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fié me , à la cheville de fes pieds. A ces cerceaux
on lie de légères & menues ramées couvertes de
leurs feuilles, de manière qu’elles cachent le chaf-
feur, au-deffus de la tête duquel elles s’élèvent,
fans cependant lui dérober la vue de ce qui le
pafle autour de lui. Il a foin de tenir fon fufiLau
dedans de la machine , de n’en laiffer paroître que
Je bout, & de marcher à petits pas , lorfqu’il eft
près des lieux fréquentés par les oifeaux.
Nous ne diffimulerons pas que cette machine,
quoiqu’on la vante , n’eft pas aufli utile que la
cafaque décrite dans l’article précédent, puifque
cette machine ne peut fervir que dans la faifon
où les ramées conl'ervent leurs feuilles ; qu’il faut
renouveller ces ramées , &. que cette machine ne
peut pas être employée l’hiver, qui eft la vraie
faifon de la chaffe à laquelle elle eft deftinée.
Soit qu’on fe ferve du premier ou du fécond
moyen , l'heure favorable pour en faire ufage eft
le matin au lever du foleil, lorfque les oifeaux
aquatiques reviennent par bandes des terres où
ils ont pâturé & cherché leur nourriture pendant
la nuit. On peut alors tirer plufieurs coups de
fuite fur une bande , & attendre les oifeaux à
leur rentrée les uns après les autres, au lieu que
pendant la journée, fi on les furprend dans les
marécages, ils s’éloignent au premier coup , fe
portent au loin , & qu’il faut les pourfuivre.
APUTÉ-JUBA ( 1’ ).
Perruche illinoife. BRiss.-./0tfze IV, p. 333.
Idem.» pl. enl. $28%
Perruche-pousç çle bois, par les habitans de la
Guiane.
Perruche facée de jaune. Edw. glan. p. 49 ,
ch. X X lV .p l 2 3 4 .
• L’aputé-juba eft une perruche trè$-commune à
la Guiane, de la feâion de celles qui ont la queue
longue ' & inégalement étagée. Voye^ P e r r u c h e .
Sa longueur, du bout du bec à celui de la
queue , eft de neuf pouces & demi : elle a quinze
pouces quatre lignes de vol ; fa queue eft longue
de quatre pouces neuf lignes.
Le fynciput, les joues & la gorge font jaunes ;
le deffus de la tête eft d’un verd foncé : l’occiput
eft varié de jaune. Le deffus du corps eft verd :
le bas du cou l’eft auffi : le deffous du corps eft
d’un verd jaunâtre , & le ventre eft varié de rougeâtre
: les ailés font vertes ; 11 y a feulement
quelques-unes de leurs couvertures fupérieures &
des grandes pennes qui font extérieurement bleuâtres.
La defcription que je viens de faire de Vaputé-
fuba ne fe rapporte exactement ni avec celle qu’en
fait M. de Buffon, ni avec celle de M. Briffon.
Cet oifeau eft fujet à varier , tant pour l’inten-
fité des nuances que pouf leur étendue & même
pour leur exiftence ou leur manque für certaines
parties. C’eft pourquoi j’ai indiqué fimplement les
couleurs, fans dire qu’elles fuffent brillantes : elles
font quelquefois , quelquefois aufli ell£s fonf
A R A
fort ternes. J’ai vu des aputé-juba très-beaux, Sd
d’autres qui n’étoient que des oifeaux fort peu
agréables. J’en ai eu un dont le plumage a varié
pendant cinq à fix ans à chaque mue pour l’in-
tehfité dés nuances.
Cet oifeau eft un des perroquets les plus communs
dans les boutiques des oifeleurs, du plus
bas prix. Il eft criard ; fa voix eft' défagréable :
il apprend à parler ; mais il ne retient que peu de
mots, & les articule mal. Ses moeurs font d’ailleurs
affez douces ; il eft careffant, il s’attache à
fon maître, &. le force par-là à lui pardonner fes
défauts.
A R A .
