
fur-tout de quatre à cinq mois, déjà grades | font
en leur genre auffi bonnes que le pintadeau ou
que le marcaflin dans le leur* Les vieilles font
dures » bien que très-grades dans la faifon des
fruits qui leur conviennent, c’eft-à-dire pendant
tout l’été 6c une bonne partie de l’automne. Les
mâles' particulièrement acquièrent;, en vieilliffant,
un fumet déplàifant 8c fort ». ;
. Les. rouffettes ie portent au coït avec ardeur;
l'organe eft très-apparent ÔC'hors: du corps, comme
dans le finge le lexe des femelles eft auflifort
apparent ; elles n’ont que deux mamelles placées
fur la poitrine 8c ne produifent qu’un petit. La
durée de la geftation eft de quatre à cinq mois,
& l’accroiffement des. petits fe fait en huit mois.
On diftingue les vieilles des jeunes , par les
couleurs plus vives de la robe de celles-ci. Voyez
R ou g e t te 8c V am p ir e .
La :rou (Jette eft le ve/pertilio ingens de Clufius. ;
le vefpertilio cynocephalus ternatanus de Klein ;
pteropus rufus.... 8c rouffette , de Bridon.
R oussette a c o l rou g e , eft la rougette.
Voyeç R ou g e t te .
RUGISSEMENT , nom propre du cri effrayant 8c terrible du lion, du tigre , ôcc. ; quand le lion
rugit, tous les autres , animaux font faifis de
frayeur ; le courtier même le plus intrépide, tremble 8c frémit. Voyez L io n & T ig r e .
RUMINANS f les animaux ) font ceux qui ont
la faculté ôc l’habitude de ramener d’un premier
eftomac dans leur bouche , une partie de la nour^
lâture qu’ils ont avalée „pour la remâcher à loifir 9
e,e, qui s’appelle ruminer. Les rurninans ont quatre
eftomacs, & c’eft du premier qui n’eft, pour-ainfi-
dire, que le réfervoir des alimens, qu’ils les retirent
par partie , pour leur donner une fécondé maftica-
tion néceffaire pour les difpofer à la digeftion.
En effet, les animaux qui paillent l’herbe' &
qui compofent la-claffe des rurninans, avalent pour
la plupart cet aliment en grande quantité 8c fans
prendre le temps de le mâcher 8c triturer affez
de-là le grand volume qu’occupent leurs eftomacs ,
& en même temps là néceflité qu’ils éprouvent
de rebroyer 6c pour-ainfi-dire manger deux fois
leUr nourriture , avant de la digérer.
Néanmoins tous les animaux qui paillent l’herbe
ne ruminent pas | car le cheval 6c l’âne ne font
point rurninans 6c n’ont qu’un eftomac. Du relie,
la rumination paroît fe faire dans l’animal fans
effort, 6c même avec plaifir ; c’eft tranquilles; 8c
repofés que le cerf, le boeuf, les moutons, ruminent
, 6c ils emploient à cette occupation de
ruminer, beaucoup plus de tempsqu’ils n’en mettent
à paître.
RUPICAPRA y des Latins, eft le chamois. Voyez
C hamois.,
RUT , terme qui défigne le temps de la chaleur
ou des amours des grands animaux fauvages, 6c
fpécialement du cerf. Dans le rut les cerfs font
dangereux 6c farouches. Jamais la biche en rut 6cefc
Bo il e a u , Satyre VIII. Voyez Cere*
S A B
S à b o t , f. m. on nomme ainfi l’efpèce de
éhaüffure de corne du pied des quadrupèdes foli-
pèdes, qui font le cheval, l’âne 6c le zèbre. Quant
aux pieds fourchus qui font en bien plus grand
nombre, comme boeufs , chevres , moutons ,
cerfs, & g. ils ont à chaque pied un double fabot
de cette matière dure 6c réfiftante de la nature de
la corne.
SA CA , à Madagascar , eft une race de chats
à queue tortillée , laquelle eft depuis peu tirée
de l’efpèce du chat fauvage dans cette grande
ifte. Voye^ C h a t d om e s tiqu e 6c C h a t Sauv
a g e .
SAGOUY , du Père d’Abbeville , eft l’ouiftiti.
Voyez O u i s t it i .
SAHOUET-QUANTA , nom du polatouche
chez les Sauvages du Canada. Voyez P o l a t
o u c h e .
S A I , efpèce de finge de la famille des fapajous, 8c qui offre deüx variétés : la première a le poil
d’un brun noirâtre ; la fécondé que nous appelions
fai à gorge blanche , a du poil blanc fur la poitrine
fous le cou autour des oreilles 6c des joues, 6c la face plus dégarnie de poil que la première,
mais toutes deux fe reffemblent à fous autres égards:
ces animaux ont la face ronde 6c plate , les oreilles
préfque nues , la queue nue par-deffous vers l’extrémité
6c plus- longue que la tête 6c le corps ;
ils marchent à quatre pieds 6c n’ont qu?un pied
ou quatorze pouces- de longueur.
