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la qu’ il devoit bâtir une v ille, & quVprès y avoir
demeuré autant d’années que la truie auroit fait
<je Petits , les deftins lui donneroient un éta-
bliffement plus confidérable. Enée obéit, & bâtit
la ville de Lavinium. Quant aux vaiffeaux d'Enée
changés en nymphes, voy. V aisseaux.
Il y^a fur Enée une fur autre tradition , appuyée gnagde ’adfteé zp lfuofriteeusr sc ohnifjteocrtiuerness , & fur le témoi- 5 c’elt que la ville
draen tTitr oÿdeu npei llfaugte p&oi ntd ud éfteruui,t e 5q uq’iul *nEen éela lal igvara
lpoansg -ltueim ms.ê mCe’e lat ucxe gqrueec sH, o&m èqrue' i,l yio nréiegnn ad ’foorrit
gine , & voifin des troyens, fait prédire à Nepptuoneet
ed,a nlas lp’oilfiatédrei té parce que, du temps de ce core fur cette villed,’ En&é e qrué’gil noviot uploeiurt -lêutir e êetrne
caeg réqaub’ille ,v" oeyno ifta idfea fift esp rpérdoiprer easu y eduiexu. de la mer Voy. An- CHISE , AnIUS, A SCAGNE, CHEVAUX, CREUSE,
D idon, La v in ie , T roye.
Plufieurs médaillés & pierres gravées représentent
E/zée, portant fon père Anchife, & con-
duifant. fon fils Afcagne par la main. Sur une
cornaline de la collection de Stofch , qui offre
le même fuje t, Anchife tient un panier dans lequel
font renfermés k s dieux Pénates. CetaCte
de prêté filiale a été tourné en ridicule dans une
caricature trouvée à Herculanum. Voyez C arit
CATURE.
EN FAN S des dieux : on donnoit fouvent le
nom d enfans des dieux, I e*. à plufieurs perfon-
nages poétiques j c’eft ainfi que l’Acheron étoit
fils de Cérès ; les nymphes filles d’Acheloüs 5
l ’Amour fils de la Pauvreté ; Echo fille de l’A ir ,
& une infinité d’autres j 2 0. 3 ceux qui étant
les imitateurs des belles aCtions des dieux, &
qui excellant dans les mêmes "arts, pafierent
pour leurs fils, comme Efculape, Orphée , Li-
nus; 30. à^ ceux qui s’étant rendus fameux fur
la mer, etoient regardés comme les enfans de
Neptune ; 40. à ceux qui fe diftinguant dans la
guerre , étoient fils de Mars; f . à ceux dont
Je caractère reffemblant à celui de^quejques
dieux, les faifoit paffer pour leurs fils. Étoit-
on éloquent, on avoit Apollon pour père ;
fin & rufé , on étoit fils de Mercure j 6°. à ceux
dont l’origine étoit obfcure ; ils étoient réputés .
enfans de la terre, comme les géans qui firent la
guerre aux dieux , comme T a g è s , inventeur de
la divination étrufque y 70. à ceux qu’on trouvoit
expofés dans les temples ou dans les bois facrés ;
ils etoient enfans des dieux à qui ces lieux étoient
con facrés:; tel ƒ ut Erichtonius. 8®. Quelque prince
avoit eu intérêt de cacher un commerce feanda-
le u x , on ne raanquoit pas de adonner un dieu
pour p è r e i Y infant qui en naiffoit •* ainfi Perfée
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paffa pour fils de Jupiter & de Danaé ; ainfi
Romulus pour fils de Mars & de Rhéaj Hercule
fils de Jupiter & d’Alcmène. 90. Ceux qui
étoient nés du commerce des prêtres avec les
femmes, fqu’ils fubornoient dans les temples,
étoient ceoYés enfans des dieux , dont ces fcélérars
etoient miniftres. io ° . Enfin la plupart des princes
& des héros qui ont été déifiés, avoientdes dieux
pour ancêtres , & paffoient toujours pour en
être les fils ou les petits-fils.