Les aras font des perroquets du nouveau Continent
: ils habitent les pays fitués entre I les deux
tropiques, & on les trouve également fur les îles
comme fur la terre ferme. Les ornithologiftes ne
les ont diftingués des autres perroquets que par leur
taille qui eft plus forte, & par la grandeur de leur
queue qui eft à proportion plus longue : M. de
Buffon a obfervé de plus, à leur égard , qu’ils n’appartiennent
qu’au nouveau Continent ; qu’une peau
nue , d’un blanc fale , couvre les deux côtés de la
tête, l’entoure par-deffous , ôc recouvre aufli la
mandibule inférieure du bec. Les aras ont le plumage
brillant , le regard fier-, l’air fauvage § la
voix forte & rauque : ils femblent articuler le mot
dont on s’eft fervi pour les nommer d’après leur
' cri. Ils volent ordinairement par paires , quelque-,
fois par bandes , avec affez de vîteffe , & s’élèvent
en général plus haut que les autres perroquets : ils
fe nourriffent de femences & de fruits ; ils n’ont
de fauvage que l’apparence, & leur extérieur
les faitv plus craindre qu’ils ne font dangereux
en effet ; ils ont, au contraire, en général, des
habitudes affez douces : ils s’apprivoifent aifément ;
ils font même fùfceptibles de connoiffance & d’attachement
; ils ufent de la liberté qu’on leur accorde
, regagnent d’euxrmêmes les lieux auxquels
ils font accoutumés, reçoivent avec plaifir les ca-
reffes qu’on leur fait, en rendent fur-tout lorf-
qu’ils l’ont habitués avec les perfonnes qui s’en
approchent. Ils n’apprennent guère à parler , &C
ne répètent jamais que quelques mots qu’ils articulent
mal. Leur cri trop fort j déchirant, qu’ils font
entendre trop fouvent, porte à les éloigner, malgré
leur beauté & leur aptitude à la domefficité.
Ils ne font bien placés que dans les lieux vaftes ;
à l’entrée des veftibules , où on les voit en pal-
fant : ils font fouvent un bel effet à l’entrée- des
parcs & des jardins, dont ils ornent les grilles ou
les avenues. Ils paffent pour vivre long-temps ; ils
craignent le froid rigoureux de l’hiver , & ils ont
alors befoin d’être tenus dans des lieux fermés ÔC
échauffés, même pendant\q jour. Le chenevi eft
leur nourriture ordinaire dans nos climats. Les
' ornithologiftes en comptent fept efpèces , que
M. de Buffon réduit à quatre; Il regarde Vauc
I rouge de la Jamaïque 6i celui du Bréfil . compte
A R A
ne faifant qu’une efpèce ; il ne compte non plus
que pour une tara bleu & jaune des mêmes pays ;
il place parmi les perruches l’oifeau que M. Briffon
nomme ara verd & rouge du Brefil. & celui que
le même auteur appelle ara varié des moluques.
.Enfin le petit ara qui n’avoit pas été décrit , dont
la figure a été donnée dans les planches enluminées
, lui paroît une variété du ara rouge.
Ces différentes réductions me femblent fondées,
à l’exception de celle qui concerne le petit ara :
j’expofe les motifs de mon fentiment à chaque
article relatif.
A r a b l e u .
La plupart des auteurs ont décrit deux aras
bleus ; ils ont appellé l’un ara bleu & jaune de la
Jamaïque ; l’autre ara bleu & jaune du Brefil M. de
Buffon regarde ces deux aras comme le même
oifeau ; ils font, dit ce naturàlifte , non-feulement
jde la même efpèce, mais encore des mêmes contrées
dans'les climats chauds de l’Amérique méridionale;
Il y a cependant des différences très-
marquées entre ce's deux aras j-mais font-elles les
attributs de deux elpèces différentes , ceux du
fexe , ou n’indiquent-elles qu’une_ variété acci-,
dentelle ? C’eft ce qui me femble que l’obfervation
n’a pas encore décidé. Ne trouve-t-on à la Jamaïque
& au BréfiJ que l’efpèce d'ara que la dénomination
employée parles auteurs, femble attribuer
en particulier à chacun de ces pays ? C’eft
encore une queftion qui me paroît indécife ; au
milieu de ces doutes , je décrirai les deux aras fans
prendre de parti, même pour l’opinion de M. de
Buffon, quoiqu’elle me paroiffe infiniment probable;
L’un & l’autre ara bleu font à-peu-près de
la groffeur de Vara rouge. Ils ont tous deux la partie
fupérieure du corps .couverte de plumes d’un
bleu éclatant , & le deffous du corps revêtu de
plumes d’un jaune brillant ; le bec , les ongles
noirs, lés pieds cendrés , la queue , compofée de
douze plumes étagées , & dont les deux du milieu
font de beaucoup plus longues. Mais le ara du
Bréfil a le devant de la tête d’un verd obfcur, qui
s’étend, jufqu’au milieu du fommet de la tête &
un peu au-delà fur les côtés ; ce qui eft coloré en
vert dans ce ara , l’eft en bleu dans celui de la
Jamaïque ; ce dernier n’a point de plumes fur la
peau qui couvre les joues & la gorge : fur cette
même peau , dans le premier , on compte neuf
lignes tranfverfales formées par de très - petites
plumes noires ; l’interval d’une ligne à une autre
eft nud ; dans le même ara on voit une bande
tranfverfale noire , bordée dans fa partie inférieure
de verd obfcur , placée au-deffous de la
gorge, & qui manque dans Tara de la Jamaïque.
