
Au refie , à tout âge , & dans tous les temps,
réilomac de tous les chevaux efl farci d’une fi
prodigieufe quantité de vers , qu’ils femblent faire
partie de leur tonftitution : on les trouve dans les
chevaux fains comme dans les chevaux malades,
dans ceux qui paillent l’herbe , comme dans ceux
qui ne mangent que de l’avoine & du loin : on
les trouve de même dans les ânes, qui, de tous
les animaux , font ceux qui approchent le. plus
de la nature du cheval : ainfi on ne doit pas regarder
les vers , du moins ceux dont nous parlons ,
comme une maladie accidentelle caufée uniquement
par les mauvaifës digeflions d’une herbe crue, mais
plutôt comme un-effet dépendant de la nourriture
& de la digeflion ordinaire de ces animaux.
Il faut avoir attention, lorfqu’on sèvre les jeunes
poulains , de les mettre dans une écurie propre,
qui ne foit pas trop chaude , crainte de les rendre
trop délicats & trop fenfibles aux impreffions de
l’air ; on leur donnera fouvent de la litière fraîche ;
on les tiendra propres, en les bouchonnant de
temps en temps ; mais il ne faudra ni les attacher
ni les panfer à la main qu’à l’âge de deux ' ans &
demi ou trois ans,-ce frottement trop rude leur
cauferoit de la douleur ; leur peau efl encore trop
délicate pour le fouffrir, &. ils dépériroient au lieu
de profiter.
Il faut aufîi avoir foin que le râtelier & la mangeoire
ne foient pas trop élevés ; la nécelîité de
lever la tête trop haut pour prendre leur nourriture
, pourroit leur donner l’habitude de la porter
de cette façon, ce qui leur gâteroit l’encolure.
Lorfqu’ils auront un an ou dix-huit mois, on leur |
tondra la queue ,.les crins repoufleront, & deviendront
plus forts & plus touffus. Dès l’âge de deux
ans, il faut féparer les poulains ; mettre les males
avec les chevaux, & les femelles avec les jumens ;
fans cette précaution, les jeunes poulains fe fati-
gueroient autour des poulines, & s’énerveroient
fans aucun fruit.
A l’âge de trois ans ou de trois ans & demi, on doit
commencera les dreffer & à les rendre dociles ; on
leur mettra d’abord une felle légère & aifée , & on
les laifferafellés pendant deux ou trois heures chaque
jour ; on les accoutumera de même à recevoir un
bridon dans la bouche, & à fe laiffer lever les pieds,
fur lefquels on frappera quelques coups comme
pour les ferrer ; & fi ce font des chevaux deflinés
au carrofle, on leur mettra un harnois fur le corps
& un bridon : dans les commencemens, il ne faut
point de bride ni pour les uns ni pour les autres.
On les fera trotter enfuite à la longe avec un
caveffon fur le nez , fur un terrein uni, fans être
montés, & feulement avec la felle ou le harnois
fur le'corps; & lorfque le cheval de felle tournera
facilement, & viendra volontiers auprès de
celui qui tient la longe 3 on le montera & defeen-
dra dans la même place , & fans le faire marcher,
jufqu’à ce qu’il ait quatre ans , parce qu’avant cet j
âge, il n’eu pas encore allez fort pour n’être pas ? *
en marchant, furchargé du poids du cavalier ; mars
à quatre ans , on le montera pour le faire marcher
au pas ou au trot, & toujours, à petites reprifes.
Quand le cheval de caroffe fera accoutumé au
harnois , on l’attellera avec un autre cheval fait,
en lui mettant une bride, & on le conduira avec une
longe paflée dans la bride, jufqu’à ce qu’il commence
à être fage au trait ; alors le cocher eflàyera
de le taire reculer ayant pour aide un homme devant,
qui le pouffera, en arrière avec douceur ,
& même lui donnera de petits coups pour l’obliger
à reculer : tout cela doit fe faire avant que les
jeunes chevaux aient changé de nourriture ; car
quand une fois ils font ce qu’on appelle engrainés ,
c’efl-à-dire, lorfqu’ils font au grain & à la paille ,
comme ils font plus vigoureux, on remarque qu’ils
font aufîi moins dociles & plus difficiles à dreffer.
Voye^ les articles C h e v a l & Ju m e n t .
POURVOYEUR DU LION efl le nom que
l’on a donné au caracal, Voye% C a r a c a l .
PUANT bête puante, furnom donné aux
mouffettes, Voye^ .M o uf fe't t e s .
PUMA , animal d’Amérique , ainfi nommé par
les naturels du Pérou & auquel les Européens
ont donné le nom de lion 3 mais très-mal à
propos, puifque ce prétendu lion d’Amérique ne
reffemble point à ceux d’Afrique , & n’en a ni la
grandeur, ni la fierté , ni la couleur ni la crinière.
