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de la tête ; le bec plus régulièrement arrondi jette |
une racine plus profonde en arrière, 8c qui s’avance
plus avant iiir le crâne , dont la partie antérieure
eft découverte , 6c forme dans ces oifeaux un trait
qui lemble avoir quelque rapport avec cette partie
de la face qu’on- nomme dans l'homme le front.
Les cajjiques, d’après ces caractères qui leur font
propres, içavoir la groffeur du bec à Ion origine ,
jfon prolongement en arrière, ou fon anticipation
fur la partie fupérieure du crâne , pourroient au
moins former, dans le genre XIXe, une feétion, fi,
d’après ces mêmes caractères,on n’en iailoit pas un
genre à part. -
Le cajjique jaune eft un oifeau très-commun à
Cayenne , où il eft connu fous le nom de cul-jaune.
Sa groffeur varie dans les différens individus,
depuis celle d’un oifeau d’un tiers plus gros que le
merle , jufqu’à celle d’un oifeau d’un tiers plus
petit; je.me fuis fouvent informé auprès des per-
lonnes qui avoient vu beaucoup de ces oiieaux
vivans, qui en avoient louvent tués & préparés ,
fi ces différences dans la grandeur déiignoient le
fexe on conftituoient des efpèces diftinétes ? Je
n’ai reçu aucune folution de la première queftion , ÔC quant à la fécondé, tous ceux auxquels je l’ai
propofée m’ont répondu ^qu ils ne penfoient pas
que les grands ôc les petits cajjiques fuffent deux
efpèces différentes, parce qu’ils fe mêloient &
vivoient en commun, que ces oifeaux formoient
des bandes très - nombreufes, dans lefquelles on
voyoit indifféremment de grands ôc de petits individus.
Le cajjique ou yapou a tout le plumage d’un noir
brillant, excepté le bas du dos, les couvertures
du deflùs 6c du deffous de la queue 6c les grandes
couvertures des ailes, qui font d’un très-beau
jaune : la queue eft de cette dernière couleur depuis
fon origine jufqu’aux deux tiers de fa longueur
, le refte eft noir : l’iris eft d’un bleu de
laphir 6c la prunelle eft noire ; le bec eft couleur
de foufre pâle ; les pieds 8c les ongles font noirs.
Les cajjiques conftruifent fouvent leurs nids près
des lieux habités, leur donnent une forme très •
fingulière, 6c les fufpendent à l’extrémité des plus
petites branches des arbres les plus élevés y ils
les compofent de brins d’herbes fecs entrelacés
avec des crins ou des poils roides 6c durs ; ils leur
donnent la forme d’une curcubite étroite , fur-
montée de fon alambic , 8c dix-huit pouces de
longueur environ, fur lefquels il y en a fix de
pleins dans le haut du nid, ôc un pied de vuide
ou de cavité dans le refte de fa longueur. Marc-
grave dit avoir vu plus de quatre cents de ces
nids fufpendus à un feul arbre, 6c que les cajjiques
font trois pontes par an.
Parmi un très-grand nombre d’oifeaux de cette
efpèce, envoyés de Cayenne, je n’en ai pas obfervé
qui différaffent par les couleurs du plumage ; cependant
les auteurs qui en ont parlé en ont donne
des deferiptibns 6c des figures, d’après lefquelles
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on ne peut douter que les cajjiques ne foient fujets
à des variétés, qui confiftent à avoir plus ou moins
de jaune lur leur plumage -, Ôc un jaune plus ou
i moins foncé.
C a s s iq u e r o u g e du Bréfil , ou le Ju p u b a .
Cajfiqüe rouge. B Ris s. tome I I , pag. ç8 > PI• FUI,
fig. 2.
Cajjique rouge du Bréfil. PI. enl. 481.
Le cajjique rouge eft d’un tiers plus gros qu’un
merle. Son plumage eft d’un noir foncé 6c brillant,
excepté la partie inférieure du dos 6c les couvertures
du deflùs de la queue qui font d’un rouge
vif 6c éclatant : le bec eft couleur de foufre pale :
les pieds Ôc les ongles font noirs.