Celui-ci a les grandes plumes des aîles d’un bleu
pur en-deffus , bordées intérieurement de noirâtre ,
d’un jaune obfcur en-deffous ; Vara du Bréfil a
les mêmes plumes dun bleu violet, d’ailleurs bordées
& teintes en-deffous de même.
L’un. & l’autre ara bleu ont les {nêmes habitudes
A R À 495
que le rouge, & ce qui concerne les moeurs de
cet oifeau, convient également à ceux-ci. V. Ara
r o u g e .
Quoiqu’habitans des mêmes climats , quoi-
qu’ayant la même façon de vivre , les aras bleus
& les rouges ne fe mêlent pas , mais ils vivent lé-
parés fans fe nuire ; la voix des bleus eft encore
plus rauque & moins diftin&e que celle des rouges ;
ce font, de tous les oifeaux, ceux dont les Tau-
vages admirent le plus la beauté ôc Ils les célèbrent
dans leurs chanfons.
. A r a b l e u e t j a u n e d e la Jamaïque. B r i s s .
tome I V , page 1 90'. Voye£ A r a b l e u .
A r a b l e u e t j a u n e d u Bréfil. Planch. enl.3 0 .
B r i s s . tome I V . page 193. Voyeç A r a b l e u »
A r a de la Jamaïque. B r i s s . tome-, IVpage 18%°
Voye£ A r a r o u g e .
A r a du Bréfil. B r i s s . tome I V , page 184•
Voyeç A r a r o u g e .
A r a n o i r .
Cet ara a le plumage noir, avec des. reflets d’ua
verd luifant ; fon bec , fuivant de La e t , eft rouge ,
fes yeux le font auffi , & fes pieds font jaunes.
M. de Buffon dit que cet oifeau eft connu des
fauvages de la Guiane , qu’il n’approche jamais
des habitations , qu’il fe tient lur les fommets fecs
& ftériles, des montagnes de rochers & de pierres.
Perfonne n’en a donné de defcription détaillée ,
& il ne s’eft pas trouvé dans les nombreux envois
d’oifeaux que j’ai vu apportés de la Guianne à
Paris, ce qui me fait préfumer qu’il doit y être
très-rare.
A r a (petit). Pl. enl. 641.
Cet ara eft de moitié plus pètit que Y ara rouge ;
le fommet de la tête, le cou, la poitrine, le
ventre & les côtés font d’un rouge qui a pet»
d’éclat. Les cuiffes font mêlées de rouge & de
verdâtre : le cou en arrière eft d’un jaune
obfcur ; le dos eft d’un rouge terne tacheté de
.verdâtre ; le pli de l’aîle eft d’un rouge plus
foncé & plus brun ; les grandes plumes des
aîles font d’un violet tirant lur le bleu ; les plumes
latérales de la queue font de la même couleur
, & les deux du milieu font d’un. rouge
fombre ; le bec eft noir. Cet oifeau, qui faifoit
partie de la colle&ion de M. le duc de Caylus ,
avoit vécu à Paris ; j’ignore d’où il avoit été
apporté.
A r a r o u g e .
P l enl. 1 2 .
A r a du Bréfil. B r i s s . tom.1V ,pag. 184.
A r a de la Jamaïque. Idem, pag. 188.
lïa ra rouge a du bout du bec à celui de la
queue deux pieds fept pouces, trois pieds dix
pouces de vol ; fes aîles pliées paffent un peu le
tiers de la queue ; la tête, le cou , la partie fupérieure
du dos , la poitrine , le ventre , les côtés
& les jambes font d’un rouge vif ; la partie inférieure
du dos & le croupion font d’un bleu clair ;
la queue eft compofée de douze plumes; les deux