares & la
Manie de fe contenter de ces figures, & d’épargner
les gens de la maifon; pour les efclaves, au-
lieu de figures d’hommes, on offroit des balles
ou pelottes de laine. ( Scaliger, poet. I. 1. c. 18.)
Le Roi Tullius avoit établi que les efclaves qui
céiébroient les compitales, jouiroient de la liberté
pendant tout le temps que dureroit la fête ; c’ étoit
en effet un moyen très-propre à procurer l’avantage
des familles, que de gagner l’affe&ion des
efclaves , en les faifant jouir quelques-temps de la
liberté. Augufte ordonna qu’on orneroit de fleurs
deux fois l’année, au printemps & en é té , les
ftatues des Dieux Lares qui étoient dans les carrefours.
COMPITALICE , compitalicius , qui appartient
aux fêtes compitales. Le jour compitah.ee y
die s compitalicius, étoit celui auquel on celebroit
les compitales. Les jeux compitaiices 3 ludi corn-
pitalitii, étoient les jeux qui fe faifoient à cettfi
fête.
Ces noms7 font dérivés de compitum ou compe-
tumy qui vient de competo , je concours; c eft urt
endroit où plufieurs rues concourent , aboutif-
fent. Avant la fondation de Rome, les compitales
fe céiébroient dans les carrefours des villages
, car cette fête eft plus ancienne que Rome.
Les anciens élevôient dans le milieu des carrefours
de petits temples percés d’autant de portes
qu’ il y avoit de rues aboutiffant à ce carrefour.
De-là vint le culte rendu aux carrefours eux-
mêmes ( Vàye^ Carrefour. ) ^
On voit à Vérone une inferiptiorr qui attefte
l’exillence de ces petits temples : Compitum r e -
FECERUNT TECTUM PARIETES A LL ETA R U N T
Y A LV A S LIMEN DE SUA PECUNIA LA RlBU S
DANT CO^SO C O R N ELIO LENTULO L. PlSO N *
AUGURE COSS.
Dans les champs on voyoit de {impies niches
au-lieu de temples dans les carrefours ; & les laboureurs
y entaffoient par forme d’offrande des
jougs brifés ( Int erp. P c r f fat. iv. 27.).
COMPLICES dii, c’étoient les mêmes que
ceux appelés confentes. Arnobe dit ( adv. gentes.
A. 3 .) ; Hos co{fentes & complices ketrufei aïunt
& nominant ; & il explique ce fu-rnom , quod unh
; oriantur & occidant un.a.
COMPLOSUS. Voyei Applaudissemens.
COM P LU V IUM , efpace vuide , ou cour
placée dans le. centre des bâtimens Romains,
pour recevoir les eaux des toits.
COMPOSITE. Le dernier ordre que les anciens
aient troùvé , eft l’ordre comporte ou romain. Il
confifte en une colonne avec un chapiteau corinthien,
auquel ôn‘ à ajouté les volutes de l’ordre
ionique. L’arc de Titus eft le plus ancien édifice
! qui nous refte de cét ordre.