.Chez Jes grecs, un enfant étoit légitime &
mis au nombre des citoyens, lorfqu’il étoit né
d’une citoyenne, excepté chez les Athéniens,
où le père & la mère dévoient être citoyens &
légitimes. On pouvoit céler la naiffance des filles,
mais non celle des garçons. A Lacédémone, on
préfentok les enfans aux anciens & aux màgif-
trats , qui faifoient jetter dans l’Apothète ceux
en qui ils remarquoient quelque défaut de conformation
Il étoit défendu, fous peine de mort,
chez les thébains, de céler un enfant. S’il arrivok
qu’un père fût trop pauvre pour nourrir fon en-
f ant, il le portôit au magiftrat, qui le faifoit élever,
& dont il devenoit l’efclave ou le domef-
tique. Cependant la loi enjoignoit à tous indif-
tin&ement de fe marier : elle punilToit à Sparte,
& ceux qui gardoient trop long-temps le célibat
, & ceux qui le gardoient toujours. On ho-
noroit ceux qui avoient beaucoup d’enfans. Les
meres nourriffoient, à moins qu’ elles ne devinffent
enceintes avant le temps de févrer ; alors onpre-
noit deux noutrices.
Lorfqu’ un enfant mâle étoit né dans une maf-
fon , on mettoit fur la porte une -couronne d’olivier
, on y attachoit delà laine fi c’étoit une fille.
A Athènes, auffi-tot que l’enfant étoit né , on
l’alloit déclarer au magiftrat, & il étoit inferk
fur des regiftres deftinés à cet ufage. Le huitième
jour, on le promenoit autour d e f foyers 5
le dixième , on le nommoit, & l’on régaloit les '
amis, conviés à cette cérémonie. Lorfqu’ il avançoît
en âge, on l’appliquoit àquelque chofe d’utile. O r
refierroit les filles , on les affujettiffoit à une
diette auftère > on leur donnoit des corps très-
droits , pour leur fairè une taille mince & légère
j on leur apprenoit à filer & à chanter. Les
garçons avoient des pédagogues qui leur mon-
troient-les beaux arts, la Morale ; la Mufique,
les exercices des armes, la Danfe-1,- le De-Ain,
la Peinture , & c . Il y avoit un âge avant lequel
ils ne pouvoient fe marier; iT leur falloit alors
le consentement de leurs parens 5 ils en étoient
les héritiers ab iritefiat. •
Les romains accordoient au père trente jours
pour déclarer la naiffance de fon enfant ; on l’an-
nonçoit de la province pat des meifagers. Dans
les commencemçns, on n’inferivoit für.les re*
5*33
changés en
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giftres publics , que les enfans des familles distinguées.
L’ufage de faire un préfent au temple
de Junon-Lucine étoit très-ancien ; on le trouve
inftitué fous Servius Tullius. Les bonnes mères
élevoient elles-mêmes leurs filles : on confioit
les garçons à des pédagogues, qui les condui-,
foient aux écoles & les ramenoient à la rnaifon j
ils paffoient des écoles dans les gymnafes, où
ils fetrouv oient dès le lever du foleil, pour s’exercer
à l«Lcourfe, à la lutte, & c . Ils mangeoient
à la table de leurs parens > ils étoient feulement
affis &non couchés ; ils fe baignoient féparément.
Il étoit honorable à un père d’avoir beaucoup
d’ enfans : celui' qui en avoit trois vivans dans
Rome , ou quatre vivans dans l’enceinte de l’Italie,
ou cinq dans les provinces, étoit difpenfé
de tutelle. Il falloit le confentement des parens
pour fé marier ; & les enfans n’en étoient dif-
penfés que dans certains cas. Ils pouvoient être
déshérités. Les centum-virs furent chargés d’examiner
les caufes d’exhérédation; & ces affaires
étoient portées devant les préteurs, qui les dé-
cidoient. L’exhérédation ne- difpenfoit point Yen- 1
font de porter le deuil. Si la conduite de Y enfant
étoit mauvaife, le père* étoit en droit de ;
.le chaffer de fa rnaifon, ou de l ’enfermer dans
une de fes terres, ou de le vendre', ou de le
tuer j ce qui toutefois ne pouvoit pas avoir lieu
d’une manière defpotique.
Chez les germains, à peine Y enfantétoît-il
n é , qu’on le portoit à la rivière la plus voifitie ;
on'lè lavoit dans l’eau froide j la mère le nour-
riffoit; quand'on le 'fevroit, ce qiii fe faifoit)
âfîéz tard,, on l’accoutumoit à une diette dure
& fimple ; on le laiffoit en toute faifon nud
fuivreles beftiaux ; il n’étoit aucunement diftin-
gué des domeftiques, ni par conféquent eux de;
lui : on ne l’en féparoit que quand il commençôit;
-à avancer en âge ; l’éducation continuoit toujours
.d’être- auf tèreon le nourriffoit de fruits cruds,
^dë fromage mbû, d’animauxfraîchement tués, &c.
