
496 A R A
du milieu font plus longues ;■ & les latérales vont
en diminuant; la plus externe eft la plus courte ;
les deux plus longues'plumes font rouges, terminées
par du bleu clair ; celle quiles fuit de chaque
côté eft bleue dans la moitié inférieure de ^longueur
; les quatre plus externes de chaque côte
font d’un bleu mêlé tout le long de leur tige d’une
teinte de violet • les petites couvertures des ailes
font rouges , les moyennes le font auffi , mais leur
bout eft orangé & terminé de verd ; les grandes ,
les plus éloignées du corps, font d’un bleu mêlé
d’une légère teinte de violet. Les pennes de l’aile
font en-deffous toutes d’un rouge - obfcur ; les
dix-huit premières font en deffus d’un bleu mele
tout le long de leur tige d’une teinte de violet,
& ont une partie de leur côté intérieur noirâtre ;
les autres font variées de verd, de bleu & de
brun pourpré ; la mandibule inférieure eft noire ,
ainfi que le bout & les angles de la mandibule
fupérieure, qui d’ailleurs eft blanche ; les joues font
nues & couvertes d’une peau d’un blanc fale qui
s’étend fous là partie inférieure du bec également
nue ; des plumes rouges , courtes -, placées
fur le fommet de la tête, y forment comme une
forte dé bonrlét. '
L’ara habite lés bois ; il aime les terreins humides
; il fe nourrit principalement des fruits du
palmier-latanier ; il vole ordinairement par paire j
il jette fpn cri lorfqu’il eft furpris ou effrayé; il
le fait auffi entendre en volant ; il fe perche
fur les branches les plus élévées ; il s’éloigne à
environ une lieue" pendant le jour pour chercher
fa nourriture , & il revient le foir pour paffer la
nuit au même endroit , oh il a choifi fa retraite ;
il fait fon nid dans des trous de vieux arbres qui
tombent de vitüfté & le garnit de plumes. La
femelle fait deux pontes par an , chacune de deux
peufs à-pemprès gros comme des oeufs de pigeons ,
tachetés comme ceux de la perdrix. Le male &
la femelle couvent alternativement. Les jeunes-
S’apprivoifent aifément. Leur chair n’eft pas mau-
vaife & d’un ufage affez fréquent 'à la Guiane ;
celle des vieux eft dure, mais on fait avec d’affez
bon bouillon.
Les plumes des aras font principalement celles
dont les Indiens fe fervent pour en former des
tours-de têtes, des colliers & autres parures.
L’ara que je viens de décrire, eft celui que
M. Briffon appelle ara du Bréfil; il le diftmgue
d’un autre qu’il nomme de la Jamaïque. M. de
Buffon ne regarde ces deux aras que comme une
feule & même efpèce ; il fe fonde fur ce que
Marcgrave & les voyageurs qui ont obferve ces
pifeaux dans le pays qu’ils habitent, ri en ont
parlé que de cette manière, tandis que les orni-
thologiftes les ont diftingué Lun de l’autre d’après
Gefner Aldrovapde,
En lifant la defcription faite par M. Briffon
de l’ara du Bréfil & de celui de la Jamaïque, en
comparant article par article ? on trouve une
A R A
conformité fi grande dans les dimenfions du corps
en général, des parties en particulier , dans la
diftrfbution même des couleurs & fi peu de différence
à cet égard , qu’on eft furpris que ces deux
oifeaux, habitans des mêmes contrées, qui y vivent
enfemble , aient été féparés & donnés comme
deux efpèces diftinéles. Les principales différences
confiftent dans les couvertures des ailes qui font
plus marquées de jaune & de vert dans 1 ara
du Bréfil, Les deux plus longues plumes de la
queue qui font rouges dans Yara du Bréfil & terminées
par du bleu, font en entier de cette dernière
couleur dans Y ara de la Jamaïque.
Quant à celui qui eft repréfenté', plan. enl.
641 3 fous le nom de petit ara , . & v qui faifoit
partie de la colleéfion de M. le duc de Çaylus,
je ne p,eux-*.être de l’avis de M. de Buffon. Cet
oifeau eft trop inférieur du côté de la taille aux
autres aras ; fon plumage eft trop différent pour
ne le pas regarder comme une efpèçe particu-,
lière. Poye^ A r a ( petit).
A r a s r o u g e & b l e u . È d w . tom. IV>pag. 198.
