
tes, ne font pas, relativement à la grandeur totale,
auffi longues que celles de plufieurs autres courlis.
Le tour des yeux, le fommet de la tête en-
devant , font nus ôc couverts d’une peau brune fur
l’oifeau defféché ; le derrière de la tête ôc du haut
du cou font bruns ; le refte du cou, la gorge Ôc
le haut de la poitrine font d’un blanc fali de rouf-
feâtre ;.les plumes qui couvrent le dos font grifes ,
terminées à leur extrémité par une barre tranf-
verfale brune : ces deux couleurs difpofées delà
même façon , font auffi celles des petites ôc des
moyennes couvertures des ailes , ainfi que des
plumes fcapulaires ôc de celles qui couvrent le
bas delà poitrine. Les grandes couvertures des ailes
font blanches , ôc forment une large bande de cette
couleur , qui couvre une partie de l’aile : les
grandes pennes en font noires ; les moyennes cendrées
du côté extérieur , ôc brunes du côté intérieur
: les plus proches du corps font brunes ;
tout le deffous du corps eft d’un brun-noirâtre, &
la queue eft noire ; le bec eft d’un brun-noir; les
pieds paroilfent jaunâtres fur l’animal defféché ;
les ongles font bruns. On n’envoie pas ce courlis
trèsrfrequemment de la Guiane , où il n’eft pas
apparemment commun. Genre LXXVlll.
C o u r l i s d e t e r r e . Voye^ P l u v i e r (grand).
C o u r l i s de s b o i s .
Courly verd de Cayenne. Pl. enl. 810.
flamant des bois par les François de la Guiane.
Il eft beaucoup plus bas fur les jambes que le
courlis rouge ; il a le bec bien moins long ôcde
corps à-peu-près de la même groffeur : fes ailes
font très-longues ; fon bec eft moins effilé, fur-tout
vers fa bafe, que celui du courlis d’Europe : en
général, lés oifeaux de ce genre qui vivent > foit
dans l’ancien,foit dans le nouveau continent, &
qui y habitent les contrées du midi, ont le bec
plus fort que .les courlis des pays feptentrionaux.
Le fond du plumage de ce courlis eft un verd
fombre, qui paroît noir de loin, & quand l’oifeau
ii-’eft pas éclairé ; mais de près, ôc félon les diffe-
rens afpeâs, ce fond obfcnr s’embellit de reflets
éclatans, d’un verd brillant & bronzé fur les ailes,
de pourpré fur le ventre ôc le cou ; le bec eft verdâtre
; les pieds Ôc la peau nue qui entoure les
yeux ôc qui couvre en-devant le fommet de la
tête, paroiffent bruns dans l’oifeau defféché. Cè
courlis ne va pas par bandes cojxime les courüs
rouges ; il vit feul, ou en compagnie de fa femelle ;
en ne le voit pas fur les rivages de la mer ; mais il fe
tient dans les plus grandes forêts & y vit le long
des fleuves & des rivières qui les traverfent. Il a un
cri très-fort. Genre LXXV1H.
C o u r l i s h u p p é .
'Courly huppé de Madagafcar. Pl. enl. 841.
Aucun auteur, avant M. le comte de Buffbn,
ifavoit parlé de ce courlis 3 il eft de près d'un tiers
plus gros que celui d’Europe, fans être à proportion
auffi haut fur jambes ; fon bec n’eft pas non
plus à proportion auffi long,» ôt il eft beaucoup
plus épais iirr-tout à fa bafe : tout le deffus, le derrière
ôc les côtés de la tête, fur fa partie pofté-
rieure, font couverts de plumes longues, à barbes
égales des deux côtés , inclinées en arrière : elles
forment une huppe très-belle Ôc très-^mple ; celles
qui en occupent le milieu font blanches Ôc les
latérales font d’un verd foncé, brillant Ôc châtoiant ;
le bas des côtés de la tête Ôc la gorge font couverts
de plumes du même verd ; l’oeil eft entouré
d’un large efpace dégarni de plumes ÔC la peau
décqjoree dans l’oifeau defféché , ne paroît que
grisâtre ; le cou eft plus court, plus gros ôc mieux
garni de plumes qu’il n’a coutume de l’être dans
les courlis ; les plumes dont il eft revêtu font d’un-
brun rougeâtre, ou tirant au roux ; la même couleur
s'étend iur le deffus, le deffous du corps , ÔC
fur toutes les couvertures- des ailes : leurs pennes
font blanches, avec quelques taches grisâtres vers
leur extrémité : les couvertures du deffus ôc du
deffous de la queue Ôc les pennes dont elle eft
compofée font noires : le bec eft verdâtre ; les
pieds confervent un refte de teinte rougeâtre les
ongles font bruns. Ce bel, oifeau m’a été apporté
de Madagafcar : j’en ai vu d’autres depuis apportés
auffi de la même île. Quelques-uns étoieur plus
petits, avoient les couleurs moins nettes, la huppe
beaucoup moins longue ôc beaucoup de,gris, fur
les ailesôc même parmi le brun, qui fait Le fond
des couleurs du plumage ; il eft probable que ce:
font des femelles. Genre LXXVlll.
