
elles font disantes l’une de l’autre de deux pouces
à, leur naiffance , 6 c de cinq à fix pouces à leur
extrémité ; elles portent, au lieu ' d’anneaux, des
rides tranfverfales , annuitaires,. fort ferrées les
unes contre les autres dans la partie inférieure, &
beaucoup plus diffames dans la partie fupérieure
de la corne ; ces rides font au nombre de près
de foixante. Au refte , la corine a le poil court,
luifant & fourni, fauve.fur le dos & les flancs,
blanc fous le ventre & fous les cuiffes, 6c la
queue noire. Il y a , dans cette même efpèce,
des individus dont le corps eft tigré de taches
blanchâtres femées fans ordre.
Corne , f. f. nom, de l’efpèce de défenfes
dont la nature a armé la tête de plufieurs familles
d’animaux, telles que celles des boeufs , des
chèvres, des béliers, des gazelles , &.c. Dans
quelques-unes de ces efpèces, le mal® feul porte
des cornes ; dans d’autres , la femelle en. porte
également. Les carnes font ordinairement au
nombre de deux, 6c néanmoins on voit en plufieurs
contrées des béliers à trois & quatre cornes ou
plus. Cette production paraît tenir dans le corps
de l’animal à la furabondance de nourriture. La
fubftance de corne eft d’une nature particulière ,
très-différente de la fubftance offeufe, & beaucoup
plus analogue à celle des ongles. Quant à la forme,
les cornes loiit, ou liftes, ou ftriées & cannelées ,
droites ou courbes , plus -ou moins creufes à leur
bafe, qui eft implantée fur une proéminence de
l’os, frontal.
Ce n’eft qu’improprement qu’on donne le
nom de cornes aux bori que portent fur la tête les
animaux fauvages, tels que le cerf, le daim, l’élan ,
le renne ; outre la différence de forme & celle de
fubftance, il y en a une caraélériftique entre les
cornes & les bois, en ce que ceux-ci font fujets à
tomber en une faifon réglée & repouffent enfuite ;au
lieu que les cornes ne tombent point , fi ce n’eft par
accident, & font permanentes. Voyez , durefte ,.
les. articles boeuf, buffle , bouc &- chèvres, bélier ,
gabelle, &c. On donne aufîi le nom de corne à
la lubftance du fabot, unique ou divifé , dont le
pied des quadrupèdes, folipèdes & pieds fourchus,
eft garni, & cette fubftance eft en effet vraiment
cornee ou de la nature de la corne.
■ COSCUI, dans quelques endroits de l’Amérique
, eft Je pécari. Voyez ce mot.
j COSSA-C , eft le nom que les Tartares du
Jaïk & de lTrtifch, qui viennent à Grembourg
faire commerce de peaux dlifatis , donnent à cet
animal. Voyez Isatis-.
CO T IA , au Bréftl , eft l’agouti. Voyez ce
mot.
CO U AG G A , ( le ) quadrupède folipède des.
terres du cap de Bonne-Efpérance, 6c qui paroît
n’être qu’une variété dans l’efpèce du zèbre. Sa
couleur eft d’un brun foncé, 6c comme le zèbre,
il eft rayé bien régulièrement de noir, depuis le
bout dumufeau jufqu’au deffus des épaules,. 6c
cette même couleur des raies paffe fur une jolie
crinière qu’il porte fur le cou. Depuis les épaules,
les raies commencent à perdre de leur longueur ,
& allant en diminuant, elles difparoiffent à la,
région du ventre avant d’avoir atteint les cuiffes.
L’entre-deux de ces raies eft d’un brun plus,
clair, & il eft prefque blanc aux oreilles. Le
deffous du corps, les cuiffes & les jambes font
blanches.
On dit les couaggas plus dociles que les zèbres ;
les payfans de la colonie du Cap en attellent à
leurs charrettes ; ils font robuftes & forts ; il eft
vrai qu’ils-font méchans , qu’ils mordent 6c ruent ;
quand un chien les approche de trop- près , ils
le repouffent à grands coups de pieds , & quelquefois
ils le fainffent avec les dents ; les hyènes
même n’ofent les attaquer ; ils marchent en troupes
fouvent au nombre de plus de cent ; on ne les
trouve que fort avant dans les terres du Cap. On
compare leur cri à une efpèce d’aboiement très-
précipité, où l’on diftingue la répétition fréquente
de la fylfabe kwah-kwah, d’où apparemment les
Hottentots ont formé le nom de kwagga , ou
couagga. Leur chair a un goût fade ; les Hottentots
la trouvent néanmoins fort bonne.