Marcgrave paroit avoir regardé cet oifeau
comme une variété de Vhyapou ou du cajjique
jaune ; car en faifant la deicription des oiieaux
de cette efpèce, il dit qu’il y en a d’entièrement
noirs, excepté le croupion qu’ils ont d’un rouge
de fang. M. de Montbeillard eft du même fenti-
ment que Marcgrave , ôc les perfonnes que je
croyois à portée de me donner des renfeignemens
: fur les cajjiques, auxquelles j’en ai demandés, m ont
feulement appris que les cajjiques rouges vivent en
bandes avec les jaunes , qu’ils conftruifent leur nid
de la même manière , fur les mêmes arbres , mais
qu’ils font beaucoup moins communs. Ne feroit-ce
pas la conformité dans les habitudes , la fréquentation
des efpèces qui auroient porté Marcgrave à
regarder les cajfiquçs jaunes 6c ceux à croupion
rouge comme des variétés les uns. des autres :
cette oppofition de couleur, ce manque de taches
fur les ailes, avec cette uniformité de noir fur toute la
queue, les différences enfin des-deux cajjiques,
dans des oiieaux qui vivent de la même façon ,
fous le même climat, dans des conditions en tout
égales, paroiffent annoncer quelque chofe de plus
qu’une Ample variété : on n’en conçoit pa> la caufe,
ôc ce n’eft la marche ordinaire de la nature qui
femble tendre à l’uniformité dans les efpèces.
Foye^ C a s s iq u e j a u n e .
C a s s iq u e v e r d de Cayenne.
PL enl. 328.
' Ce cajjque eft de la groffeur- de la corbine : fon
plumage eft en-deffus 6c en-deffous du corps d’un
verd-d’olive, plus foncé fur les parties fupérieures.
Le haut des jambes, vers le genou, le croupion, le
bas-ventre 6c lé deffous de la queue font d’un brun
clair : il y a quelques taches de la même couleur à
l’extrémité des grandes couvertures fupérieures des
ailes , dont les grandes pennes ' font d’un noir
terne 8c lavé, ou d’un brun obfcur : les deux
plumés du milieu de la queue font brunes, ÔC
les latérales d’un jaune fort vif : du fommet 8c du
milieu de la tête en-arrière partent deux plumes
étroites, olivâtres ; elles font longues de deux
pouces dans certains individus, 6c de près de trois
dans d’autres , elles naiffent près l’une de l’autre, 6c fuivent une direction très - divergente : le bec
eft très-large à fa bafe, ôc furmonté à l’origine de
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fapôhîôtt fupérïeure d’une protubérâttcô déprimée
ôc applatie, arrondie fur les cotes ÔC en-arrière,
qui fe prolonge jufqu’au tiers de la tete ; elle eft
d’une couleur brune, lavée, 6c le refte du bec eft
couleur d’ivoire un peu jaune ; les pieds, tes doigts,
les ongles font noirs. Le deflinateur a omis dans
la planche enluminée, qui reprefente cet oifeau,
les deux plumes longues qu’il porte fur le derrière
de la tête, 6c il a en général exagéré les^ couleurs.
Parmi des oifeaux du Pérou envoyés à Paris
pour y être préparés , 8t qui étoient deftines pour
le cabinet de Madrid, j’ai vu plufieurs cajjques
femblables à celui dont on vient de lire la deferip-
tion, 6c qui en différoient feulement en ce que
la couleur verte-olive étoit beaucoup plus foncee
ôc tirant fur le brun. Genre XIX.
CASTAGNEUX.
Grèbe de rivière ou le cajlagneux. Briss, tome VI,
pag. 59. x
Cafiagneux, çoucet, petit plongeon. Bell. hiß.
fiat, des oif. pag. 177.
Il a neuf pouces du bout du bec a celui du croupion
; tout le deflùs du corps eft d’un - brun teint
de fauve , excepté le bas du croupion . qui eft
blanc : les côtés de la tête , le devant du cou font
d’un gris fauve : la gorge eft d’un blanc fale , la
poitrine 6c le haut du ventre font, dans beaucoup
d’individus, d’un blanc argenté, 6c gris dans d’autres:
l’aile eft compofée de vingt-cinq plumes, d’un
gris-brun, ôc plus ou moins marquées de blanc les
unes que les autres : ce qui par oit de cette couleur,
lorfque l’aile eft pliée, forme une raie ob-
longue vers le bord extérieur : le bec eft brun
-en-deffus 6c rougeâtre en-deffous, fa pointe eft
blanchâtre : les pieds, les doigts & leurs membranes
font d’un brun tirant un peu fur le rougeâtre.