C o u r l i s r o u g e .
Courly rouge du Bréfil à L’âge de deux ans .P li
enl. 8a.
Idem. . . . à l’âge de trois ans. Pl. enl. 81.
Courly rouge du Bréfil. B ri s s . tom. Vxpag. 344
pl. X X IX, ftg. 1 ,fig. a , celui du moyen âge..
; Corlieu rouge. Catesb. tom. I,pag. 84 3pL 84.
Flamant rouge, ou Amplement fiamant par les
François de la Guiane.
Le courlis rouge eft un peu moins gros que le
courlis d’Europe ; cependant il a le bec Ôc Les. pieds
plus longs r tout eft rouge dans cet oifeau , 1e plumage
,.la peau nue qui entoure Les. yeux, celle qui
couvre le fommet de la tête en-devant, le „bec ,-
la partie des jambes dégarnie de plumes ôc les
| pieds ; il faut cependant excepter L’extrémité desdeux
pennes extérieures de chaque aile, qui eft
du noir brillant de l’acier bruni , les tiges des
grandes pennes des ailes qui font blanches dans
la plus grande partie de leur longueur, ôc les ongles-
qui font d’un brun-clair.
La peau nue qui entoure les yeux, celle qui
couvre le front, le bec ôc les pieds, font d’un
rongé pâle, mais le rouge du plumage eft très-vif ÿ
il approche.de l’écarlate fur la plupart des indivis
dus, ôc, fur quelques autres,, il tire fur un cramoifi
très-éclatant. Les femelles ont èn général le plumage
moins brillant que celui desmales: les jeunes
n’ont point du tout de rouge ; ils naiffent couverts
d’un duvet noirâtre* auquel fucçèdq un plumage
brun ; c’eft la livrée de la première année ; celle
de la féconde eft un plumage gris , mêlé de plumes
blanches Ôc de quelques plumes d’un rouge pâle. La
troifième année lé rouge commence à dominer
foi le corps ; les ailes font déjà d’un affez beau
rouge, mais le gris domine encore fur la tête, fur
Ja queue, ôc fur-tout fur le cou ; il y a aufli des
plumes blanches Ôc des plumes grifes répandues
lur le corps ôc fur les ailes : ce n’eft qu’en avançant
en âge ôc peut-être qu’à la quatrième année.,
que les courlis deviennent tout-à-fait rouges.
Cette lenteur dans le développement de leur plumage,
paroît fuppofer ou une durée d’exiftence
fort longue , ou plufieurs mues par an. Je ne
fçache pas que l’un ou l’autre de ces faits ait été
encore conftaté par l’obfervation. Ainft, l’on fçait
feulement que les courlis rouges ontfucceffivement
différens plumages, fans fçavoir bien précifément
quel eft l’âge où ils en prennent un entièrement
rouge : il paroît que la couleur en devient d’autant
plus vive qu’ils avancent davantage en âge, ôc
peut-être ceux dont les plumes tirent fur le cra-
moifi, font-ils les plus vieux ; car cette couleur
commence àfe rapprocher de quelques nuances du
brun, ou en eft moins éloignée de quelques tons
que l’écarlate, ôc c’eft une loi affez générale que
les deux termes extrêmes de la vie fe rapprochent.
Les courlis rouges peuplent ôc ornent les terres
inondées ôc défertes de l’Amérique méridionale.
