
mêler & produire ; 50 la petite chèvre à cornes
droites & recourbées à la pointe , n’eft que le
chamois d’Europe devenu plus petit en Amérique
; 6°. l’autre petite chèvre à cornes rabattues,
Si qui produit avec ce petit chamois d’Amérique
eft le, même que le bouc d’Afrique ; 7°. la
chèvre naine , qui probablement eft la femelle du
bouc d’Afrique , n’e ft, auffi-bien que fon mâle ,
qu’une variété de l’efpèce commune ; 8°. il en eft
de même du bouc & de la chèvre de juda, &
ce ne font auffi que des variétés de notre chèvre
domeftique ; 90. la chèvre d’Angora eft encore
de^ la même efpèce , puifqu’elle produit avec nos
chèvres ; io°. la chèvre mambrine, à très-.grandes
oreilles pendantes, eft une variété dans la race
des chèvres d’Angora ; ainfi, ces. dix animaux n’en
font qu’un pour l’efpèce ; ce font feulement dix
races différentes produites par l’influence du
climat. Au refte , de l’union de la brebis & dû
bouc , on obtient aifément des métis qui ne diffèrent
guère des agneaux que par la toifon, qui,
ail lieu d’être de laine , eft de poil * ces individus-,
^?nt a ^ na*tre ^es premiers dans nos ifles
d’Amérique, y font appelles chab'ms.
C h è v r e -b l e u e ( la ) ; efpèce d'antilope on de
gabelle très-commune au cap de Bonne-Efpërance,
dont la couleur n’eft pas tout-à-fait bleue,
comme le nom fembleroit l’indiquer, mais~fêü-
lement d’un gris tirant un peu fur le bleuâtre ;
cette couleur même n’eft oecafionnée que par le
reflet du poil, qui èft hériffé lorfque l’animal eft
vivant ; car dès qu’il eft mort le poil- fe couche
ou s’applique fur 1e. corps., & alors tout le bleuâtre
difparoît entièrement, & on ne voit à fa place
qu’une couleur grife. Cet animal eft plus, grand
que le daim d’Europe; fon ventre eft couvert
de poils blancs ainfi que les pieds ; la touffe de
poil qui termine la queue, eft blanche auffi, &
il y a fous chaque oeil une tache de cette même
couleur ; la queue n’a que fept pouces de longueur ,
les; cornes font noires , ridées d’environ vingt
anneaux, un peu courbées en arrière , & ont
dix-huit ou vingt pouces de longueur ; la femelle j
en porte auffi-bien que le mâle. C’eft tout ce que
les Naturaliftes nous ont jufqu’à préfent appris
de cet animal.
C h è v r e d ’A n g o r a , belle efpèce de chèvre
a poils longs & foïeux. Voyeç C h è v r e .
C h è v r e d e C o n g o , de Kolbe, eft le che-
vrotain. Voye^ C h e v r o t a in .,
C h e v r e d e G r im m e . Voye^ G r im m e .
C h è v r e -m a m b r in e Aefpèce ou race de chèvres
Voyèi l’art. C h è v r e .
C h e v r e -n a in e , race de chèvres- de taille,
petite & baffe. Voye^ C h è v r e ..
C h e v r e p l o n g e a n t e , des habitans du cap
de Bo nne-Efp ér an ce. Voye^ Grimme..
C h e v r e s a u v a g e , du cap de bohne-Efpêrance-,
de Kolbe , eft le condoma,. Voye? C o n d o m a ..
CHEVREAU, petit du bouc & de la chèvre.
- Voye^ Bouc & Chèvre.