Sa tête tient , dit-on , de celle du lion & du
tigre , mais il a la queue plus petite que l’un
& ,1’autre ; il monte fur le.s arbres ; & d’ailleurs ,
il efl extrêmement lâche & timide, & .fuit à la
vue de l’homme ; ainfi , il ne diffère pas moins
du vrai lion par les habitudes naturelles, que par
la forme du corps. Du refie , . cet animal dont
on voit que la defeription efl fort incomplétte ,
n’efl peut-être qu’un jaguar ou un couguar , ou
quelque variété de ces efpèces.
PUTOIS, ( le ) ainfi nommé à caufe de la
puanteur qu’il exhale , efl un peu plus petit que
la fouine : il a la queue plus courte , le mufeau
plus pointu, le poil plus épais & plus noir ; il a
du blanc fur le front auffi bien qu’aux côtés du
nez' & autour de la gueule ; il a le cri plus couvert
que la fouine , mais tous deux ont, auffi bien que
la marte & l’écureuil, un grognement d’un ton
grave & colère qu’ils répètent fouvent, lorfqu’on
les irrite.-
Le putois a auffi le tempérament , le naturel
& les moeurs de la fouine. Comme elle , il s’approche
des habitations , monte fur les toits , s’établit
dans les greniers à foin & dans les granges , fe
gliffe dans les baffe-cours & monte aux volières
& aux colombiers où , fans faire autant de bruit
que la fouine , il fait plus de dégât ; il coupe ou
perce la tête à toutes les volailles, enfuite il les
tranfporte une à une & en fait magafin ; fi 3
comme il arrive fouvent, il ne peut les emporter
entières, parce que le trou par où il efl entré
efl trop étroit, il n’emporte que les têtes.
Il efl auffi fort avide de miel, attaque lesruchès
en hiver & force les abeilles à les abandonner.
Il ne s’éloigne guère des lieux habités. 11 entre
en amour au printemps ; les mâles fe battent fur
les toits &fe dilputent la femelle , enfuite ils l’abandonnent
& vont paffer l’été dans les bois ou à la
campagne ; la femelle, au contraire, refie dans
fon grenier jufqu’à ce qu’elle ait mis bas , &
n’emmène fes petits que vers le milieu ou la fin
de l’été ; elle en fait trois ou quatre & quelquefois
cinq , ne les allaite pas long-temps &. les
accoutume de bonne heure à fucer du fang &
des oeufs.
A la ville ces animaux vivent de proie , & de
chaffe à la campagne ; ils patient l’été dans des
terriers de lapins , dans des fentes de rochers,
dans des trous d’arbres creux d’où ils. ne fortent
guère que la nuit pour fe répandre dans les
champs, dans les bois ; ils cherchent les nids des
perdrix, des allouettes & des cailles , grimpent
fur les arbres pour prendre ceux des autres oifeaux,
épient tes rats , les taupes, les mulots, & font
une guerre continuelle aux lapins qui ne peuvent
leur échapper, parce que lesputois entrent aifément
dans leurs trous.
: C ’efl fur-tout lorfqu’il efl échauffé , irrité , que
le putois exhale & répand au loin une odeur
infùp portable. Les chiens ne veulent point manger'
de fa chair , & fa peau, quoique bonne, fp vend
à vil prix , parce qu’elle ne perd jamais entièrement
fon odeur fétide. Cette odeur vient de deux follicules
ou véficules que ces animaux ont auprès
de l’anus & qui filtrent &. contiennent une matière
on&ueufe dont l’odeur efl très-défagréable dans
le putois , le fu r e t , la b elette , le b la ire au , & c . ,
& qui e f l , au contraire, un parfum dans la civette ,
la fouine , la marte, & c .
Le putois paroît être un animal des pays tempérés.
On n’en trouve que peu ou point dans les
pays du Nord, & il efl plus rare que la fouine
dans les climats méridionaux. L’efpèce paroît être
confinée en Europe , depuis l’Italie jufqu’à la
Pologne.
Le nom latin du putois , putorius , a , comme
le nom françois, fon étimologie dans la puanteur
de l’animal.
. Pu t o i s r a y é , nom donné par quelques-uns
au zorille , autrement appellé puant ou hête puante
de l’Amérique feptentrionale. Voye^ Z o r i l l e &
M o u f f e t t e s .
PYGARGUS , des anciens, quadrupède wjfjfêç
blanches, fuivant la force du m o t , &. qu’il faut
bien fe garder de confondre a v e c le pygargue
oifeau. Quant à l’efpèce du quadrupède auquel
les anciens avoient donné ce furnom ~de pygetrgus ,
on ne peut guère en juger que par conjectures».
Voyeç l’article G a z e l l e àbourfe furie dos.
PYGMÉE de Guinée, nom fous lequel on a
quelquefois défigné le petit orang-outang ou jocko•
Voyeç O r a n g - o u t a n g .
PYRAME, CHIEN PYRAME , forte de petit
chien. Voye£ fes caractères à l’article du C hien.