Planche 1 5 8 . Voyeç A r a r o u g e .
A r a v a r i é des Moluques, B r i s s . tom. IV s
pag. 197. VoyeiP e r r u c h e (grande) a b a n d e a u
NOIR. -b | *■
A ra v e r d .
A r a v e r d du Bréfil. B r is s . tom. IV , pag. 1981
E d w . glan. pag. 41. çhap. 19. PI. 2 .2 9 . ’
L’ara verd eft très-rare & bien plus petit^que
Y ara rouge & que Y axa bleu ; il habite les mêmes
contrées : les auteurs ont décrit deux aras verds.
M. Briffon en a nommé un ara verd du Bréfil,
l ’autre ara verd & rouge du Bréfil. Mais ce lecond
axa, plus petit encore _que le premier , ne différé
pas feulement des aras à cet égard , il a encore
les pennes de la queue à proportion beaucoup
moins longues ,7 elles ne font pas autant etagées ;
les deux du milieu n’excèdent pas les autres dans
la même proportion ; fon bec n’a pas non plus
les mêmes dimenfions relatives ; enfin, la peau
nue qui entoure les joues & la partie inférieure
du bec s’étend moins en-deffous à .proportion
que dans les aras 3 & l’enfemble de ces oifeaux,
qui font partie de ma collection , que j’ai fous les
yeux en les décrivant , offre quelque " chofe de
différent. Je me conformerai d’après ces différentes
raifons au fentiment de M. de Buffon, qui
n’admet qu’un ara verd & qui regarde le fécond
comme une perruche. Les habitans de la Guiane
lui en ont eux - mêmes donné le nom & l’ont
appelle perruche-ara, preuve que cet oifeau leur
paroïffoit tenir au moins autant des perruches
que des aras. J’en parlerai dans un article fepare ,
& je me bornerai dans celuir-ci au ara verd, pour
lequel je copie la defcription exaCte que M. de
Buffon nous en a donnée.
L’ara verd a , depuis l’extrémité du bec jufqu’à
celle de la queue environ feize pouces ; fon corps,
tant en-deffus qu’en-deffons, eft dhi|i verd qui,
’ - ÎQUS
A R A
fous les différens afpeéfs , paroît ou éclatant &
doré , ou. olive foncé ; les grandes & petites
pennes de l’aile font d’un bleu d’aigue-marine fur
un fond brun doublé d’un rouge ae cuivre ; le
•deffous de la queue eft de ce même rouge , & le
deffus eft peint de bleu d’aigue-marine fondu dans
du verd d’plive. Le verd de la tête eft plus vif &
moins chargé d’olivâtre que le verd du refte du
corps ; à ,1a bafe du bec fupérieur, fur le front,
*eft une bordure noire de petites plumes effilées
qui. reffemblènt à des poils ; la peau blanche &
nue qui environne les yeux , eft auffi parfemée
de petits pinceaux rangés en lignes des mêmes
poils noirs ; l’iris eft jaunâtre, le bec eft noir ,
les pieds font grifâtres, les ongles noirs.
Cet oifeau , ajoute M. de Buffon, auffi beau
que rare , eft encore aimable par fes moeurs
fociales ; il eft bientôt familiarifé avec les per-
fonnes qu’il voit fréquemment ; il aime leur accueil,
leurs careffes , &' femble chercher à les
leur rendre , maïs il repouffe celles des étrangers,
&c.L
’ata verd femble très-fenfible au froid ; -il préfère
pour fe percher tout ce dont le contaéf en
fait moins éprouver ; il frifonne dès qu’on lui jette
de l’eau fuir le corps ; il fe baigne cependant
volontiers , mais ce n’eft que dans les grandes
chaleurs. Son cri eft défagréable. & femblable à celui
des autres aras, mais il n’eft pas fi fort ; il paroît
avoir de l’antipathie pour les enfans, & en général
être jaloux des careffes que ceux auxquels il s’eft-
attaché accordent à d’autres qu’à lui ; il apprend à
parler plus aifément &. prononce plus diftin&e-
ment que Y ara rouge & que le bleu..
L’ara décrit par M. Edwart, eft beau , mais
plus grand que notre ara verd ; il a le front
.rouge , les pennes de l’aile bleues, le bas du dos
& le croupion de la même couleur. Ne feroit-ce
pas une efpèce différente ?
A r a v e r d du Bréfil. Planche enl. 383
E d w . gl.pag. 41 plançh. 229.