COUANDOU, au Bréfil, eft le coendou.
Voye% ce mot.
COUDOUS , nom formé de celui de co'èfdoés,
que donnent-les Hottentots au condoma , 6c fous
lequel cet animal avoit d’abord été défigné avant
qu’il ne fût bien connu. Voyez C o n d om a .
COUGUAR, ( le ) eft un animal carnaflier
-qui fe trouve dans les mêmes contrées de
l’Amérique méridionale,. que le jagnar , mais qui
a la taille moins étoffée , plus longue , plus le-
vretée & plus haute fur fes jambes ; le couguar
a la tête petite, la queue longue, le poil court
&^de. couleur prefqu’uniforme , d’un roux vif,,
mêlé de quelques teintes noirâtresfur-tout au—
deffus du dos; il a le ménton blanchâtre ainft
que la- gorge & toutes les parties inférieures du.
corps. Quoique plus foiblë il eft aufli. féroce,.
& plus cruel que le jaguar. Il /paroît être encore
plus acharne fur-fa proie;: il la dévore; fans la.
depecer ;. dès qu’il Ta faifie, il l’entame, la luce
la mange de fuite & ne. la quitte, pas qu’il ne foit
pleinement raffafié.
Ces animaux font communs à là' Guiane.
Autrefois on les a vus arriver à la nage 6c en
nombre dans-Tiffe de Cayenne pour attaquer &.
dévafter les troupeaux; mais peu-à-peu on les a
chaffé^, détruit & relégué, loin des-habitations. II.
y a grande apparence que Vocoromedu pays des
Moxes ,. 6c l’animal du pays des Iroquois, auquel
on a donné très-improprement le nom de tigre ,
ne font autre chofe que le couguar , 6c ce dernier
paroît devoir fe rapporter à l’efpèce du couguar
de Penfilvanie, dont nous parlerons tout-à-l’heure.
Le couguar 3 parla légéreté de fon corps 6c
la plus grande longueur de fes jambes, doit mieux
courir que le jaguar, 6c grimper aufli plus aifément
fur les .arbres. Tous deux font également pa-
reffeux 6c poltrons dès qu’ils font raflafiés ; ils
n’attaquent prefque jamais les hommes , à moins
qu’ils ne les trouvent endormis. Lorfqu’on veut
paffer la nuit ou s’arrêter dans les bois, il fuffit
d’allumer du feu pour les empêcher d’approcher.
Ils fe plaifent à l’ombre dans les grandes forêts,
s’y cachent dans un fort ou fur un arbre touffu,
d’où ils s’élancent fur les animaux, qui paffent.
Quelques Auteurs prétendent que leur chair eft
bonne à manger ; mais ce qu’il y a probablement
de mieux dans ces animaux , c’eft la peau qu’en
emploie à faire des bouffes de cheval.
Le couguar eft le tigris fulvus de Barrère
(fr. éq. ) ; felis ex flavo rufefeens. .. . tigre rouge
de Brillon.
COUGUAR de Penfilvanie, autre efpèce de
couguar, qui fe trouve dans les parties tempérées
de l’Amérique feptentrionale , fur - tout dans les
montagnes de la Caroline , de là Géorgie , de la
Penfilvanie, &c. Il eft plus bas de jambes que
,1e couguar de Cayenne , beaucoup plus long de
corps, la queue aufli de trois ou quatre pouces
plus longue : au refte , ils fe reffemblent parfaitement
par la couleur du -poil, par la forme de
la tête 6c par celle des oreilles.
C o u g u a r - n o i r , ou tigre noir de Cayenne. !
Voyez J A G U A R E T E .
Coure , v. a. en termes de chaffe, fe dit pour
courir ., coure le cerf ; les chaffeurs difent aufli ,
beau coure, pour un beau pays de chaffe, agréable ;
6c facile pour les chaffeurs 6c pour les chiens.
COYAMETL , chez les Mexicains , pécari.
Voyer P é c a r i .
CÔYOPOLL1N , à la Nouvelle-Efpagne, cayo-
pollin. Voyez ce mot.
COZTIOCOTEQUALLIN , à la Nouvelle-
Efpagne. Voyez C o q u a l l i n .