CHEVRE TTE , (là ) eft la femelle du chevreuil,
CHE VREUIL ( le ) d iffè re d u c e r f & du
d a im p a r la t a i l l e , é ta n t p lu s p e t i t q u e c e de rn ie r ;
' p a r le t em p é r am m e n t , p a r les m oe u r s ., & p réfq u e
p a r to u te s l e s h a b itu d e s n a tu re lle s , & fo u s to u s
les r a p p o r ts il fe r a p p r o c h e ' d e l’é fp è c e d e la
c h è v r e , & il p e u t ê tre re g a rd é c om m e u n e ch èv re
fa u v a g e q u i , n e v iv a n t q u e d e b o i s , , p o r te du
b o is au lie u d e c o rn e s . Si le chevreuil a m o in s de
n o b lef fe , m o in s d e fo rc e & b e a u c o u p m o in s de
h a u te u r d e ta ille , i l a p lu s d e g râ c e , p lu s de
v iv a c ité - & m êm e p lu s d e c o u ra g e q u e le c e r f ; il
e ft p lu s g a i , p lu s le f te , p lu s é v e illé ; fa fo rm e
e ft p lu s a r ro n d ie , plus é lé g a n te , & fa figure plus
a g ré a b le ; fe s y e u x fur-tout, f o n t plus b e a u x ,
p lu s b r il la n s , & p a ro if fe n t an im é s d’u n fen tim e n t
p lu s, v i f • f e s m em b re s fo n t p lu s Toupies , fes
m o u v em e n s p lu s p re f te s ; il b o n d i t fans effort
a v e c a u ta n t d e fo rc e q u e d e lé g è re té ; fa ro b e eft
to u jo u r s p ro p re ; fo n p o il n e t 8 d lu ftré ; il n e
f e p la ît q u e dans les p a y s les p lu s é le v é s , les:
p lu s fec s ., o ù l ’a ir e ft le p lu s p u r ; il e f t e n c o re plus
r u f é , p lu s a d r o i t à fe d é r o b e r ,. p lu s difficile à
fu iv re q u e le c e r f ; il a p lu s d e f in e f f e , plus de
re f fo u rc e & d ’in f tin f t. C a r , q u o iq u ’il laiffe a p rè s
lu i d e s imp re ff io n s plus fo rte s & q u i d o rm e n t aux
chiens, la plus, g ra n d e a rd e u r ; i l n e laiffe p a s d e
fav o ir fe fo u ftra ire à le u r p o u r fu ite p a r la ra p id ité
d é fa c a u r fe & fes. d é to u r s m u ltip lié s ; i l n ’a tte n d
p a s , p o u r em p lo y e r la ru fe , q u e la fo rc e lu i
m a n q u é ; i l re v ie n t, fur fes. pa s ., r e to u r n e , r e v i e n t
e n c o re , & lo rfq u ’il a c o n fo n d u p a r fes m o u v em e n s
o p p o fé s la d ire& io n d e l ’a lle r av e c celle d u r e to u r ,
lo rfq u ’il a m êlé les. ém a n a tio n s p ré fe n te s a v e c les
ém a n a tio n s p a f f é e s , il fe fé p a re d e la te r r e p a r u n
b o n d , & fe jettafâ t à c ô t é , i l fe m e t v e n tr e à.
te r r e , & laiffe , fans b o u g e r , p a ffe r près- de. lui la
t ro u p e : e n t iè r e d e fes e n n em is ameutés..
Les- chevreuils ne (e mettent pas en hardes, ne
marchent pas. par grandes troupes comme les cerfs-
& les daims, mais. ils. demeurent en famille ; le-
père, la mère & les petits vont enfemble, & ils
ne s’affocient jamais avec des étrangers.; ils font
conftans dans, leurs amours.' Comme, la chevrette
produit ordinairement deux faons , l’un mâle ÔC
l’autre femelle ees-jennes animaux élevés , nourris
enfemble, prennent une fi forte affection l’un
pour l’autre , qu’ils ne fe quittent jamais, à moins
qu’un fort injulle ne les fépare ; & c’eft attachement
plutôt, que befoin ; car, quoiqu’ils foiént
toujours enfemble , ils ne reffentent les .ardeurs
du rut qu’une feule fois par an, & pendant quinze
jours, feulement ;. il commence- à la fin d’o&obre ,
& finit avant le. 15. novembre; ils n’ont point
alors ni la furabondance de- venaifon ,. ni l’odeur
forte, ni la fureur qu’on remarque dans le cerf
ils n’o.nt rien, en un mot, qui les. altère &. qui
change leur état : feulement ils ne fouffrent pas
que leurs faons reftent avec eux pendant ce temps;
le père les chaffe. Cependant après que le rut
eft fini,.ils reviennent auprès de leur mère ,
&.y demeurent encore . quelque temps, après
quoi ils la quittent pour toujours , 6c vont tous
deux s’établir à quelque diftance des lieux où ils
ont pris nàiffance.
La chevrette porte cinq mois & demi, & met
bas vers la fin d’avril ou au commencement^ de
mai. Elle fe fépare du chevreuil lorfqu’elle veut
mettre bas,, & fe recèle dans le plus fort du bois,
pour éviter le loup , qui eft fon plus dangereux
ennemi. Au bout de dix ou douze jours, les jeunes
faons ont déjà pris allez de force pour la fuivre ;
lorfqu’elle eft menacée de quelque danger, elle
les cache dans des endroits fourrés, & fé laiffe
chaffer pour eux. Vers la fin de la première année
d’âge des faons, leur tête (bois) commence a
paraître fous la'forme de deux dagues beaucoup
plus petites que celles du cerf. Le chevreuil met
bas Ta tête vers la fin de l’automne , & la refait
pendant l’hiver. Lorfque le chevreuil a refait fa
tête , il touche au, bois comme le cerf, pour la
dépouiller de la peau dont eft elle revêtue , & c eft
ordinairement dans le mois de mars, ayant que
les arbres commencent à pouffer ; à la fécondé
tête 3 le chevreuil porte déjà deux ou trois andouil-
lers fur chaque côté ; à la troifième, il en a trois oit
quatre ; quatre, ou cinq à la quatrième., & très-
rarement davantage. On reconnoît feulement qu’ils
font vieux chevreuils à l’épaiffeur du merain, a la
largeur de la meule , à la groffeur des perlures, &c.