B r is s . tom. IV, pag. 198. Voyeç A r a V e r d .
A r a v e r d & r o u g e du Bréfil.
B r is s . tom.IV,pag. 202. V. P e r r ic h e - a r a .
a r a c a r i .
Les aracaris font des efpèces du genre des toucans
, qui eft le LIVe de la méthode de M Briffon.
M. le comte de Buffon, qui les regarde auffi
comme des toucans , les a le pretViier féparés de
ces oifeaux proprement dits , & les a confidérés
comme formant une feélion dont les caractères
font : i° . d’être moins grands : 2.0. d’avoir le bec
Beaucoup moins volumineux & d’une fubftance plus
dure & plus folide : 30. d’avoir la queue plus
.longue , fenfiblement etagée , tandis qu’elle eft
arrondie dans les toucans.
A r a c a r i b l e u .
Toucan bleu. B r i s s . tom. IV 3 pag. 455.
C ’eft un oifeau du LIVe genre de la méthode
de M. Briffon. Il eft de la groffeur d’un pigeon ;
Hifioire Naturelle. Tome I.
A R A 497
fon bec eft dentelé, jaune à fa partie fupérieure,
& d’un noir purpurin à ,1a partie inférieure ; fout
fon plumage eft varié de cendré & de bleu. On
le trouve au Mexique fur le bord de la mer, oh
il fe nourrit de poiffon. Ce dernier trait de fon
hiftoire me fait douter que cet oifeau foit , en
effet, du LIV genre , comme M. Briffon l’a penfé,
puifque les toucans , ni n’habitent le bord des eaux,
ni ne fe nourriffent de poiffon ; il y a lieu de
pen’fer, qu’avec des habitudes auffi diffemblables ,
il eft d’un genre fort différent , mais dont nous
ne pouvons juger d’après l’indication incomplette
que Fernandez a donnée de cet oifeau.
A r a car i n o ir .
Toucan jaune. B riss tom. IV, pag. 432.
Cet oifeau, du genre LIV de la méthode de
M. Briffon , n’eft connu que par une defcription
abrégée que Niéremberg en a donnée , & ’ que
les auteurs ont copiée depuis. Il eft de la grofl-
feur d’un pigeon ; fon bec eft noir , fes ailes
& fa queue font variées de noir & de blanc ; une
bande noire s’étend de chaque côté depuis le bec
jufque fur la poitrine ; le haut des ailes eft jaune
& le refte du corps d’un blanc jaunâtre; Cette
efpèce, d’un plumage fort différent de celui des
toucans que nous connoiffons , fe trouve au
Mexique.
ARADA.
• Muficien de Cayenne. PI. enl. 706f ig . 2.
. C’eft , fuivant M. de Buffon , une efpèce très-
voifine des oifeaux auxquels il donne le nom de
fourmiliers 3 & Yarada doit être placé à la fuite de
ces oifeaux. Avec les cara&ères extérieurs fem-
blables , il en diffère cependant par les habitudes
; il eft folitaire , il fe perche & ne defeend,
à terre que pour prendre des infeûes ; les fourmiliers
n’ont qu’un cri fans aucun agrément, au
lieu que Yarada a le chant le plus agréable ; il
répète fouvent les fept notés de l’o&ave , par
lefquelles il prélude ; il fiffie enfuite différens airs
modulés fur un grand nombre de tons & d’accens
différens toujours mélodieux , plus graves que
ceux du roffignol & plus reffemblans aux fons
d’une flûte douce. Outre fon chant , Yarada a une
efpèce de fifflet par lequel il imite parfaitement
celui d’un homme qui en appelle un autre ; les
voyageurs y font fouvent trompés.
C’eft loin des lieux habités ,-au milieu des forêts
les plus épaiffes, que Yarada vit feul & qu’il fait
retentir ces déférts de fa voix , qu’on eft furpris
d’y entendre ; mais fon efpèce ne paroît pas nom-
breufe , & l’on fait fouvent beaucoup de chemin
fans entendre un YtxA arada.
Son plumage ne répond pas à la beauté de fon
chant ; fes couleurs font ternes & fombres ; on a
employ é'des couleurs trop vives pour la planche
dans laquelle on l’a repréfenté ; cette remarque eft
de M. de Buffon , ainfi que ce que j’ai dit fur les
moeurs & le chant, de cet oifeau. Je vais le décrire
d’après un individu qui fait partie de ma Rrr