Ils n’ont que deux mamelles 6c ne produifent
qu’un ou deux petits ; ils font doux , dociles Ôc
fi craintifs, que leur cri ordinaire qui reffemble
à celui du rat, devient un gémiffement dès qu’on
les menace. C’eft pour cela qu’on les a appellés
pleureurs ; commeon les appelle auflifinges mufqués.,
parce qu’ils ont une odeur de faux mule.
Dans ce pays-ci ils préfèrent les hannetons 6c
les limaçons à tous autres alimens ; mais au
Bréfil, dans leur pays natal , ils vivent principalement
de graines Ôc de fruits fauvages qu’ils
cueillent fur les arbres où ils demeurent 6c d’où
ils ne dèfcendent que rarement à terre.
SAÏGA , en-langue tart-are , Signifie chèvre fauvage
, 6c nous appliquons ce nom à l’efpèce qu’a
décrite M. Gmelin en ces termes : « le faïga eft
de la grandeur d’une chèvre commune ; fes cornes
font longues d’un pied , tranfparentes , d’un jaune
terne , ridées d’anneaux en bas 6c liftes à la
pointe ; elles font courbées en arrière ôc les pointes
fe rapprochent ; les oreilles font droites 6c terminées
en pointes moufles ; la tête eft arquée ou
en chanfrein depuis le front jufqu’au mufeau, 8c
en la regardant de profil, on lui trouve quelque
rapport avec celle de la brebis ; les narines font
S A I
grandes 6c en forme de tube ; il y a huit dents
incifives à la mâchoire inférieure ; elles ne tiennent
pas fortement dans leurs alvéoles 6c tombent au
moindre choc. 11 n’y a que les mâles qui aient
de,s cornes ; la queue eft courte , n’ayant à-peu-
près que' trois pouces de longueur ; le poil du
deffus 6c des côtés, du corps eft de couleur iîàbelle, 6c celui du ventre eft blanc ; il y a une ligne
brune le long de l’épine du dos ».
Le faïga , dit M. Fotfter , fe trouve depuis la.
Moldavie 6c. la Beffarabie jufqu’à- la rivière’
'd’Xrtich en Sibérie ; il aime les déferts fecs 6c
remplis d’abfynthes , auronnes 6c armoifes qui
font fa principale nourriture ; il court très-vite , 6c néanmoins il n’a pas la vue bonne , parce
qu’il a fur les yeux quatre petits corps Spongieux
qui fervent à le défendre du trop grand’
reflet de la lumière dans ces terreins dont le fol
eft aride 8c blanc en été , ôc couvert de neige
en hyver. Il a le nez large ,6c l’odorat fi fin,
qu’il fent un homme d’une très - grande diftancè
lorsqu’il eft fous le vent, tellement que l’on ne
peut l’approcher qu’en prenant l’autre côté du
vent.' 1
Cet animal , continue le même obfervateur ;
femble réunir tout ce qui eft néceffaire pour bien
courir ; il a la refpiratiôn plus facile qu’aucun
autre animal , fes poumons étant très-grands ,
la trachée-artère fort large Ôc les narines- ainfi
que les cornets du nez fort étendus ; en. forte
que la lèvre fupérieure étant plus longue que
l’inférieure elle paroît pendante, 6c c’eft probablement
à cette forme des lèvres qu’on doit attribuer
la manière dont il paît, car il ne broute
qu’en rétrogradant. .
Les faïgas vont ordinairement en troupeaux
qu’on allure être quelquefois de plus de. dix
mille ; les mâles fe réunifient pour défendre leurs
petits 6c leurs femelles contre les attaques desloups
6c des. renards ; formant un cercle dans
lequel ils enferment leurs familles 6c combattent
courageufement ces animaux de proie. Avec
quelques foins on vient à bout d’élever leurs
petits 8c de les rendre privés ; leur voix reffemble
au bêlement des brebis. Les femelles mettent bas
au printemps 6c ne font qu’un petit à la fois,
rarement deux.
On en mange la chair en hiver comme un bon
gibier, mais on la rejette en été'à caufe des vers
qui s’engendrent fous la .peau. Ces animaux font
en chaleur en automne, 6c ils ont alors une forte
odeur de mufe ; leurs cornes font eftimées pour
différens ufages ; les Chinois fur-tout les achètent
affez cher ; on trouve quelquefois des faïgas à
trois cornes, 6c même on en voit qui n’en ont