On les trouve en beaucoup d’endroits de ce vafte
continent, ôc dans plufieurs ifles ; mais ils font
plus abondans dans les contrées où la chaleur eft
plus grande : ils fe tiennent en troupes, foit qu’ils
volent, foit qu’ils fe pofent à terre ou fur les
arbres ; car ils fe perchent, ôc les palétuviers font
les arbres fur lefquels ils fe pofent le plus ordinairement
: ils y paffent la nuit ôc les heures de la
journée où la chaleur eft la plus forte ; le matin ôc
le foir ils fe mettent en mouvement ôc fe portent
fur les vafes pour y chercher de petits poiffons,
des coquillages ôc des vers que la mer y a jettés ,
ôc qu’elle y abandonne en fe retirant. Ils ne s’enfoncent
pas, par cette raifon, dans les terres ôc ne
s’écartent qu’à peu de diftance des rivages de la
mer, ou de l’embouchure des fleuves. On a remarqué
que les bandes font compofées ou de jeunes
ou de vieux courlis, ôc qu’il eft rare qu’ils fe
mêlent. Ils font leur nid fous les palétuviers, parmi
les herbages ou les broffailles qui croiffent au frais
fous leur ombre ; ils ramaffent, pour conftruire un
nid groffier, quelques herbes ôc des brins de bois
defféchés : les oeufs font verdâtres. Il eft aifé de
prendre les petits lorfqu’ils ne font encore que
courir fur la vafe, fans être en état de voler : ils
é’apprivoifent aifément ôc s’accommodent de tous
les alimens qu’on leur donne, mie de pain, viande
cuite ou crue , inteftins d’animaux dont ils font
friands ; ils s’accoutument .même fi facilement ôc
fi complettement à l’état de domefticité , que fui-
ÿant le témoignage de Laët, ils multiplient, quoique
privés de la liberté. J’ai vu un de ces beaux
oifeaux en Hollande , dans la ménagerie du Stha-
thouderjil étoit dans une vâfte cour avec plufieurs
autres oifeaux étrangers, qu’oil-avoit tous probablement
privés de l’ufage de leurs ailes : auffi-tôt
qu’on ouvrit la porte de la coür, le courlis vint en
courant au-devant de ceux qui entroient, ôc ne le#
quitta que quand ils forcirent. Une dame étoit du
nombre ; on lui avoit préfenté un morceau de pain
pour attirer lès oifeaux en le diftribuant : le courlis ,
fait à cet exercice, tiroit là dame par fa robê , ÔC
l’avertiffoit quand la diftribution étoit trop lente.
Il ramaffoit avec le, bout de fort bec les morceaux
de pain, il les jettoit en l’air affez haut ôc les rece-
voit enfuite dans le fond de fort bec. Ce feul fait
fuffit pour expliquer comment il avale avec un bec
très-long ôc une langue fort courte ; il prouve auffi
que fi le courlis trempe tout ce qu’il mange dans
l’eau , quand il eft à portée de le faire, comme on
le prétend, cet-ufage n’eft pas pour lui indifpen-
fable. Un oifeau auffi beau, qu’on nourrit auffi
aifément, qui fe familiarife fi complettement, mé*
riteroit bien que les voyageurs priffent quelque
foin pour nous le procurer, ôc f l , comme Laët l’a
avancé, il multiplie en domefticité, ce feroit an
moins une acquifltion très-agréable , fl même elle
n’étoit pas utile ; mais elle lé feroit, fl le courlis
venoit à s’acclimater, puifque fà chair , quoiqu’il
foit fauvage, n’eft pas mauvaife, ôc que le changement
de nourriture pourroit la perfe&ionnec ,
lès belles plumes fero.ient employées comme ornement.
S’il peut vivre en Hollande , à l’air libre 3
quoique ce foit à la vérité en été que je l’y ai vu ,
il eft très-probable qu’en l’apportant d’abord dans
nos provinces méridionales,6c en le foignant convenablement,
on en pourroit accoutumer l’efpèce
à notre climat, & la propager dans les différentes
provinces. Genre LXXVlll.
C o u r l i s t a c h e t é .
Courly tacheté de l’île de Luçon. Voyage à la
nouvelle Guinée 3 p a g . 8ƒ.
Ce courlis eft très-petit, d’un tiers moins grand
que le corlieu. M. Sonnerat, auquel on en doit la
defcription, l’a fait dans les termes fuivans : il
a le deffus de la tête noir ; le refte de la même partie,
le cou, la poitrine font tachetés de bandes
noires, longitudinales, très-étroites fur un fond
blanc ; le ventre eft auffi marqué par des bandes
noires-, mais elles font difpofées tranfverfalement,
Ôc elles ont une forme demi-circulaire : les petites
plumes des ailes ôc le dos font couleur de terre
d’ombre, ôc leur bord eft marqué fur les unes
de deux , fur les autres de quatre, ôc fur plufieurs
de flx taches blanches : les grandes pennes des ailes
font noires ; la queue eft d’un gris-vineux, rayée
en travers par des lignes noires. Genre LXXVlll.
C o u r l i s v e r d ou C o u r l i s d’Italie.
Courly verd. B ris s . tom. V,pag. 326 >pL XVII3
h ;
Courly d’Italie, PL enh 819*