Le caßagneux fe trouve fur les rivières , lès étangs,
les lacs 6c fur la mer. Il vit de petits poiffons, de
crevettes, de petits crabes 6c de petites ecreviffes.
jGenre XCI. Castagneux a bec cerclé.
Grèbe de rivière de la Caroline. B ri-ss. tom. V I ,
pag. 63.
Foulque à bec varié. Cat. tom. I9 Pa$- 91 , .
pl. 91.
La longueur du bout du bec à celui du croupion
, eft d’environ neuf pouces 6c demi : tout
le deflùs du corps eft d’un brun plus clair fur la
tête ôc fur le deflùs du cou que fur le dos ôc le -
refte du deflùs du corps : la gorge eft noire; .les
côtés de la tête 6c le devant du cou font d’un
brun-clair ; la poitrine eft d’un brun-olivâtre ; le
refte du deffous du corps eft d’un blanc - fale ;
l’aile eft brune ; le bec eft gris en plus grande
partie, coupé dans fon milieu par une bande
noire, 6c marqué d’une tache de même couleur
à l’origne du demi-bec inférieur ; les doigts, les
pieds , les membranes 6c les ongles font gris,
j!Genre XCIe. ^Castagneux de Saint-Domingue^
ffißoire Naturelle, Tçme U
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Grèbé de rivière de Saint-Domingue. Briss*
tom. V I , pag. 6 4 .
Ce cajlagneux n’a que fept pouces dix lignes
de long ; le deflùs de la tête, du cou 6c de tout
le corps eft noirâtre ; les côtés de la tête, la gorge 6c le devant du cou , font d’un gris-brun-noiratre ;
le deffous du corps eft parfemé de taches brunes
fur un fond blanc - argenté. ; les couvertures du
• deflùs des ailes ôc les pennes , font variées de gris-,
clair ôc de gris-foncé ; le bec eft noir ; les pieds ,
les doigts , les membranes qui y font attachées
font de couleur brune ; les ongles font noirâtres ,
bordés de blanchâtre par le bout. Genre XCF»
C a s t a g n e u x des Philippines.
Pl. enl. 945.
Il eft un peu plus grand que le cajlagneux qut
fe trouve en Europe : tout le deflùs du corps eft
d’un noir changeant foiblement en pourpre ; les
joues 6c les côtés du haut du cou font colores de
roux ; la gorge eft blanche ; le devant du cou
noirâtre ; la poitrine 6c le deffous du corps font
blancs ; le demi-bec fupérieur eft noir ; l’inférieur
rougeâtre ; les pieds , les doigts , les membrane^
font d’un brun bordé de jaunâtre. Genre XCF.
CA TACUA . Voye^ K a k a t o è s .
CATARACTES D ’ARISTOTE. Voye1 G oél
a n d b r u n .
C A T - MARIN. Voyei Plongeon Ç at-
marin. •
C A T A TO L .
Tarin noir du Mexique. Briss. tom. I I I 9
pag. 71.
Le catatol fe trouve au Mexique , & y eft
nommé dans la langue du pays càcatotol. Il eft
de la même grandeur que notre tarin : le deffus
du corps eft varié de la tête à la queue de noirâtre
6c de fauve, 6c le deffous eft blanc ; les
ailes 6c la queue, font noirâtres variées de fauve ;
les‘pieds font cendrés.
CAUDEC.
Gobe-mouchc tacheté de Cayenne. Pl. enl. 433 J
Jig. 2.
C ’eft un des gobes - mouches de la feétion que
M. de Buffon nomme tyrans. Sa longueur eft de
huit pouces du bout du bec à celui de la queue :
le fommet de la tête eft d’un jaune-citron , d’un
jaune-orangé dans quelques individus : de chaque
.côté de la tête il y a une raie variée de brun ÔC
de noir , qui paffe par-deffus l’oeil, 6c au - deffous
de cette première raie , une fécondé qui eft
blanche 6c qui fe termine à l’oeil : le derrière du
"cou, le dos. 6c les ailes font variés de noir 6c de
brun-rouffeâtre le noir occupe le milieu des
plumes , qui font bordées par la couleur rouffeâtre.
Le croupion , fës couvertures du deffus de la
queue 6c les pennes dont elle eft compofée, font
variées de noir 6c de rouffeâtre , difpofées comme
le font les couleurs du dos ôc des ailes : la gorge
eft blanche, avec quelques traits noirs fur les côtés ;
le devant du cou % la poitrine font moucheté^
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