On l’exerçoit à fauter: nud paréni< des épées &
des javelots. Pendant tout le temps qu’il avoit-
paffé à garder les troupeaux , une çhemife de
lin étoit tout fon vêtement,; & du pain groffier
toute fa nourriture.
Les grecs & les romains emmaillotoient les en- !
■ fans avec des bandelettes, comme on le pra-;
tique aujourd’huii On rie, voit fur> une médaille:
d’Antonin, publiée. par Seguin, aii revers delà-,
•quelle eft placé l’accouchement de Rhea. Phi- i
loftrate ( ’ îib: 1 Xn°. z 6. ) dit que Mercure fut
enveloppé de'bandelettes par les Heures. Antoine
Liberalis fait un récit bien étrange fur les
langes de Jupiter. I l dit. qu’ils étoient confervés
par les crétois ; mais de manière que perfonne
ne pouvoit lés voir. Quatre téméraires en étant
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venus à bout, furent, ajoute-t-il ,
oifeaux.
Les enfans des grecs étoient habillés comme
leurs pères & mères, & leurs vêtemensavoient
la même forme. Leur chevelure feule en différoit.
Celle dtes garçons étoit fouvent longue & flottante
, parce qu’ ils ne la coupoient que dans
l’adolefcenCe. Quelquefois ils la portoient longue
& frifée , comme celle des jeunes filles : c’ eft
ainfi qu’on voit fur des médailles de Tarente ,
tous les chevèux du petit Taras, liés derrière
& vers le haut de la tê te , c’eft-à-dire , qu’ils
les portoient treffés en forme de natte ronde,
appellée corilU.
Les enfans des romains portoient ordinairement la
tunique, & par deffus la toge, jufqu’à l’âge de douze
ans. On en voit1 un habillé de cette manière fur un
bas-relief delavillaMédicis(û(/m.ro7n.û/it./o/.4i.);
fur d’autres monumens, les enfans font vêtus de
la chlamyde. Tarquin l ’ancien ( Plin. I. 33, c. 1. )
donna -à fon fils la toge prétexte & la bulle, ,
à l’ oceafion d’ un triomphe. Plutarque ( vie des
hommes , illuft. tom. I . , fol. i6 f . ) veut cependant
que cet ufagè foit plus ancien , & qu’il
étoit établi en confidération des Sabines ; à la paix
des romains-avec cette nation. Les garçons portoient
la toge pre'texte depuis l’âge de douze
ans ( velleius paterculus ) jufqu’ à dix-fept , ou fui-
van't d’autres (' Ferr.drius^ de re vejt. Iib.- 2. cap. 1 ) ,
jufqu’ à quinze feulement. Les-filles la portoient
jufqu’ au moment de leur mariage.
La btilla étoit une- petite boule d’or ( grand
cabinet rom. fol. 102.) , ou même de cuir pour
le peuple1 ( Pline , lib. 33 , ch. 1. J, que les enfans
iportoient attachée à un ruban , ou à un filet
autour du cou , & quMeur pendoit fur la poitrine:
Quant à la tunique , appellée alicula, qu’on
leur attribue, elle ne différoit de la tunique ordinaire
que par fa- petiteffe.'
Il y avoit chez les romains un grand nombre
de divinités chargées de veiller à la naiffance &
à la confervation des enfans. Voici les noms de
la plupart : quant à leurs fonctions,on les verra
• dans leurs articles particuliers. Carnea, Cunina ,
Deverra, Edula y les dieux Epidotes -, Fabulinus,
Imercidona, Juventa, Levana , Nafcio , ou Na-
tio, Nondina-; Or-bon a , Offilàgo , Paventia, P i-
:cumnus , Pilumnus , Plumia , Statilinus , Vagi-
tanus.
Les grecs mettoient, à la vérité, leurs enfans fous
laprote&ion de quelque dieu , mais ils n’en avoient
pas créé de particulier pour remplir ces fonctions.
La mère de Platon ( olympiodor vira Platon. ) porta
fon fils fur le mont Hymetce, & l’y recommanda