( Voyeçd’explication de ces différens termes à leurs
articles & à celui du cerf). Tant que leur tete eft
molle, elle eft extrêmement fenfible ; ils marchent
avec précaution , & la portent baffe pour
ne pas toucher aux branches.
En hiver, les chevreuils fe tiennent dans les
taillis les plus fourrés , où ils vivent de ronces,
de genêts, de bruyère, & de chatons de coudrier
, de marfaule , ôcc. Au printemps , ils vont
dans les taillis plus clairs, & broutent les boutons
&. les feuilles naiffantes de prefque tous les
arbres ; cette nourriture chaude fermente dans
leur eftomac, & les enivre de manière qu’il eft
alors très-aifé de les furprendre ; ils ne fàvent ou
ils vont ; ils fortenr même affez fouvent hors du
bois, &. approchent quelquefois du bétail & des
endroits habités. En été , ils reftent dans les taillis
■ élevés , & n’en fortent que rarement pour aller
boire à quelque fontaine dans les grandes feçhe-
reffes ; car pour peu que la rofée doit abondante,
ou que les feuilles foient mouillées de la pluie ,
ils fe paffent de boire. Ils cherchent les nourri-
• îures les plus fines , & ne viandent pas avidement
comme le cerf ; ils ne brouttent pas non
plus indifféremment toutes les herbes, &ne vont
que rarement aux gagnages , parce qu’ils préfèrent
la bourgène 61 la ronce aux grains & .aux
Vécûmes. Ils raient, mais plus rarement 8c d’un
cri bien moins fort que le c e r f ; les jeunes ont
une petite v o ix courte & plaintive , m.... mi,
par laquelle ils marquent le befoin q u ils ont de
nourriture ; ce fon eft aifé à .imiter te la mère
trompée par l’ appeau , arrive jufques fous le tuiil
du chaffeur. v . 1a,_
Les chevreuils font très-difficiles a elever, leur
dëlicateffe furie choix de la nourriture , & «
befoin qu’ils ont de mouvement, dair ôt ciespace
, font qu’ils'ne réfiftent que pendant les
premières années de leur jeuneffe aux inconve
niens dé la vie domeftique. On peut les apprivoiser
, mais non pas les rendre o ei ans , ni
même familiers ; ils retiennent toujours quelque
chofe de leur naturel fauvage ; ils s epouvantent
aifément, & ils fe précipitent contre les murail es
avec tant de force , que fouvent ils fe caffent les
jambes. Quelques privés qu’ils pmffent être-, il
faut s’en défier; les mâles fur-tout font fujets a
des caprices dangereux, à prendre certaines per-
fonnes en averfion ; & ■ alors ils s élancent bc
donnent des coups de tète affez. forts pour.ren-
verfér un homme, 8c ils le foulent encore avec
les pieds lorfqu’ils l’ont renverfe. La durée de
leur vie ne s’étend pas à plus de douze ou quinze
La chair de ces animaux eft , comme. 1 on lait,
excellente à manger ; mais la qualité dépend
beaucoup du pays qu’ils habitent, 8c ceux des
pays élevés 8c en collines font fans comparai-
fon les plus délicats. Ceux dont le pelage eft brun ,
ont la chair plus fine que les roux ; les males, qui
ont paffé deux ans,. 8c .que l’on appelle, vieux-
brocards, font durs St d’affez mauvais goût ; les
chevrettes même plus âgées... ont la chair plus
tendre ; celle des faons trop jeunes elt. mollalle,
mais elle eft parfaite lorfqu’ils ont un an ou dixhuit
mois.' ■ ,r ,
Il faut, pour chaffer le chevreuil, divifer les
chiens ;>les plus vîtes & les plus vigoureux doivent
former le corps d’attaque ; les autres font partagés
en deux relais , dont le premier doit etre
compofé des plus vigoureux , &. donner immédiatement
après la meute : le fécond relais appelle
les Jix chiens , eft compofé des plus vieux & des
; plus lents de tout l’équipage , & il donne le dernier.
Ces deux relais fe placent de fort en fort
au paffage du chevreuil , Sc doivent etre. donnes
à propos; c’eft-à-dire, qu’il ne faut pas les nf-
quer ni les lâcher de loin , parce qu’en allant
rameuter , ils pourraient occafionner le change.
Les chevreuils fe jugent par le pied , comme
Tes autres animaux ; cependant un chevreuil^ qui
n’eft pas à fa troifième tête, eft très - difficile n
diftinguer de la vieille chevrette ; mais à fa qua-
trième tête, il eft bien reconnoiffabîe , car il a
plus 'de pied devant que derrière ; il a ;le.s pinces
plus rondes; le talon plus gras, la jambe plus
large, les os mieux tournes , les allures plus
° T. îî