CRABIER ( chien ) , ou chien-crabe , eft un
animal de la Guiane , ainfi nommé parce qu’il
fe nourrit principalement de crabes. Il eft fort
bas de jambes , ce qui lui donne de loin quelque
reffemblance avec un chien baffet ; il a aufli la tête
peu différente de celle du chien ; fa longueur
n’eft que de quatre pouces, depuis le bout du nez
jufqu’a l’occiput ; l’oeil n’eft pas grand ; le bord
des paupières eft noir, 6c au-deffus de l’oe il, à
côté de la joue , vers l’oreillé -, & autour de
la gu eu le fe trouvent de longs poils noirs ; la
mâchoire fupérieure eft armée , de chaque côté ,
d’une dent canine, crochue & qui avance fur la
mâchoire inférieure ; l’oreille , qui eft de couleur
brune, paroît tomber un peu fur elle-même ;
elle eft nue, large 6c ronde à fon extrémité :
le poil du corps eft laineux & parfemé d’autres
grands poils roi des , noirâtres, qui vont en augmentant
fur les cuiffes 6c vers Uépine du dos ,
qui eft toute couverte de ces longs poils , ce
qui forme à cet animal une efpèce de crinière,
depuis le milieu du dos jufqutau commencement
de la queue -; ces poils ont trois pouces de longueur
; ils font d’un blanc fale à leur origine ,
jufqu’au milieu , 6c enfuite d’un brun minime
jufqu’à l’extrémité ; le poil des côtés eft d’un blanc
jaune , ainfi que fous le ventre ; mais il tire plus
fur le fauve vers les épaules , les cuiffes , le cou ,
la poitrine 6c la tête, où cette teinte de fauve eft
mélangée de brun dans quelques endroits ; les
côtés du cou font-fauves ; les jambes & les pieds
font d’un brun noirâtre ; il y a cinq doigts à
chaque pied : ces doigts font un peu pliés comme
ceux dès rats ; le pouce des pieds de derrière
eft gros , large &. écarté comme dans les fmges ;
l’ongle en eft plat, tandis que les ongles des quatre
autres doigts font crochus 6c excèdent le bout,
des doigts ; le pouce du pied de devant eft droit,
& n’eft point écarté de l’autre doigt ; la queue
eft grifâtre, écailleufe, fans poil 6c très-menue à
fon extrémité.
Cet animal eft fort commun à Cayenne ; il habite
toujours les palétuviers 6c autres endroits marécageux
: il eft fort lefte pour grimper fur les
arbres, fur lefquels il fe tient plus fouvent qu’à
terre, fur-tout pendant le jour. 11 a de bonnes
dents 6c fe détend contre les chiens; les crabes
font fa principale nourriture 6c lui profitent, car
il eft toujours gras. Quand il ne peut pas tirer
les crabes de leur trou avec fa pâte, il y introduit
fa queue , dont il fe fert comme d’un crochet
; le crabe , qui lui ferre la queue , le lait
crier , 6c ce cri reffemble affez à celui d’un
homme , 6c s’entend de fort loin ; mais fa voix
ordinaire eft une efpèce de grognement femblablè
à celui des petits cochons. Tl produit quatre Ou
cinq petits, 6c les dépolè dans de vieux.arbres :
les naturels du pays en mangent la chair, qui a
quelque rapport à celle du lièvre. Au refte, ces
animaux fe familiarifent aifément , 6c on. les~~
nourrit à la maifon avec toutes fortes d’alimens.
Nous 'conjeâurons que le téchichi de Fernandez
eft le même animal que le chien-crabe.
CRABIER ( R a t o n ) , autre animal qui fe
trouve également à Ta Guianne , 6c auquel on a
aufli donné le nom de chien-crabier , mais mal-
à-propos ; parce qu’il n’a d’autre rapport avec le
précédent que de fe nourrir de crabes comme
lui. 11 tient beaucoup plutôt du raton pour la grandeur,
la forme & les proportions de la tête, du
corps 6c de la queue ; il a près de deux pieds
de longueur, & fa couleur eft d’un fauve mêlé
de noir 6c dé gris ; Te noir domine fur la tête ,
le cou 6c le dos ; mais le fauve eft fans mélange
fur les côtés du cou 6c du corps ; le bout du
nez 6c les nafeaux font noirs ; une bande d’un
brun noirâtre environne les yeux & s’étend prefque
. jufqu’aux oreilles ; elle paffe fur le mufeau , fe
prolonge 6c s’unit au noir du fommet ce la tête ;
le dedans des oreilles eft garni d’un poil blan-
» "châtre, & une bande de cette même couleur
Nij